Suite à l'arrestation d'une journaliste italienne, Rome convoque l'ambassadeur d'Iran

Cecilia Sala a été arrêtée le 19 décembre par la police à Téhéran, a indiqué le ministère italien des affaires étrangères dans un communiqué, ajoutant que l'ambassadrice d'Italie, Paola Amadei, lui avait rendu visite plus tôt dans la journée de vendredi. (Capture d'écran/X/@ceciliasala)
Cecilia Sala a été arrêtée le 19 décembre par la police à Téhéran, a indiqué le ministère italien des affaires étrangères dans un communiqué, ajoutant que l'ambassadrice d'Italie, Paola Amadei, lui avait rendu visite plus tôt dans la journée de vendredi. (Capture d'écran/X/@ceciliasala)
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Publié le Jeudi 02 janvier 2025

Suite à l'arrestation d'une journaliste italienne, Rome convoque l'ambassadeur d'Iran

  • Le gouvernement « travaille sans relâche pour la ramener en Italie et nous exigeons que tous ses droits soient respectés », a déclaré le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani sur X.
  • Il a également été demandé à l'ambassadeur « de lui garantir une assistance consulaire complète, en permettant à l'ambassade d'Italie à Téhéran de lui rendre visite et de lui fournir des articles de confort qui lui ont été jusqu'ici refusés ».

ROME : Le ministre italien des Affaires étrangères a convoqué jeudi l'ambassadeur d'Iran, auprès duquel il a exigé la « libération immédiate » de la journaliste Cecilia Sala, arrêtée le 19 décembre à Téhéran au cours d'un voyage professionnel.

Le gouvernement « travaille sans relâche pour la ramener en Italie et nous exigeons que tous ses droits soient respectés », a déclaré le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani sur X. Jusqu'à sa libération, Cecilia et ses parents ne seront jamais laissés seuls », a promis le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, sur X.

Le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Riccardo Guariglia, qui a reçu l'ambassadeur Mohammad Reza Sabouri à la mi-journée, a « réitéré la demande » des autorités italiennes que la journaliste puisse bénéficier de « conditions de détention dignes, dans le respect des droits humains », a précisé le ministère dans un communiqué à l'issue de cette rencontre.

Il a également été demandé à l'ambassadeur « de lui garantir une assistance consulaire complète, en permettant à l'ambassade d'Italie à Téhéran de lui rendre visite et de lui fournir des articles de confort qui lui ont été jusqu'ici refusés ».

Ce rappel à l'ordre de la part de Rome intervient alors que, selon la presse italienne, la journaliste est à l'isolement, contrainte de dormir par terre et qu'elle a été privée de ses lunettes.

L'Iran avait confirmé lundi l'arrestation à Téhéran, le 19 décembre, de la journaliste pour avoir « enfreint les lois » lors d'un séjour professionnel avec un visa journalistique.

Selon son employeur Chora Media, un site publiant des podcasts, Cecilia Sala, 29 ans, se trouve depuis dans une cellule de la prison d'Evine à Téhéran.

L'Italie avait déjà dénoncé, vendredi, une arrestation « inacceptable ».

Cecilia Sala, qui travaille également pour le quotidien Il Foglio, a bénéficié d'un accès consulaire et a été en contact avec sa famille, selon les autorités iraniennes.

La jeune femme, qui devait rentrer en Italie le 20 décembre, a été interpellée quelques jours après les arrestations, aux États-Unis et en Italie, de deux Iraniens soupçonnés par la justice américaine de trafic de technologies sensibles.

Mohammad Abedini, âgé de 38 ans, a été arrêté en décembre en Italie à la demande des autorités américaines. Mahdi Mohammad Sadeghi, 42 ans et détenteur de la double nationalité, est quant à lui incarcéré aux États-Unis.

Le 17 décembre, la justice américaine les a formellement accusés « d'exporter vers l'Iran des composants électroniques sophistiqués », en violation de la réglementation américaine et des sanctions contre l'Iran.

Selon le ministère américain de la Justice, ces composants ont servi lors d'une attaque de drone en Jordanie qui avait coûté la vie à trois militaires américains en janvier 2024.

L'Iran a nié toute implication et a fustigé des allégations « sans fondement ».

Plusieurs ressortissants occidentaux ou binationaux sont détenus en Iran, à l'image de Cécile Kohler et Jacques Paris, un couple français emprisonné depuis 2022 lors d'un séjour touristique et accusé par les autorités d'"espionnage", ce que leurs proches « récusent fermement ».


