La 28e Conférence sur les changements climatiques (COP28), qui s’est tenue le mois dernier à Dubaï, représente une plate-forme efficace pour réaliser les ambitions climatiques et promouvoir un développement économique et social durable afin de garantir les meilleurs intérêts des générations présentes et futures. C’était par ailleurs l’occasion pour l’ensemble des pays, des secteurs et des groupes de la société de coopérer ainsi que d’unifier leurs efforts, en particulier à une époque où l’urgence d’une action climatique mondiale augmente.
Les États-Unis avaient un rôle essentiel à jouer à travers leur délégation de haut niveau, qui comprenait l’envoyé spécial du président pour le climat, John Kerry, ainsi que de hauts responsables de plus de vingt ministères, agences et organisations des États-Unis, notamment Samantha Power, directrice de l’Agence des États-Unis pour le développement international (Usaid). La délégation a participé à des discussions sur les nombreux défis liés au changement climatique, notamment ses répercussions sur les droits de l’homme et la manière de trouver des solutions de rechange en s’appuyant sur une énergie propre et renouvelable. Elle a également examiné les possibilités de développement économique durable.
Il convient de noter que cette COP28 avait pour objectif de poursuivre les travaux qui visent à limiter, à long terme, la hausse des températures mondiales à 1,5 °C. À Paris, en 2015, près de 200 pays sont convenus de cet objectif dans le but d’éviter les répercussions les plus dévastatrices du changement climatique.
Il est remarquable que le rôle des États-Unis dans la conférence COP28 se soit concentré sur trois domaines clés. Premièrement, Washington a alloué 53 millions de dollars (1 dollar = 0,91 euro) à de nouvelles activités à faibles émissions de carbone et résilientes au changement climatique dans 23 villes d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine et des Caraïbes. En effet, les zones urbaines du monde sont responsables des trois quarts des émissions totales de dioxyde de carbone de la planète et elles abritent plus de la moitié de la population mondiale. Ce financement permettra de compléter et d’élargir la portée des travaux en cours pour parvenir à un avenir viable et à faibles émissions de carbone.
«Il est remarquable que le rôle des États-Unis dans la conférence COP28 se soit concentré sur trois domaines clés.»
Maria Maalouf
Deuxièmement, les États-Unis ont mobilisé des fonds d’investissement du secteur privé d’une valeur de 2,3 milliards de dollars pour la lutte contre le changement climatique dans le cadre de l’initiative du président Joe Biden en faveur de projets de systèmes d’alerte précoce, d’infrastructures alimentaires résistantes au changement climatique et de nouveaux produits financiers. L’Usaid a annoncé que 21 entreprises, parmi lesquelles IBM et Visa, s’étaient engagées à contribuer au financement de l’initiative de Biden (connue sous le nom de «Plan d’urgence du président pour l’adaptation et la résilience»), rejoignant ainsi les dix membres fondateurs annoncés en 2022 lors de la conférence COP27 à Charm el-Cheikh, en Égypte.
Troisièmement, un fonds pour les pertes et les dommages a été créé. Cette question a été approuvée à l’unanimité dès le premier jour de la conférence COP28 par les représentants de 160 pays. Ces derniers se sont engagés à fournir plus de 400 millions de dollars pour soutenir les pays les plus touchés par le changement climatique.
Les Émirats arabes unis ont déclaré qu’ils fourniraient 100 millions de dollars pour créer le fonds et l’Allemagne a promis la même somme. Le Royaume-Uni a promis 75 millions de dollars, le Japon 10 millions de dollars et les États-Unis seulement 17,5 millions de dollars. Le journal d’État chinois Global Times a critiqué cet engagement, déclarant que Washington devrait avoir honte de la faible somme annoncée.
On le voit, à la COP28, les efforts américains se sont concentrés sur la nécessité de décarboner le secteur des transports grâce aux véhicules électriques et à de meilleurs transports publics. Ils cherchent également à garantir que les bâtiments produisent des émissions nettes nulles en augmentant leur efficacité énergétique et en utilisant des sources d’énergie propres. Washington œuvre également pour l’accélération du recours à des solutions d’adaptation innovantes.
Maria Maalouf est une journaliste, animatrice, éditrice et écrivaine libanaise.
X: @bilarakib
NDLR: L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com