PARIS : En amont de son premier Conseil des ministres, lors duquel le président Emmanuel Macron a appelé à « l'unité » et à « l'audace », notamment pour faire adopter rapidement un budget après la censure du précédent gouvernement, le Premier ministre François Bayrou a assuré vendredi qu'il existait « un chemin » pour sortir de l'instabilité politique en France.
« Il existe un chemin » pour sortir de « cette période d'instabilité », « il est même mieux défini qu'on ne le croit », a-t-il assuré à ses ministres, selon son entourage.
Le Premier ministre centriste, âgé de 73 ans, avait placé 2025 sous les auspices d'un triptyque : « réconciliation, action, stabilité ».
Le président Emmanuel Macron a pour sa part appelé les ministres à « l'unité » et à « l'audace », a rapporté la porte-parole du gouvernement Sophie Primas.
Il a également exprimé sa « préoccupation quant aux instabilités que vivent les démocraties », a ajouté une source gouvernementale, et a exprimé son souhait qu'il n'y ait « pas de laisser-aller vers des manœuvres politiques qui mettraient en danger le pays ».
M. Bayrou est le quatrième Premier ministre en 2024. Son prédécesseur n'a tenu que trois mois, avant d'être renversé par une alliance des députés de gauche et d'extrême droite, ce qui constitue une instabilité inédite en France depuis des décennies.
L'Assemblée nationale est fracturée en trois blocs (gauche/centre droit et droite/extrême droite), aucun ne disposant de la majorité absolue.
Le premier défi pour le nouveau gouvernement sera de faire adopter un budget pour 2025 par l'Assemblée nationale, sous la pression des oppositions et des marchés financiers.
Catherine Vautrin, ministre en charge notamment du Travail et de la Santé, a expliqué sur RTL que « la France fonctionne en service minimum » parce que le pays est privé de loi de finances depuis le 1^(er) janvier. « Si on n'a pas de budget, on ne va pas pouvoir s'occuper des habitants des quartiers », a pour sa part souligné la nouvelle ministre de la Ville, Juliette Méadel, sur TF1.
Avec un déficit qui devrait nettement dépasser les prévisions cette année, s'élevant à 6,2 % du PIB, la France figure parmi les cancres en Europe. Elle affiche la pire performance des Vingt-Sept, à l'exception de la Roumanie, avec un déficit bien supérieur au plafond de 3 % autorisé par les règles de l'UE.
Selon le journal Le Monde, M. Bayrou se serait fixé un objectif de déficit à 5,4 % du PIB.
Il présentera le 14 janvier sa déclaration de politique générale, alors qu'il affiche une cote de popularité historiquement basse.
Et selon un sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro publié vendredi, une large majorité de Français (61 %) se disent favorables à une démission d'Emmanuel Macron, soit 2 points de plus qu'en décembre, et 7 points de plus qu'en septembre, selon cette enquête réalisée les 2 et 3 janvier 2025.