La victoire des rebelles en Syrie n'est "pas une prise de pouvoir" par Ankara (ministre turc des AE)

Une vue aérienne montre des gens célébrant l'éviction du président syrien Bashar al-Assad, autour de la nouvelle tour de l'horloge, le long de la rue Quwatli, dans le centre de Homs, le 18 décembre 2024. (AFP)
Une vue aérienne montre des gens célébrant l'éviction du président syrien Bashar al-Assad, autour de la nouvelle tour de l'horloge, le long de la rue Quwatli, dans le centre de Homs, le 18 décembre 2024. (AFP)
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Publié le Jeudi 19 décembre 2024

La victoire des rebelles en Syrie n'est "pas une prise de pouvoir" par Ankara (ministre turc des AE)

  • La Turquie a rejeté mercredi les propos du président américain élu Donald Trump, qui a qualifié la victoire des rebelles en Syrie de "prise de pouvoir inamicale" par Ankara
  • Depuis le début du soulèvement anti-Assad qui a éclaté en 2011, la Turquie est considérée comme un soutien clef de l'opposition à son régime

ISTANBUL: La Turquie a rejeté mercredi les propos du président américain élu Donald Trump, qui a qualifié la victoire des rebelles en Syrie de "prise de pouvoir inamicale" par Ankara.

"Ce serait une grave erreur de qualifier ce qui se passe en Syrie de prise de pouvoir", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Hakan Fidan, dans une interview à Al Jazeera.

"Pour le peuple syrien, ce n'est pas une prise de pouvoir. C'est la volonté du peuple syrien qui prend le dessus aujourd'hui", a-t-il ajouté.

L'ex-président syrien Bachar al-Assad s'est réfugié en Russie après qu'une offensive éclair menée par le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) l'a chassé du pouvoir au début du mois.

Depuis le début du soulèvement anti-Assad qui a éclaté en 2011, la Turquie est considérée comme un soutien clef de l'opposition à son régime.

Elle a accueilli l'opposition politique, des millions de réfugiés et a également soutenu des groupes armés rebelles.

Pour le chef de la diplomatie turque, il serait erroné de considérer la Turquie comme la puissance qui gouvernera la Syrie après le conflit.

"Ce serait la dernière chose que nous voudrions voir, parce que nous tirons d'importantes leçons de ce qui s'est passé dans notre région, parce que la culture de la domination elle-même a détruit notre région", a-t-il fait valoir.

"C'est pourquoi la coopération est essentielle. Non pas la domination turque, pas la domination iranienne ou la domination arabe, mais la coopération", a-t-il dit.

"Notre solidarité avec le peuple syrien ne doit pas être caractérisée ou définie aujourd'hui comme si nous gouvernions la Syrie. Je pense que ce serait une erreur", a-t-il conclu.

Dans la même interview, il a averti les nouveaux dirigeants syriens qu'ils devaient s'attaquer à la question des forces kurdes dans ce pays, qu'Ankara qualifie de "terroristes".

Il a estimé que son pays n'aurait aucune raison d'intervenir dans le pays voisin si les nouveaux dirigeants syriens traitaient "correctement" la question des forces kurdes.

"Il y a maintenant une nouvelle administration à Damas. Je pense qu'ils sont concernés au premier chef (...) Je pense donc que s'ils s'occupent correctement de ce problème, nous n'aurons aucune raison d'intervenir", a-t-il déclaré.

M. Fidan répondait à une question sur les rumeurs croissantes selon lesquelles l'armée turque pourrait lancer une offensive sur la ville frontalière de Kobané, tenue par les Kurdes.

Des témoins locaux ont déclaré à l'AFP que le nombre de soldats patrouillant du côté turc de la frontière avait augmenté, mais qu'il n'y avait pas d'"activité militaire inhabituelle".

Ankara a mené plusieurs opérations contre les forces kurdes depuis 2016, et des groupes de rebelles syriens soutenus par la Turquie se sont emparés de plusieurs villes tenues par les Kurdes dans le nord de la Syrie ces dernières semaines.

Le chef de la diplomatie turque a également estimé qu'il "est temps que la communauté internationale, à commencer par les Nations unies, retire le HTS de la liste des organisation terroristes", a ajouté M. Fidan.

"Je pense que le HTS a fait d'énormes progrès en prenant ses distances avec d'Al-Qaïda, Daesh et d'autres éléments radicaux apparentés", a-t-il estimé.

Le gouvernement turc maintient lui-même encore le HTS sur la liste des groupes terroristes, tout en entretenant des relations suivies avec l'organisation islamiste.


