QAMICHLI, SYRIE : L'administration semi-autonome kurde du nord-est de la Syrie a accusé samedi la Turquie d'avoir bombardé une zone où se déroulaient des combats entre des groupes proturcs et les forces dominées par les Kurdes, faisant quatre morts.
Des combats opposent depuis fin novembre les Forces démocratiques syriennes ,FDS dominées par les Kurdes aux factions soutenues par la Turquie autour du barrage stratégique de Tekrine, malgré des tentatives américaines d'imposer une trêve.
« L'État d'occupation turc a visé à nouveau un rassemblement de civils au barrage de Techrine, qui étaient venus soutenir les FDS », a annoncé un communiqué de l'administration kurde.
Le communiqué a fait état de quatre morts et 15 blessés, tous « des civils ».
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), basé au Royaume-Uni mais disposant d’un vaste réseau de sources en Syrie, a pour sa part fait état de trois morts, précisant qu'ils avaient été tués par un drone turc.
La Turquie menace en effet de lancer une opération militaire pour éloigner de sa frontière les combattants kurdes de Syrie depuis plusieurs semaines.
Les factions proturques ont lancé une offensive contre les FDS au moment même où une coalition de groupes rebelles menée par des islamistes radicaux déclenchait, le 27 novembre, une offensive contre les forces du président Bachar el-Assad, qui a été chassé du pouvoir onze jours plus tard.
Les groupes proturcs ont pris aux FDS les villes de Manbij et Tal Rifaat, dans le nord de la province d'Alep, malgré une tentative des États-Unis d'imposer une trêve à Manbij.
Les combats se concentrent actuellement autour du barrage de Tabqa, dont le contrôle « permettrait une rapide avancée vers des zones contrôlées par les Kurdes », a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahman, le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Les affrontements ont fait plus de 400 morts, pour la plupart des combattants, selon l'OSDH.