Une mission diplomatique française se rendra mardi en Syrie selon le chef de la diplomatie

Le nouveau ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, arrive à l'hôtel Matignon à Paris, le 23 septembre 2024, pour une réunion avec les membres du nouveau cabinet et le Premier ministre. (Photo AFP)
Le nouveau ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, arrive à l'hôtel Matignon à Paris, le 23 septembre 2024, pour une réunion avec les membres du nouveau cabinet et le Premier ministre. (Photo AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 15 décembre 2024

Une mission diplomatique française se rendra mardi en Syrie selon le chef de la diplomatie

  • « Sur le plan de la sécurité, les armes doivent se taire et la menace terroriste, qui reste très présente, doit être contenue », a-t-il dit. « Sur le plan politique, les autorités de fait doivent céder la place à une autorité de transition représentative
  • L'objectif des quatre diplomates envoyés en Syrie sera de « reprendre possession de nos emprises sur place », « établir de premiers contacts » avec les nouvelles autorités et « mesurer les besoins urgents de la population » au plan humanitaire.

PARIS : Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a annoncé dimanche sur France Inter que, pour la première fois depuis 12 ans, une mission diplomatique française se rendrait mardi à Damas, en Syrie.

L'objectif des quatre diplomates envoyés en Syrie sera de « reprendre possession de nos emprises sur place », « établir de premiers contacts » avec les nouvelles autorités et « mesurer les besoins urgents de la population » au plan humanitaire, a-t-il précisé.

Il s'agira également de « vérifier si les déclarations de cette nouvelle autorité, plutôt encourageantes et qui n'est apparemment pas impliquée dans des exactions, se traduisent effectivement par des actions sur le terrain ».

Samedi, Jean-Noël Barrot s'est rendu à Aqaba, en Jordanie, pour rencontrer des responsables américains, européens, arabes et turcs afin d'évoquer la transition en Syrie après le renversement de Bachar al-Assad, chassé le 8 décembre par des rebelles islamistes.

À l'issue d'une offensive de onze jours, une coalition de factions rebelles emmenées par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) a pris le contrôle d'une grande partie du pays aux forces gouvernementales, mettant ainsi fin à un demi-siècle de pouvoir de la famille Assad.

Le nouveau Premier ministre chargé de la transition jusqu'au 1^(er) mars, Mohammad al-Bachir, a promis un État de droit et de « garantir les droits de tous », face aux inquiétudes de la communauté internationale.

La rencontre d'Aqaba a permis d'établir les conditions auxquelles la communauté internationale peut engager le dialogue avec les nouveaux maîtres du pays, à savoir notamment le « respect des minorités », « des droits de l'homme », « des droits des femmes », le fait qu'« aucune exaction [ne soit] acceptable », « la lutte contre Daesh et le terrorisme », a affirmé M. Barrot.

« Vis-à-vis des nouvelles autorités à Damas, nous n’avons aucune naïveté, nous connaissons le passé de certains de ces groupes islamistes », a-t-il poursuivi, expliquant que la France suivra la période qui s'ouvre « avec beaucoup de vigilance ».

« Sur le plan de la sécurité, les armes doivent se taire et la menace terroriste, qui reste très présente, doit être contenue », a-t-il dit.

« Sur le plan politique, les autorités de fait doivent céder la place à une autorité de transition représentative de l'ensemble des confessions et des communautés de la Syrie, qui puisse progressivement faire avancer le pays vers l'élaboration d'une nouvelle Constitution, puis vers d'éventuelles élections », a ajouté le ministre.

Enfin, a-t-il précisé, « nous nous mobilisons de manière inconditionnelle pour l’aide humanitaire qui doit continuer à parvenir aux Syriens qui en ont besoin », le conflit ayant causé d'importants « déplacements de populations ».


