Immigration : Retailleau, nouveau ministre de l'Intérieur français, favorable à un référendum

Le ministre de l’Intérieur nouvellement nommé, Bruno Retailleau, arrive pour une réunion des membres du nouveau Cabinet français et du premier ministre, à l’hôtel Matignon à Paris, le 23 septembre 2024. (Photo par IAN LANGSDON / AFP)
Le ministre de l’Intérieur nouvellement nommé, Bruno Retailleau, arrive pour une réunion des membres du nouveau Cabinet français et du premier ministre, à l’hôtel Matignon à Paris, le 23 septembre 2024. (Photo par IAN LANGSDON / AFP)
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Publié le Dimanche 29 septembre 2024

Immigration : Retailleau, nouveau ministre de l'Intérieur français, favorable à un référendum

  • Le nouveau ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a exprimé dimanche son "regret" qu'on ne puisse pas faire de référendum sur l'immigration en France.
  • Jugeant que "l'immigration n'est pas une chance", le ministre a estimé qu'"il n'y aura(it) de maitrise de l'immigration que si on a un plan d'ensemble".

PARIS : Le nouveau ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a exprimé dimanche son "regret" qu'on ne puisse pas faire de référendum sur l'immigration en France, jugeant aussi qu'"il n'y aura de maîtrise de l'immigration que si on a un plan d'ensemble".

"On ne peut pas faire en France (...) malheureusement pour des raisons constitutionnelles (...) de référendum sur l'immigration. Moi, je le regrette", a dit M. Retailleau sur LCI.

Interrogé sur son souhait personnel d'un tel référendum, il a répondu: "oui, mille fois oui", notant qu'"il faudrait d'abord réviser la Constitution" pour "permettre une extension du périmètre, du champ sur lesquels on peut consulter par référendum".

Interviewé de son bureau, place Beauvau, M. Retailleau a justifié ce souhait d'un référendum par le fait que "l'immigration est un des phénomènes qui a le plus bouleversé la société française depuis 50 ans, depuis un demi-siècle, sans que jamais les Français n'aient eu à se prononcer".

Jugeant que "l'immigration n'est pas une chance", le ministre a estimé qu'"il n'y aura(it) de maitrise de l'immigration que si on a un plan d'ensemble".

Pointant "un maquis de règles juridiques", il s'est dit prêt utiliser "tous les leviers", tout en se disant "respectueux" du Premier ministre Michel Barnier qui doit faire sa déclaration de politique générale mardi et "annoncera un certain nombre de mesures".

M. Retailleau a notamment cité la piste d'une extension de la durée maximale de la rétention pour les personnes soumise à une obligation de quitter le territoire français (OQTF). "On peut l'étendre de beaucoup, en doublant" à 180 jours, a-t-il jugé, mais "ce n'est pas suffisant".

Il a également cité le sujet des expulsions, estimant qu'"on doit assumer un rapport de force" pour renvoyer les personnes dans leur pays d'origine, en citant "trois leviers": l'octroi de visas, l'aide au développement et le commerce.

Interrogé pour savoir s'il était pour la double peine, c'est-à-dire à l'expulsion systématique après que la peine a été purgée, il s'est par ailleurs dit "bien sûr" favorable.


Le chef de la diplomatie française au Liban dimanche soir

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  • Jean-Noël Barrot sera au Liban dimanche soir, a annoncé le ministère des Affaires étrangères

Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot sera au Liban dimanche soir, a annoncé le ministère des Affaires étrangères alors que les frappes israéliennes se poursuivent, notamment sur la banlieue sud de Beyrouth.

Le ministre des Affaires étrangères a prévu d'"échanger avec les autorités locales et apporter un soutien français, notamment humanitaire". "Départ dans l'heure et atterrissage ce soir", selon cette source.

 


Barnier ouvre mardi les travaux d'une Assemblée comme lui en sursis

Le Premier ministre français Michel Barnier marche après un séminaire gouvernemental à l'hôtel de Matignon à Paris, le 27 septembre 2024. (Photo par Thomas SAMSON / AFP)
Le Premier ministre français Michel Barnier marche après un séminaire gouvernemental à l'hôtel de Matignon à Paris, le 27 septembre 2024. (Photo par Thomas SAMSON / AFP)
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  • Conscient de la fragilité de son gouvernement face à une Assemblée elle-même promise par beaucoup à la dissolution.
  • Le gouvernement va en effet devoir s'atteler au plus vite à la difficile tâche de faire adopter avant le 31 décembre par le Parlement les budgets de l'Etat et de la Sécurité sociale.

PARIS : Le Premier ministre Michel Barnier ouvre mardi les travaux du Parlement avec sa déclaration de politique générale, conscient de la fragilité de son gouvernement face à une Assemblée elle-même promise par beaucoup à la dissolution.

"Je suis là depuis 20 jours, je ne sais pas pour combien de temps", compte tenu "de la situation (...) inédite à l'Assemblée nationale", avec un hémicycle divisé en trois blocs loin de la majorité absolue, a reconnu samedi le Premier ministre, à l'occasion d'un déplacement à Mâcon (Saône-et-Loire) au 130e congrès des sapeurs-pompiers.

"Mais je suis là comme quelqu'un qui engage un long chemin (...) avec beaucoup de détermination", a-t-il déclaré, après avoir reçu les encouragements des participants, et s'être vu offrir un casque pour sa "protection".

