Nouveau gouvernement: les Ecologistes et le PS iront à la réunion à Matignon

Le Premier ministre français François Bayrou s'exprime lors d'une séance de questions au Premier ministre à l'Assemblée nationale à Paris, le 17 décembre 2024. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou s'exprime lors d'une séance de questions au Premier ministre à l'Assemblée nationale à Paris, le 17 décembre 2024. (AFP)
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Publié le Jeudi 19 décembre 2024

Nouveau gouvernement: les Ecologistes et le PS iront à la réunion à Matignon

  • Les Écologistes et le Parti socialiste iront à la réunion des forces politiques jeudi à Matignon, mais ils appellent François Bayrou à ne pas poursuivre "à l'identique" une politique "désavouée par les électeurs" et à "trouver le chemin d'une sortie de cr
  • Près d'une semaine après sa nomination, au terme d'une première série de consultations, François Bayrou a convié les forces politiques et les présidents de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et du Sénat Gérard Larcher à 14H00 à Matignon

PARIS: Les Écologistes et le Parti socialiste iront à la réunion des forces politiques jeudi à Matignon, mais ils appellent François Bayrou à ne pas poursuivre "à l'identique" une politique "désavouée par les électeurs" et à "trouver le chemin d'une sortie de crise", ont-ils annoncé dans des communiqués.

"La poursuite à l'identique d'une politique déjà désavouée par les électeurs dans les urnes, mais aussi par les députés au moyen de la censure, ne pourra conduire qu'aux mêmes effets. Il est de la responsabilité du camp présidentiel de l'éviter", préviennent les Écologistes dans un communiqué.

Le Parti socialiste rappelle pour sa part au Premier ministre que c'est à lui qu'"il appartient de proposer le chemin d'une sortie de crise et de construire les conditions de la stabilité, sans compromission avec l'extrême droite et avec ses idées".

Près d'une semaine après sa nomination, au terme d'une première série de consultations, François Bayrou a convié les forces politiques et les présidents de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et du Sénat Gérard Larcher à 14H00 à Matignon, mais pas LFI ni le RN, avant de finaliser son gouvernement avec Emmanuel Macron.

Le parti de Marine Tondelier rappelle que le choix d'Emmanuel Macron de nommer François Bayrou "ne constitue manifestement pas une alternance politique". "Dans ce contexte, les Écologistes ne peuvent que demeurer dans l’opposition au Parlement".

"Même si nous avons exprimé notre disponibilité à d'éventuels compromis utiles au pays, il nous semble important de préciser que nous ne participerons ni au gouvernement que vous formerez, ni aux discussions relatives à sa composition", précisent de leur côté les socialistes.

Le parti d'Olivier Faure fait également part de sa "profonde inquiétude" après les premiers jours de François Bayrou comme Premier ministre. "À ce jour, vous n'avez esquissé aucune méthode, proposé aucun calendrier ni aucun chemin permettant la stabilité dans la justice. Vous n'avez pas évoqué le moindre compromis auquel vous seriez disposé", déplore-t-il.

Les Écologistes, comme le PS, disent aussi attendre de cette réunion "qu'elle soit l'occasion de faire un point de situation sur le drame que traversent les habitantes et les habitants de Mayotte", dévastée samedi dernier par le cyclone Chido.

Enfin, le PS se dit "surpris" du périmètre de participants proposé, qui "pré-sélectionne ceux +qui ont eu la responsabilité des affaires du pays à une période ou à une autre de la Ve République+", excluant de fait La France insoumise et le Rassemblement national.

Le président du Parti radical de gauche Guillaume Lacroix a aussi annoncé sur X qu'il irait à cette réunion, même s'il juge que cette convocation "dans l'improvisation et des conditions rocambolesques traduit une fébrilité qui n'est pas à la hauteur de la gravité de la situation".

"Sans majorité, sans moyens, il ne peut y avoir de Premier ministre de plein exercice", insiste-t-il, "la France a besoin d’un gouvernement pour être protégée et administrée de manière temporaire et exceptionnelle".


