L'ex-ministre Valletoux fustige le gouvernement : « La santé n'est pas à sa juste place

Le ministre délégué à la Santé et à la Prévention, Frédéric Valletoux, quitte le Palais présidentiel de l'Elysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 16 juillet 2024. (Photo by LUDOVIC MARIN/AFP via Getty Images)
Le ministre délégué à la Santé et à la Prévention, Frédéric Valletoux, quitte le Palais présidentiel de l'Elysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 16 juillet 2024. (Photo by LUDOVIC MARIN/AFP via Getty Images)
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Publié le Jeudi 02 janvier 2025

L'ex-ministre Valletoux fustige le gouvernement : « La santé n'est pas à sa juste place

  • « La structure du gouvernement ne met pas à sa juste place le sujet majeur de la santé et de l'accès aux soins », a déclaré M. Valletoux sur TF1.
  • « Les sujets de santé ne sont pas assez considérés, c'est même presque du mépris », a fustigé le député Horizons.

PARIS : L'ancien ministre de la Santé Frédéric Valletoux a estimé jeudi que la santé « n'est pas à sa juste place » dans le gouvernement Bayrou.

« La structure du gouvernement ne met pas à sa juste place le sujet majeur de la santé et de l'accès aux soins », a déclaré M. Valletoux sur TF1. « Le faire entrer au sein d'un gouvernement dans un ministère aussi bas dans la hiérarchie ministérielle, c'est assez étonnant. »

« Les sujets de santé ne sont pas assez considérés, c'est même presque du mépris », a fustigé le député Horizons.

Dans le gouvernement Bayrou, le ministre de la Santé, Yannick Neuder, est effectivement placé au 21ᵉ rang protocolaire, sous la tutelle de Catherine Vautrin qui se trouve à la tête d'un grand portefeuille regroupant aussi le Travail, les Solidarités et les Familles.

L'ancien ministre a également déploré la « valse des ministres » — le septième depuis le début du deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron — et a souligné « l'incompréhension » de la part du gouvernement quant à l'importance de la santé et de l'accès aux soins pour les Français.

Interrogé sur la loi spéciale pour Mayotte qui sera présentée la semaine prochaine en Conseil des ministres, M. Valletoux a déclaré être « étonné » de ne pas avoir vu de mesures concernant l'accès aux soins dans cette île. « Ceux qui soignent à Mayotte sont à bout de souffle (…) parce que le système est insuffisant. Il faut absolument aider à rendre l'exercice médical à Mayotte plus attractif. »


Deux influenceurs algériens en garde à vue pour avoir diffusé des appels à la haine

Cette photographie montre le commissariat de Brest, dans l'ouest de la France, le 3 janvier 2025, où un influenceur algérien de 25 ans a été arrêté aux premières heures du matin à Brest et placé en garde à vue pour apologie d'actes de terrorisme et incitation à la haine et à la violence (Photo AFP)
Cette photographie montre le commissariat de Brest, dans l'ouest de la France, le 3 janvier 2025, où un influenceur algérien de 25 ans a été arrêté aux premières heures du matin à Brest et placé en garde à vue pour apologie d'actes de terrorisme et incitation à la haine et à la violence (Photo AFP)
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  • Les deux hommes « ont été placés en garde à vue pour des faits d’apologie d’acte de terrorisme et de provocation à la haine et à la violence », a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Brest.
  • Bruno Retailleau, qui avait déjà annoncé les premières interpellations, a fait état de l'arrestation d'un autre « influenceur algérien », connu sous le nom d'« imadtintin ». « Lui aussi devra répondre des ignobles propos tenus sur TikTok.

RENNES, FRANCE : Deux influenceurs algériens ont été arrêtés vendredi à Brest et près de Grenoble pour des vidéos postées sur TikTok, accusées de faire l'apologie du terrorisme ou de proférer des menaces de mort.

Vers 6 heures du matin, des policiers sont intervenus dans un quartier populaire de Brest et ont interpellé Youcef A., un Algérien de 25 ans accusé d'avoir appelé à commettre des attentats, ainsi qu'un complice présumé âgé de 41 ans, également Algérien, qui le logeait.

Les deux hommes « ont été placés en garde à vue pour des faits d’apologie d’acte de terrorisme et de provocation à la haine et à la violence », a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Brest, Camille Miansoni, soulignant que les investigations se poursuivaient.

Dans la soirée, Bruno Retailleau, qui avait déjà annoncé les premières interpellations, a fait état de l'arrestation d'un autre « influenceur algérien », connu sous le nom d'« imadtintin ». « Lui aussi devra répondre des ignobles propos tenus sur TikTok devant la justice. « Ne rien laisser passer », a commenté le ministre de l'Intérieur sur X.

Ce second influenceur a été « interpellé à Échirolles vers 19 h 30 et placé en garde à vue pour menaces de mort matérialisées par écrit, image ou autre objet, commises en raison de la race, de l'ethnie, de la nation ou de la religion », a indiqué le procureur de Grenoble, Éric Vaillant.

