Tirs dans la banlieue de Grenoble: un homme entre la vie et la mort

Depuis le début de l'année, une cinquantaine d'épisodes de violence par arme à feu liés au trafic de drogue ont été recensés sur le territoire de Grenoble et d'Echirolles, commune de 36.000 habitants limitrophe de la métropole alpine, les autorités n'hésitant plus à parler de "guerre des gangs". (AFP)
Depuis le début de l'année, une cinquantaine d'épisodes de violence par arme à feu liés au trafic de drogue ont été recensés sur le territoire de Grenoble et d'Echirolles, commune de 36.000 habitants limitrophe de la métropole alpine, les autorités n'hésitant plus à parler de "guerre des gangs". (AFP)
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Publié le Jeudi 19 décembre 2024

Tirs dans la banlieue de Grenoble: un homme entre la vie et la mort

  • Un homme a été blessé par balles jeudi matin à Echirolles, dans la banlieue de Grenoble, et son pronostic vital est engagé, a indiqué le parquet à l'AFP
  • Il a été découvert à 5h45 sur la voie publique de cette commune lourdement affectée par le trafic de drogues, a précisé la police

GRENOBLE: Un homme a été blessé par balles jeudi matin à Echirolles, dans la banlieue de Grenoble, et son pronostic vital est engagé, a indiqué le parquet à l'AFP.

Il a été découvert à 5h45 sur la voie publique de cette commune lourdement affectée par le trafic de drogues, a précisé la police.

L'homme avait des impacts de balles à la tête et dans le bas du dos et a été transféré à l'hôpital par les secours qui ont alerté les forces de l'ordre, a-t-elle ajouté.

L'enquête a été confiée à la Division criminalité organisée et spécialisée (DCOS).

Depuis le début de l'année, une cinquantaine d'épisodes de violence par arme à feu liés au trafic de drogue ont été recensés sur le territoire de Grenoble et d'Echirolles, commune de 36.000 habitants limitrophe de la métropole alpine, les autorités n'hésitant plus à parler de "guerre des gangs".


Le drapeau Français levé à Damas, mais la vigilance reste de mise à Paris

A l’ambassade de France à Damas, le drapeau français a été à nouveau levé dans le but de « montrer que la France se prépare à être aux côtés des Syriens dans la durée » a-t-il assuré, ajoutant que dans un premier temps ce rôle sera humanitaire et non politique. (AFP)
A l’ambassade de France à Damas, le drapeau français a été à nouveau levé dans le but de « montrer que la France se prépare à être aux côtés des Syriens dans la durée » a-t-il assuré, ajoutant que dans un premier temps ce rôle sera humanitaire et non politique. (AFP)
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  • La transition du pouvoir syrien a bien eu lieu, mais le pays est tombé entre les mains du dirigeant de « HTC » Ahmad El Chareh, plus connu sous le pseudonyme de Abou Mohamad Al Joulani
  • Situation extrêmement embarrassante pour les pays occidentaux et pour la France d’autant plus qu’Al-Joulani, tout juste âgé de 42 ans revient de loin

PARIS: Amorce d’un timide retour de la diplomatie française en Syrie, le drapeau français flotte à nouveau depuis mardi sur le bâtiment de l’ambassade de France à Damas, douze ans après la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays.

Il y a douze ans, l’ancien dictateur syrien Bachar Al-Assad réprimait à feu et à sang des manifestants pacifistes appelant à la démocratie et la liberté, et ignorait les appels lancés par la communauté internationale, à des réformes qui prennent en compte les aspirations des Syriens. 

En représailles, la France qui avait pendant longtemps fait en vain le pari du changement et de l’ouverture, misant sur les velléités affichées du jeune président qui a succédé à son père Hafez Al-Assad, a rallié la revendication des opposants syriens appelant à son départ du pouvoir.

