L'Amérique fait ses adieux à Jimmy Carter, marquant le début d'une série de cérémonies qui s'étend sur six jours

Le président Jimmy Carter salue la foule en marchant avec sa femme Rosalynn et leur fille Amy le long de l’avenue Pennsylvania. (AP/File Photo)
Le président Jimmy Carter salue la foule en marchant avec sa femme Rosalynn et leur fille Amy le long de l’avenue Pennsylvania. (AP/File Photo)
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Publié le Samedi 04 janvier 2025

L'Amérique fait ses adieux à Jimmy Carter, marquant le début d'une série de cérémonies qui s'étend sur six jours

L'hommage national à l'ancien président des États-Unis Jimmy Carter, mort le 29 décembre à l'âge de 100 ans, s'ouvre samedi dans sa petite ville natale de Plains, en Géorgie. Des cérémonies se succéderont jusqu'au jour de deuil national, le 9 janvier.

Président démocrate de 1977 à 1981, Jimmy Carter laisse également à l'international l'image d'un pacificateur dont l'engagement humanitaire après son unique mandat fut couronné par un prix Nobel de la paix en 2002. À l'annonce de sa mort, les hommages avaient afflué du monde entier.

Le coup d'envoi de ces six jours de cérémonie sera donné samedi à 10 h 15, quand son cercueil sera porté par des agents du Secret Service, chargés de la protection des personnalités politiques.

Le convoi sillonnera d'abord Plains, la ville à laquelle l'ancien président était si attaché, puis une partie de la Géorgie. L'hommage culminera le 9 janvier à Washington.

- Trump et Biden aux funérailles.

Le président sortant, Joe Biden, âgé de 82 ans, prononcera l'éloge funèbre de celui dont il a célébré « la droiture ». Son successeur, le républicain Donald Trump, 78 ans, bien loin d'avoir les faveurs de Jimmy Carter, a annoncé sa présence.

En hommage, les drapeaux américains ont été mis en berne pendant 30 jours, y compris le 20 janvier, suscitant la colère du président élu qui a affirmé vendredi que « personne ne voulait voir cela pendant la cérémonie d'investiture ».

Les anciens présidents encore en vie, Bill Clinton, George W. Bush et Barack Obama, sont également attendus.

Accompagné de sa famille, le défunt embarquera à bord du même « Special Air Mission 39 » pour son ultime voyage vers la Géorgie.

Des funérailles privées se tiendront dans une église baptiste de Plains à 15 h 45.

Le public est invité à assister au passage du convoi dans sa ville natale d'environ 600 âmes.

Peu après l'arrivée à la résidence des Carter, des avions de la marine américaine survoleront sa ville natale en hommage à cet ancien sous-marinier, devenu, en tant que président, commandant en chef des forces armées.

Il sera inhumé à 17 h 20, dans la plus grande intimité, aux côtés de celle qui fut son épouse pendant 77 ans.


Justice : l'État belge présente ses « excuses » après l'assassinat d'une étudiante

Des personnes se rassemblent pour une veillée silencieuse pour l'étudiante Julie Van Espen, qui a été tuée dans la zone près de la salle d'événements Sportpaleis, à Anvers, mercredi 08 mai 2019.  (Le crédit photo doit se lire LUC CLAESSEN/AFP via Getty Images)
Des personnes se rassemblent pour une veillée silencieuse pour l'étudiante Julie Van Espen, qui a été tuée dans la zone près de la salle d'événements Sportpaleis, à Anvers, mercredi 08 mai 2019. (Le crédit photo doit se lire LUC CLAESSEN/AFP via Getty Images)
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  • Il s'agit d'un geste très rare, qui vient clore un dossier ayant connu un grand retentissement en Belgique et ayant conduit à un renforcement de l'arsenal législatif concernant les agressions sexuelles et les violences faites aux femmes.
  • Présentées le 31 décembre aux parents de la victime par plusieurs hauts magistrats au nom de l'État belge, ces excuses portent sur « les erreurs commises » dans ce dossier et « la souffrance indicible et irréparable causée à la famille »

BRUXELLES :La justice belge a annoncé lundi avoir présenté « ses excuses » pour sa part de responsabilité dans le viol et l'assassinat, en 2019, d'une étudiante victime d'un récidiviste dont la dangerosité avait été mal évaluée et qui avait retardé le procès faute de moyens.