Le pape en Corse plaide pour une laïcité dont il souhaite qu'elle ne soit « ni statique ni figée »

Le pape François s'adresse aux évêques, prêtres, diacres, personnes consacrées et séminaristes à la cathédrale Notre-Dame de l'Assomption à Ajaccio, dans le cadre de son voyage sur l'île française de Corse, le 15 décembre 2024. (Photo AFP)
Le pape François s'adresse aux évêques, prêtres, diacres, personnes consacrées et séminaristes à la cathédrale Notre-Dame de l'Assomption à Ajaccio, dans le cadre de son voyage sur l'île française de Corse, le 15 décembre 2024. (Photo AFP)
Short Url
  • S'il a salué la vigueur de la piété populaire en Méditerranée, le pape s'est alarmé du « risque » qu'elle soit « contaminée » par des « croyances fatalistes ou superstitieuses » ou « instrumentalisée par des groupes qui entendent renforcer leur identité d
  • Le pape a reconnu que la foi et la pratique sont en déclin en Europe, la Corse comptant pour sa part 80 % de catholiques pour 350 000 habitants, selon le Vatican.

AJJACIO, France : Dimanche, en Corse, île française de Méditerranée où il effectue une visite éclair, le pape François a plaidé pour une laïcité qui ne soit pas « statique et figée ».

S'exprimant lors d'un congrès sur la piété populaire en Méditerranée, le pape a défendu « un concept de laïcité qui ne soit pas statique et figé, mais évolutif et dynamique ».

Il a défini une laïcité « capable de s'adapter à des situations différentes ou imprévues, et de promouvoir une coopération constante entre les autorités civiles et ecclésiastiques pour le bien de l'ensemble de la communauté, chacune restant dans les limites de ses compétences et de son espace ».

Ces propos ont été tenus au Palais des congrès d'Ajaccio, en présence de religieux et de théologiens.

Le pape a reconnu que la foi et la pratique sont en déclin en Europe, la Corse comptant pour sa part 80 % de catholiques pour 350 000 habitants, selon le Vatican.

« Aujourd'hui, surtout dans les pays européens, la question de Dieu semble s'estomper », a-t-il admis, mettant cependant en garde contre des analyses « hâtives » de ce déclin et les « jugements idéologiques qui opposent parfois, encore aujourd'hui, la culture chrétienne et la culture laïque ».

Concept inscrit dans la Constitution française, la laïcité suscite des débats passionnés entre tenants d'une laïcité « libérale » où chacun peut faire valoir sa liberté de conscience tant que cela ne menace pas la liberté d'autrui et partisans d'une laïcité « universaliste » visant à émanciper l'individu des récits religieux.

La vision « libérale » est régulièrement accusée de céder au communautarisme, tandis que la vision « universaliste » est souvent critiquée comme un faux-nez de l'islamophobie.

Ces dernières années, la laïcité a donné lieu à des polémiques, notamment à la rentrée scolaire 2023 avec le port de l'abaya à l'école, ou en décembre 2023 lors de l'allumage d'une bougie de Hanouka par le grand rabbin à l'Élysée.

Lors de la réouverture de Notre-Dame le 7 décembre, la météo avait obligé à organiser la cérémonie à l'intérieur de la cathédrale, y compris un discours d'Emmanuel Macron, au risque de froisser les plus fervents défenseurs de la laïcité.

S'il a salué la vigueur de la piété populaire en Méditerranée, le pape s'est alarmé du « risque » qu'elle soit « contaminée » par des « croyances fatalistes ou superstitieuses » ou « instrumentalisée par des groupes qui entendent renforcer leur identité de manière polémique, en alimentant des particularismes, des oppositions, des attitudes d'exclusion ».

En Corse, un nouveau mouvement nationaliste d'extrême droite, Mossa Palatina, se targue de « réaffirmer la primauté du catholicisme » et assure que « la Corse ne sera jamais Lampedusa », cette île italienne où de nombreux migrants ayant traversé la Méditerranée font débarquer. Un discours à l'opposé de celui du pape, qui défend l'accueil des migrants.