L'Amérique fait ses adieux à Jimmy Carter, marquant le début d'une série de cérémonies qui s'étend sur six jours

Le président Jimmy Carter salue la foule en marchant avec sa femme Rosalynn et leur fille Amy le long de l’avenue Pennsylvania. (AP/File Photo)
Le président Jimmy Carter salue la foule en marchant avec sa femme Rosalynn et leur fille Amy le long de l’avenue Pennsylvania. (AP/File Photo)
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L'hommage national à l'ancien président des États-Unis Jimmy Carter, mort le 29 décembre à l'âge de 100 ans, s'ouvre samedi dans sa petite ville natale de Plains, en Géorgie. Des cérémonies se succéderont jusqu'au jour de deuil national, le 9 janvier.

Président démocrate de 1977 à 1981, Jimmy Carter laisse également à l'international l'image d'un pacificateur dont l'engagement humanitaire après son unique mandat fut couronné par un prix Nobel de la paix en 2002. À l'annonce de sa mort, les hommages avaient afflué du monde entier.

Le coup d'envoi de ces six jours de cérémonie sera donné samedi à 10 h 15, quand son cercueil sera porté par des agents du Secret Service, chargés de la protection des personnalités politiques.

Le convoi sillonnera d'abord Plains, la ville à laquelle l'ancien président était si attaché, puis une partie de la Géorgie. L'hommage culminera le 9 janvier à Washington.

- Trump et Biden aux funérailles.

Le président sortant, Joe Biden, âgé de 82 ans, prononcera l'éloge funèbre de celui dont il a célébré « la droiture ». Son successeur, le républicain Donald Trump, 78 ans, bien loin d'avoir les faveurs de Jimmy Carter, a annoncé sa présence.

En hommage, les drapeaux américains ont été mis en berne pendant 30 jours, y compris le 20 janvier, suscitant la colère du président élu qui a affirmé vendredi que « personne ne voulait voir cela pendant la cérémonie d'investiture ».

Les anciens présidents encore en vie, Bill Clinton, George W. Bush et Barack Obama, sont également attendus.

Accompagné de sa famille, le défunt embarquera à bord du même « Special Air Mission 39 » pour son ultime voyage vers la Géorgie.

Des funérailles privées se tiendront dans une église baptiste de Plains à 15 h 45.

Le public est invité à assister au passage du convoi dans sa ville natale d'environ 600 âmes.

Peu après l'arrivée à la résidence des Carter, des avions de la marine américaine survoleront sa ville natale en hommage à cet ancien sous-marinier, devenu, en tant que président, commandant en chef des forces armées.

Il sera inhumé à 17 h 20, dans la plus grande intimité, aux côtés de celle qui fut son épouse pendant 77 ans.


La Russie a promis « des représailles » à l'Ukraine après que cette dernière a tiré des missiles américains ATACMS

Ci-dessus, des militaires russes participent à un entraînement au combat pour des unités d'assaut dans un lieu non divulgué. (Service de presse du ministère russe de la défense via AP)
Ci-dessus, des militaires russes participent à un entraînement au combat pour des unités d'assaut dans un lieu non divulgué. (Service de presse du ministère russe de la défense via AP)
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  • « Ces actions du régime de Kiev, soutenu par ses tuteurs occidentaux, feront l'objet de représailles », a prévenu l'armée russe dans un communiqué.
  • Ces dernières semaines, le président russe Vladimir Poutine a menacé d'ordonner à son armée de frapper le centre-ville de Kiev en réponse aux attaques ukrainiennes menées avec des ATACMS américains ou des Storm Shadow britanniques.

MOSCOU : La Russie a promis samedi à l'Ukraine « des représailles », après que celle-ci a mené, la veille, selon Moscou, des tirs de missiles américains ATACMS, une attaque présentée par le Kremlin comme une ligne rouge dans le conflit.

« Ces actions du régime de Kiev, soutenu par ses tuteurs occidentaux, feront l'objet de représailles », a prévenu l'armée russe dans un communiqué.

Ces dernières semaines, le président russe Vladimir Poutine a menacé d'ordonner à son armée de frapper le centre-ville de Kiev en réponse aux attaques ukrainiennes menées avec des ATACMS américains ou des Storm Shadow britanniques, sans toutefois mettre ses menaces à exécution à ce stade.

Plus tôt samedi, l'armée russe avait déclaré avoir intercepté, lors de cette attaque, « huit missiles » ATACMS qui visaient la région russe de Belgorod, à la frontière avec l'Ukraine, ainsi que « 72 drones ».

Les forces de Moscou n'ont toutefois pas précisé si cette attaque ukrainienne avait fait des victimes et entraîné des dégâts matériels.

