Hassan Nasrallah, chef du groupe terroriste libanais Hezbollah, a adressé de nouveaux avertissements aux États-Unis et à leur plus important allié au Moyen-Orient, menaçant Israël d’une guerre imminente qui pourrait porter préjudice à l’État libanais et à son peuple.
Dans un discours télévisé, il a affirmé que la tentative d’attaque de drone du 2 juillet sur le champ gazier contesté de Karish, au large de la côte méditerranéenne d’Israël, n’était qu’un début. «Voici l’équation: nous atteindrons Karish et tout ce qui se trouve au-delà de Karish (…). Si le but est d'empêcher le Liban d'extraire du pétrole et du gaz, personne ne pourra extraire du gaz et du pétrole, ni vendre du gaz et du pétrole, quelles qu'en soient les conséquences», a déclaré Nasrallah.
Il a souligné qu’une action militaire serait la seule option du Liban pour obtenir son droit aux ressources pétrolières et gazières. «Les capacités de la Résistance sont aujourd’hui sans précédent; la combativité est plus élevée que jamais. Nous avons diverses capacités sur terre, sur mer et dans les airs, et toutes ces options sont ouvertes», a-t-il indiqué.
Les menaces du chef de la milice ont accru les divisions au Liban et risquent fort d’alimenter prochainement les conflits dans les rues du pays, ces propos ne faisant pas l’unanimité au sein de la population. Tandis que Nasrallah envoie ses drones et ses menaces, les négociations entre le Liban et Israël pour déterminer leurs frontières maritimes, menées avec la médiation des États-Unis, se poursuivent.
Comme toujours, Nasrallah n’a pas manqué une occasion de pointer un doigt accusateur sur les États-Unis, qu’il décrit toujours comme le «Grand Satan», afin d’augmenter le lavage de cerveau des membres de sa milice et de plaire à ses bienfaiteurs à Téhéran. Nasrallah a critiqué la visite du président américain, Joe Biden, au Moyen-Orient et ses actions au Yémen et en Ukraine.
Il a également accusé les États-Unis d’avoir commis une agression contre le Yémen et d’avoir utilisé les pays de la région comme des instruments soulignant que Biden pourrait facilement mettre fin à la guerre et lever le siège.
Cependant, un jour seulement après son discours enflammé, le département d’État américain a publié un communiqué dans lequel il réitère l’engagement des États-Unis à faciliter les négociations libano-israéliennes, rappelant que la diplomatie est le seul moyen de progresser vers une résolution du conflit.
«L’administration salue l’esprit de consultation et d’ouverture des parties pour parvenir à une décision finale, qui a le potentiel d’apporter une plus grande stabilité, sécurité et prospérité pour le Liban et pour Israël, ainsi que pour la région, et croit qu’une résolution est possible», peut-on lire dans le communiqué.
«La paix, la sécurité et l’espoir ne prévaudront que lorsque le Liban se sera débarrassé de Nasrallah et de son parti terroriste»
Dalia Al-Aqidi
Les menaces de guerre à Israël de Nasrallah nous ramènent à 2006, lorsque le Hezbollah, avec le soutien de l’Iran, a enlevé deux soldats israéliens, obligeant Tel Aviv à répondre par une action militaire, dont le prix a été payé par le peuple libanais. Son égoïsme, son idiotie et sa loyauté envers une puissance étrangère ont entraîné la mort de plus de 1200 personnes, la destruction des infrastructures libanaises, notamment des bâtiments, des ponts et des routes, et la perturbation de l’alimentation des centrales électriques.
Il faut toutefois rappeler au chef de la milice pro-iranienne que 2022 est complètement différente de 2006. L’armée israélienne est bien équipée et dotée d’avions de chasse, de missiles guidés, de drones, de sous-marins et de croiseurs militaires capables de rayer de la carte un petit pays comme le Liban.
Combien de temps ce pays, riche en histoire, en sciences, en culture et en art, demeurera-t-il l’otage d’une personne dont les mains ont été souillées par le sang de son propre peuple? Combien de temps le gouvernement libanais gardera-t-il le silence sur le fléau de Nasrallah? Le sang des victimes de l’explosion du port de Beyrouth n’a pas encore séché et la douleur des blessures ne s’est pas encore dissipée.
N’y a-t-il pas une seule personnalité libanaise courageuse prête à demander des comptes au Hezbollah et à son chef pour leurs meurtres, leur terrorisme et leur hostilité envers les pays étrangers? Et surtout, pendant combien de temps encore la communauté internationale et les organisations de défense des droits de l’homme entendent-elles détourner les yeux de ce qui se passe dans ce beau pays?
La paix, la sécurité et l’espoir ne prévaudront que lorsque le Liban se sera débarrassé de Nasrallah et de son parti terroriste. Ce n’est qu’à ce moment-là que le peuple libanais amoureux de la vie chantera d’une seule voix, remplie d’optimisme et d’ambition, la célèbre chanson du grand musicien Wadih el-Safi, Liban, morceau de paradis.
Dalia al-Aqidi est chercheure principale au Center for Security Policy. Twitter: @DaliaAlAqidi
NDLR: L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com