Officialisant ce ralliement, la France opte en mars 2012 pour une rupture des relations diplomatiques avec la Syrie, et joue un rôle des plus actif au niveau de l’adoption de sanctions européennes et internationales visant le régime syrien.

L’avancée spectaculaire et surprenante début décembre, des forces rebelles se réclamant de Hayat Tahrir Al-Cham « HTC » et la fuite précipitée du président syrien à Moscou est venu percuter de front les chancelleries occidentales qui n’ont rien vu venir.

Flottement

La transition du pouvoir syrien a bien eu lieu, mais le pays est tombé entre les mains du dirigeant de « HTC » Ahmad El Chareh, plus connu sous le pseudonyme de Abou Mohamad Al Joulani, chef djihadiste fondateur du tristement célèbre Front Al-Nosra, devenu par la suite Hayat Tahrir Al-Cham.

Situation extrêmement embarrassante pour les pays occidentaux et pour la France d’autant plus qu’Al-Joulani, tout juste âgé de 42 ans revient de loin, il a beau s’efforcer de projeter une image modérée de son mouvement, ce dernier est toujours inscrit sur la liste des groupes terroristes de l’Union Européenne et des États-Unis.

Après plusieurs jours de flottement, la diplomatie française s’est réjouie de la chute de la dictature d’Al-Assad, assurant vouloir se tenir aux côtés des Syriens dans cette nouvelle phase de leur histoire.

Ce premier pas a suivi des contacts entamés par le ministre des Affaires Européennes et Étrangères Jean-Noël Barrot avec ses homologues dans la région, qui par la suite a annoncé l’envoi d’une délégation diplomatique à Damas, avec à sa tête l’envoyé spécial pour la Syrie Jean-François Guillaume.

Sur place la délégation s’est entretenue avec des représentants de « HTC » et non avec Al-Joulani lui-même, dans le cadre de ce que Guillaume a qualifié de « prise de contact avec les autorités de fait à Damas, qui vont nous permettre d’assurer la sécurité des positions françaises en Syrie et de reprendre notre travail ici ».

Auparavant, Guillaume et sa délégation s’étaient rendus au siège de l’ambassade de France à Damas, où le drapeau français a été à nouveau levé dans le but de « montrer que la France se prépare à être aux côtés des Syriens dans la durée » a-t-il assuré, ajoutant que dans un premier temps ce rôle sera humanitaire et non politique.

Situation volatile

Ces propos illustrent parfaitement la prudence et la vigilance qui sont de rigueur à Paris, à l’égard de la Syrie et des ses nouveaux dirigeants appelés à opérer une véritable transition sur la base de la résolution 2254 du conseil de sécurité.

Paris insiste sur le caractère inclusif de cette transition, afin de protéger la totalité des minorités du pays, et de permettre  une représentation pleine et entière des droits de tous les Syriens. 

Du point de vue français la situation est encore très volatile et l'objectif, c'est de stabiliser la Syrie et de faire en sorte qu'il n'y ait pas d'impact et de répercussions possibles sur la région.

À ce niveau, Paris tient particulièrement à préserver le Liban à l’égard duquel il nourrit l’inquiétude de voir une tentation d'un certain nombre de groupes radicaux sunnites se dire qu'ils pourraient enjoindre le pas de « HTC », et l’autre enjeu est évidemment le retour en force du Hezbollah, qui risque de polariser la situation interne au Liban, et fragiliser le cessez le feu récemment instauré.
 


«Mayotte est morte»: dans un quartier précaire de l'île, ruines et désolation

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  • Selon un bilan provisoire du ministère de l'Intérieur, le cyclone a fait 31 morts et 1.373 blessés, même si les autorités anticipent un nombre de victimes beaucoup plus important
  • A la Vigie, où vivaient des milliers de personnes, les bangas (habitats précaires) ont été réduits à néant et l'on aperçoit désormais le bras de lagon séparant Petite terre, où Pamandzi se trouve, de Grande terre, où l’œil du cyclone est passé

PAMANDZI: "Mayotte est morte", lance tristement Moussa Hamidouni depuis un quartier précaire de l'archipel français de l'océan Indien, à Pamandzi. Autour de lui, le paysage n'est que ruines, végétation arrachée et désolation, alors que certains se faufilent dans les gravats pour récupérer ce qui peut encore l'être et d'autres tentent de reconstruire.

