Image opaque sur les écrans de la cour d'assises spéciale de Paris pour protéger son anonymat, l'enquêtrice «287SI» expose le parcours en zone irako-syrienne du Pakistanais Muhammad Usman
Elle propose de projeter un «élément issu du champ de bataille», une vidéo arrivée tardivement aux mains de la DGSI
Après cinq semaines de dépositions des rescapés des attaques et des proches des victimes, le procès est entré dans une nouvelle phase
Dès l'ouverture du procès le 8 septembre, le principal accusé a rompu spectaculairement avec le silence quasi total qu'il observait depuis son interpellation
Nouvelle phase de ce procès hors normes, les quatorze accusés présents à l'audience - six autres, dont cinq sont présumés morts, sont jugés par défaut - seront interrogés sur leur personnalité
"C'est une étape incontournable et essentielle du procès", remarque Adrien Sorrentino, l'un des avocats de la défense
«Mon point de vue, c'est que montrer ces images fait souffrir les victimes, jouir les bourreaux et ne permet jamais pour ceux qui n'y étaient pas d'arriver à se représenter ce qui a été vécu»
«Je suis convaincu que tous les témoignages portés ici, cette horreur, cette douleur, permettent plus encore que l'image et le son de prendre la mesure des ravages»
Prise quelques semaines avant que Marie et Mathias soient tués au Bataclan, à respectivement 23 et 22 ans et parmi les plus jeunes victimes de la tuerie qui a fait au total 90 morts, l'image a fait le tour du monde
Six ans plus tard, c'est ensemble, prenant tour à tour la parole, que leurs pères honorent la mémoire de leurs seuls enfants