Israël confirme la libération de cinq détenus libanais

Cette décision intervient à la suite des délibérations du comité chargé de superviser la mise en œuvre de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah. (AFP)
Cette décision intervient à la suite des délibérations du comité chargé de superviser la mise en œuvre de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah. (AFP)
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  •  Les détenus ont été capturés lors de l'offensive terrestre israélienne au Liban-Sud qui a débuté le 1er octobre dernier, et après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu du 27 novembre
  • Cette décision intervient à la suite des délibérations du comité chargé de superviser la mise en œuvre de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah

BEYROUTH: Israël a confirmé la libération de cinq Libanais détenus par son armée, ont rapporté mardi les médias israéliens, citant le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahou.

Ils ont été capturés lors de l'offensive terrestre israélienne au Liban-Sud qui a débuté le 1er octobre dernier, et après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu du 27 novembre.

Cette décision intervient à la suite des délibérations du comité chargé de superviser la mise en œuvre de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah.

Elle est le résultat direct de l'intensification des pressions diplomatiques libanaises sur le comité de supervision.

«Le président Joseph Aoun a rencontré le général américain Jasper Jeffers, chef du comité international chargé de surveiller l'application de l'accord de cessez-le-feu, ainsi que son équipe, l'ambassadrice des États-Unis au Liban Lisa Johnson, la secrétaire d'État adjointe américaine pour le Moyen-Orient Natasha Franceschi, et l'attaché de défense américain au Liban, le colonel Joseph Becker», a déclaré à Arab News une source au sein du palais présidentiel.

«Le président Aoun a exhorté le comité à faire pression sur Israël pour qu'il se retire complètement de la région frontalière libanaise, en particulier des cinq collines encore sous occupation israélienne. Il a également appelé à la libération des Libanais pris en otage par Israël, soulignant que le Liban ne détient aucun otage israélien. Par conséquent, rien ne justifie de retarder le processus sous le prétexte d'un échange de prisonniers, et le fait de détenir des Libanais en otage n'offre aucun avantage à Israël», a ajouté la source.

Selon un communiqué du bureau du président, M. Aoun a demandé que «ces demandes soient soulevées lors de la réunion du comité mardi».

Des rapports en provenance du Liban-Sud indiquent qu'Israël détient actuellement 11 citoyens libanais – sept membres du Hezbollah, trois civils et un soldat.

Plus tôt dans la journée de lundi, le commandement de l'armée libanaise a annoncé que «l'armée israélienne a capturé le soldat libanais Ziad Shibli à la frontière sud après avoir perdu toute communication avec lui».

Il s'est avéré par la suite que les forces israéliennes lui ont tiré dessus alors qu'il était en tenue civile aux abords de la ville frontalière de Kfarchouba. Le soldat a été blessé et transféré dans les territoires palestiniens occupés.

Les violations israéliennes de la souveraineté libanaise se poursuivent: un drone militaire a pris pour cible un véhicule sur la route entre les villes de Romin et Wadi al-Zahrani, au cœur du Liban-Sud. L'attaque a entraîné la mort du conducteur, identifié comme Hassan Ezzeddine, originaire de la ville de Houmine al-Tahta et membre du Hezbollah.

La radio de l'armée israélienne a ensuite affirmé que «l'homme mort était un responsable de l'unité de défense aérienne du Hezbollah».

Les drones israéliens ont été utilisés dans une campagne de poursuite des membres du Hezbollah dans le sud, bien qu'un accord de cessez-le-feu soit en vigueur depuis moins de quatre mois.

Le 7 décembre, à Deir Seryan, un drone israélien a tué un motard, dont l'identité n'a pas été révélée.

Un autre drone a tué un responsable du Hamas le 17 février à Saïda, Mohammed Chahine.

Le 4 mars, un drone israélien a tué Khodr Hachem, un responsable du Hezbollah, qui «occupait le poste de commandant des forces navales dans l'unité Radwan du Hezbollah», selon les affirmations israéliennes.

Dans le cadre des efforts visant à accélérer le retrait israélien du sud, le président de la Chambre des représentants, Nabih Berri, a rencontré les ambassadeurs du comité du Quintette.

Après la réunion, l'ambassadeur égyptien au Liban, Alaa Moussa, a déclaré que la discussion avait porté sur «l'importance du retrait israélien du sud».

Il a ajouté: «Le comité du Quintette travaille actuellement à l'élaboration d'une formule qui conduise au retrait complet d'Israël.»

