Cinquante-quatre journalistes tués en 2024, dont un tiers par Israël, selon RSF

Des journalistes mexicains et des étudiants en journalisme participent à une manifestation de solidarité et de protestation pour les collègues détenus, disparus et tués à Gaza lors de la 38e édition de la Foire internationale du livre à Guadalajara, au Mexique, le 5 décembre 2024. (AFP)
Des journalistes mexicains et des étudiants en journalisme participent à une manifestation de solidarité et de protestation pour les collègues détenus, disparus et tués à Gaza lors de la 38e édition de la Foire internationale du livre à Guadalajara, au Mexique, le 5 décembre 2024. (AFP)
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Publié le Jeudi 12 décembre 2024

Cinquante-quatre journalistes tués en 2024, dont un tiers par Israël, selon RSF

  • Cinquante-quatre journalistes ont été tués dans l'exercice ou en raison de leur métier à travers le monde en 2024, dont un tiers par l'armée israélienne, essentiellement à Gaza
  • Selon l'ONG de défense de la presse, "les forces armées israéliennes sont responsables de la mort" de dix-huit journalistes cette année, seize à Gaza et deux au Liban

PARIS: Cinquante-quatre journalistes ont été tués dans l'exercice ou en raison de leur métier à travers le monde en 2024, dont un tiers par l'armée israélienne, essentiellement à Gaza, selon le bilan annuel de Reporters sans frontières (RSF) publié jeudi.

Selon l'ONG de défense de la presse, "les forces armées israéliennes sont responsables de la mort" de dix-huit journalistes cette année, seize à Gaza et deux au Liban.

"La Palestine est le pays le plus dangereux pour les journalistes, enregistrant un bilan de morts plus élevé que tout autre pays depuis 5 ans", assure RSF dans son rapport annuel, dont le décompte est arrêté au 1er décembre.

L'organisation a déposé quatre plaintes auprès de la Cour pénale internationale (CPI) pour "crimes de guerre commis contre les journalistes par l'armée israélienne".

Au total, "plus de 145 journalistes" ont été tués par l'armée israélienne depuis octobre 2023 à Gaza, dont "au moins 35 dans l'exercice de leurs fonctions", selon l'ONG, qui déplore "une hécatombe sans précédent".

Dans un autre décompte publié mardi, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) faisait état de 104 journalistes tués dans le monde en 2024 dont plus de la moitié à Gaza.

Les chiffres diffèrent entre la FIJ et RSF en raison d'un désaccord sur le mode de calcul.

RSF ne recense que les journalistes dont elle a établi "de façon avérée qu'ils ont été tués en raison de leur activité".

Derrière les seize morts à Gaza, les endroits où le plus de journalistes ont été tués en 2024 sont le Pakistan (7), le Bangladesh et le Mexique (5 chacun).

En 2023, le nombre de journalistes tués dans le monde s'élevait à quarante-cinq au 1er décembre (et cinquante-cinq selon le bilan définitif sur l'ensemble de l'année).

Outre les journalistes tués, RSF recense aussi ceux qui sont emprisonnés. Ils étaient 550 dans le monde au 1er décembre (contre 513 l'an dernier). Les trois premiers pays qui en emprisonnent le plus sont la Chine (124 dont 11 à Hong Kong), la Birmanie (61) et Israël (41).

En outre, cinquante-cinq journalistes sont actuellement retenus en otage, dont deux ont été enlevés en 2024. Près de la moitié (25) sont aux mains du groupe État islamique.

Enfin, quatre-vingt-quinze journalistes sont portés disparus, dont quatre nouveaux en 2024.


Peu avant son départ pour le Moyen-Orient, les républicains du Congrès fustigent Blinken

 Le secrétaire d'État américain Antony Blinken comparaît devant la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, dans le Rayburn House Office Building, le 11 décembre 2024 à Washington, DC. (Getty Images via AFP)
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken comparaît devant la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, dans le Rayburn House Office Building, le 11 décembre 2024 à Washington, DC. (Getty Images via AFP)
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  • Antony Blinken, au sujet du retrait chaotique des États-Unis d'Afghanistan, que le président élu Donald Trump a dénoncé avec force.
  • Une élue démocrate, Kathy Manning, a suggéré que « ce serait une bien meilleure utilisation de notre temps de parler de la Syrie aujourd'hui » plutôt que des événements survenus il y a trois ans.

WASHINGTON : En pleine effervescence en Syrie, les républicains du Congrès ont interrogé mercredi le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, au sujet du retrait chaotique des États-Unis d'Afghanistan, que le président élu Donald Trump a dénoncé avec force.