Il s'agit d'un geste très rare, qui vient clore un dossier ayant connu un grand retentissement en Belgique et ayant conduit à un renforcement de l'arsenal législatif concernant les agressions sexuelles et les violences faites aux femmes.

Présentées le 31 décembre aux parents de la victime par plusieurs hauts magistrats au nom de l'État belge, ces excuses portent sur « les erreurs commises » dans ce dossier et « la souffrance indicible et irréparable causée à la famille », a précisé dans un communiqué le ministre de la Justice, Paul Van Tigchelt.

En mai 2019, Julie Van Espen, âgée de 23 ans, avait été violée et assassinée, puis son corps jeté dans un canal à Anvers par Steve Bakelmans, qui a été condamné deux ans et demi plus tard par une cour d'assises à la réclusion criminelle à perpétuité.

À l'époque des faits, ce criminel de 39 ans était déjà connu pour avoir commis des violences sexuelles et intrafamiliales. Steve Bakelmans avait été condamné pour viol en 2017 à une peine de quatre ans de prison, mais il avait fait appel et avait été laissé en liberté dans l'attente du procès en appel.

Il était censé être rejugé fin 2018, mais ce second procès a été retardé en raison d'un « sous-effectif structurel » au sein de la cour d'appel d'Anvers, a rappelé lundi le ministre. Le procès avait été reprogrammé pour juin 2019, soit un mois après les crimes commis sur Julie Van Espen.

Ce manque de personnel judiciaire est la cause du « temps de traitement anormalement long » du cas Bakelmans. « Cette situation est la responsabilité conjointe du pouvoir exécutif et du pouvoir judiciaire », a souligné M. Van Tigchelt.

En décembre, un tribunal civil de Bruxelles saisi par la famille Van Espen avait reconnu les manquements de l'État belge et condamné ce dernier à lui verser un euro symbolique de dommages et intérêts.

« Si ces erreurs n'avaient pas été commises, ce drame aurait sans doute pu être évité », avait-il commenté le jour même, en annonçant que le gouvernement ne ferait pas appel de cette condamnation.

Postes vacants, lenteur des procédures, état des prisons : la Belgique a souvent été classée parmi les mauvais élèves dans l'évaluation des systèmes judiciaires des États européens, que ce soit par le Conseil de l'Europe ou par des ONG.


Le Premier ministre norvégien s'inquiète des positions de Musk dans la politique européenne

Le pays scandinave avait déjà promis 22 milliards de couronnes d'aide militaire et civile pour cette année, et les cinq milliards de couronnes supplémentaires seront consacrés à des « besoins civils importants », a déclaré le Premier ministre Jonas Gahr Store aux journalistes après avoir rencontré les dirigeants du Parlement. (AP/File)
Le pays scandinave avait déjà promis 22 milliards de couronnes d'aide militaire et civile pour cette année, et les cinq milliards de couronnes supplémentaires seront consacrés à des « besoins civils importants », a déclaré le Premier ministre Jonas Gahr Store aux journalistes après avoir rencontré les dirigeants du Parlement. (AP/File)
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  • Le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre a exprimé lundi son inquiétude face aux prises de position du patron de X, le milliardaire Elon Musk, dans la vie politique de plusieurs pays européens.
  • « Je trouve préoccupant qu'un homme disposant d'un accès considérable aux réseaux sociaux et d'importantes ressources économiques s'implique de manière si directe dans les affaires internes d'autres pays », a déclaré Jonas Gahr Støre.