Le diplomate a précisé qu'«ils n'ont pas discuté des détails de la cessation des hostilités, mais se sont concentrés sur l'importance du retrait israélien».

Il a ajouté que M. Berri «a affirmé son engagement à mettre en œuvre la déclaration ministérielle et le discours de serment».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: les rebelles houthis du Yémen annoncent qu'ils vont reprendre leurs attaques contre les bateaux liés à Israël

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  • Affirmant agir par solidarité avec les Palestiniens du petit territoire assiégé, les Houthis ont cessé leurs attaques après l'entrée en vigueur d'une trêve fragile à Gaza le 19 janvier
  • Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, les Houthis ont tiré des dizaines de missiles et de drones en direction d'Israël et visé les navires qu'ils estiment lui être liés en mer Rouge et dans le golfe d'Aden

SANAA: Les rebelles houthis du Yémen ont annoncé mardi qu'ils allaient reprendre leurs attaques contre les bateaux qu'ils estiment liés à Israël, après l'expiration de leur ultimatum, l'acheminement de l'aide vers Gaza n'ayant pas repris.

Les Houthis, soutenus par Téhéran, vont "reprendre l'interdiction du passage de tous les navires israéliens" dans la mer Rouge, le détroit de Bab-el-Mandeb, le golfe d'Aden et la mer d'Arabie, Israël n'ayant pas permis la reprise l'acheminement de l'aide vers la bande de Gaza dans les quatre jours qu'ils avaient impartis.

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, les Houthis ont tiré des dizaines de missiles et de drones en direction d'Israël et visé les navires qu'ils estiment lui être liés en mer Rouge et dans le golfe d'Aden.

Affirmant agir par solidarité avec les Palestiniens du petit territoire assiégé, les Houthis ont cessé leurs attaques après l'entrée en vigueur d'une trêve fragile à Gaza le 19 janvier.

Le 2 mars, Israël a annoncé sa décision de bloquer l'entrée de l'aide humanitaire dans Gaza sur fond de désaccord avec le Hamas concernant la suite de la mise en oeuvre de l'accord de cessez-le-feu.

La guerre à Gaza a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien contre Israël le 7 octobre 2023.


Djeddah: pourparlers entre les États-Unis et l'Ukraine

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  • Les pourparlers ont eu lieu sous la direction du prince héritier Mohammed bin Salman et en présence du ministre des Affaires étrangères du Royaume, le prince Faisal bin Farhan
  • Les pourparlers s'inscrivent dans le cadre des efforts déployés par le Royaume pour résoudre la crise en Ukraine, grâce à ses relations équilibrées avec les différentes parties

RIYADH : Des pourparlers entre les États-Unis et l'Ukraine visant à mettre fin à la guerre avec la Russie ont eu lieu mardi à Djeddah, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Les pourparlers ont eu lieu sous la direction du prince héritier Mohammed bin Salman et se sont déroulés en présence du ministre des Affaires étrangères du Royaume, le prince Faisal bin Farhan, et du ministre d'État et membre du Conseil des ministres, Musaed bin Mohammed Al-Aiban.
Les États-Unis étaient représentés par le secrétaire d'État Marco Rubio et le conseiller à la sécurité nationale Michael Waltz, tandis que l'Ukraine était représentée par le chef du bureau présidentiel ukrainien Andriy Yermak, le ministre ukrainien des affaires étrangères Andrii Sybiha et le ministre de la défense Rustem Umerov.

Ces entretiens s'inscrivent dans le cadre des efforts déployés par le Royaume pour résoudre la crise en Ukraine, grâce à ses relations équilibrées avec les différentes parties, et dans le cadre de ses efforts visant à renforcer la sécurité et la paix dans le monde, a déclaré SPA.

Elles sont basées sur la conviction de l'Arabie saoudite qu'il est important d'adhérer aux lois et aux normes internationales, et que le dialogue est le moyen le plus efficace de résoudre les différends et de rapprocher les points de vue, a ajouté SPA.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a quitté le Royaume tôt mardi matin après avoir rencontré le prince héritier Mohammed bin Salman lors d'une brève visite avant le début des pourparlers.

Après la réunion, l'Arabie saoudite a exprimé l'espoir que les efforts réussissent à mettre fin à la crise en Ukraine conformément au droit international et à la Charte des Nations unies, y compris le respect des principes de souveraineté et des frontières internationalement reconnues.

Kiev a remercié Riyad pour ses efforts en vue d'accueillir les pourparlers entre l'Ukraine et les États-Unis, ainsi que pour l'aide humanitaire et l'aide au développement fournies par le Royaume.