Le drapeau Français levé à Damas, mais la vigilance reste de mise à Paris

A l’ambassade de France à Damas, le drapeau français a été à nouveau levé dans le but de « montrer que la France se prépare à être aux côtés des Syriens dans la durée » a-t-il assuré, ajoutant que dans un premier temps ce rôle sera humanitaire et non politique. (AFP)
A l’ambassade de France à Damas, le drapeau français a été à nouveau levé dans le but de « montrer que la France se prépare à être aux côtés des Syriens dans la durée » a-t-il assuré, ajoutant que dans un premier temps ce rôle sera humanitaire et non politique. (AFP)
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  • La transition du pouvoir syrien a bien eu lieu, mais le pays est tombé entre les mains du dirigeant de « HTC » Ahmad El Chareh, plus connu sous le pseudonyme de Abou Mohamad Al Joulani
  • Situation extrêmement embarrassante pour les pays occidentaux et pour la France d’autant plus qu’Al-Joulani, tout juste âgé de 42 ans revient de loin

PARIS: Amorce d’un timide retour de la diplomatie française en Syrie, le drapeau français flotte à nouveau depuis mardi sur le bâtiment de l’ambassade de France à Damas, douze ans après la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays.

Il y a douze ans, l’ancien dictateur syrien Bachar Al-Assad réprimait à feu et à sang des manifestants pacifistes appelant à la démocratie et la liberté, et ignorait les appels lancés par la communauté internationale, à des réformes qui prennent en compte les aspirations des Syriens. 

En représailles, la France qui avait pendant longtemps fait en vain le pari du changement et de l’ouverture, misant sur les velléités affichées du jeune président qui a succédé à son père Hafez Al-Assad, a rallié la revendication des opposants syriens appelant à son départ du pouvoir.

Officialisant ce ralliement, la France opte en mars 2012 pour une rupture des relations diplomatiques avec la Syrie, et joue un rôle des plus actif au niveau de l’adoption de sanctions européennes et internationales visant le régime syrien.

L’avancée spectaculaire et surprenante début décembre, des forces rebelles se réclamant de Hayat Tahrir Al-Cham « HTC » et la fuite précipitée du président syrien à Moscou est venu percuter de front les chancelleries occidentales qui n’ont rien vu venir.

Flottement

La transition du pouvoir syrien a bien eu lieu, mais le pays est tombé entre les mains du dirigeant de « HTC » Ahmad El Chareh, plus connu sous le pseudonyme de Abou Mohamad Al Joulani, chef djihadiste fondateur du tristement célèbre Front Al-Nosra, devenu par la suite Hayat Tahrir Al-Cham.

Situation extrêmement embarrassante pour les pays occidentaux et pour la France d’autant plus qu’Al-Joulani, tout juste âgé de 42 ans revient de loin, il a beau s’efforcer de projeter une image modérée de son mouvement, ce dernier est toujours inscrit sur la liste des groupes terroristes de l’Union Européenne et des États-Unis.

Après plusieurs jours de flottement, la diplomatie française s’est réjouie de la chute de la dictature d’Al-Assad, assurant vouloir se tenir aux côtés des Syriens dans cette nouvelle phase de leur histoire.

Ce premier pas a suivi des contacts entamés par le ministre des Affaires Européennes et Étrangères Jean-Noël Barrot avec ses homologues dans la région, qui par la suite a annoncé l’envoi d’une délégation diplomatique à Damas, avec à sa tête l’envoyé spécial pour la Syrie Jean-François Guillaume.

Sur place la délégation s’est entretenue avec des représentants de « HTC » et non avec Al-Joulani lui-même, dans le cadre de ce que Guillaume a qualifié de « prise de contact avec les autorités de fait à Damas, qui vont nous permettre d’assurer la sécurité des positions françaises en Syrie et de reprendre notre travail ici ».

Auparavant, Guillaume et sa délégation s’étaient rendus au siège de l’ambassade de France à Damas, où le drapeau français a été à nouveau levé dans le but de « montrer que la France se prépare à être aux côtés des Syriens dans la durée » a-t-il assuré, ajoutant que dans un premier temps ce rôle sera humanitaire et non politique.

Situation volatile

Ces propos illustrent parfaitement la prudence et la vigilance qui sont de rigueur à Paris, à l’égard de la Syrie et des ses nouveaux dirigeants appelés à opérer une véritable transition sur la base de la résolution 2254 du conseil de sécurité.

