France: à Mayotte, la renaissance des bidonvilles fragilise le scénario de leur disparition

Cette photographie montre une vue des maisons détruites dans le bidonville de Cavani quartier sud endommagé par le cyclone Chido dans la ville de Mamoudzou, sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 2 janvier 2025. (AFP)
Cette photographie montre une vue des maisons détruites dans le bidonville de Cavani quartier sud endommagé par le cyclone Chido dans la ville de Mamoudzou, sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 2 janvier 2025. (AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 03 janvier 2025

France: à Mayotte, la renaissance des bidonvilles fragilise le scénario de leur disparition

  • Deux semaines et demie après le passage dévastateur du cyclone, les bidonvilles réapparaissent
  • Le projet de loi "d'urgence" pour Mayotte, qui devrait inclure une mesure sur la résorption de l'habitat précaire, sera présenté en Conseil des ministres la semaine prochaine

MAMOUDZOU: A Mayotte, deux semaines et demie après le passage dévastateur du cyclone, les bidonvilles réapparaissent, fragilisant la promesse du Premier ministre français François Bayrou "d'empêcher la reconstruction" de cet habitat précaire où vit pourtant un tiers de la population de cet archipel de l'Océan indien.

Depuis plusieurs jours, à Cavani Sud, le bruit sourd d'outils résonne dans ce quartier de cases qui s'étale sur des kilomètres à flanc de colline, en Grande-Terre.

Sous un soleil accablant, des hommes charrient des tasseaux de bois aux clous rouillés, une femme assise au sol remplit des sacs de ciment, des voisins trient les décombres, inspectant chaque débris.

Le 14 décembre, le cyclone Chido a balayé les logements précaires de ce quartier de Mamoudzou, le chef-lieu de Mayotte.

Mais parmi les déchets qui jonchent le sol, les habitations de tôle se relèvent. Pour pouvoir les édifier dans l'urgence, le système D est poussé à son paroxysme, rendant encore plus précaires et dangereuses ces habitations.

A la décharge informelle du terre-plein de M'tsapéré, village au sud de Mamoudzou, les habitants fouillent dans les monceaux géants d'ordures et repartent avec du matériel de construction en mauvais état sur la tête.

La maison que rebâtit Soubira Attoumani, un homme de 41 ans, avec son frère est ainsi "moins résistante que celle qui était là avant", soupire-t-il.

Chaher, lui, a "mis deux jours" à remettre sur pied la maison familiale, entièrement détruite par les vents. Sourire aux lèvres, il montre fièrement les panneaux solaires installés sur le toit qui lui procurent une précieuse électricité, défaillante sur l'île après Chido.

"L'urgence, c'est de s'abriter pour faire face à la saison des pluies, puisqu'il n'y a pas de solutions proposées par l'Etat", soupire, fataliste, Soubira Attoumani.

Lors de son déplacement à Mayotte en début de semaine, François Bayrou avait promis "d'empêcher la reconstruction" des bidonvilles, sans préciser où leurs habitants - un tiers de la population - seraient relogés.

Interrogé à La Réunion à propos des baraquements déjà reconstruits, il avait affirmé qu'"on va évidemment intervenir". "Mais il faut trouver des centres d'accueil (...) l'Etat a la responsabilité de dire +ceci n'est pas acceptable+".

Le projet de loi "d'urgence" pour Mayotte, qui devrait inclure une mesure sur la résorption de l'habitat précaire, sera présenté en Conseil des ministres la semaine prochaine.

La cheffe de file des députés de l'opposition d'extrême droite du Rassemblement national, Marine Le Pen, qui a dit vouloir faire tout ce qui est en son pouvoir "pour accélérer l'aide", a elle fait savoir jeudi qu'elle se rendrait à Mayotte de dimanche à mardi.

Environ un tiers de la population de Mayotte - officiellement 320.000 habitants selon les statistiques officielles, mais peut-être 100.000 à 200.000 de plus compte tenu de l'immigration irrégulière en provenance notamment des Comores - réside dans des habitats précaires, qui ont été entièrement détruits par le cyclone.