Mardi 31 décembre, une vidéo était publiée sur le réseau social TikTok. Dans cette vidéo, l'influenceur basé en Bretagne, qui compte des centaines de milliers d'abonnés, s'exprimait de façon véhémente en arabe sous-titré en français. Il y appelait à perpétrer des attentats en France et des violences en Algérie.

« Quand les policiers m'ont signalé avoir détecté cette vidéo, je leur ai demandé de prendre contact immédiatement avec le parquet », a déclaré à l'AFP le préfet du Finistère, Alain Espinasse.

Cette vidéo a également été transmise à la plateforme Pharos de signalement de contenus illicites sur internet.

« L'influenceur algérien +Zazouyoussef+, qui appelait sa communauté à commettre des attentats en France, devra répondre de ses actes devant la justice », a déclaré Bruno Retailleau sur X.

Interrogé par l'AFP, TikTok indique que le compte en question « a été banni après la publication de plusieurs vidéos identifiées comme enfreignant nos règles communautaires, notamment nos politiques relatives à la haine ». « Six copies des vidéos concernées » ont également été détectées et supprimées, indique l'application.

- Appel de sa condamnation -
Youcef A., né à Mostaganem dans le nord-ouest de l'Algérie, a déclaré être arrivé en France en 2020 et avoir reçu un titre de séjour en mars 2023, valable jusqu'au 14 mars 2024, selon M. Espinasse.

« Il avait un titre de séjour en tant que parent d'enfant français puisqu'il a eu un enfant avec une personne de nationalité française », a précisé le préfet.

Lors des émeutes urbaines qui ont secoué la France après la mort de Nahel en juin 2023, Youcef A. avait été interpellé pour avoir pris part à la dégradation d'un complexe sportif à Brest, puis condamné en décembre à douze mois d'emprisonnement.

« Il a fait appel dans la foulée », ce qui explique pourquoi il n'a pas été emprisonné, a déclaré M. Espinasse.

Selon la cour d'appel de Rennes, l'audience de son procès en appel est « en attente de fixation ».

« Compte tenu des faits dont il s'était rendu coupable, j'ai décidé de ne pas renouveler son titre de séjour arrivé à échéance en mars 2024 et une Obligation de quitter le territoire français (OQTF) lui a été notifiée le 18 avril 2024 », a-t-il dit.

Après la délivrance de son OQTF, Youcef A. a été « inscrit au Fichier des personnes recherchées (FPR) », a ajouté le préfet, précisant que le jeune homme n'était ni fiché S ni identifié pour radicalisation.

Selon un tweet d'un activiste algérien reposté par Bruno Retailleau, l'influenceur Imadtintin avait pour sa part publié une vidéo, retirée après l'arrestation de « Zazouyoussef », dans laquelle il appelait à « brûler vif, tuer et violer sur le sol français ».


France : premier Conseil des ministres de Bayrou, qui voit « un chemin » pour sortir de l'instabilité

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, la ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Elisabeth Borne, le président de la République Emmanuel Macron, le Premier ministre François Bayrou, le ministre de la Justice Gérald Darmanin, le ministre de l'Outre-mer Manuel Valls, le ministre des Armées Sébastien Lecornu, assis au début de leur premier conseil des ministres depuis leur nomination le 24 décembre 2024, au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 3 janvier 2025. (Photo / POOL / AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, la ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Elisabeth Borne, le président de la République Emmanuel Macron, le Premier ministre François Bayrou, le ministre de la Justice Gérald Darmanin, le ministre de l'Outre-mer Manuel Valls, le ministre des Armées Sébastien Lecornu, assis au début de leur premier conseil des ministres depuis leur nomination le 24 décembre 2024, au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 3 janvier 2025. (Photo / POOL / AFP)
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  • le Premier ministre François Bayrou a assuré vendredi qu'il existait « un chemin » pour sortir de l'instabilité politique en France.
  • Le président Emmanuel Macron a pour sa part appelé les ministres à « l'unité » et à « l'audace », a rapporté la porte-parole du gouvernement Sophie Primas.

PARIS : En amont de son premier Conseil des ministres, lors duquel le président Emmanuel Macron a appelé à « l'unité » et à « l'audace », notamment pour faire adopter rapidement un budget après la censure du précédent gouvernement, le Premier ministre François Bayrou a assuré vendredi qu'il existait « un chemin » pour sortir de l'instabilité politique en France.

« Il existe un chemin » pour sortir de « cette période d'instabilité », « il est même mieux défini qu'on ne le croit », a-t-il assuré à ses ministres, selon son entourage.

Le Premier ministre centriste, âgé de 73 ans, avait placé 2025 sous les auspices d'un triptyque : « réconciliation, action, stabilité ».

Le président Emmanuel Macron a pour sa part appelé les ministres à « l'unité » et à « l'audace », a rapporté la porte-parole du gouvernement Sophie Primas.

