La Russie a promis « des représailles » à l'Ukraine après que cette dernière a tiré des missiles américains ATACMS

Ci-dessus, des militaires russes participent à un entraînement au combat pour des unités d'assaut dans un lieu non divulgué. (Service de presse du ministère russe de la défense via AP)
Ci-dessus, des militaires russes participent à un entraînement au combat pour des unités d'assaut dans un lieu non divulgué. (Service de presse du ministère russe de la défense via AP)
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Publié le Samedi 04 janvier 2025

La Russie a promis « des représailles » à l'Ukraine après que cette dernière a tiré des missiles américains ATACMS

  • « Ces actions du régime de Kiev, soutenu par ses tuteurs occidentaux, feront l'objet de représailles », a prévenu l'armée russe dans un communiqué.
  • Ces dernières semaines, le président russe Vladimir Poutine a menacé d'ordonner à son armée de frapper le centre-ville de Kiev en réponse aux attaques ukrainiennes menées avec des ATACMS américains ou des Storm Shadow britanniques.

MOSCOU : La Russie a promis samedi à l'Ukraine « des représailles », après que celle-ci a mené, la veille, selon Moscou, des tirs de missiles américains ATACMS, une attaque présentée par le Kremlin comme une ligne rouge dans le conflit.

« Ces actions du régime de Kiev, soutenu par ses tuteurs occidentaux, feront l'objet de représailles », a prévenu l'armée russe dans un communiqué.

Ces dernières semaines, le président russe Vladimir Poutine a menacé d'ordonner à son armée de frapper le centre-ville de Kiev en réponse aux attaques ukrainiennes menées avec des ATACMS américains ou des Storm Shadow britanniques, sans toutefois mettre ses menaces à exécution à ce stade.

Plus tôt samedi, l'armée russe avait déclaré avoir intercepté, lors de cette attaque, « huit missiles » ATACMS qui visaient la région russe de Belgorod, à la frontière avec l'Ukraine, ainsi que « 72 drones ».

Les forces de Moscou n'ont toutefois pas précisé si cette attaque ukrainienne avait fait des victimes et entraîné des dégâts matériels.

En novembre, l'administration du président américain sortant Joe Biden avait autorisé Kiev à recourir à de tels missiles, après s'y être longtemps opposée. Cette décision faisait suite au déploiement de milliers de soldats nord-coréens, que l'Occident et l'Ukraine estiment être venus en soutien aux soldats russes.

Depuis, Kiev a mené plusieurs séries d'attaques à l'aide de ces missiles ATACMS à longue portée, ainsi qu'avec des missiles Storm Shadow britanniques.

La Russie a répliqué en tirant pour la première fois une arme hypersonique expérimentale baptisée « Orechnik », promettant systématiquement « une réponse » à chaque attaque ukrainienne de ce type contre son territoire.

Le président élu américain Donald Trump, dont la prise de fonction est prévue le 20 janvier, avait déclaré mi-décembre être « vivement opposé » à l'emploi par l'armée ukrainienne de missiles américains ATACMS, évoquant une « intensification » et une « aggravation » du conflit.

Près de la frontière avec l'Ukraine, deux personnes ont été blessées dans une attaque de drone ukrainien sur la ville de Chebekino, selon Viatcheslav Gladkov, le gouverneur de la région russe de Belgorod.

Sur le front, une frappe ukrainienne a fait au moins dix blessés dans la ville de Gorlivka, dans l'est de l'Ukraine, occupé par Moscou, selon son maire, Ivan Prikhodko.

Plus au nord, l'armée russe a revendiqué samedi la prise de la petite localité de Nadiïa dans la région ukrainienne de Lougansk, qu'elle a annexée en 2022 et qu'elle contrôle quasiment intégralement.

Enfin, quatre personnes ont été blessées dans une attaque de drone russe dans le sud du pays, d'après Roman Mrotchko, le chef de l'administration militaire municipale de la grande ville de Kherson.


