L'attaque brutale et vicieuse des Houthis contre l'aéroport civil d'Aden le mois dernier, qui a tué au moins vingt-six personnes et en a blessé des dizaines d'autres, tout en causant des dommages importants à cette importante installation et à ses environs, était une action terroriste. Ce fut un coup terrible porté à tous les efforts honnêtes visant à mettre fin à la guerre civile au Yémen par le biais d’une solution politique. Les appels à la punition des Houthis sont justifiés.
Toutefois, le plus important pour le Yémen, c’est le besoin urgent d'éliminer la mauvaise influence de l'Iran dans le pays, qui a plongé cette nation de près de trente millions d'habitants dans un bourbier sanglant de troubles et d'instabilité.
Les détails de l'attaque du 30 décembre sont horribles. Une explosion s’est produite au moment où un avion en provenance d’Arabie saoudite atterrissait dans l’aéroport. À l’intérieur se trouvaient les membres du gouvernement récemment formé d’un pays déchiré par la guerre.
Aucun membre du cabinet ne figure parmi les victimes, mais des travailleurs humanitaires ont été blessés. Il ne s’agit là que d’une partie d'une série d'actions terriblement cruelles que les Houthis ont infligées au Yémen et à son peuple depuis le début de la guerre civile, en 2014.
L'accord de Riyad de novembre 2019 porte une signification politique importante. Il promet la fin des combats et prépare le Yémen à un avenir meilleur. Il crée un processus de réconciliation nationale grâce à la mise en place d'une formule de partage du pouvoir, au renforcement des institutions de l'État, au retour de plusieurs politiciens et dirigeants, à la reconnaissance officielle de forces fidèles aux ministères de la Défense et de l'Intérieur, et, enfin, grâce au fait d'avoir l'Arabie saoudite comme parrain de sa mise en œuvre. Son efficacité se manifeste à travers un accord entre le gouvernement du président Abdrabbo Mansour Hadi et le Conseil de transition du Sud. Aucun pays ne peut se soucier du bien-être du Yémen sans souligner la pertinence de l'accord de Riyad qui a jeté les bases de la paix dans le pays.
Auparavant, les Houthis se sont mobilisés pour saboter l'accord de Stockholm, signé en décembre 2018, qui avait institué un mécanisme destiné à fournir une aide humanitaire à Hodeidah et à son port, Taïz, ainsi qu’aux ports de Salif et de Ras Isa. Les Houthis n'ont jamais honoré cet accord.
Ils ont dévasté le Yémen par leurs actes de terrorisme meurtriers. Leur folie les a conduits à terrifier les populations des zones qu'ils contrôlent, à lancer des attaques de missiles contre des navires au large des côtes yéménites et à bombarder des installations pétrolières en Arabie saoudite.
L’autorité et la sagesse de la modération des pays arabes restent transparentes en ce qui concerne les conflits au Yémen: les Houthis doivent être repoussés afin que le Yémen et tout le Moyen-Orient puissent jouir d’un avenir meilleur. Les régimes de sanctions contre les Houthis doivent changer. Actuellement, ils ne tiennent pour responsables que quelques fonctionnaires de ce mouvement, gelant leurs avoirs financiers et empêchant les transactions avec eux.
Mais leurs capacités militaires restent intactes, et elles donnent aux Houthis la possibilité de tuer des innocents. Malheureusement, il y aura d’autres attaques comme celle de l’aéroport d’Aden, à moins que les armes des Houthis ne soient confisquées.
Il est nécessaire d'initier un ordre militaire stratégique au Yémen pour créer des conditions défavorables à la survie des Houthis. Il est possible que cela les contienne et finisse par les vaincre sur le plan militaire. On assisterait ensuite à leur retrait des provinces dont ils se sont emparés.
Alors que l'administration Trump tente de classer les Houthis comme un groupe terroriste, l'équipe de transition Biden semble hésitante sur ce point crucial, ce qui contribue à fausser l’image des Houthis et à nier leur attitude inhumaine. Le monde entier doit prendre en compte l'appel à la défaite catégorique des Houthis. Toute alternative ne ferait qu’aggraver l’agonie de millions d’innocents au Yémen.
Maria Maalouf est journaliste, animatrice, éditrice et écrivaine libanaise. Elle est titulaire d’un master en sociologie politique de l’université de Lyon.
Twitter : @bilarakib
NDLR : L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com