Paris insiste sur le caractère inclusif de cette transition, afin de protéger la totalité des minorités du pays, et de permettre  une représentation pleine et entière des droits de tous les Syriens. 

Du point de vue français la situation est encore très volatile et l'objectif, c'est de stabiliser la Syrie et de faire en sorte qu'il n'y ait pas d'impact et de répercussions possibles sur la région.

À ce niveau, Paris tient particulièrement à préserver le Liban à l’égard duquel il nourrit l’inquiétude de voir une tentation d'un certain nombre de groupes radicaux sunnites se dire qu'ils pourraient enjoindre le pas de « HTC », et l’autre enjeu est évidemment le retour en force du Hezbollah, qui risque de polariser la situation interne au Liban, et fragiliser le cessez le feu récemment instauré.
 


Tirs dans la banlieue de Grenoble: un homme entre la vie et la mort

Depuis le début de l'année, une cinquantaine d'épisodes de violence par arme à feu liés au trafic de drogue ont été recensés sur le territoire de Grenoble et d'Echirolles, commune de 36.000 habitants limitrophe de la métropole alpine, les autorités n'hésitant plus à parler de "guerre des gangs". (AFP)
Depuis le début de l'année, une cinquantaine d'épisodes de violence par arme à feu liés au trafic de drogue ont été recensés sur le territoire de Grenoble et d'Echirolles, commune de 36.000 habitants limitrophe de la métropole alpine, les autorités n'hésitant plus à parler de "guerre des gangs". (AFP)
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  • Un homme a été blessé par balles jeudi matin à Echirolles, dans la banlieue de Grenoble, et son pronostic vital est engagé, a indiqué le parquet à l'AFP
  • Il a été découvert à 5h45 sur la voie publique de cette commune lourdement affectée par le trafic de drogues, a précisé la police

GRENOBLE: Un homme a été blessé par balles jeudi matin à Echirolles, dans la banlieue de Grenoble, et son pronostic vital est engagé, a indiqué le parquet à l'AFP.

Il a été découvert à 5h45 sur la voie publique de cette commune lourdement affectée par le trafic de drogues, a précisé la police.

L'homme avait des impacts de balles à la tête et dans le bas du dos et a été transféré à l'hôpital par les secours qui ont alerté les forces de l'ordre, a-t-elle ajouté.

L'enquête a été confiée à la Division criminalité organisée et spécialisée (DCOS).

Depuis le début de l'année, une cinquantaine d'épisodes de violence par arme à feu liés au trafic de drogue ont été recensés sur le territoire de Grenoble et d'Echirolles, commune de 36.000 habitants limitrophe de la métropole alpine, les autorités n'hésitant plus à parler de "guerre des gangs".


«Mayotte est morte»: dans un quartier précaire de l'île, ruines et désolation

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  • Selon un bilan provisoire du ministère de l'Intérieur, le cyclone a fait 31 morts et 1.373 blessés, même si les autorités anticipent un nombre de victimes beaucoup plus important
  • A la Vigie, où vivaient des milliers de personnes, les bangas (habitats précaires) ont été réduits à néant et l'on aperçoit désormais le bras de lagon séparant Petite terre, où Pamandzi se trouve, de Grande terre, où l’œil du cyclone est passé

PAMANDZI: "Mayotte est morte", lance tristement Moussa Hamidouni depuis un quartier précaire de l'archipel français de l'océan Indien, à Pamandzi. Autour de lui, le paysage n'est que ruines, végétation arrachée et désolation, alors que certains se faufilent dans les gravats pour récupérer ce qui peut encore l'être et d'autres tentent de reconstruire.

La Vigie, qui surplombe la commune de Pamandzi, s'est soudainement retrouvée à nu après le passage du cyclone Chido, le plus ravageur en près d'un siècle dans l'océan Indien. Les baraques de tôle et de bois ont été éparpillées par des vents de plus de 200 km/h. Les arbres sont déchiquetés.

"Quand je suis revenu ici, j'étais perdu", raconte cet agent hospitalier de 44 ans, réquisitionné durant la catastrophe et qui n'est arrivé qu'ensuite chez lui. Mais parvenu à 100 mètres de son domicile, "je ne savais plus où j'étais", poursuit-il.