Le Premier ministre norvégien s'inquiète des positions de Musk dans la politique européenne

Le pays scandinave avait déjà promis 22 milliards de couronnes d'aide militaire et civile pour cette année, et les cinq milliards de couronnes supplémentaires seront consacrés à des « besoins civils importants », a déclaré le Premier ministre Jonas Gahr Store aux journalistes après avoir rencontré les dirigeants du Parlement. (AP/File)
Le pays scandinave avait déjà promis 22 milliards de couronnes d'aide militaire et civile pour cette année, et les cinq milliards de couronnes supplémentaires seront consacrés à des « besoins civils importants », a déclaré le Premier ministre Jonas Gahr Store aux journalistes après avoir rencontré les dirigeants du Parlement. (AP/File)
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  • Le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre a exprimé lundi son inquiétude face aux prises de position du patron de X, le milliardaire Elon Musk, dans la vie politique de plusieurs pays européens.
  • « Je trouve préoccupant qu'un homme disposant d'un accès considérable aux réseaux sociaux et d'importantes ressources économiques s'implique de manière si directe dans les affaires internes d'autres pays », a déclaré Jonas Gahr Støre.

OSLO : Le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre a exprimé lundi son inquiétude face aux prises de position du patron de X, le milliardaire Elon Musk, dans la vie politique de plusieurs pays européens.

« Je trouve préoccupant qu'un homme disposant d'un accès considérable aux réseaux sociaux et d'importantes ressources économiques s'implique de manière si directe dans les affaires internes d'autres pays », a déclaré Jonas Gahr Støre au micro de la radio publique norvégienne NRK.

« Ce n'est pas comme ça que les choses devraient se passer entre démocraties et alliés », a-t-il ajouté, interrogé sur une éventuelle ingérence d'Elon Musk — dont il n'a pas cité le nom — dans les prochaines élections législatives norvégiennes en septembre.

Sur son réseau social, le milliardaire a récemment multiplié les prises de position en faveur du parti d'extrême droite allemand AfD et contre le Premier ministre britannique, le travailliste Keir Starmer.

« Si cela se produisait en Norvège, j'espère et je crois que l'ensemble de la scène politique norvégienne prendrait ses distances », a précisé M. Støre, également travailliste.

Le même jour, le président français Emmanuel Macron a dénoncé le soutien d'Elon Musk à « une nouvelle internationale réactionnaire » et M. Starmer « ceux qui propagent mensonges et désinformation », après les attaques du milliardaire dans une affaire de viols et d'exploitation sexuelle de mineures en Angleterre.

De son côté, Elon Musk a qualifié M. Starmer de « totalement méprisable ».

À neuf mois des élections législatives programmées le 8 septembre, M. Støre est en difficulté dans les sondages, à tel point que plusieurs voix au sein de son parti l'ont appelé à la démission.

Le parti du Progrès de Sylvi Listhaug, formation de la droite populiste hostile à l'immigration, est largement en tête dans les dernières enquêtes d'opinion.


Macron appelle l'Ukraine à entamer des « discussions réalistes » sur son territoire

Le président français Emmanuel Macron prononce son discours devant les ambassadeurs français en poste dans le monde, lundi 6 janvier 2025 au palais de l'Élysée à Paris. (REUTERS)
Le président français Emmanuel Macron prononce son discours devant les ambassadeurs français en poste dans le monde, lundi 6 janvier 2025 au palais de l'Élysée à Paris. (REUTERS)
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  • « Les Ukrainiens doivent mener des discussions réalistes sur les questions territoriales et eux seuls peuvent les mener à bien », a déclaré M. Macron devant les ambassadeurs français réunis à l'Élysée.
  • Le chef de l'État a toutefois estimé que les Européens devront « construire des garanties de sécurité » pour l'Ukraine, soulignant que Washington devra les aider à « changer la nature de la situation.

