Contre le gré d’Ennahdha, Mechichi formera un cabinet de technocrates

Le Premier ministre désigné Hichem Mechichi s'exprimant à la presse lundi. (Fethi BELAID/AFP)
Le Premier ministre désigné Hichem Mechichi s'exprimant à la presse lundi. (Fethi BELAID/AFP)
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Publié le Mardi 11 août 2020

Contre le gré d’Ennahdha, Mechichi formera un cabinet de technocrates

  • La nouvelle équipe gouvernementale sera formée « de compétences complètement indépendantes (...) capables de travailler en harmonie » a annoncé le Premier ministre désigné
  • Hichem Mechichi, 46 ans, a été choisi fin juillet par le président Kais Saied au détriment des candidats proposés par les principaux partis

TUNIS: Le chef du gouvernement tunisien désigné, Hichem Mechichi, a promis lundi de former un gouvernement « de compétences entièrement indépendantes » dont les membres répondront aux critères d'efficacité, de promptitude et d'intégrité, jugeant « impossible » de constituer un gouvernement regroupant toute la classe politique à la lumière du climat de tension qui règne dans le pays.
En optant pour un gouvernement technocrate, Mechichi rejette l'appel du mouvement d'inspiration islamiste Ennahdha, première force au Parlement, à former une équipe politique.
« La responsabilité et le devoir nous obligent aujourd'hui à la formation d'un gouvernement de concrétisation sociale et économique », a indiqué M. Mechichi à la presse. « Son centre d'intérêt est le citoyen et sa priorité est de lui présenter des solutions urgentes sans qu'il soit soumis à des tiraillements ou à des conflits politiques ».
Dans le même sillage, Mechichi a souligné la poursuite des rencontres et des concertations avec les partis politiques sur les approches et les priorités politiques du gouvernement dans la mesure, a-t-il dit, où la réalisation des objectifs est largement tributaire du soutien des partis et du parlement.
Il a également mis en garde contre une « crise aiguë » en Tunisie, dont le Produit intérieur brut est en repli de 6,5%, l'endettement représente 86% du PIB et le taux de chômage pourrait dépasser 19% d'ici fin 2020. A cet effet, Mechichi s’est engagé à « mettre un terme à l'hémorragie des finances publiques à travers la rationalisation des dépenses, à préserver les acquis du secteur public, et des entreprises publiques, à moderniser le système de gouvernance, à promouvoir le climat des investissements, à mettre fin à la dégradation du pouvoir d'achat du citoyen, à travers la mise en œuvre des mécanismes de maîtrise des prix et la prise en charge des catégories vulnérables ».
Equilibres parmelentaires
Ennahdha s'était prononcé plus tôt lundi contre un gouvernement d'indépendants, appelant M. Mechichi à former un cabinet tenant compte des « équilibres parlementaires ». Ce mouvement, qui compte 54 sièges sur 217 à l'Assemblée, craint d'être écarté du nouveau gouvernement. M. Mechichi, 46 ans, a été choisi fin juillet par le président Kais Saied au détriment des candidats proposés par les principaux partis. « Le nouveau gouvernement doit représenter le peuple tunisien qui a voté lors des législatives » de 2019, a indiqué Abdelkarim Harouni, président du conseil de la Choura, organe consultatif d'Ennahdha, lors d'une conférence de presse.
Il a considéré qu'avoir recours à des compétences indépendantes « serait un coup porté contre la démocratie et les partis » politiques.
Une fois son cabinet formé, M. Mechichi devra obtenir la confiance du Parlement à la majorité absolue d'ici début septembre. Faute de quoi, l'Assemblée sera dissoute et de nouvelles élections législatives auront lieu.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.