Zelensky appelle à l'unité entre l'Europe et les Etats-Unis pour «sauver l'Ukraine»

"Je pense que seulement ensemble les Etats-Unis et l'Europe peuvent vraiment arrêter (le président russe Vladimir) Poutine et sauver l'Ukraine", a-t-il martelé, peu avant de prendre la parole devant les dirigeants de l'UE, réunis à Bruxelles pour leur dernier sommet de l'année. (AFP)
"Je pense que seulement ensemble les Etats-Unis et l'Europe peuvent vraiment arrêter (le président russe Vladimir) Poutine et sauver l'Ukraine", a-t-il martelé, peu avant de prendre la parole devant les dirigeants de l'UE, réunis à Bruxelles pour leur dernier sommet de l'année. (AFP)
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Publié le Jeudi 19 décembre 2024

Zelensky appelle à l'unité entre l'Europe et les Etats-Unis pour «sauver l'Ukraine»

  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a pressé jeudi les Européens à ne pas abandonner son pays et à faire preuve d'unité, y compris avec les Etats-Unis, à quelques semaines du retour de Donald Trump à la Maison Blanche
  • Fait rare, le président français Emmanuel Macron ne participe pas à ce rendez-vous européen: il s'est envolé mercredi soir pour Mayotte, archipel français de l'océan Indien dévasté par le cyclone Chido

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a pressé jeudi les Européens à ne pas abandonner son pays et à faire preuve d'unité, y compris avec les Etats-Unis, à quelques semaines du retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

"Je pense que seulement ensemble les Etats-Unis et l'Europe peuvent vraiment arrêter (le président russe Vladimir) Poutine et sauver l'Ukraine", a-t-il martelé, peu avant de prendre la parole devant les dirigeants de l'UE, réunis à Bruxelles pour leur dernier sommet de l'année.

Fait rare, le président français Emmanuel Macron ne participe pas à ce rendez-vous européen: il s'est envolé mercredi soir pour Mayotte, archipel français de l'océan Indien dévasté par le cyclone Chido, où il est arrivé jeudi matin. Il sera représenté à la table des 27 par le chancelier allemand Olaf Scholz, selon un usage établi.

Cela ne l'a pas empêché de rencontrer mercredi à Bruxelles Volodymyr Zelensky avec qui il a discuté de son idée d'envoi de troupes sur le sol ukrainien, pour garantir un éventuel cessez-le-feu, selon le président ukrainien.

Envoi de troupes 

"Nous avons continué à travailler sur l'initiative du président Macron concernant la présence de troupes en Ukraine, qui pourrait contribuer à stabiliser le chemin vers la paix", a affirmé M. Zelensky mercredi soir sur X.

Cette initiative ne fait pas l'unanimité en Europe. Cela revient à "inverser" les priorités, a jugé vendredi le chef du gouvernement belge Alexandre De Croo.  "La priorité est d'abord de s'assurer que les Ukrainiens gagnent la guerre et repoussent les Russes et alors on pourra parler de paix", a-t-il déclaré.

"Nos amis, et plus encore nos ennemis, suivront attentivement la manière dont nous continuerons à soutenir l'Ukraine. Notre soutien doit donc être sans faille", avait averti mercredi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

M. Zelensky a participé mercredi soir avec d'autres dirigeants européens, dont ceux de l'Allemagne, de l'Italie ou de la Pologne, à une rencontre autour du secrétaire général de l'Otan. Une "très bonne opportunité pour parler des garanties de sécurité pour l'Ukraine, pour aujourd'hui et pour demain", a-t-il lancé.

Avant la prise de fonctions de Donald Trump, le 20 janvier, les Européens cherchent à envoyer au moins deux messages: "aucune décision sur l'Ukraine, sans l'Ukraine", et "pas de décision concernant l'Europe sans les Européens", selon des diplomates à Bruxelles.

Mis sur la touche

Le milliardaire américain a promis de ramener la paix en Ukraine "en 24 heures", suscitant l'inquiétude des Européens qui redoutent d'être mis sur la touche, et de Kiev qui ne veut pas d'une paix "forcée".

La priorité est que l'Ukraine "ne soit pas forcée à accepter une paix qui lui serait dictée", avait assuré mercredi le chancelier allemand Olaf Scholz à son arrivée à Bruxelles. Mais vendredi, il a aussi souligné la nécessité d'"arrêter les massacres" en Ukraine et de se "mettre dans une situation qui rende la paix possible".