Peu de choses ont filtré depuis la nomination de Michel Barnier le 5 septembre sur les lignes directrices qu'il entend donner à sa politique.

Tout au plus a-t-il esquissé quelques pistes fiscales dans une interview vendredi, à la suite d'un séminaire gouvernemental, affirmant qu'il "protégerait de toute augmentation fiscale ceux qui sont sur le terrain, qui travaillent, qui produisent".

- Chausse-trapes -

M. Barnier se sait attendu au tournant, par les groupes du "socle commun" qui soutiennent son action - la droite et les trois partis du camp présidentiel - mais aussi par l'extrême droite, qui l'a placé "sous surveillance", et peut à tout moment le faire tomber en joignant ses voix à celle de la gauche pour faire adopter une motion de censure.

Vingt-sept députés du groupe Ensemble pour la République (ex-Renaissance) ont fait monter la pression dimanche, se disant opposés à toute augmentation des impôts.

Marine Le Pen devrait elle temporiser avant de renverser M. Barnier, étant elle-même accaparée par son procès dans l'affaire des assistants parlementaires du Rassemblement national au Parlement européen, qui s'ouvre lundi jusqu'au 27 novembre.

Mais le petit jeu des pronostics a déjà commencé: une ancienne ministre a parié avec son entourage que le gouvernement tiendrait jusqu'en juin. Un de ses conseillers tablant plutôt sur la mi-novembre.

Le gouvernement va en effet devoir s'atteler au plus vite à la difficile tâche de faire adopter avant le 31 décembre par le Parlement les budgets de l'Etat et de la Sécurité sociale, dans un contexte financier particulièrement dégradé, comme l'a une nouvelle fois souligné M. Barnier samedi.

La plupart des acteurs politiques s'attendent à ce que l'exécutif doive, comme l'an dernier, en passer par dix 49.3 (cette disposition de la Constitution qui permet de faire adopter un texte sans vote), qui seront autant d'occasions de censure.

Parmi les chausse-trapes à éviter, la question de l'Aide médicale d'Etat (AME), dont la suppression est de longue date une demande de la droite, et notamment du nouveau ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, contre l'avis d'une grande partie des macronistes. L'AME permet aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d'un accès aux soins.

- "Rien" à l'agenda -

Hormis ces lois budgétaires, les parlementaires se demandent bien sur quels textes ils vont pouvoir travailler, compte tenu de la difficulté à faire émerger des majorités au Palais Bourbon.

Michel Barnier va-t-il reprendre le projet de loi sur la fin de vie, dont ne veulent pas ses ministres conservateurs? Introduire la proportionnelle aux élections, à laquelle la droite est hostile? Que vont devenir les projets de loi mis entre parenthèses avec la dissolution comme ceux sur l'agriculture ou le logement?

A l'Assemblée le risque est "que ça vivote mais que ça ne produise rien", se désole la même ancienne ministre, qui ne voit "rien" à l'agenda de l'Assemblée en octobre, si ce n'est le 31 octobre la "niche" réservée aux textes du RN, et peut-être des propositions de loi transpartisanes.

L'Assemblée n'est d'ailleurs pas totalement en ordre de bataille pour travailler, avec une vice-présidente et trois présidents de commission nommés au gouvernement, et pas encore remplacés.

Cette assemblée mal-née pourrait elle-même n'avoir qu'une durée de vie assez limitée. Beaucoup de députés s'attendent à une nouvelle dissolution dès que la Constitution le permettra, soit un an après les législatives anticipées.

Marine Le Pen en avait fait son cheval de bataille pour la rentrée parlementaire du RN le 14 septembre, estimant que la situation politique ne pouvait "pas tenir" et espérant que la "mandature soit la plus courte possible".

Mardi, la pression sur Michel Barnier s'exprimera aussi dans la rue, avec des manifestations dans toute la France pour demander l'abrogation de la réforme des retraites et l'augmentation des salaires, à l'appel de plusieurs syndicats.


Deux morts et quatre blessés dans une fusillade à Marseille

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Deux personnes ont été tuées et quatre autres blessées tard samedi dans une fusillade dans une cité des quartiers nord de Marseille, a-t-on appris dimanche de source policière.

La fusillade a eu lieu un peu après 23h00 dans la cité des Iris, dans le 14e arrondissement de la deuxième ville de France.

Selon les informations de BFM Marseille Provence et du quotidien La Provence, les victimes, tous des hommes d'environ 25 à 35 ans, se trouvaient dans un local associatif qui a été la cible de tirs au fusil d'assaut de type Kalachnikov.

Les deux victimes touchées mortellement sont décédées sur place.

Un véhicule a été retrouvé en feu un peu plus tard dans le même arrondissement, sans qu'il soit établi s'il s'agit de celui utilisé par les assaillants.

Contacté, le parquet de Marseille n'avait pas encore répondu dimanche matin.

Le mobile de la fusillade n'est pas connu mais plusieurs cités des quartiers nord de Marseille sont gangrénées par la pauvreté et le trafic de drogues. Un jeune homme avait été tué par balles dans cette même cité des Iris le 10 juillet, dans un probable "narchomicide", ces homicides sur fond de trafic de stupéfiants.

Les violences liées aux rivalités autour du trafic de drogue avaient fait en 2023 un chiffre record de 49 morts. Mais elles sont nettement en baisse sur 2024. Avant cette fusillade, on comptait ainsi 13 morts dans des fusillades de ce type, dont 9 dans des narchomicides officiellement confirmés par le parquet.