Zelensky et les dirigeants européens à Bruxelles avant le retour de Trump

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec le premier ministre polonais à Lviv, le 17 décembre 2024, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec le premier ministre polonais à Lviv, le 17 décembre 2024, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
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Publié le Mercredi 18 décembre 2024

Zelensky et les dirigeants européens à Bruxelles avant le retour de Trump

  • Le chef de l'Otan réunit mercredi soir à Bruxelles le président ukrainien Volodymyr Zelensky et les dirigeants des principales puissances européennes pour évoquer la guerre en Ukraine
  • Les Européens s'inquiètent de la possibilité d'une suspension de l'aide militaire américaine à l'Ukraine et des promesses de Donald Trump de mettre fin à la guerre "en 24 heures"

BRUXELLES: Le chef de l'Otan réunit mercredi soir à Bruxelles le président ukrainien Volodymyr Zelensky et les dirigeants des principales puissances européennes pour évoquer la guerre en Ukraine, à quelques semaines du retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

Cette rencontre, qui aura lieu à la résidence du secrétaire général de l'Otan, vise à réunir les alliés européens "les plus résolus" dans leur soutien à Kiev afin de consolider la réflexion sur deux sujets : comment aborder la nouvelle administration Trump et que peut-on faire de plus pour l'Ukraine ?, résume un diplomate à Bruxelles.

"L'Europe a besoin d'une position forte et unie pour permettre une paix durable", a lancé sur X le chef de l'Etat ukrainien à son arrivée à Bruxelles.

Les Européens s'inquiètent de la possibilité d'une suspension de l'aide militaire américaine à l'Ukraine et des promesses de Donald Trump de mettre fin à la guerre "en 24 heures". Dans ce contexte, l'Ukraine évoque désormais l'hypothèse de négociations de paix, qu'elle a longtemps rejetée, à condition que sa sécurité soit garantie.

Les dirigeants de l'Allemagne, de la Pologne, de l'Italie, du Danemark, des Pays-Bas et des principales institutions de l'Union européenne sont attendus. Ni le Premier ministre britannique  Keir Starmer, ni le président français Emmanuel Macron, qui va se rendre à Mayotte, un archipel français de l'océan Indien dévasté par le cyclone Chido, ne seront présents. Ils seront représentés par leurs ministres des Affaires étrangères.

"Renforcer l'Ukraine maintenant est non seulement un impératif moral, mais aussi stratégique", a martelé mercredi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

La priorité est de s'assurer que l'Ukraine "ne soit pas forcée à accepter une paix qui lui serait dictée", a souligné en écho le chancelier allemand Olaf Scholz à son arrivée à Bruxelles.

- "Paix durable" -

Mardi, M. Zelensky a appelé à "une paix durable" que le président russe Vladimir Poutine "ne puisse plus briser". Et le seul moyen pour lui de la garantir est que l'Ukraine entre dans l'Otan pour bénéficier de sa protection.

Cette perspective "irréversible", selon l'Otan, n'est cependant pas d'actualité et l'idée s'impose d'offrir d'autres garanties de sécurité. La France et la Pologne ont discuté la semaine dernière à Varsovie de l'envoi de troupes en Ukraine pour garantir le respect d'un éventuel cessez-le-feu.

La discussion progresse mais elle est encore difficile compte tenu de l'incertitude qui entoure les propositions à venir de Donald Trump, souligne un diplomate européen.

M. Rutte a refusé de l'aborder mercredi estimant qu'en parler en public rendrait les choses trop "faciles" pour les Russes.

Pour le président ukrainien, l'urgence c'est surtout d'obtenir plus d'armes afin de pouvoir changer la donne sur le champ de bataille.

Selon M. Rutte, l'Ukraine a fait savoir qu'elle avait besoin de 19 systèmes supplémentaires de défense antiaérienne pour se protéger des frappes constantes des forces russes contre ses villes et ses infrastructures énergétiques.

L'armée russe a revendiqué mardi la conquête de 189 localités ukrainiennes en 2024 et progresse chaque jour un peu plus.


Le Canada, 51e Etat américain? "Une excellente idée", répète Trump

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  • Selon lui, les Canadiens « économiseraient massivement sur les impôts et la protection militaire. Je pense que c'est une excellente idée. 51^e État !!! », a ajouté le président élu américain sur sa plateforme Truth Social.
  • Des messages très mal reçus dans la classe politique canadienne, qui y voit une humiliation, voire des menaces de la part des États-Unis.

WASHINGTON : Donald Trump a de nouveau évoqué l'idée de faire du Canada le 51^e État américain sur les réseaux sociaux, qualifiant cette possibilité d'« excellente idée », alors que son voisin du nord est en pleine crise politique.

Selon lui, les Canadiens « économiseraient massivement sur les impôts et la protection militaire. Je pense que c'est une excellente idée. 51^e État !!! », a ajouté le président élu américain sur sa plateforme Truth Social.

« De nombreux Canadiens souhaitent que le Canada devienne le 51^e État », a-t-il par ailleurs affirmé. Un sondage réalisé la semaine dernière par l'institut Leger a montré que 13 % des Canadiens souhaiteraient que leur pays devienne un État des États-Unis.