De sa maison en dur, l'une des rares encore debout, devant laquelle des enfants sautent à la corde, un câble électrique arraché faisant office de corde, l'immensité de la destruction saisit. Dans les décombres partout autour, quelques vêtements sèchent - les rares possessions que certains ont pu sauver.

Des coups de marteaux résonnent. Ceux des victimes essayant de reconstruire leurs baraques.

"Mayotte est morte", s'alarme Moussa Hamidouni, qui, des outils à la main, tente  de récupérer des poutrelles. "Parce que ce n'est pas que mon quartier. Tout Mayotte est comme ça." Du nord au sud de l'île, affirme-t-il, "il n'y a plus d'arbres qui tiennent debout. Et même les semences, tout est brûlé."

Selon un bilan provisoire du ministère de l'Intérieur, le cyclone a fait 31 morts et 1.373 blessés, même si les autorités anticipent un nombre de victimes beaucoup plus important.

"Vide" 

A la Vigie, où vivaient des milliers de personnes, les bangas (habitats précaires) ont été réduits à néant et l'on aperçoit désormais le bras de lagon séparant Petite terre, où Pamandzi se trouve, de Grande terre, où l’œil du cyclone est passé et les dégâts sont immenses.

"Là, c'est vide. On voit tout se rapprocher, soupire le quadragénaire. On peut presque toucher le terrain de foot qui était à des kilomètres" avant.

"Je ressens maintenant toute la chaleur qui a triplé, témoigne son épouse Nasreddine Akilaby, salariée de la Croix-Rouge. Quand il y a le soleil, on le sent, parce qu'il n'y a plus d'arbres."

Et cette mère de quatre enfants de se remémorer son petit de 8 ans, recroquevillé "en mode fœtus" alors que les parpaings de l'étage supérieur de leur maison, en construction, tombaient les uns après les autres durant le cyclone.

"On avait l'impression que c'était un tremblement de terre", poursuit-elle, affirmant "s'estimer heureuse" car sa famille est indemne et "il y a beaucoup d'entraide et de la solidarité" entre les victimes de Chido.

Chez Nasreddine Akilaby et Moussa Hamidouni sont désormais hébergées trois familles voisines ayant tout perdu. L'une d'elles déplore le décès d'un homme, fauché par un arbre.

Amada Bakar raconte avoir transporté son cadavre dans un drap jusqu'au bas de la Vigie. Le visage hagard, ce travailleur du bâtiment est assis face aux ruines de sa baraque, dans laquelle il vivait depuis 5 ans, et qu'il n'aura pas l'argent pour reconstruire.

"Nulle part où aller" 

Alors que sa femme et leurs deux enfants sont hébergés à l'hôpital, ce Comorien, qui dit vivre depuis plus de quinze ans à Mayotte, mais être sans-papier, dort désormais à la belle étoile, sur l'ancien matelas du couple. "Je n'ai nulle part où aller", se lamente-t-il.

D'après l'Insee, 77% de la population de Mayotte vit sous le seuil de pauvreté, soit cinq fois plus que la moyenne nationale. Les Comoriens, qui constituent près de la moitié des 320.000 habitants de l'île, vivent nombreux dans l'habitat informel dévasté par Chido.

Saïda Asoumani Soubrata, Comorienne de 18 ans déjà bachelière, qui a obtenu une première carte de séjour l'année dernière, aurait pu en être sortie. A la rentrée, la jeune femme était inscrite dans une université parisienne, mais son visa n'est jamais venu, regrette-t-elle.

Son quotidien depuis le cyclone Chido est apocalyptique: "On vit dans la rue parce qu'on n'a nulle part où aller. On prend nos matelas, on les pose par terre et on dort. Pour pouvoir se lever le matin et essayer de reconstruire quelque chose."

Mais le soir venu, le sommeil ne vient pas, car les "cris" et les pleurs de ses proches, coincés comme elle pendant quatre heures sous des gravats, remontent.

Et il y a surtout la vision de son père et de son petit frère, fauchés par les vents, et qui ont subitement disparu de sa vue en plein cyclone. "C'est ça qui me choque le plus."