"Toute pression pour entamer des négociations trop tôt serait une mauvaise chose pour l'Ukraine", a mis en garde la  cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas.

Et dans l'attente de ces éventuelles négociations de paix, les Européens veulent aussi s'assurer que l'Ukraine sera en position de force.

Les Européens promettent au moins 30 milliards d'aide financière à l'Ukraine en 2025, dont une grande partie lui permettra d'acheter des armes, assurent des diplomates.

Ils veulent aussi aider l'Ukraine à passer l'hiver alors que la Russie pilonne jour ses infrastructures énergétiques.

Sur la Syrie, où le président Bachar al-Assad a été chassé du pouvoir le 8 décembre par une coalition d'islamistes, les dirigeants des 27 vont réaffirmer les conditions d'une reprise de leurs relations avec Damas, selon un projet de conclusion de leur sommet.

L'UE veut également soulever la question du devenir des bases militaires russes en Syrie. Plusieurs Etats membres réclament que les nouveaux dirigeants à Damas exigent le départ des Russes.


Israël : Netanyahu revient sur son choix pour la direction du Shin Bet

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
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  • La nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 
  • M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mardi être revenu sur son choix pour le nouveau directeur de l'Agence de la sécurité intérieure (Shin Bet) après que son candidat a été critiqué à Washington par un influent sénateur.

« Lundi, M. Netanyahu a de nouveau rencontré le vice-amiral [Eli] Sharvit à propos de sa nomination à la tête du Shin Bet », indique un communiqué du Bureau du Premier ministre.

Il l'a « remercié [...] d'avoir répondu à l'appel du devoir, mais l'a informé qu'après plus ample considération, il avait l'intention d'examiner d'autres candidatures », a indiqué un communiqué du bureau de M. Netanyahu.

Ce revirement soudain survient après que la nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 

« S'il est vrai que l'Amérique n'a pas de meilleur ami qu'Israël, la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet est plus que problématique », a écrit M. Graham sur X.

« Mon conseil à mes amis israéliens est de changer de cap et d'examiner plus minutieusement le passé de leur candidat », a-t-il ajouté, notant que des « déclarations » de l'amiral Sharvit « sur le président Trump et sa politique créeraient des tensions inutiles à un moment critique ».

M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

La décision de démettre M. Bar de ses fonctions, en qui M. Netanyahu dit ne plus avoir confiance, est fortement critiquée en Israël où les manifestations se multiplient contre le gouvernement et contre ce qui est perçu par ses opposants comme une dérive dictatoriale du Premier ministre.


Ukraine : Poutine « reste ouvert à tout contact » avec Trump, après ses critiques selon le Kremlin

Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
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  • « Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
  • Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

MOSCOU : Vladimir Poutine « reste ouvert à tout contact » avec son homologue américain Donald Trump, a affirmé lundi le Kremlin, après les critiques du locataire de la Maison Blanche à l'encontre du président russe malgré leur rapprochement entamé depuis plusieurs semaines.

« Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, précisant qu'« aucun » nouvel appel entre les deux dirigeants n'était « prévu pour l'instant ».

Donald Trump a dit à la chaîne américaine NBC être « très énervé, furieux » envers son homologue russe, après que ce dernier eut évoqué l'idée d'une « administration transitoire » en Ukraine, sans son président actuel, Volodymyr Zelensky.

Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

Ces dernières semaines, Moscou et Washington ont convenu d'une remise à plat de leurs relations bilatérales, très fortement dégradées par des années de tensions, qui ont culminé depuis 2022 avec le déclenchement de l'assaut russe contre l'Ukraine, soutenue par les États-Unis.

Donald Trump, qui souhaite mettre fin au conflit le plus rapidement possible, a également menacé la Russie de nouvelles taxes sur le pétrole russe si aucun accord n'était trouvé.

Or, la manne financière issue de la vente de son or noir est vitale pour Moscou, qui doit financer son offensive en Ukraine, particulièrement coûteuse.

Le président russe Vladimir Poutine a rejeté plus tôt ce mois-ci la proposition de cessez-le-feu inconditionnel de Donald Trump en Ukraine, que Kiev avait pourtant acceptée sous pression américaine.