L'OMS inaugure mardi à Lyon son Académie destinée à former des soignants du monde entier

 L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) inaugure mardi à Lyon son Académie, où les soignants du monde entier pourront se former aux dernières avancées de la médecine et se préparer aux prochaines urgences sanitaires (Photo iStock)
L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) inaugure mardi à Lyon son Académie, où les soignants du monde entier pourront se former aux dernières avancées de la médecine et se préparer aux prochaines urgences sanitaires (Photo iStock)
Short Url
  • L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) inaugure mardi à Lyon son Académie, où les soignants du monde entier pourront se former aux dernières avancées de la médecine et se préparer aux prochaines urgences sanitaires.
  • l'OMS vise trois millions d'apprenants d'ici 2028 grâce à des cours en ligne dans les six langues officielles de l'organisation (l'anglais, l'arabe, le français, le chinois, l'espagnol et le russe).

LYON : L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) inaugure mardi à Lyon son Académie, où les soignants du monde entier pourront se former aux dernières avancées de la médecine et se préparer aux prochaines urgences sanitaires.

Le directeur de cette puissante agence de l'ONU, Tedros Adhanom Ghebreyesus, et le président Emmanuel Macron sont attendus sur le nouveau campus de 11 000 m^(2), situé dans le « biodistrict » de Gerland, dans le sud de la ville, et financé par la France.

L'objectif est d'y former 16 000 personnes par an grâce à des technologies de pointe telles que la réalité virtuelle et l'intelligence artificielle. Le sous-sol de son bâtiment aux lignes futuristes permettra de mener des exercices de simulation à grande échelle.

Une plateforme numérique permettra de toucher un public plus large : l'OMS vise trois millions d'apprenants d'ici 2028 grâce à des cours en ligne dans les six langues officielles de l'organisation (l'anglais, l'arabe, le français, le chinois, l'espagnol et le russe).

Les formations, d'une vingtaine d'heures en moyenne, s'adressent d'abord aux professionnels de santé (médecins, infirmiers, pharmaciens, etc.), mais aussi aux agents de l'OMS, aux chercheurs et aux décideurs du secteur. Elles portent sur la surveillance épidémiologique, la gestion des urgences sanitaires et la prise en charge de victimes en grand nombre.

- Bonnes pratiques -

L'idée de cette Académie, qui remonte à 2019, part du constat que le monde n'atteindra sans doute pas les objectifs de développement durable en matière de santé fixés pour 2030.

L'organisation souligne également que « mettre en œuvre de nouvelles consignes sanitaires dans le domaine de la santé prend souvent une décennie, alors que la base de connaissances médicales double tous les trois mois ».

C'est ainsi qu'est née l'idée de renforcer la formation continue des soignants, afin d'harmoniser leurs connaissances des avancées scientifiques et de les aider à les intégrer dans leurs pratiques.

« La pandémie de Covid-19 a réaffirmé ce besoin », souligne le Dr Tedros, cité dans ce document. Et les épidémies actuelles de mpox, Marburg ou H5N1 rappellent l'urgence de se préparer à la prochaine catastrophe sanitaire.

Dans ce contexte, la formation initiale et les cours en salle de classe ne peuvent plus répondre seuls aux enjeux du futur », note le directeur de l'OMS.

L'Académie de Lyon doit également « participer à la rétention du personnel de santé », a ajouté son directeur exécutif, David Atchoarena, lors d'une présentation à la presse.

Malgré des efforts significatifs, et l'existence de 65 millions de professionnels de santé dans le monde, il y aura toujours un « déficit » planétaire de soignants d'environ dix millions en 2030, selon l'OMS.

- 120 millions -

Outre sa trentaine d'encadrants et leurs élèves, l'Académie de l'OMS accueillera également des chercheurs et des conférences pour favoriser les échanges.

Situé sur le pôle de recherches en technologies de Lyon, où l'organisation avait déjà un bureau, le campus est entouré de groupes pharmaceutiques comme Sanofi Pasteur et d'établissements scientifiques de pointe comme le laboratoire P4 Jean Mérieux ou le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).

