L'année 2024 s'achève avec 122 journalistes tués dans le monde entier, selon le rapport de la FIJ

Les funérailles du journaliste palestinien Shatha Al Sabbagh, tué par balle lors d'affrontements entre les forces de sécurité palestiniennes et des militants palestiniens. 2024 a été l’une des années les plus meurtrières de l'histoire récente pour les journalistes. (Reuters)
Les funérailles du journaliste palestinien Shatha Al Sabbagh, tué par balle lors d'affrontements entre les forces de sécurité palestiniennes et des militants palestiniens. 2024 a été l’une des années les plus meurtrières de l'histoire récente pour les journalistes. (Reuters)
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Publié le Mercredi 01 janvier 2025

L'année 2024 s'achève avec 122 journalistes tués dans le monde entier, selon le rapport de la FIJ

  • Le Moyen-Orient est classé comme la région la plus dangereuse pour les journalistes, avec 77 d'entre eux ayant trouvé la mort.
  • L’organisation bruxelloise a décrit cette année comme « l’une des plus meurtrières » pour la profession, avec en moyenne un journaliste tué tous les trois jours.

LONDRES : L’année 2024 a été l’une des plus meurtrières pour les journalistes de l’histoire récente, avec 122 travailleurs des médias tués dans le monde entier, a révélé mardi la Fédération internationale des journalistes (FIJ).

L’organisation bruxelloise a décrit cette année comme « l’une des plus meurtrières » pour la profession, avec en moyenne un journaliste tué tous les trois jours.

« Toutes nos pensées vont aux familles et aux proches des 122 professionnels des médias tués cette année. Derrière ce chiffre élevé se cachent 122 histoires tronquées », a déclaré Anthony Bellanger, le secrétaire général de la FIJ.

La FIJ, le plus grand syndicat de journalistes au monde, a réitéré son appel en faveur d’une protection renforcée des travailleurs des médias et de la responsabilité de leurs assassins.

« Pour garantir que les meurtres de journalistes ne restent pas impunis et mettre un terme à ce fléau une fois pour toutes, nous exhortons les États membres de l’ONU à prendre des mesures pour assurer l’adoption d’une convention contraignante sur la sécurité des journalistes », a ajouté Mme Belanger.

Le rapport, publié initialement le 10 décembre mais mis à jour pour prendre en compte les décès survenus au cours des dernières semaines de l’année, souligne que le Moyen-Orient et le monde arabe sont la région la plus dangereuse : 77 professionnels des médias y ont été tués en 2024.

Ce chiffre, qui représente plus de 63 % du total mondial, est dû aux conflits à Gaza et au Liban, où 71 journalistes ont perdu la vie.

La région Asie-Pacifique se classe deuxième avec 22 meurtres, concentrés au Pakistan (sept), au Bangladesh (cinq) et au Myanmar, où la junte militaire a continué de cibler les journalistes.

En Afrique, dix journalistes ont été tués et le Soudan est le principal responsable de la guerre civile entre les forces armées soudanaises et les forces d’appui rapide qui fait rage depuis avril 2023 et a coûté la vie à six professionnels des médias.

Les Amériques et l’Europe ont enregistré respectivement neuf et quatre meurtres de journalistes, avec des incidents mortels signalés dans des zones de guerre comme l’Ukraine et Haïti. En Haïti, deux journalistes ont récemment été tués lors d'une conférence de presse, lorsque des hommes armés ont ouvert le feu pour annoncer la réouverture du plus grand hôpital public du pays.

La FIJ a également signalé une forte augmentation du nombre de journalistes emprisonnés, avec 516 travailleurs des médias détenus dans le monde en décembre 2023, contre 427 en 2022 et 375 en 2023. La Chine et Israël sont les deux pays qui comptent le plus grand nombre de journalistes incarcérés.