Lundi, Dmitri Peskov a martelé que la Russie continuait à travailler « tout d'abord sur l'établissement de relations bilatérales et nous travaillons également sur la mise en œuvre de certaines idées liées au règlement ukrainien ».

« Le travail est en cours. Il n'y a pas encore de détails précis. Il s'agit d'un processus qui prend du temps, probablement en raison de la complexité du sujet », a-t-il poursuivi.


Lutte contre l'immigration clandestine : plus de 40 pays réunis à Londres

Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
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  • Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale.
  • Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

LONDRES : Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale, un dossier prioritaire pour Londres.

Le dirigeant travailliste, qui a pris ses fonctions en juillet dernier, a promis, comme ses prédécesseurs conservateurs, d'endiguer le phénomène des « small boats » (petits bateaux) en luttant contre les réseaux de passeurs.

Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

Keir Starmer donnera le coup d'envoi de ce « premier grand sommet international organisé au Royaume-Uni pour faire face à l'urgence de l'immigration clandestine », qui se tiendra sous la houlette de la ministre de l'Intérieur Yvette Cooper.

Le ministre français Bruno Retailleau et son homologue allemande Nancy Faeser sont attendus, de même que des représentants du reste de l'Europe, d'Asie, du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Amérique du Nord, y compris des États-Unis.

Les discussions porteront sur la collaboration entre les États pour démanteler les réseaux de passeurs de migrants, notamment vers le Royaume-Uni et les pays de l'Union européenne.

« Je ne crois tout simplement pas qu'il soit impossible de s'attaquer à la criminalité organisée liée à l'immigration », a déclaré le dirigeant travailliste dans un communiqué diffusé dimanche par le ministère de l'Intérieur.

- « Consensus mondial » -

« Nous devons combiner nos ressources, partager nos renseignements et nos tactiques, et nous attaquer au problème en amont », doit-il ajouter.

Ce sommet s'inscrit dans le prolongement des discussions que Mme Cooper avait eues en décembre avec ses homologues belge, allemand, français et néerlandais.

Les cinq pays avaient alors signé un plan d'action commun destiné à renforcer la coopération pour lutter contre ces réseaux de passeurs de migrants.

Le sommet de cette semaine réunira des représentants de pays de départ de migrants, comme le Vietnam ou l'Irak, ainsi que de pays de transit, comme ceux des Balkans.

Il réunira également le directeur de la Border Force, l'agence responsable des opérations de contrôle de la frontière au Royaume-Uni, ainsi que des représentants d'Interpol, d'Europol et d'Afripol.

Selon le ministère britannique de l'Intérieur, les ministres discuteront de l'équipement, de l'infrastructure et des faux papiers que les bandes criminelles utilisent pour faire entrer des personnes illégalement.

Ils examineront également le fonctionnement des filières et chercheront à « établir un consensus mondial sur la lutte » contre le recrutement de migrants en ligne.

Les Britanniques souhaitent également voir avec la Chine comment elle peut cesser d'exporter des moteurs et d'autres pièces détachées de petits bateaux utilisés pour les traversées de la Manche.

Keir Starmer est sous pression, face à la montée du parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage, qui a obtenu environ quatre millions de voix lors des élections générales de juillet, un résultat sans précédent pour un parti d'extrême droite.

Le Premier ministre a comparé les passeurs d'immigrés clandestins à des « terroristes ». En réponse, son gouvernement a introduit un projet de loi conférant aux forces de l'ordre des pouvoirs comparables à ceux dont elles disposent en matière de lutte antiterroriste, afin de combattre ces réseaux.

En février, le gouvernement a durci les règles d'acquisition de la nationalité pour la rendre pratiquement impossible à une personne arrivée illégalement au Royaume-Uni.

Il a aussi annoncé des règles plus strictes en matière de droit du travail.

« Fermer les yeux sur le travail illégal fait le jeu des passeurs qui tentent de vendre des places sur des bateaux peu solides et surchargés en promettant un travail et une vie au Royaume-Uni », a déclaré dimanche Mme Cooper, citée dans un communiqué de son ministère.

Au total, plus de 157 770 migrants sont arrivés au Royaume-Uni en traversant la Manche à bord de petites embarcations depuis que le gouvernement a commencé à collecter des données en 2018.