LIBAN: Plus de 43 000 élèves au Liban, parmi lesquels des enfants de réfugiés syriens et palestiniens, ont passé les examens officiels du baccalauréat.
Le taux de participation a dépassé 97% le premier jour et les épreuves – sciences générales, sciences de la vie, économie, sociologie et sciences humaines – se poursuivront jusqu’à jeudi.
Le ministère de l’Éducation décrit cette première journée d’examens réussie comme «un exploit» eu égard à l’effondrement du pays et du secteur de l’éducation.
La première journée était marquée par une pénurie de surveillants dans certains des 236 centres du pays.
EN BREF
Le ministère de l’Éducation décrit cette première journée d’examens réussie comme «un exploit» eu égard à l’effondrement du pays et du secteur de l’éducation.
Cette pénurie a été compensée par la réduction du nombre de surveillants à un seul dans certaines salles d’examen des centres du Mont-Liban et par l’utilisation de caméras de surveillance.
Arab News a visité certains des centres d’examen à Beyrouth et au Mont-Liban, constatant, dans certains cas, un retard dans la livraison des copies d’examen.
On rapporte que des inconnus auraient coupé les câbles des caméras de surveillance dans les centres de la région de la Bekaa.
Les examens ont également été retardés dans certains centres du nord du Liban en raison de coupures d’électricité.
Pour éviter les fuites des sujets d’examen, des comités les ont préparés au siège du ministère de l’Éducation lundi matin.
Les chefs des comités chargés des examens ont été priés de remettre leurs téléphones avant d’entrer dans la salle d’examen et les agences de sécurité ont utilisé un appareil destiné à brouiller les ondes sonores autour du ministère afin de s’assurer que les questions ne seraient pas divulguées.
Par précaution, les examens ont été imprimés et distribués immédiatement aux centres sous escorte.
Les élèves et les surveillants ont reçu leur carte d’admission quelques jours seulement avant les examens pour éviter toute tricherie.
Certains élèves évoquent l’indulgence des surveillants, tandis que d’autres affirment que les questions étaient faciles.
Lama, élève en sciences de la vie et en économie, confie: «Les questions étaient très simples et nous n’étions pas stressés puisque les surveillants n’étaient pas stricts.»
«Ils nous ont permis de poser des questions, mais ne nous ont pas permis de tricher, bien sûr. Évidemment, ils ne nous ont pas non plus autorisés à apporter nos téléphones portables dans la salle d’examen.»
Pour Rabei, élève de terminale option sciences générales, «les questions de mathématiques n’étaient pas faciles, mais ceux qui ont bien révisé ont pu y répondre».
«Nous qui nous présentons aux examens officiels cette année avons été dispensés du diplôme du brevet il y a trois ans en raison de la pandémie de Covid-19. Nous avons donc peut-être sous-estimé les examens officiels.»
«Maintenant, j’ai davantage confiance en moi. Il reste deux jours d’examens et un jour de repos entre les deux. J’espère que tout se passera bien.»
De nombreux obstacles ont entravé cette année scolaire au Liban en raison des grèves continues des enseignants du secteur de l’éducation publique pour protester contre la dévaluation de leurs salaires.
Les élèves des écoles publiques ont eu droit à moins de quarante jours d’enseignement intensif, tandis que les élèves des écoles privées ont eu une année scolaire relativement stable.
En conséquence, un groupe de jeunes de l’Union des élèves libanais a organisé une manifestation lorsque le ministre de l’Éducation, Abbas Halabi, a visité un centre d’examen à l’école Chakib Arslan, dans le quartier de Verdun, à Beyrouth.
Ils ont intercepté sa voiture, ont proféré des insultes et ont tenté de jeter des pierres sur le véhicule.
Les jeunes manifestants ont été applaudis par les passants et les habitants. L’un d’eux soutient que les autorités politiques font de l’éducation un privilège plutôt qu’un droit pour tous les élèves. Il affirme: «Il y a des élèves qui ont réussi à terminer 70% du programme, alors que dans certaines écoles publiques, ce taux n’est que de 30%.»
Un autre manifestant affirme que, selon le ministre, il n’y aurait pas de seconde chance pour les élèves qui ne réussissent pas les examens du premier coup. Il qualifie cette décision de «grande injustice».
«Nous suivrons le ministre partout où il ira pendant les examens. L’histoire retiendra que des élèves ont lutté pour que l’éducation soit un droit et non un privilège», ajoute-t-il.
Lors de sa visite dans les centres d’examen, le ministre a demandé aux élèves si le programme qu’ils avaient suivi les avait suffisamment préparés pour répondre aux questions d’examen.
Selon le bureau du ministre, les élèves ont qualifié les examens de «raisonnables».
M. Halabi reconnaît que les élèves se sont opposés aux examens qu’ils estiment injustes, étant donné que certaines écoles secondaires publiques n’avaient pas eu le temps de terminer le programme.
«Cependant, nous avons pris cette donnée en considération lors de l’élaboration des sujets d’examen. Sans la détermination du ministère de l’Éducation et les efforts concertés pour faire de ce processus une réussite, ces examens n’auraient pu se tenir», déclare-t-il.
Le ministère de l’Éducation a réduit le nombre de matières évaluées lors de l’examen et a rendu certaines matières facultatives afin d’être juste envers les élèves, précise Albert Chamoun, conseiller du ministre.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com