La Vigie, qui surplombe la commune de Pamandzi, s'est soudainement retrouvée à nu après le passage du cyclone Chido, le plus ravageur en près d'un siècle dans l'océan Indien. Les baraques de tôle et de bois ont été éparpillées par des vents de plus de 200 km/h. Les arbres sont déchiquetés.

"Quand je suis revenu ici, j'étais perdu", raconte cet agent hospitalier de 44 ans, réquisitionné durant la catastrophe et qui n'est arrivé qu'ensuite chez lui. Mais parvenu à 100 mètres de son domicile, "je ne savais plus où j'étais", poursuit-il.

De sa maison en dur, l'une des rares encore debout, devant laquelle des enfants sautent à la corde, un câble électrique arraché faisant office de corde, l'immensité de la destruction saisit. Dans les décombres partout autour, quelques vêtements sèchent - les rares possessions que certains ont pu sauver.

Des coups de marteaux résonnent. Ceux des victimes essayant de reconstruire leurs baraques.

"Mayotte est morte", s'alarme Moussa Hamidouni, qui, des outils à la main, tente  de récupérer des poutrelles. "Parce que ce n'est pas que mon quartier. Tout Mayotte est comme ça." Du nord au sud de l'île, affirme-t-il, "il n'y a plus d'arbres qui tiennent debout. Et même les semences, tout est brûlé."

Selon un bilan provisoire du ministère de l'Intérieur, le cyclone a fait 31 morts et 1.373 blessés, même si les autorités anticipent un nombre de victimes beaucoup plus important.

"Vide" 

A la Vigie, où vivaient des milliers de personnes, les bangas (habitats précaires) ont été réduits à néant et l'on aperçoit désormais le bras de lagon séparant Petite terre, où Pamandzi se trouve, de Grande terre, où l’œil du cyclone est passé et les dégâts sont immenses.

"Là, c'est vide. On voit tout se rapprocher, soupire le quadragénaire. On peut presque toucher le terrain de foot qui était à des kilomètres" avant.

"Je ressens maintenant toute la chaleur qui a triplé, témoigne son épouse Nasreddine Akilaby, salariée de la Croix-Rouge. Quand il y a le soleil, on le sent, parce qu'il n'y a plus d'arbres."

Et cette mère de quatre enfants de se remémorer son petit de 8 ans, recroquevillé "en mode fœtus" alors que les parpaings de l'étage supérieur de leur maison, en construction, tombaient les uns après les autres durant le cyclone.

"On avait l'impression que c'était un tremblement de terre", poursuit-elle, affirmant "s'estimer heureuse" car sa famille est indemne et "il y a beaucoup d'entraide et de la solidarité" entre les victimes de Chido.

Chez Nasreddine Akilaby et Moussa Hamidouni sont désormais hébergées trois familles voisines ayant tout perdu. L'une d'elles déplore le décès d'un homme, fauché par un arbre.

Amada Bakar raconte avoir transporté son cadavre dans un drap jusqu'au bas de la Vigie. Le visage hagard, ce travailleur du bâtiment est assis face aux ruines de sa baraque, dans laquelle il vivait depuis 5 ans, et qu'il n'aura pas l'argent pour reconstruire.

"Nulle part où aller" 

Alors que sa femme et leurs deux enfants sont hébergés à l'hôpital, ce Comorien, qui dit vivre depuis plus de quinze ans à Mayotte, mais être sans-papier, dort désormais à la belle étoile, sur l'ancien matelas du couple. "Je n'ai nulle part où aller", se lamente-t-il.