En décembre, un rapport de Reporters sans frontières a révélé que 55 journalistes étaient toujours retenus en otage, principalement en Syrie et au Yémen, et que 95 autres étaient portés disparus.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


France: à Mayotte, la renaissance des bidonvilles fragilise le scénario de leur disparition

Cette photographie montre une vue des maisons détruites dans le bidonville de Cavani quartier sud endommagé par le cyclone Chido dans la ville de Mamoudzou, sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 2 janvier 2025. (AFP)
Cette photographie montre une vue des maisons détruites dans le bidonville de Cavani quartier sud endommagé par le cyclone Chido dans la ville de Mamoudzou, sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 2 janvier 2025. (AFP)
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  • Deux semaines et demie après le passage dévastateur du cyclone, les bidonvilles réapparaissent
  • Le projet de loi "d'urgence" pour Mayotte, qui devrait inclure une mesure sur la résorption de l'habitat précaire, sera présenté en Conseil des ministres la semaine prochaine

MAMOUDZOU: A Mayotte, deux semaines et demie après le passage dévastateur du cyclone, les bidonvilles réapparaissent, fragilisant la promesse du Premier ministre français François Bayrou "d'empêcher la reconstruction" de cet habitat précaire où vit pourtant un tiers de la population de cet archipel de l'Océan indien.

Depuis plusieurs jours, à Cavani Sud, le bruit sourd d'outils résonne dans ce quartier de cases qui s'étale sur des kilomètres à flanc de colline, en Grande-Terre.

Sous un soleil accablant, des hommes charrient des tasseaux de bois aux clous rouillés, une femme assise au sol remplit des sacs de ciment, des voisins trient les décombres, inspectant chaque débris.

Le 14 décembre, le cyclone Chido a balayé les logements précaires de ce quartier de Mamoudzou, le chef-lieu de Mayotte.

Mais parmi les déchets qui jonchent le sol, les habitations de tôle se relèvent. Pour pouvoir les édifier dans l'urgence, le système D est poussé à son paroxysme, rendant encore plus précaires et dangereuses ces habitations.

A la décharge informelle du terre-plein de M'tsapéré, village au sud de Mamoudzou, les habitants fouillent dans les monceaux géants d'ordures et repartent avec du matériel de construction en mauvais état sur la tête.

La maison que rebâtit Soubira Attoumani, un homme de 41 ans, avec son frère est ainsi "moins résistante que celle qui était là avant", soupire-t-il.

Chaher, lui, a "mis deux jours" à remettre sur pied la maison familiale, entièrement détruite par les vents. Sourire aux lèvres, il montre fièrement les panneaux solaires installés sur le toit qui lui procurent une précieuse électricité, défaillante sur l'île après Chido.

"L'urgence, c'est de s'abriter pour faire face à la saison des pluies, puisqu'il n'y a pas de solutions proposées par l'Etat", soupire, fataliste, Soubira Attoumani.

Lors de son déplacement à Mayotte en début de semaine, François Bayrou avait promis "d'empêcher la reconstruction" des bidonvilles, sans préciser où leurs habitants - un tiers de la population - seraient relogés.

Interrogé à La Réunion à propos des baraquements déjà reconstruits, il avait affirmé qu'"on va évidemment intervenir". "Mais il faut trouver des centres d'accueil (...) l'Etat a la responsabilité de dire +ceci n'est pas acceptable+".

Le projet de loi "d'urgence" pour Mayotte, qui devrait inclure une mesure sur la résorption de l'habitat précaire, sera présenté en Conseil des ministres la semaine prochaine.

La cheffe de file des députés de l'opposition d'extrême droite du Rassemblement national, Marine Le Pen, qui a dit vouloir faire tout ce qui est en son pouvoir "pour accélérer l'aide", a elle fait savoir jeudi qu'elle se rendrait à Mayotte de dimanche à mardi.