Giorgia Meloni a rendu visite à Donald Trump dans sa résidence de Floride

Cette photo publiée par le bureau de presse du Palazzo Chigi le 5 janvier 2025 montre la première ministre italienne, Giorgia Meloni (2ndR), et le président élu des États-Unis, Donald Trump (2ndL), en train de poser avec le sénateur Marco Rubio (R) et le conseiller américain à la sécurité nationale, Mike Waltz (L) au Club Mar-A-Lago de Trump le 4 janvier 2025 à Palm Beach, en Floride. (Photo par Filippo ATTILI / Bureau de presse du Palazzo Chigi / AFP)
Cette photo publiée par le bureau de presse du Palazzo Chigi le 5 janvier 2025 montre la première ministre italienne, Giorgia Meloni (2ndR), et le président élu des États-Unis, Donald Trump (2ndL), en train de poser avec le sénateur Marco Rubio (R) et le conseiller américain à la sécurité nationale, Mike Waltz (L) au Club Mar-A-Lago de Trump le 4 janvier 2025 à Palm Beach, en Floride. (Photo par Filippo ATTILI / Bureau de presse du Palazzo Chigi / AFP)
Short Url
  • Des photographies publiées dimanche par ses services montrent Mme Meloni et Donald Trump posant devant l'entrée de la résidence de Mar-a-Lago
  • Ces photos des deux dirigeants côte à côte faisaient la une de tous les médias italiens dimanche.

ROME : Selon les services de la Première ministre, Giorgia Meloni a rendu une visite surprise et non officielle au président américain élu Donald Trump dans sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride.

Des photographies publiées dimanche par ses services montrent Mme Meloni et Donald Trump posant devant l'entrée de la résidence de Mar-a-Lago et discutant dans la salle de réception, un arbre de Noël visible en arrière-plan.

Ces photos des deux dirigeants côte à côte faisaient la une de tous les médias italiens dimanche.

Elles montrent également Mme Meloni serrant la main du sénateur de Floride Marco Rubio.

Aucun communiqué sur cette visite n'a été publié par les services de la cheffe du gouvernement italien, qui n'ont pas non plus répondu aux demandes répétées de confirmation de cette visite samedi, dont la presse américaine a fait état, rapportant qu'une projection de film et un dîner avaient marqué cette visite.

Plusieurs autres dirigeants étrangers, dont le Premier ministre canadien Justin Trudeau et le Premier ministre hongrois Viktor Orban, ont rendu visite au président élu américain ces derniers mois, en marge de la cérémonie d'investiture prévue le 20 janvier.

Giorgia Meloni, qui dirige le parti Fratelli d'Italia (FdI), a quant à elle effectué cette visite quatre jours avant une visite à Rome du président américain Joe Biden, qui doit y rencontrer la dirigeante italienne et, lors d'une entrevue séparée, le pape François.


L'Amérique fait ses adieux à Jimmy Carter, marquant le début d'une série de cérémonies qui s'étend sur six jours

Le président Jimmy Carter salue la foule en marchant avec sa femme Rosalynn et leur fille Amy le long de l’avenue Pennsylvania. (AP/File Photo)
Le président Jimmy Carter salue la foule en marchant avec sa femme Rosalynn et leur fille Amy le long de l’avenue Pennsylvania. (AP/File Photo)
Short Url

L'hommage national à l'ancien président des États-Unis Jimmy Carter, mort le 29 décembre à l'âge de 100 ans, s'ouvre samedi dans sa petite ville natale de Plains, en Géorgie. Des cérémonies se succéderont jusqu'au jour de deuil national, le 9 janvier.

Président démocrate de 1977 à 1981, Jimmy Carter laisse également à l'international l'image d'un pacificateur dont l'engagement humanitaire après son unique mandat fut couronné par un prix Nobel de la paix en 2002. À l'annonce de sa mort, les hommages avaient afflué du monde entier.

Le coup d'envoi de ces six jours de cérémonie sera donné samedi à 10 h 15, quand son cercueil sera porté par des agents du Secret Service, chargés de la protection des personnalités politiques.

Le convoi sillonnera d'abord Plains, la ville à laquelle l'ancien président était si attaché, puis une partie de la Géorgie. L'hommage culminera le 9 janvier à Washington.

- Trump et Biden aux funérailles.

Le président sortant, Joe Biden, âgé de 82 ans, prononcera l'éloge funèbre de celui dont il a célébré « la droiture ». Son successeur, le républicain Donald Trump, 78 ans, bien loin d'avoir les faveurs de Jimmy Carter, a annoncé sa présence.

En hommage, les drapeaux américains ont été mis en berne pendant 30 jours, y compris le 20 janvier, suscitant la colère du président élu qui a affirmé vendredi que « personne ne voulait voir cela pendant la cérémonie d'investiture ».

Les anciens présidents encore en vie, Bill Clinton, George W. Bush et Barack Obama, sont également attendus.