M. Trump a fait sa première remarque sur le « 51^e État » lors d'un dîner avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau fin novembre.

Lors de cette rencontre, le président élu américain avait plaisanté en disant que si le Canada ne pouvait survivre aux 25 % de droits de douane, il pourrait devenir le 51^e État américain, selon la chaîne Fox News.

Depuis, il a à plusieurs reprises qualifié le chef du gouvernement canadien de gouverneur dans des messages, un titre désignant le chef de l'exécutif d'un État fédéré aux États-Unis.

Des messages très mal reçus dans la classe politique canadienne, qui y voit une humiliation, voire des menaces de la part des États-Unis.

Et cela inquiète d'autant plus les Canadiens que le pays est en pleine crise politique après la démission surprise de la numéro 2 du gouvernement lundi, en raison de divergences avec Justin Trudeau sur la façon de gérer la guerre économique qui se profile avec le puissant allié américain.

L'intention du président élu américain de faire passer les droits de douane à 25 % avec ses voisins mexicains et canadiens a créé une onde de choc au Canada, qui a pour premier partenaire les États-Unis, où 75 % de ses exportations partent.

En termes d'emploi, près de 2 millions de personnes au Canada dépendent des exportations pour vivre, sur une population d'environ 41 millions d'habitants.


Suisse-UE : vers un accord de raison ?

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen prononce un discours lors d'un débat sur la préparation du Conseil européen dans le cadre d'une session plénière au Parlement européen, le 18 décembre 2024 à Strasbourg, dans l'est de la France. (Photo AFP)
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen prononce un discours lors d'un débat sur la préparation du Conseil européen dans le cadre d'une session plénière au Parlement européen, le 18 décembre 2024 à Strasbourg, dans l'est de la France. (Photo AFP)
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  • Le gouvernement suisse pourrait donner vendredi son feu vert à un ensemble d'accords bilatéraux âprement négociés avec l'Union européenne.
  • Nous pensons avoir atteint un équilibre très délicat, qui devrait être apprécié comme tel par toutes les parties », a indiqué une source diplomatique européenne à Bruxelles.

GENEVE : Le gouvernement suisse pourrait donner vendredi son feu vert à un ensemble d'accords bilatéraux âprement négociés avec l'Union européenne, mais leur approbation par le parlement helvétique et les Suisses lors d'un vote populaire reste incertaine.

En mars, la Suisse a accepté de relancer des pourparlers avec l'UE, après y avoir brusquement mis un terme en 2021, ce qui avait alors fâché Bruxelles.

Contrairement aux précédentes négociations dont l'objectif était d'établir un accord-cadre général, les pourparlers actuels, que les parties souhaitent conclure cette année, adoptent une approche sectorielle visant à actualiser des accords bilatéraux existants et à en conclure de nouveaux dans les domaines de l'électricité, de la santé et de la sécurité alimentaire.

Ces derniers jours, les médias suisses, citant des sources diplomatiques, ont affirmé que toutes les questions étaient réglées, à l'exception du montant de la contribution suisse au Fonds de cohésion européen qui aide certains pays à rattraper leur retard de développement.

« Maintenant qu'un accord est en vue, nous espérons que la Suisse sera prête à aller de l'avant. Nous pensons avoir atteint un équilibre très délicat, qui devrait être apprécié comme tel par toutes les parties », a indiqué une source diplomatique européenne à Bruxelles.

- Von der Leyen à Berne ? -

Le gouvernement suisse pourrait donner son accord vendredi, puis la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, pourrait se rendre à Berne avant Noël pour sceller la conclusion des négociations.

Mais rien n'a été officiellement annoncé pour l'instant.

L'Union syndicale suisse (USS), la plus grande organisation de salariés, réclame des négociations supplémentaires, estimant que l'accord en l'état va détériorer la qualité des salaires dans le pays.

Les négociations dans les secteurs du rail et de l'électricité inquiètent aussi les syndicats.

Pour la Fédération des entreprises suisses, les accords « permettent à la Suisse de préserver les conditions d'accès aux marchés qui existent pour notre économie en Europe et de les développer dans des domaines importants ».

Mais son président, Christoph Mäder, a souligné mercredi dans le quotidien Neue Zürcher Zeitung que la Suisse devait avoir la possibilité de gérer elle-même l'immigration, si celle-ci « dépassait les limites tolérables ».

Le gouvernement suisse cherche à obtenir une clause de sauvegarde pour suspendre, dans certaines circonstances, la libre circulation, l'un des piliers de l'Union européenne. Les ministres européens des 27 ont rappelé jusqu'à présent que l'Europe « n'est pas à la carte ».

La conclusion des négociations ne marquerait que le début d'une longue procédure parlementaire, qui sera suivie d'un vote populaire dont les résultats sont incertains, alors que la droite radicale, incarnée par l'Union démocratique du centre (UDC), qui a conforté son statut de premier parti de Suisse aux législatives de 2023, est vent debout contre l'accord.