Environ un tiers de la population de Mayotte - officiellement 320.000 habitants selon les statistiques officielles, mais peut-être 100.000 à 200.000 de plus compte tenu de l'immigration irrégulière en provenance notamment des Comores - réside dans des habitats précaires, qui ont été entièrement détruits par le cyclone.


Zelensky estime que "l'imprévisibilité" de Trump peut aider à mettre fin à la guerre en Ukraine

Des personnes se tiennent debout lors d'un service commémoratif au cimetière militaire de Lychakiv, à Lviv, le 28 décembre 2024, lors de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Des personnes se tiennent debout lors d'un service commémoratif au cimetière militaire de Lychakiv, à Lviv, le 28 décembre 2024, lors de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que "l'imprévisibilité" de Donald Trump, qui doit prendre ses fonctions le 20 janvier à la Maison Blanche, peut aider à mettre fin à la guerre en Ukraine
  • L'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche suscite à Kiev l'espoir de décisions fortes après bientôt trois ans d'invasion russe

KIEV: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que "l'imprévisibilité" de Donald Trump, qui doit prendre ses fonctions le 20 janvier à la Maison Blanche, peut aider à mettre fin à la guerre en Ukraine.

"Trump peut être décisif (...) dans cette guerre. Il peut nous aider à arrêter (Vladimir) Poutine. Il est très fort et imprévisible", a déclaré M. Zelensky dans une interview télévisée, estimant que le président élu américain "veut vraiment mettre fin à la guerre".

"J'aimerais vraiment que cette imprévisibilité du président Trump s'applique à la Russie", a-t-il ajouté.

L'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche suscite à Kiev l'espoir de décisions fortes après bientôt trois ans d'invasion russe, mais aussi la crainte d'une baisse du soutien financier et militaire américain, que le républicain a critiqué à de nombreuses reprises.

M. Zelensky a longtemps refusé de négocier une fin de la guerre avec Vladimir Poutine mais a récemment adouci sa position, acceptant notamment de renoncer temporairement à tenter de reprendre les territoires conquis par Moscou, en échange de garanties de sécurité de l'Otan et d'une augmentation des livraisons d'armes à Kiev.

Il a estimé jeudi que toute garantie de sécurité envers l'Ukraine n'impliquant pas les Etats-Unis seraient des "garanties faibles".

Alors que plusieurs pays européens, dont la France, ont émis l'idée de déployer un éventuel contingent militaire en Ukraine en cas d'accord de paix, Volodymyr Zelensky a estimé qu'une telle initiative ne doit pas remplacer une adhésion de son pays à l'Otan.

"Nous ne voudrions pas qu'il n'y ait qu'un seul ou deux pays pour cette initiative. Il faut absolument que cette initiative aille dans le sens de l'Otan. Cela ne veut pas dire que le déploiement de forces européennes exclut un avenir au sein de l'Otan", a-t-il dit.

Les forces ukrainiennes sont en difficulté depuis des mois face à l'armée russe sur le front Est et reculent dans plusieurs secteurs.

M. Zelensky a ainsi reconnu que la situation est "vraiment très difficile" et que les troupes ukrainiennes "sont fatiguées", notamment à cause d'un "manque de réserves et de rotation" des effectifs.


Au Royaume-Uni, Elon Musk soutient un activiste d'extrême droite et cible une nouvelle fois le gouvernement

Pour tenter de calmer le jeu, l'ancien ministre travailliste Peter Mandelson a appelé à mettre fin à la « querelle » entre Musk et le gouvernement britannique, estimant qu'il n'était « pas judicieux » pour la Grande-Bretagne de se l'aliéner. (AFP/File)
Pour tenter de calmer le jeu, l'ancien ministre travailliste Peter Mandelson a appelé à mettre fin à la « querelle » entre Musk et le gouvernement britannique, estimant qu'il n'était « pas judicieux » pour la Grande-Bretagne de se l'aliéner. (AFP/File)
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  • Elon Musk multiplie les commentaires sur l'actualité britannique, prédisant une « guerre civile » dans le pays.
  • Il s'en prend surtout au gouvernement de Keir Starmer, accusé de réprimer trop durement les émeutiers et de diriger « un État policier tyrannique ».