Il a également exprimé sa « préoccupation quant aux instabilités que vivent les démocraties », a ajouté une source gouvernementale, et a exprimé son souhait qu'il n'y ait « pas de laisser-aller vers des manœuvres politiques qui mettraient en danger le pays ».

M. Bayrou est le quatrième Premier ministre en 2024. Son prédécesseur n'a tenu que trois mois, avant d'être renversé par une alliance des députés de gauche et d'extrême droite, ce qui constitue une instabilité inédite en France depuis des décennies.

L'Assemblée nationale est fracturée en trois blocs (gauche/centre droit et droite/extrême droite), aucun ne disposant de la majorité absolue.

Le premier défi pour le nouveau gouvernement sera de faire adopter un budget pour 2025 par l'Assemblée nationale, sous la pression des oppositions et des marchés financiers.

Catherine Vautrin, ministre en charge notamment du Travail et de la Santé, a expliqué sur RTL que « la France fonctionne en service minimum » parce que le pays est privé de loi de finances depuis le 1^(er) janvier. « Si on n'a pas de budget, on ne va pas pouvoir s'occuper des habitants des quartiers », a pour sa part souligné la nouvelle ministre de la Ville, Juliette Méadel, sur TF1.

Avec un déficit qui devrait nettement dépasser les prévisions cette année, s'élevant à 6,2 % du PIB, la France figure parmi les cancres en Europe. Elle affiche la pire performance des Vingt-Sept, à l'exception de la Roumanie, avec un déficit bien supérieur au plafond de 3 % autorisé par les règles de l'UE.

Selon le journal Le Monde, M. Bayrou se serait fixé un objectif de déficit à 5,4 % du PIB.

Il présentera le 14 janvier sa déclaration de politique générale, alors qu'il affiche une cote de popularité historiquement basse.

Et selon un sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro publié vendredi, une large majorité de Français (61 %) se disent favorables à une démission d'Emmanuel Macron, soit 2 points de plus qu'en décembre, et 7 points de plus qu'en septembre, selon cette enquête réalisée les 2 et 3 janvier 2025.


Mayotte : près d'un tiers des foyers sont encore privés d'électricité

La Sécurité civile française nettoie les débris le 15 décembre 2024 après le passage du cyclone Chido sur Mayotte, territoire français de l'océan Indien. (Securite Civile/AFP)
La Sécurité civile française nettoie les débris le 15 décembre 2024 après le passage du cyclone Chido sur Mayotte, territoire français de l'océan Indien. (Securite Civile/AFP)
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  • Trois semaines après le passage dévastateur du cyclone Chido à Mayotte, l'électricité a été rétablie chez 69,7 % des clients, tandis qu'un peu moins d'un tiers d'entre eux sont toujours privés de courant.
  • Lors de sa visite sur l'île fin décembre, le Premier ministre François Bayrou a déclaré qu'il souhaitait que l'électricité soit « rétablie dans chaque foyer fin janvier ».

PARIS : Trois semaines après le passage dévastateur du cyclone Chido à Mayotte, l'électricité a été rétablie chez 69,7 % des clients, tandis qu'un peu moins d'un tiers d'entre eux sont toujours privés de courant, selon un point de situation établi samedi par Electricité de Mayotte, le gestionnaire de distribution.

Dans la plupart des villages et communes, 75 % des clients sont alimentés en électricité, mais dans environ 20 localités, ce taux est inférieur à 50 %, et dans huit d'entre elles, moins de 5 % des clients ont de nouveau du courant, selon la carte établie par Electricité de Mayotte (EDM).

Au 29 décembre, environ la moitié des clients (51,6 %) avaient été réalimentés en électricité dans cet archipel qui compte environ 70 communes et villages.

Lors de sa visite sur l'île fin décembre, le Premier ministre François Bayrou a déclaré qu'il souhaitait que l'électricité soit « rétablie dans chaque foyer fin janvier ».

Sur le terrain, le groupe électricien EDF, actionnaire à 25 % du concessionnaire EDM, poursuit ses opérations pour rétablir l'accès à l'électricité.

« 75 salariés du groupe EDF appuient les opérations d'Electricité de Mayotte : 48 salariés d’Enedis, membres de sa Force d’intervention rapide d’électricité (FIRE), 17 salariés d’EDF SEI et 10 salariés de la Force d’action rapide du nucléaire (FARN). De nouveaux renforts sont attendus, dont 32 nouveaux membres de la FIRE cette fin de semaine, portant à 80 le nombre de salariés d'Enedis mobilisés sur place », a indiqué EDF dans un communiqué samedi.

Selon EDF, 200 tonnes de matériel de réseau (câbles, kits de réparation, outillage, etc.), 60 véhicules (dont 11 nacelles) et 220 groupes électrogènes (dont 20 de forte puissance) ont été déployés par le groupe. Ce matériel est « acheminé quotidiennement depuis La Réunion et Paris. Un avion-cargo transportant 100 tonnes de matériel a notamment été affrété par le groupe cette semaine », a précisé EDF.