PARIS : Le président français Emmanuel Macron a appelé lundi les Ukrainiens à « mener des discussions réalistes sur les questions territoriales » pour trouver un règlement au conflit provoqué par l'invasion russe en 2022, alors que la situation sur le champ de bataille est défavorable à Kiev.

Abordant tous les sujets diplomatiques avec la future administration américaine, il a également critiqué le PDG de X, le milliardaire Elon Musk, devenu conseiller de Donald Trump, l'accusant de soutenir « une nouvelle internationale réactionnaire » et d'ingérence dans les élections, notamment en Allemagne.

« Les Ukrainiens doivent mener des discussions réalistes sur les questions territoriales et eux seuls peuvent les mener à bien », a déclaré M. Macron devant les ambassadeurs français réunis à l'Élysée, prévenant qu'il n'y aurait « pas de solution rapide et facile ». La Russie s'est en effet emparée d'environ 20 % du territoire ukrainien et accélère sa progression dans l'est du pays ces derniers mois.

Le chef de l'État a toutefois estimé que les Européens devront « construire des garanties de sécurité » pour l'Ukraine, soulignant que Washington devra les aider à « changer la nature de la situation et convaincre la Russie de venir à la table des négociations ».

Les conjectures vont bon train depuis des semaines sur les conditions futures de négociations de paix, en raison du retour de Donald Trump à la Maison Blanche le 20 janvier. Le président américain a promis de mettre rapidement un terme à la guerre, sans toutefois préciser comment.

Kiev espère des décisions fortes, mais craint aussi une baisse du soutien américain, le président élu ayant critiqué à de nombreuses reprises les milliards de dollars fournis à Kiev.

Emmanuel Macron a insisté sur le fait qu'une « capitulation de l'Ukraine ne saurait être bonne pour les Européens et les Américains », jugeant que la « crédibilité » des Occidentaux serait « battue en brèche » s'ils acceptaient de « transiger » en raison d'une « fatigue » vis-à-vis du conflit.

- Iran, « principal défi » -

Devant les ambassadeurs, le président a fixé la feuille de route de la politique étrangère française pour 2025 et a désigné l'Iran comme « le principal défi stratégique et sécuritaire pour la France, les Européens, toute la région et bien au-delà ».

« L'accélération de son programme nucléaire nous amène tout près du point de rupture », a-t-il ajouté, avant de dénoncer l'implication de Téhéran « dans la guerre de la Russie contre l'Ukraine » et son « soutien aux groupes dangereux » au Moyen-Orient.

« L'Iran est un risque si nous les laissons hors du cadre », a-t-il déclaré, ajoutant que ce pays serait une priorité dans le dialogue avec le futur gouvernement Trump. Il a également prôné la signature d'un accord « exigeant » et élargi sur le nucléaire iranien, qui fait toujours l'objet de discussions entre Téhéran et les grandes puissances.

Concernant la Syrie, à la suite de la chute de Bachar al-Assad qui a fui début décembre après avoir dirigé son pays d'une main de fer pendant 20 ans, le chef de l'État français a appelé à « regarder sans naïveté le changement de régime » et a promis de ne pas abandonner les combattants kurdes, des alliés des Occidentaux dans la lutte contre le djihadisme.

La France accompagnera « dans la durée » la transition en faveur d'« une Syrie souveraine, libre et respectueuse de sa pluralité ethnique, politique et confessionnelle », a-t-il martelé.

Les premiers pas d'Ahmad al-Chareh, le chef du groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) qui a conduit la coalition s'étant emparée de Damas, sont scrutés avec attention. Il a reçu vendredi les chefs de la diplomatie française et allemande, Jean-Noël Barrot et Annalena Baerbock, une rencontre inédite à ce niveau avec des responsables occidentaux.

- La Pologne est l'invitée d'honneur.

M. Barrot donnera pour sa part une conférence de presse lundi en fin de journée avec son homologue polonais Radoslaw Sikorski, l'invité d'honneur de cette 30^e édition de la conférence des ambassadeurs.