LONDRES : Jeudi, le milliardaire Elon Musk a une nouvelle fois critiqué les autorités britanniques et le Premier ministre Keir Starmer dans une série de messages sur X, réclamant notamment la libération de l'activiste d'extrême droite Tommy Robinson.

Depuis le retour au pouvoir des travaillistes en juillet et les émeutes anti-migrants et anti-musulmans qui ont secoué le pays cet été, Elon Musk multiplie les commentaires sur l'actualité britannique, prédisant une « guerre civile » dans le pays. Il affirme que les investisseurs étrangers fuient désormais le pays.

Il s'en prend surtout au gouvernement de Keir Starmer, accusé de réprimer trop durement les émeutiers et de diriger « un État policier tyrannique ».

Mais l'opposition conservatrice s'inquiète également de ses accointances avec le parti anti-immigration Reform UK, dont il a récemment rencontré le chef Nigel Farage en Floride.

Cette fois, c'est à l'activiste d'extrême droite Tommy Robinson, proche du président élu Donald Trump, qu'Elon Musk apporte son soutien.

« Libérez Tommy Robinson ! », a-t-il écrit jeudi sur son compte X.

De son vrai nom Stephen Yaxley-Lennon, Robinson a été condamné fin octobre à 18 mois de prison ferme pour avoir violé une décision de justice de 2021 qui lui interdisait de tenir des propos diffamatoires envers un réfugié syrien.

« Pourquoi Tommy Robinson est-il en détention à l'isolement pour avoir dit la vérité ? », s'interroge Elon Musk.

Figure emblématique de l'extrême droite britannique, fondateur en 2009 du groupuscule issu de la mouvance hooligan l'English Defence League (Ligue de défense anglaise), il a déjà été condamné à plusieurs reprises, notamment pour troubles à l'ordre public.

Suivi par plus d'un million de personnes sur X, dont il avait été banni avant d'y être réintégré après le rachat de ce réseau social par Elon Musk, Tommy Robinson a été accusé d'avoir attisé les violences anti-migrants cet été.

- un appel à une « nouvelle élection » -

Sur X, Elon Musk évoque également une vaste affaire d'exploitation sexuelle qui aurait eu lieu durant plusieurs décennies et concerné plus de 1 500 jeunes filles à Rotherham, dans le nord de l'Angleterre.

La plupart des responsables étaient des hommes originaires du Pakistan et les autorités ont été mises en cause pour ne pas avoir pris la mesure de cette affaire, alimentant les discours de l'extrême droite sur une police « à deux vitesses ».

« Au Royaume-Uni, pour que la police puisse inculper des suspects, des crimes graves comme le viol nécessitent l'approbation du service du procureur (CPS). Qui était à la tête du CPS lorsque des gangs de violeurs ont pu exploiter de jeunes filles sans être inquiétés par la justice ? Keir Starmer », écrit Elon Musk.

« Une nouvelle élection devrait être organisée au Royaume-Uni », ajoute-t-il.

Kemi Badenoch, cheffe de l'opposition conservatrice et dont le parti tente de contenir la montée de Reform UK, a appelé au lancement d'une enquête indépendante sur plusieurs scandales similaires au Royaume-Uni ces dernières années, dont celui de Rotherham.

Les appels de Musk à la libération de Tommy Robinson ont été relayés par des figures de l'extrême droite à l'extérieur du Royaume-Uni, comme le dirigeant néerlandais du Parti pour la liberté (PVV), Geert Wilders.

Le gouvernement britannique n'est pas la seule cible du multimilliardaire américain, qui a récemment affiché un soutien appuyé au parti d'extrême droite allemand AfD.