PARIS: Les Écologistes et le Parti socialiste iront à la réunion des forces politiques jeudi à Matignon, mais ils appellent François Bayrou à ne pas poursuivre "à l'identique" une politique "désavouée par les électeurs" et à "trouver le chemin d'une sortie de crise", ont-ils annoncé dans des communiqués.
"La poursuite à l'identique d'une politique déjà désavouée par les électeurs dans les urnes, mais aussi par les députés au moyen de la censure, ne pourra conduire qu'aux mêmes effets. Il est de la responsabilité du camp présidentiel de l'éviter", préviennent les Écologistes dans un communiqué.
Le Parti socialiste rappelle pour sa part au Premier ministre que c'est à lui qu'"il appartient de proposer le chemin d'une sortie de crise et de construire les conditions de la stabilité, sans compromission avec l'extrême droite et avec ses idées".
Près d'une semaine après sa nomination, au terme d'une première série de consultations, François Bayrou a convié les forces politiques et les présidents de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et du Sénat Gérard Larcher à 14H00 à Matignon, mais pas LFI ni le RN, avant de finaliser son gouvernement avec Emmanuel Macron.
Le parti de Marine Tondelier rappelle que le choix d'Emmanuel Macron de nommer François Bayrou "ne constitue manifestement pas une alternance politique". "Dans ce contexte, les Écologistes ne peuvent que demeurer dans l’opposition au Parlement".
"Même si nous avons exprimé notre disponibilité à d'éventuels compromis utiles au pays, il nous semble important de préciser que nous ne participerons ni au gouvernement que vous formerez, ni aux discussions relatives à sa composition", précisent de leur côté les socialistes.
Le parti d'Olivier Faure fait également part de sa "profonde inquiétude" après les premiers jours de François Bayrou comme Premier ministre. "À ce jour, vous n'avez esquissé aucune méthode, proposé aucun calendrier ni aucun chemin permettant la stabilité dans la justice. Vous n'avez pas évoqué le moindre compromis auquel vous seriez disposé", déplore-t-il.
Les Écologistes, comme le PS, disent aussi attendre de cette réunion "qu'elle soit l'occasion de faire un point de situation sur le drame que traversent les habitantes et les habitants de Mayotte", dévastée samedi dernier par le cyclone Chido.
Enfin, le PS se dit "surpris" du périmètre de participants proposé, qui "pré-sélectionne ceux +qui ont eu la responsabilité des affaires du pays à une période ou à une autre de la Ve République+", excluant de fait La France insoumise et le Rassemblement national.
Le président du Parti radical de gauche Guillaume Lacroix a aussi annoncé sur X qu'il irait à cette réunion, même s'il juge que cette convocation "dans l'improvisation et des conditions rocambolesques traduit une fébrilité qui n'est pas à la hauteur de la gravité de la situation".
"Sans majorité, sans moyens, il ne peut y avoir de Premier ministre de plein exercice", insiste-t-il, "la France a besoin d’un gouvernement pour être protégée et administrée de manière temporaire et exceptionnelle".