En novembre, l'administration du président américain sortant Joe Biden avait autorisé Kiev à recourir à de tels missiles, après s'y être longtemps opposée. Cette décision faisait suite au déploiement de milliers de soldats nord-coréens, que l'Occident et l'Ukraine estiment être venus en soutien aux soldats russes.

Depuis, Kiev a mené plusieurs séries d'attaques à l'aide de ces missiles ATACMS à longue portée, ainsi qu'avec des missiles Storm Shadow britanniques.

La Russie a répliqué en tirant pour la première fois une arme hypersonique expérimentale baptisée « Orechnik », promettant systématiquement « une réponse » à chaque attaque ukrainienne de ce type contre son territoire.

Le président élu américain Donald Trump, dont la prise de fonction est prévue le 20 janvier, avait déclaré mi-décembre être « vivement opposé » à l'emploi par l'armée ukrainienne de missiles américains ATACMS, évoquant une « intensification » et une « aggravation » du conflit.

Près de la frontière avec l'Ukraine, deux personnes ont été blessées dans une attaque de drone ukrainien sur la ville de Chebekino, selon Viatcheslav Gladkov, le gouverneur de la région russe de Belgorod.

Sur le front, une frappe ukrainienne a fait au moins dix blessés dans la ville de Gorlivka, dans l'est de l'Ukraine, occupé par Moscou, selon son maire, Ivan Prikhodko.

Plus au nord, l'armée russe a revendiqué samedi la prise de la petite localité de Nadiïa dans la région ukrainienne de Lougansk, qu'elle a annexée en 2022 et qu'elle contrôle quasiment intégralement.

Enfin, quatre personnes ont été blessées dans une attaque de drone russe dans le sud du pays, d'après Roman Mrotchko, le chef de l'administration militaire municipale de la grande ville de Kherson.


Le chancelier allemand condamne les « déclarations erratiques » de Musk

Le chancelier allemand Olaf Scholz (Photo AFP)
Le chancelier allemand Olaf Scholz (Photo AFP)
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  • le chancelier allemand Olaf Scholz a condamné les « déclarations erratiques » d'Elon Musk ainsi que le soutien du milliardaire américain au parti d'extrême droite AfD.
  • « En Allemagne, tout se passe conformément à la volonté des citoyens, et non selon les déclarations erratiques d'un milliardaire américain », a déclaré le dirigeant allemand.

BERLIN : Dans un entretien paru samedi, le chancelier allemand Olaf Scholz a condamné les « déclarations erratiques » d'Elon Musk ainsi que le soutien du milliardaire américain au parti d'extrême droite AfD.

Interrogé par le magazine Stern sur les piques de M. Musk, qui l'avait notamment traité de « fou » début novembre, puis d'« imbécile incompétent » le 20 décembre, avant de s'en prendre au président allemand Frank-Walter Steinmeier, qualifié de « tyran », M. Scholz a estimé qu'il « fallait garder son calme ».

« En Allemagne, tout se passe conformément à la volonté des citoyens, et non selon les déclarations erratiques d'un milliardaire américain », a déclaré le dirigeant allemand, à un mois et demi d'élections législatives anticipées prévues le 23 février prochain.

« Le président allemand n'est pas un tyran anti-démocratique et l'Allemagne est une démocratie forte et stable — peu importe ce que M. Musk affirme », a souligné le chancelier social-démocrate dans cette interview.

M. Scholz juge en revanche « beaucoup plus problématique » le soutien de M. Musk à l'AfD, « un parti qui prône un rapprochement avec la Russie de Poutine et veut l'affaiblissement des liens transatlantiques ».

L'Alternative pour l'Allemagne (AfD), créditée de la deuxième place dans les sondages (19 % en moyenne) pour les législatives, derrière les conservateurs (autour de 33 %), a reconnu mardi dans le Spiegel être en contact régulier avec l'équipe de l'homme d'affaires américain.

L'entrepreneur de 53 ans participera le 9 janvier à une conversation avec la dirigeante de ce parti, Alice Weidel, sur X.

Interrogé par le magazine Stern sur l'éventualité d'inviter M. Musk à débattre, M. Scholz a répondu : « Je ne pense pas qu'il faille chercher à s'attirer les faveurs de M. Musk. Je laisse cela à d'autres ».

Le chancelier allemand a indiqué avoir rencontré M. Musk en mars 2022, lors de l'inauguration de l'usine Tesla dans le Brandebourg, non loin de Berlin, à une époque où l'AfD locale protestait contre son implantation.

L'Allemagne n'est pas la seule cible en Europe des attaques de M. Musk : il projette son influence au profit de la droite dure, notamment au Royaume-Uni, et étrille la Commission européenne.