OSLO : Le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre a exprimé lundi son inquiétude face aux prises de position du patron de X, le milliardaire Elon Musk, dans la vie politique de plusieurs pays européens.

« Je trouve préoccupant qu'un homme disposant d'un accès considérable aux réseaux sociaux et d'importantes ressources économiques s'implique de manière si directe dans les affaires internes d'autres pays », a déclaré Jonas Gahr Støre au micro de la radio publique norvégienne NRK.

« Ce n'est pas comme ça que les choses devraient se passer entre démocraties et alliés », a-t-il ajouté, interrogé sur une éventuelle ingérence d'Elon Musk — dont il n'a pas cité le nom — dans les prochaines élections législatives norvégiennes en septembre.

Sur son réseau social, le milliardaire a récemment multiplié les prises de position en faveur du parti d'extrême droite allemand AfD et contre le Premier ministre britannique, le travailliste Keir Starmer.

« Si cela se produisait en Norvège, j'espère et je crois que l'ensemble de la scène politique norvégienne prendrait ses distances », a précisé M. Støre, également travailliste.

Le même jour, le président français Emmanuel Macron a dénoncé le soutien d'Elon Musk à « une nouvelle internationale réactionnaire » et M. Starmer « ceux qui propagent mensonges et désinformation », après les attaques du milliardaire dans une affaire de viols et d'exploitation sexuelle de mineures en Angleterre.

De son côté, Elon Musk a qualifié M. Starmer de « totalement méprisable ».

À neuf mois des élections législatives programmées le 8 septembre, M. Støre est en difficulté dans les sondages, à tel point que plusieurs voix au sein de son parti l'ont appelé à la démission.

Le parti du Progrès de Sylvi Listhaug, formation de la droite populiste hostile à l'immigration, est largement en tête dans les dernières enquêtes d'opinion.


Macron appelle l'Ukraine à entamer des « discussions réalistes » sur son territoire

Le président français Emmanuel Macron prononce son discours devant les ambassadeurs français en poste dans le monde, lundi 6 janvier 2025 au palais de l'Élysée à Paris. (REUTERS)
Le président français Emmanuel Macron prononce son discours devant les ambassadeurs français en poste dans le monde, lundi 6 janvier 2025 au palais de l'Élysée à Paris. (REUTERS)
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  • « Les Ukrainiens doivent mener des discussions réalistes sur les questions territoriales et eux seuls peuvent les mener à bien », a déclaré M. Macron devant les ambassadeurs français réunis à l'Élysée.
  • Le chef de l'État a toutefois estimé que les Européens devront « construire des garanties de sécurité » pour l'Ukraine, soulignant que Washington devra les aider à « changer la nature de la situation.

PARIS : Le président français Emmanuel Macron a appelé lundi les Ukrainiens à « mener des discussions réalistes sur les questions territoriales » pour trouver un règlement au conflit provoqué par l'invasion russe en 2022, alors que la situation sur le champ de bataille est défavorable à Kiev.

Abordant tous les sujets diplomatiques avec la future administration américaine, il a également critiqué le PDG de X, le milliardaire Elon Musk, devenu conseiller de Donald Trump, l'accusant de soutenir « une nouvelle internationale réactionnaire » et d'ingérence dans les élections, notamment en Allemagne.

« Les Ukrainiens doivent mener des discussions réalistes sur les questions territoriales et eux seuls peuvent les mener à bien », a déclaré M. Macron devant les ambassadeurs français réunis à l'Élysée, prévenant qu'il n'y aurait « pas de solution rapide et facile ». La Russie s'est en effet emparée d'environ 20 % du territoire ukrainien et accélère sa progression dans l'est du pays ces derniers mois.

Le chef de l'État a toutefois estimé que les Européens devront « construire des garanties de sécurité » pour l'Ukraine, soulignant que Washington devra les aider à « changer la nature de la situation et convaincre la Russie de venir à la table des négociations ».