Accompagné de sa famille, le défunt embarquera à bord du même « Special Air Mission 39 » pour son ultime voyage vers la Géorgie.

Des funérailles privées se tiendront dans une église baptiste de Plains à 15 h 45.

Le public est invité à assister au passage du convoi dans sa ville natale d'environ 600 âmes.

Peu après l'arrivée à la résidence des Carter, des avions de la marine américaine survoleront sa ville natale en hommage à cet ancien sous-marinier, devenu, en tant que président, commandant en chef des forces armées.

Il sera inhumé à 17 h 20, dans la plus grande intimité, aux côtés de celle qui fut son épouse pendant 77 ans.


La Russie a promis « des représailles » à l'Ukraine après que cette dernière a tiré des missiles américains ATACMS

Ci-dessus, des militaires russes participent à un entraînement au combat pour des unités d'assaut dans un lieu non divulgué. (Service de presse du ministère russe de la défense via AP)
Ci-dessus, des militaires russes participent à un entraînement au combat pour des unités d'assaut dans un lieu non divulgué. (Service de presse du ministère russe de la défense via AP)
Short Url
  • « Ces actions du régime de Kiev, soutenu par ses tuteurs occidentaux, feront l'objet de représailles », a prévenu l'armée russe dans un communiqué.
  • Ces dernières semaines, le président russe Vladimir Poutine a menacé d'ordonner à son armée de frapper le centre-ville de Kiev en réponse aux attaques ukrainiennes menées avec des ATACMS américains ou des Storm Shadow britanniques.

MOSCOU : La Russie a promis samedi à l'Ukraine « des représailles », après que celle-ci a mené, la veille, selon Moscou, des tirs de missiles américains ATACMS, une attaque présentée par le Kremlin comme une ligne rouge dans le conflit.

« Ces actions du régime de Kiev, soutenu par ses tuteurs occidentaux, feront l'objet de représailles », a prévenu l'armée russe dans un communiqué.

Ces dernières semaines, le président russe Vladimir Poutine a menacé d'ordonner à son armée de frapper le centre-ville de Kiev en réponse aux attaques ukrainiennes menées avec des ATACMS américains ou des Storm Shadow britanniques, sans toutefois mettre ses menaces à exécution à ce stade.

Plus tôt samedi, l'armée russe avait déclaré avoir intercepté, lors de cette attaque, « huit missiles » ATACMS qui visaient la région russe de Belgorod, à la frontière avec l'Ukraine, ainsi que « 72 drones ».

Les forces de Moscou n'ont toutefois pas précisé si cette attaque ukrainienne avait fait des victimes et entraîné des dégâts matériels.

En novembre, l'administration du président américain sortant Joe Biden avait autorisé Kiev à recourir à de tels missiles, après s'y être longtemps opposée. Cette décision faisait suite au déploiement de milliers de soldats nord-coréens, que l'Occident et l'Ukraine estiment être venus en soutien aux soldats russes.

Depuis, Kiev a mené plusieurs séries d'attaques à l'aide de ces missiles ATACMS à longue portée, ainsi qu'avec des missiles Storm Shadow britanniques.

La Russie a répliqué en tirant pour la première fois une arme hypersonique expérimentale baptisée « Orechnik », promettant systématiquement « une réponse » à chaque attaque ukrainienne de ce type contre son territoire.

Le président élu américain Donald Trump, dont la prise de fonction est prévue le 20 janvier, avait déclaré mi-décembre être « vivement opposé » à l'emploi par l'armée ukrainienne de missiles américains ATACMS, évoquant une « intensification » et une « aggravation » du conflit.

Près de la frontière avec l'Ukraine, deux personnes ont été blessées dans une attaque de drone ukrainien sur la ville de Chebekino, selon Viatcheslav Gladkov, le gouverneur de la région russe de Belgorod.

Sur le front, une frappe ukrainienne a fait au moins dix blessés dans la ville de Gorlivka, dans l'est de l'Ukraine, occupé par Moscou, selon son maire, Ivan Prikhodko.

Plus au nord, l'armée russe a revendiqué samedi la prise de la petite localité de Nadiïa dans la région ukrainienne de Lougansk, qu'elle a annexée en 2022 et qu'elle contrôle quasiment intégralement.

Enfin, quatre personnes ont été blessées dans une attaque de drone russe dans le sud du pays, d'après Roman Mrotchko, le chef de l'administration militaire municipale de la grande ville de Kherson.