« Lyon, ce n'est pas par hasard. C'est vraiment un investissement historique grâce aux acteurs locaux, diversifiés et très impliqués », souligne Anne-Claire Amprou, ambassadrice pour la France en Santé Mondiale.

L'inauguration du campus s'accompagne d'ailleurs d'une cinquantaine d'événements visant à faire découvrir au public l'expertise lyonnaise et française dans ce domaine.

La France, dont le président a beaucoup milité pour que cette Académie s'implante à Lyon, en a financé les travaux à hauteur de 120 millions d'euros.

Pour assurer son fonctionnement à moyen terme, l'OMS prévoit de mobiliser d'autres États membres, le secteur privé et des fondations.


Manifestation à Paris contre les politiques migratoires « répressives »

Manifestation contre le racisme et une loi sur l'immigration à l'occasion du 40e anniversaire de la marche pour l'égalité de 1983, à Paris, le 3 décembre 2023 (Photo, AFP)
Manifestation contre le racisme et une loi sur l'immigration à l'occasion du 40e anniversaire de la marche pour l'égalité de 1983, à Paris, le 3 décembre 2023 (Photo, AFP)
Short Url
  • une vingtaine d'organisations ont appelé à un cortège rassemblant plusieurs centaines de manifestants à Paris pour demander la régularisation des sans-papiers, « l'égalité des droits » et la protection des mineurs étrangers isolés, a constaté l'AFP.
  • À quelques jours de la Journée internationale des migrants, prévue mercredi, les signataires ont appelé à d'autres manifestations dans plusieurs villes de France.

PARIS : Samedi, une vingtaine d'organisations ont appelé à un cortège rassemblant plusieurs centaines de manifestants à Paris pour demander la régularisation des sans-papiers, « l'égalité des droits » et la protection des mineurs étrangers isolés, a constaté l'AFP.

On pouvait lire sur les pancartes : « Carte de plein droit pour les travailleurs immigrés », « No futur sans immigration », « Stop aux OQTF ! Ouvrez les guichets ! » ou encore « lois immigration, ça suffit ! », proclamaient les pancartes dans le cortège qui a quitté la place de Clichy en direction de République peu avant 15 heures.

Des collectifs de mineurs isolés étrangers étaient en tête de la manifestation, suivis de collectifs de travailleurs sans papiers, sous de nombreux drapeaux de la CGT, et des drapeaux palestiniens ont clôturé le cortège.

Une vingtaine d'organisations, dont la Ligue des droits de l’homme (LDH), Amnesty International, le Syndicat de la magistrature, Oxfam, Emmaüs, Médecins du monde, Attac, la Cimade, Utopia 56, SOS Racisme, la CGT et le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), ont appelé à cette manifestation dans une déclaration commune intitulée « Nés ici ou venus d'ailleurs ».

À quelques jours de la Journée internationale des migrants, prévue mercredi, les signataires ont appelé à d'autres manifestations dans plusieurs villes de France.

« Des personnes étrangères en situation régulière rencontrent aujourd'hui de grandes difficultés pour renouveler leurs titres. Ça suffit ces politiques migratoires répressives, nous demandons l'égalité des droits pour toutes et tous, un logement, un travail, l'école », a déclaré à l'AFP Cybèle David, de l'Union syndicale solidaire.

« Retailleau (le ministre de l'Intérieur démissionnaire) faut qu'il dégage ! », déclare Mathieu Pastor, un des « cadres organisateurs » de la manifestation et militant d'un collectif de solidarité avec les migrants du 20^e arrondissement de Paris.

« Nous demandons la régularisation des sans-papiers, un logement pour eux, et que ceux qui se disent mineurs isolés soient reconnus comme tels et confiés à la Protection de l'enfance », ajoute-t-il.

« Nous demandons l'accès au logement, à la santé, à l'éducation et à être traités comme tout le monde », réclame Martha qui dit avoir 14 ans et être originaire de Côte d'Ivoire.