Le secrétaire d'État a été auditionné par la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, contrôlée par les républicains, mettant fin à une longue querelle entre les républicains et le département d'État concernant le témoignage du plus haut diplomate américain, accusé d'ignorer les nombreuses convocations de la commission.

Les républicains, Donald Trump en tête, dénoncent régulièrement le retrait chaotique des Américains d'Afghanistan en août 2021, ensanglanté notamment par un attentat-suicide à l'aéroport de Kaboul ayant tué 13 soldats américains.

L'audition, qui a été brièvement interrompue par des manifestants contre la guerre dans la bande de Gaza, intervient alors que M. Blinken se rend dans la journée en Jordanie pour évoquer les développements en Syrie après la chute de Bachar el-Assad.

Une élue démocrate, Kathy Manning, a suggéré que « ce serait une bien meilleure utilisation de notre temps de parler de la Syrie aujourd'hui » plutôt que des événements survenus il y a trois ans.

De son côté, le président républicain de la commission, Michael McCaul, a fustigé M. Blinken, le sommant de prendre « la responsabilité de ce retrait désastreux » d'Afghanistan.

« Cet événement catastrophique a marqué le début du fiasco d'une politique étrangère qui a mis le feu au monde », a-t-il dénoncé.

S'adressant à des proches de victimes de l'attentat présents dans la salle, M. Blinken a déclaré « regretter profondément que nous n'ayons pas fait plus pour les protéger », tout en rappelant que la décision de retrait remontait à l'ancien président Donald Trump.

En février 2020, au Qatar, les États-Unis ont signé l'accord de Doha qui a ouvert la voie au retrait des troupes américaines d'Afghanistan et au retour, dans la foulée, des talibans au pouvoir, cette fois sous le mandat du démocrate Joe Biden.

« Dans la mesure où le président Biden a été confronté à un choix, il s'agissait de mettre fin à la guerre ou de l'intensifier », a répliqué M. Blinken, alors qu'un élu républicain accusait l'administration Biden d'avoir du « sang sur les mains ».

Le président de la commission a annoncé lors de l'audition que le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, serait également auditionné le 17 décembre à ce sujet, qui a été largement politisé dans le contexte de l'élection présidentielle remportée par Donald Trump face à la vice-présidente Kamala Harris.


Trump nomme un spécialiste de la Big Tech à l'autorité de la concurrence

Le président élu des États-Unis, Donald Trump, assiste à une réunion avec le président français au palais de l'Élysée à Paris, le 7 décembre 2024. (AFP)
Le président élu des États-Unis, Donald Trump, assiste à une réunion avec le président français au palais de l'Élysée à Paris, le 7 décembre 2024. (AFP)
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  • Donald Trump a annoncé mardi qu'il nommait un spécialiste des grandes entreprises de la tech, Andrew Ferguson, à la Federal Trade Commission (FTC)
  • Le ministère de la Justice et l'Autorité américaine de la concurrence (FTC) pilotent ensemble cinq dossiers judiciaires contre des grandes firmes technologiques, dont Amazon, Apple et Meta

WASHINGTON: Donald Trump a annoncé mardi qu'il nommait un spécialiste des grandes entreprises de la tech, Andrew Ferguson, à la Federal Trade Commission (FTC), l'autorité américaine de la concurrence.

"J'ai le plaisir de nommer Andrew Ferguson à la tête de la FTC. Andrew a fait ses preuves en s'opposant à la censure des Big Tech (les grandes sociétés du secteur des technologies, ndlr) et en protégeant la liberté d'expression dans notre grand pays", écrit le président élu américain sur sa plateforme Truth Social.

Membre du parti républicain, Ferguson fait déjà partie de la FTC, depuis 2023.

Il "sera le président de la FTC le plus favorable à l'Amérique et à l'innovation de toute l'histoire de notre pays", assure aussi M. Trump, ajoutant qu'"avant de travailler pour le gouvernement, il était avocat spécialisé dans les litiges antitrust au sein de plusieurs cabinets d'avocats de Washington".

Début décembre, Donald Trump avait annoncé qu'il nommait Gail Slater comme responsable du département antitrust du ministère de la Justice, un choix laissant entendre que sa future administration allait surveiller de près les Big Tech.

"Les Big Tech ont fait ce qu'ils ont voulu pendant des années, étouffant la concurrence dans notre secteur le plus innovant", avait alors dit le président élu.