La Pologne, qui soutient fermement l'Ukraine voisine et sert d'axe logistique pour l'aide militaire occidentale, a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1^(er) janvier.

La conférence des ambassadeurs, un rendez-vous incontournable de la diplomatie française qui se déroule chaque année fin août-début septembre, n'avait pu avoir lieu en 2024 en raison des Jeux olympiques en France, suscitant des interrogations et ajoutant au malaise touchant le ministère des Affaires étrangères.

En 2022, une réforme prévoyant la suppression des deux corps historiques de la diplomatie française avait suscité un tollé en interne, les diplomates redoutant une perte de compétences, le troisième réseau mondial derrière ceux des États-Unis et de la Chine.

Le projet de budget 2025, qui n'a pas encore été adopté en raison de la crise politique en France, prévoit une baisse de 4,3 % pour l'action extérieure de l'État, qui s'élèverait ainsi à 3,3 milliards d'euros.

La part de l'aide au développement, également gérée par le ministère des Affaires étrangères, chute quant à elle de 23 %, à 2,4 milliards.


En Allemagne, une sixième personne est décédée des suites de l'attaque de Magdebourg

La police scientifique inspecte la voiture qui a foncé dans la foule sur un marché de Noël à Magdebourg, dans l'est de l'Allemagne, le 21 décembre 2024. La police allemande a arrêté un Saoudien après l'attentat meurtrier à la voiture-bélier perpétré sur un marché de Noël le 20 décembre 2024. (Photo AFP)
La police scientifique inspecte la voiture qui a foncé dans la foule sur un marché de Noël à Magdebourg, dans l'est de l'Allemagne, le 21 décembre 2024. La police allemande a arrêté un Saoudien après l'attentat meurtrier à la voiture-bélier perpétré sur un marché de Noël le 20 décembre 2024. (Photo AFP)
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  • Il s'agit d'une femme de 52 ans, qui est décédée à l'hôpital, a annoncé le parquet, quinze jours après l'attaque commise à la voiture bélier le 20 décembre dans cette ville du centre du pays.
  • Très actif sur les réseaux sociaux, Taleb Jawad al-Abdulmohsen avait multiplié les signaux inquiétants avant l'attaque.

BERLIN : Une sixième personne est décédée des suites de l'attaque perpétrée fin décembre sur le marché de Noël de Magdebourg en Allemagne, a-t-on appris lundi de source judiciaire.

Il s'agit d'une femme de 52 ans, qui est décédée à l'hôpital, a annoncé le parquet, quinze jours après l'attaque commise à la voiture bélier le 20 décembre dans cette ville du centre du pays.

L'auteur de l'attaque, un médecin saoudien de 50 ans, a foncé dans la foule et fait 299 blessés, selon le dernier bilan des autorités, avant d'être arrêté le soir même par la police.

La justice essaie toujours d'éclaircir les motivations de l'auteur, alors que les enquêtes en cours « ne donnent pas encore une image claire » de ses intentions, avait indiqué fin décembre la ministre de l'Intérieur Nancy Faeser.

Très actif sur les réseaux sociaux, Taleb Jawad al-Abdulmohsen avait multiplié les signaux inquiétants avant l'attaque.

Selon la ministre, il « ne rentre dans aucun schéma antérieur connu ».

Cet homme, arrivé en Allemagne en 2006, était connu pour ses opinions radicalement hostiles à l'islam, après avoir rompu avec sa religion, ainsi que pour ses opinions favorables aux récits conspirationnistes d'extrême droite sur une « islamisation » de l'Europe.

Selon la justice, il pourrait avoir agi pour dénoncer le manque de soutien des autorités allemandes chargées de l'asile aux réfugiés saoudiens.

L'attaque mortelle a replacé l'immigration et la sécurité au cœur de la campagne pour les législatives anticipées du 23 février, l'opposition dénonçant le manque de fermeté de la coalition de centre-gauche d'Olaf Scholz.