Les dates-clés du projet de réforme des retraites

Des policiers français interviennent lors d'une manifestation d'employés communaux contre la réforme des retraites du gouvernement devant la préfecture de Seine Saint-Denis, à Bobigny, en banlieue parisienne, le 14 mars 2023. (AFP).
Des policiers français interviennent lors d'une manifestation d'employés communaux contre la réforme des retraites du gouvernement devant la préfecture de Seine Saint-Denis, à Bobigny, en banlieue parisienne, le 14 mars 2023. (AFP).
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Publié le Mercredi 15 mars 2023

Les dates-clés du projet de réforme des retraites

  • Le gouvernement adopte sa réforme le 23 janvier 2023 en Conseil des ministres, affichant sa «détermination» à aller jusqu'au bout
  • Les syndicats organisent mercredi une huitième journée de mobilisation, alors que députés et sénateurs tentent de s'accorder, en commission mixte paritaire, sur un texte de compromis

PARIS : La réforme des retraites, qui fera l'objet mercredi d'une huitième journée de protestation, naît d'un engagement du président de la République Emmanuel Macron à mener à bien ce chantier en cas de réélection.

Rappel des principales dates du projet qui fait suite à une première tentative de réforme, plus ambitieuse, menée durant le premier quinquennat mais stoppée net, le 16 mars 2020, en raison de la pandémie de Covid-19.

Âge légal à 65 ans

Fin 2021, Emmanuel Macron réitère sa volonté de réformer les retraites.

Réélu en 2022 après s'être engagé durant la campagne électorale à "décaler l'âge de départ légal jusqu'à 65 ans", contre 62 ans actuellement, il appelle le 14-Juillet à "des compromis responsables" en vue d'une entrée en vigueur de la réforme à l'été 2023.

Concertations

Face à l'opposition virulente des syndicats, M. Macron demande le 22 septembre au gouvernement de "trouver la bonne manœuvre" pour une réforme "apaisée".

Début octobre, la Première ministre Elisabeth Borne engage la concertation avec les partenaires sociaux pour, espère-t-elle, une adoption "avant la fin de l'hiver".

Macron «ouvert»

Le 26 octobre, M. Macron se dit "ouvert" à un âge de départ à 64 ans, au lieu de 65 ans.

La présentation de la réforme est repoussée à janvier pour laisser le temps aux partenaires sociaux et partis politiques "d'échanger" avec l'exécutif. Mme Borne consulte tous azimuts en décembre, tentant de se concilier droite et CFDT.

64 ans

La Première ministre dévoile le 10 janvier une réforme dont la mesure-phare est le report de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans à horizon 2030.

Autre mesure importante: le relèvement de la pension minimum pour les carrières complètes à temps plein, à 85% du Smic net, soit près de 1 200 euros brut.

Mobilisation massive

Front uni des syndicats contre le projet. Les huit principales organisations réussissent à mobiliser massivement le 19 janvier: "Plus de deux millions" de manifestants selon la CGT (1,12 million d'après le ministère de l'Intérieur).

Le gouvernement maintient

Le gouvernement adopte sa réforme le 23 janvier en Conseil des ministres, affichant sa "détermination" à aller jusqu'au bout.

Les 25 et 26 janvier, des marches aux flambeaux de protestation sont organisées dans plusieurs villes, des grèves sont observées dans des raffineries, centrales EDF et ports.

Cortèges record

Le 31 janvier, une deuxième journée de protestation réunit des cortèges record: 1,27 million pour la police et 2,5 millions selon les syndicats.

Mme Borne maintient le cap mais fait une concession, le 4 février, sur les "carrières longues", espérant convaincre des députés de droite réticents.

Débats électriques

Le 6 février, les débats démarrent à l'Assemblée nationale sous la pression de la rue avec deux nouvelles journées de protestation, un peu moins suivies, le 7 et le 11.

Les débats électrisent le Palais-Bourbon avec de multiples incidents entre députés insoumis et gouvernement et des suspensions de séance.

La rue gronde encore le 16 février, mais avec deux fois moins de participants.

Sans débat ni vote

Le débat en première lecture s'achève à l'Assemblée nationale le 17 février, sans débat ni vote sur la mesure-phare du report à 64 ans, en raison de l'obstruction de La France insoumise.

L'examen démarre le 2 mars dans une ambiance plus sereine au Sénat, enceinte dominée par la droite, plus favorable à la réforme.

Mobilisation «historique»

L'intersyndicale voulait mettre le pays à l'arrêt: la mobilisation du 7 mars est d'une ampleur "historique" avec 1,28 million de manifestants selon la police, 3,5 millions pour la CGT.

L'intersyndicale demande, en vain, à être reçue par Emmanuel Macron. Des mouvements de grève affectent les transports, le ramassage des ordures, l'activité dans les dépôts de carburant/raffineries, l'électricité/gaz, l'éducation.

Le Sénat adopte

Le Sénat poursuit l'examen, avec approbation, le 9 mars, de l'article sur le recul de l'âge de départ, puis adoption accélérée de tout le texte, le 11.

A cette même date, une septième journée de mobilisation rassemble nettement moins. L'intersyndicale réclame "une consultation citoyenne", tandis que les grèves se poursuivent dans certains secteurs.

Les syndicats organisent mercredi une huitième journée de mobilisation, alors que députés et sénateurs tentent de s'accorder, en commission mixte paritaire, sur un texte de compromis.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.