Les conjectures vont bon train depuis des semaines sur les conditions futures de négociations de paix, en raison du retour de Donald Trump à la Maison Blanche le 20 janvier. Le président américain a promis de mettre rapidement un terme à la guerre, sans toutefois préciser comment.

Kiev espère des décisions fortes, mais craint aussi une baisse du soutien américain, le président élu ayant critiqué à de nombreuses reprises les milliards de dollars fournis à Kiev.

Emmanuel Macron a insisté sur le fait qu'une « capitulation de l'Ukraine ne saurait être bonne pour les Européens et les Américains », jugeant que la « crédibilité » des Occidentaux serait « battue en brèche » s'ils acceptaient de « transiger » en raison d'une « fatigue » vis-à-vis du conflit.

- Iran, « principal défi » -

Devant les ambassadeurs, le président a fixé la feuille de route de la politique étrangère française pour 2025 et a désigné l'Iran comme « le principal défi stratégique et sécuritaire pour la France, les Européens, toute la région et bien au-delà ».

« L'accélération de son programme nucléaire nous amène tout près du point de rupture », a-t-il ajouté, avant de dénoncer l'implication de Téhéran « dans la guerre de la Russie contre l'Ukraine » et son « soutien aux groupes dangereux » au Moyen-Orient.

« L'Iran est un risque si nous les laissons hors du cadre », a-t-il déclaré, ajoutant que ce pays serait une priorité dans le dialogue avec le futur gouvernement Trump. Il a également prôné la signature d'un accord « exigeant » et élargi sur le nucléaire iranien, qui fait toujours l'objet de discussions entre Téhéran et les grandes puissances.

Concernant la Syrie, à la suite de la chute de Bachar al-Assad qui a fui début décembre après avoir dirigé son pays d'une main de fer pendant 20 ans, le chef de l'État français a appelé à « regarder sans naïveté le changement de régime » et a promis de ne pas abandonner les combattants kurdes, des alliés des Occidentaux dans la lutte contre le djihadisme.

La France accompagnera « dans la durée » la transition en faveur d'« une Syrie souveraine, libre et respectueuse de sa pluralité ethnique, politique et confessionnelle », a-t-il martelé.

Les premiers pas d'Ahmad al-Chareh, le chef du groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) qui a conduit la coalition s'étant emparée de Damas, sont scrutés avec attention. Il a reçu vendredi les chefs de la diplomatie française et allemande, Jean-Noël Barrot et Annalena Baerbock, une rencontre inédite à ce niveau avec des responsables occidentaux.

- La Pologne est l'invitée d'honneur.

M. Barrot donnera pour sa part une conférence de presse lundi en fin de journée avec son homologue polonais Radoslaw Sikorski, l'invité d'honneur de cette 30^e édition de la conférence des ambassadeurs.

La Pologne, qui soutient fermement l'Ukraine voisine et sert d'axe logistique pour l'aide militaire occidentale, a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1^(er) janvier.

La conférence des ambassadeurs, un rendez-vous incontournable de la diplomatie française qui se déroule chaque année fin août-début septembre, n'avait pu avoir lieu en 2024 en raison des Jeux olympiques en France, suscitant des interrogations et ajoutant au malaise touchant le ministère des Affaires étrangères.

En 2022, une réforme prévoyant la suppression des deux corps historiques de la diplomatie française avait suscité un tollé en interne, les diplomates redoutant une perte de compétences, le troisième réseau mondial derrière ceux des États-Unis et de la Chine.

Le projet de budget 2025, qui n'a pas encore été adopté en raison de la crise politique en France, prévoit une baisse de 4,3 % pour l'action extérieure de l'État, qui s'élèverait ainsi à 3,3 milliards d'euros.

La part de l'aide au développement, également gérée par le ministère des Affaires étrangères, chute quant à elle de 23 %, à 2,4 milliards.