D'après l'Insee, 77% de la population de Mayotte vit sous le seuil de pauvreté, soit cinq fois plus que la moyenne nationale. Les Comoriens, qui constituent près de la moitié des 320.000 habitants de l'île, vivent nombreux dans l'habitat informel dévasté par Chido.

Saïda Asoumani Soubrata, Comorienne de 18 ans déjà bachelière, qui a obtenu une première carte de séjour l'année dernière, aurait pu en être sortie. A la rentrée, la jeune femme était inscrite dans une université parisienne, mais son visa n'est jamais venu, regrette-t-elle.

Son quotidien depuis le cyclone Chido est apocalyptique: "On vit dans la rue parce qu'on n'a nulle part où aller. On prend nos matelas, on les pose par terre et on dort. Pour pouvoir se lever le matin et essayer de reconstruire quelque chose."

Mais le soir venu, le sommeil ne vient pas, car les "cris" et les pleurs de ses proches, coincés comme elle pendant quatre heures sous des gravats, remontent.

Et il y a surtout la vision de son père et de son petit frère, fauchés par les vents, et qui ont subitement disparu de sa vue en plein cyclone. "C'est ça qui me choque le plus."

 


Ankara salue l'envoi de diplomates français à Damas

L'ambassade de France à Damas. (AFP)
L'ambassade de France à Damas. (AFP)
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  • La Turquie a rouvert samedi son ambassade à Damas, qui était fermée depuis 2012
  • "Au cours de l'entretien, le président Erdogan a déclaré (...) qu'il était satisfait de la décision de la France de rouvrir son ambassade en Syrie", a souligné la présidence turque dans un message diffusé sur X

ISTANBUL: Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui soutient le nouveau pouvoir syrien, a salué mercredi l'envoi d'une mission diplomatique française à Damas dans un entretien téléphonique avec son homologue français Emmanuel Macron, a annoncé Ankara.

"Au cours de l'entretien, le président Erdogan a déclaré (...) qu'il était satisfait de la décision de la France de rouvrir son ambassade en Syrie", a souligné la présidence turque dans un message diffusé sur X, même si, pour l'instant, Paris s'est borné à dépêcher à Damas des émissaires sans annoncer la réouverture officielle de la mission diplomatique française.

La Turquie a rouvert samedi son ambassade à Damas, qui était fermée depuis 2012.

La France a quant à elle envoyé mardi dans la capitale syrienne une équipe de quatre diplomates qui se sont entretenus avec les autorités de transition. Ils avaient aussi pour mission de se rendre à l'ambassade de France, fermée depuis 2012, "afin de travailler à la réouverture, en fonction des conditions politiques et sécuritaires, du dispositif diplomatique" français.

Outre la France, dont le drapeau flotte désormais sur son ambassade à Damas, l'Allemagne, le Royaume-Uni et l'ONU ont envoyé des émissaires dans la capitale syrienne afin de nouer des contacts avec les autorités de transition, dont les premiers pas au pouvoir sont observés avec prudence.

Les nouvelles autorités syriennes, dominées par des islamistes, s'emploient de leurs côtés à rassurer sur leur capacité à pacifier la Syrie, morcelée et dévastée par treize ans de guerre civile.

Au cous de leur conversation téléphonique, Emmanuel Macron "a précisé au président Erdogan que la France soutiendrait les efforts régionaux pour préserver l’unité et la souveraineté de la Syrie", a rapporté l'Elysée dans un communiqué.

"Les deux chefs d’Etat ont salué la chute du régime de Bachar al-Assad" qui a mis "un terme à des années de dictature, de violence et d’oppression pour le peuple syrien", selon la présidence française.

"Ils ont à cet égard indiqué leur souhait qu’une transition politique pacifique et représentative, conforme aux principes de la résolution 2254, respectueuse des droits fondamentaux de toutes les communautés en Syrie, soit conduite dans les meilleurs délais", a-t-elle ajouté.