Les Houthis poursuivent leurs attaques terroristes sur les voies de navigation internationales et contre les navires commerciaux, mais aussi contre les aéroports civils et les zones résidentielles. Lundi dernier, un nouvel attentat a été perpétré par un bateau miné qui a provoqué une explosion à bord d’un pétrolier, au large du port de Djeddah, en Arabie saoudite. Cette nouvelle attaque qui cible le secteur de l'énergie saoudien s’ajoute à la liste d’actes terroristes de la milice houthie sur les terres, les eaux et les installations pétrolières du Royaume; un terrorisme qui jouit du soutien de l’Iran et qui fonctionne selon ses plans.
Ces attaques montrent de fait que l'Iran tient à troubler la sécurité et la stabilité dans la région. En réalité, il est le véritable responsable de ces actions. D’ailleurs, ces attaques s'inscrivent dans le cadre de la politique hostile instaurée par Téhéran dans la région, alimentée par la propagation de sa révolution terroriste et de son idéologie malveillante. Toutefois, l'Iran n'est pas seul responsable; la communauté internationale détourne son regard des actions terroristes de Téhéran et du soutien qu’il apporte à des milices terroristes qui occupent quatre capitales arabes.
En effet, au Liban comme en Irak, nous observons ces milices qui portent des armes sans l’autorisation de l'État. Au Yémen, les Houthis sont même allés plus loin: ils ont perpétré un coup d'État contre le gouvernement légitime. De plus, Téhéran représente une menace d’ampleur internationale. Les nombreux projets qu’elle poursuit compromettent la sécurité et la stabilité mondiales, notamment avec ses milices qui exportent de Téhéran des armes perfectionnées telles que les drones et les missiles balistiques. Les Houthis ont ciblé le Royaume des centaines de fois et chaque attaque a été accueillie par un silence terrifiant de la part de la communauté internationale.
Cette dernière semble ignorer que les Houthis ont mené un coup d'État et qu'ils tuent, enlèvent, arrêtent et affament les Yéménites, dérobant l'aide internationale qui leur est destinée. Par le passé, ils envoyaient des civils au combat, voire des enfants, dont certains ont été arrachés à leurs bancs d'école pour alimenter la guerre sectaire que Téhéran a déclenchée dans la région.
L'Iran dispose de plusieurs programmes inquiétants, comme les milices terroristes ou le programme de missiles balistique, que son président, Hassan Rohani, a évoqués cette semaine. Il a en effet annoncé que le sujet des missiles balistiques – ainsi que l'expansion régionale de l'Iran par le biais de ses milices – ne sera pas abordé dans le cadre des futures négociations avec les États-Unis.
Les Houthis ont ciblé le Royaume des centaines de fois et chaque attaque a été accueillie par un silence terrifiant de la part de la communauté internationale.
Dr. Hamdan Al-Shehri
Le dossier nucléaire iranien représente un autre problème de taille aux niveaux régional et international, notamment à la lumière de l'impuissance de la communauté internationale et de son incapacité à clôturer ce dossier. L'accord nucléaire de 2015, conclu entre Téhéran et le groupe des P5+1 [groupe de six grandes puissances qui, en 2006, ont mis en commun avec l’Iran leurs efforts diplomatiques à l’égard de son programme nucléaire], est défectueux: il n’a pas pris en compte le régime de Téhéran. Le seul objectif de l’accord a été de retarder la capacité de l'Iran à se doter d'armes nucléaires. Il a donc fait fi des avis des voisins de Téhéran et a exclu les autres dossiers liés à l'Iran, tels que ses milices et son programme de missiles balistiques.
La communauté internationale, par son indifférence, a donc encouragé Téhéran à poursuivre ses projets terroristes, qui mettent en péril la navigation internationale, le secteur de l'énergie et l'économie mondiale, et qui menacent la sécurité et la stabilité. Cette réalité, si elle n'est pas affrontée, pourrait entraîner la région au bord du gouffre.
Téhéran a bénéficié de bien des opportunités. Cependant, à chaque occasion, il renforce ses activités terroristes, forme et finance ses milices et continue de cibler les intérêts et les ambassades des grands pays, comme dans le cas de l'Irak. Le chaos persistera dans le monde, puisque la milice terroriste du Corps des gardiens de la révolution islamique, considérée comme une organisation terroriste par les États-Unis, n'a pas été démantelée. Les Houthis ne sont en effet que l'une des milices employées et même fortement exploitées par Téhéran afin de réaliser ses actions terroristes.
Malheureusement, le monde refuse d'inscrire cette milice sur la liste des organisations terroristes, malgré ses crimes terroristes, le fait qu’elle se livre à un véritable kidnapping de l'État, qu’elle tue et qu’elle prive de nourriture le peuple yéménite. Au contraire, les Houthis sont invités à négocier, sans qu'ils se plient pour autant aux décisions prises lors de ces négociations. En revanche, ces négociations permettent aux Houthis de procrastiner, de gagner du temps et de multiplier leurs crimes.
Si la communauté internationale, y compris le Conseil de sécurité des Nations unies, ne fait pas obstacle au terrorisme des Houthis et à l'ingérence de l'Iran dans la région, elle ne doit alors pas contester le rôle assumé par la coalition arabe consistant à libérer les terres du Yémen de l'occupation de la milice terroriste houthie. La communauté internationale doit également mettre un terme au discours mensonger sur les négociations politiques avec les Houthis. En effet, la résolution 2216 du Conseil de sécurité des Nations unies est toujours en vigueur. Elle exige que les Houthis livrent leurs armes lourdes et se retirent des villes qu'ils occupent avant d'entamer des négociations, s'ils souhaitent accéder à une solution politique. Cette résolution a été approuvée il y a cinq ans. À ce jour, les Houthis n'ont pas mis en œuvre une seule clause. Cela ne signifie pas que les Houthis sont puissants, mais plutôt que la communauté internationale leur accorde des opportunités, les protège et ne désire pas débarrasser le Yémen de cette milice redoutable.
Le Dr Hamdan al-Shehri est un analyste politique et un spécialiste des relations internationales. Twitter: @drhamsher7
NDLR: Les opinions exprimées dans cette rubrique par leurs auteurs sont personnelles, et ne reflètent pas nécessairement le point de vue d’Arab News.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com