Démissionnaire en début de semaine dernière, reconduit vendredi au terme d'une mission éclair auprès des forces politiques, Sébastien Lecornu est sur une corde raide
Le RN et LFI comptent le censurer dès cette semaine. Tout dépendra alors des socialistes, qui exigent du Premier ministre l'annonce d'une suspension de la réforme des retraites pour ne pas le faire chuter
Après avoir consulté mardi notamment la droite et le centre, le Premier ministre démissionnaire s'est exprimé mercredi depuis Matignon avant de recevoir les responsables socialistes, les écologistes et les communistes
L'objectif sera de "voir quelles sont les concessions qu'elles (les formations de gauche) demandent aux autres formations politiques pour garantir une stabilité, quelles sont les concessions qu'elles sont prêtes à faire aussi", a détaillé M. Lecornu
Coup de théâtre, l'ancien Premier ministre (2017-2020) Édouard Philippe l'exhorte à partir avant la fin de son mandat. Il lui a demandé d'organiser "une élection présidentielle anticipée" après l'adoption d'un budget pour 2026
Évoquant "l'affaissement de l'État" qui n'est, selon lui, "pas tenu", cet allié traditionnel du président a estimé qu'"on ne va pas faire durer ce que nous vivons depuis six mois pendant 18 mois encore"
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a remis lundi sa démission à Emmanuel Macron, qui l'a acceptée
Nommé le 9 septembre, M. Lecornu était sous le feu des critiques des opposants et de la droite après avoir dévoilé dimanche soir une partie de son gouvernement
Le Premier ministre doit revoir lundi les chefs de parti et de groupe du socle commun, qu'il s'est attaché à consolider ces derniers jours. Jeudi, il affrontera sa troisième journée de mobilisation populaire et syndicale
La rencontre avec les socialistes, vendredi, sera celle de la dernière chance pour ne pas censurer, a prévenu lundi le premier secrétaire du parti Olivier Faure
Depuis sa nomination mardi, Sébastien Lecornu a commencé ses consultations avec d'abord les partis de son "socle commun" (bloc central et LR), puis les syndicats et organisations patronales avec qui il a des entretiens encore lundi et mardi
Mais le rendez-vous le plus attendu est celui avec les socialistes. Déjà menacé de censure par LFI et le RN, c'est eux qui peuvent éviter à M. Lecornu de connaître le même sort que ses prédécesseurs
"Il va falloir des ruptures, et pas que sur la forme, et pas que dans la méthode, des ruptures aussi sur le fond"
Pour la traduction concrète de ces "ruptures", M. Lecornu a indiqué qu'il s'exprimerait prochainement devant les Français après avoir lancé à partir de mercredi après-midi des consultations politiques puis syndicales
364 députés, issus des rangs des oppositions allant de RN à LFI, ont voté contre la confiance au gouvernement tandis que 194, issus des rangs de la coalition gouvernementale, ont voté pour. 15 se sont abstenus
Mais les députés Les Républicains, membres de cette coalition et qui bénéficiaient d'une liberté de vote, se sont divisés : 27 ont voté pour la confiance, dont le chef du groupe Laurent Wauquiez, 13 contre, et 9 se sont abstenus.