Le ministère de la Justice et l'Autorité américaine de la concurrence (FTC) pilotent ensemble cinq dossiers judiciaires contre des grandes firmes technologiques, dont Amazon, Apple et Meta.

Ils ont d'ailleurs récemment remporté une victoire judiciaire contre Google et veulent maintenant forcer le géant de l'internet à se séparer de son navigateur Chrome.

Donald Trump a aussi nommé mardi Jacob Helberg comme son prochain sous-secrétaire d'État à la croissance économique, à l'énergie et à l'environnement.

Il "sera le champion de notre politique étrangère +America First+" et "guidera la politique du département d'État en matière de diplomatie économique (...) et de domination technologique américaine à l'étranger", a dit M. Trump, qui prendra ses fonctions le 20 janvier

Jacob Helberg "possède les connaissances, l'expertise et le pragmatisme nécessaires pour défendre les intérêts économiques des États-Unis à l'étranger", a-t-il ajouté.


Meurtre d'un patron américain, le suspect était en possession d'un manifeste contre le système d'assurance santé

Cette photo de réservation du 9 décembre 2024, obtenue auprès de l'administration pénitentiaire de Pennsylvanie, montre Luigi Mangione. Mangione, 26 ans, a été arrêté le 9 décembre pour le meurtre ciblé d'un cadre de l'assurance maladie dans les rues de New York,  (Photo by Handout / Pennsylvania Department of Corrections / AFP)
Cette photo de réservation du 9 décembre 2024, obtenue auprès de l'administration pénitentiaire de Pennsylvanie, montre Luigi Mangione. Mangione, 26 ans, a été arrêté le 9 décembre pour le meurtre ciblé d'un cadre de l'assurance maladie dans les rues de New York, (Photo by Handout / Pennsylvania Department of Corrections / AFP)
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  • Le suspect numéro un de l'assassinat du patron d'un géant de l'assurance santé à New York avait sur lui un texte manuscrit exprimant sa colère contre ce secteur, a révélé mardi un responsable de la police.
  • « J'ai pu lire ce manifeste (...) C'est un manuscrit. Il laisse entendre qu'il est frustré par le système de santé des États-Unis », a expliqué Joseph Kenny, le chef des enquêteurs de la police de New York.

NEW-YORK : Le suspect numéro un de l'assassinat du patron d'un géant de l'assurance santé à New York avait sur lui un texte manuscrit exprimant sa colère contre ce secteur, a révélé mardi un responsable de la police.

« J'ai pu lire ce manifeste (...) C'est un manuscrit. Il laisse entendre qu'il est frustré par le système de santé des États-Unis », a expliqué Joseph Kenny, le chef des enquêteurs de la police de New York, dans l'émission Good Morning America sur la chaîne ABC.

« Plus précisément, Luigi Mangione, 26 ans, explique que notre système de santé est le plus coûteux du monde, alors que l'espérance de vie d'un Américain se classe au 42ᵉ rang mondial. Il a écrit beaucoup sur son mépris pour les entreprises américaines et en particulier pour l'industrie de la santé », a-t-il ajouté.

Au lendemain de son arrestation et de son inculpation pour l'assassinat de Brian Thompson, le patron de UnitedHealthCare, premier assureur santé privé du pays, beaucoup de questions se posent sur le parcours et les motivations du suspect. Ce dernier est un fils de bonne famille diplômé en ingénierie d'une université privée de l'État de Pennsylvanie.

Luigi Mangione a été arrêté dans un McDonald's d'Altoona, à environ 500 km à l'ouest de New York. Un juge d'un tribunal local de Pennsylvanie l'a placé en détention dans l'attente de son transfert devant la justice new-yorkaise.

Les policiers s'interrogent notamment sur une photo de radio médicale affichée sur le profil du suspect sur le réseau social X.

Mercredi dernier à l'aube, le tueur s'est approché de Brian Thompson, âgé de 50 ans, et l'a froidement abattu en pleine rue devant un hôtel à Manhattan, une scène capturée par une caméra de vidéosurveillance et visionnée par des millions de personnes.

La mort de Brian Thompson, dans cet assassinat visiblement prémédité en pleine rue, a provoqué un fort émoi, mais elle a aussi donné lieu à des commentaires haineux sur les réseaux sociaux à l'encontre des programmes d'assurance santé américains, illustrant une colère profonde à l'égard d'un système lucratif accusé de s'enrichir sur le dos des patients.

« On ne tue pas quelqu'un de sang-froid pour des questions politiques ou pour exprimer un point de vue », a condamné lundi Josh Shapiro, le gouverneur démocrate de Pennsylvanie.