- « Épée de Damoclès » -

« La signature de cet accord n'est qu'une étape. Il reste une difficile étape de montagne, suivie d'un long contre-la-montre, non moins difficile, et d'une arrivée finale qui aura lieu au plus tôt en 2027, sinon en 2028. Avec le risque qu'à cette date, l'accord soit déjà obsolète », a commenté Gilbert Casasus, professeur émérite en études européennes à l'université de Fribourg, auprès de l'AFP.

« La ratification suisse par référendum constitue la plus grande épée de Damoclès qui pèse sur le sort de cet accord. Y aura-t-il un référendum où seule la majorité des suffrages exprimés sera requise, ou un référendum nécessitant une double majorité, celle des électeurs et celle des cantons ? » a-t-il détaillé.

La double majorité favoriserait le camp du « non », alors que les cantons de langue germanophone, plus nombreux, sont généralement plus frileux à l'égard de l'UE.

Alors qu'un vote populaire s'annonce difficile, le gouvernement suisse aurait décidé la semaine dernière de changer de stratégie en découpant le paquet d'accords bilatéraux à venir en quatre « tranches », soit quatre référendums, a révélé la télévision suisse alémanique SRF.

L'UDC s'oppose déjà fermement à l'accord, qu'elle qualifie de « soumission totale de la Suisse à l'UE », car il prévoit la « reprise dynamique » du droit européen par la Confédération et l'établissement d'un « tribunal arbitral » en cas de différends.

« C'est grotesque : si nous ne reprenons pas une réglementation européenne, l'UE nous considère comme avantagés. Avec le tribunal, nous autoriserions officiellement l'UE à nous punir », a accusé dans le quotidien Le Temps Magdalena Martullo-Blocher, l'une des femmes les plus riches de Suisse, députée nationale et entrepreneuse, qui a repris le combat de son père, l'ancien chef charismatique de l'UDC Christoph Blocher, contre tout rapprochement avec Bruxelles.


Italie : une spéléologue blessée sauvée après être restée quatre jours dans une grotte

Cette vidéo diffusée par le Corps national italien de secours alpin et spéléologique (CNSAS) le 18 décembre 2024 montre l'opération de sauvetage d'Ottavia Piana, spéléologue blessée et piégée dans la grotte de Bueno Fonteno, près de Bergame, depuis quelques jours. (Photo par Handout / CNSAS / AFP / XGTY)
Cette vidéo diffusée par le Corps national italien de secours alpin et spéléologique (CNSAS) le 18 décembre 2024 montre l'opération de sauvetage d'Ottavia Piana, spéléologue blessée et piégée dans la grotte de Bueno Fonteno, près de Bergame, depuis quelques jours. (Photo par Handout / CNSAS / AFP / XGTY)
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  • « À 2 h 59 (1 h 59 GMT), les secouristes ont rejoint la sortie de la grotte avec le brancard sur lequel se trouvait la spéléologue blessée », a précisé le secours alpin mercredi matin.
  • Les secours ont employé tout ce temps car la grotte comportait des passages étroits ne permettant pas le transport d'un brancard. Il a donc fallu utiliser des microcharges explosives pour élargir ces goulots d'étranglement.

ROME : Une spéléologue italienne qui s'était blessée lors d'une chute samedi dans une grotte du nord du pays a été secourue dans la nuit de mardi à mercredi, indique un communiqué du Corps des secours alpins de la péninsule.

« À 2 h 59 (1 h 59 GMT), les secouristes ont rejoint la sortie de la grotte avec le brancard sur lequel se trouvait la spéléologue blessée », a précisé le secours alpin mercredi matin.

L'alerte avait été lancée samedi soir et « 159 techniciens du corps national des secours alpins, provenant de 13 régions italiennes » se sont relayés auprès d'Ottavia Piana, 32 ans, avant de réussir à la sortir de la grotte, selon la même source.

Six médecins et huit infirmiers appartenant à ce corps ont également aidé la jeune spéléologue, qui a été transportée par hélicoptère dans un hôpital de Bergame (nord) souffrant de plusieurs fractures, une fois arrivée à la surface.

Les secours ont employé tout ce temps car la grotte comportait des passages étroits ne permettant pas le transport d'un brancard. Il a donc fallu utiliser des microcharges explosives pour élargir ces goulots d'étranglement, puis transporter la spéléologue.

« Nous lui avons montré les messages de ses amis » sur son téléphone pour améliorer son moral, a raconté l'un des secouristes, cité par le quotidien Corriere della Sera.

La jeune spéléologue avait fait une chute dans la même grotte il y a environ un an et demi, se fracturant alors une jambe.

Et c'est le même médecin, Leonardo Sattin, qui l'avait secouru lors de la première chute, qui était à ses côtés cette fois-ci encore.

« Docteur, nous nous connaissons », lui a-t-elle dit, selon son récit au Corriere della Sera.

« Un grand merci aux secouristes et volontaires (...) qui ont ramené à la surface la spéléologue Ottavia Piana », a réagi Roberto Calderoli, ministre des Affaires régionales.