BEYROUTH : Au moins quatre combattants d'une faction de la coalition armée qui a destitué Bachar al-Assad ont été tués samedi lors d'une embuscade tendue sur la côte syrienne, fief de l'ancien président, d'après un membre de la faction et une ONG.
Dans la foulée, la coalition au pouvoir à Damas et menée par les islamistes a annoncé avoir envoyé « d'importants renforts vers les alentours de Lattaquié, Tartous et Jablé », principales villes de la côte, fief de la minorité alaouite dont est issu l'ancien président syrien.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), « au moins quatre combattants » du groupe islamiste syrien proturc Faylaq al-Cham ont été tués dans de violents affrontements près de Lattaquié, les opposant à des éléments fidèles à l'ancien régime qui volaient des armes.
Selon l'OSDH, des personnes loyales au régime ont tendu une embuscade aux combattants de Faylaq al-Cham près d’une villa appartenant à Wassim al-Assad, « un proche de Bachar al-Assad et trafiquant de captagon », une drogue de la famille des amphétamines.
« Ces individus se sont également livrés à des pillages dans les sites, casernes et institutions abandonnés après la chute du régime », ajoute l'ONG.
Une source au sein de Faylaq al-Cham a confirmé à l'AFP que des « voleurs armés » avaient ouvert le feu sur les combattants du groupe qui « effectuaient une patrouille », tuant quatre d'entre eux.
« Les forces présentes à Lattaquié s'efforcent de régler la situation et de demander des comptes aux auteurs de ces actes », a réagi la coalition sur Telegram, rappelant qu'il était « strictement interdit de porter des armes à Lattaquié ».
Selon l'OSDH, les habitants de la région avaient demandé samedi aux nouvelles autorités « d'intervenir contre les fauteurs de trouble dans une région caractérisée par la coexistence de plusieurs composantes du peuple syrien ».
Le nouveau pouvoir a annoncé samedi avoir mis en place un numéro vert pour que les habitants des villes de Tartous et Lattaquié puissent faire parvenir leurs signalements.
Elles ont également appelé « toute personne s'étant emparée de biens publics » à les restituer « dans un délai maximal de sept jours ».
Mardi, elles avaient appelé « les formations militaires et les civils » de la région côtière à « ne pas confisquer d'équipements, d’armes ou de véhicules publics » sous peine de sanctions.