Menaces de mort contre le proviseur du lycée Ravel: l'amende«est un coup porté à l'Éducation nationale»

L'affaire du lycée Ravel remonte au 28 février. Le proviseur avait eu une altercation avec une élève majeure à qui il demandait de retirer son voile dans l'enceinte de l'établissement. (AFP)
L'affaire du lycée Ravel remonte au 28 février. Le proviseur avait eu une altercation avec une élève majeure à qui il demandait de retirer son voile dans l'enceinte de l'établissement. (AFP)
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Publié le Mardi 19 novembre 2024

Menaces de mort contre le proviseur du lycée Ravel: l'amende«est un coup porté à l'Éducation nationale»

  • "À chaque fois qu'un professeur est menacé, à chaque fois qu'un chef d'établissement est menacé, c'est la République qui vacille. Moi, je ne l'accepte pas", a dit la ministre sur Europe 1 et Cnews
  • "Je ne peux pas, évidemment, vous l'entendez, avoir un point de vue sur cette décision de justice. Mais en revanche, je le dis, c'est un coup porté à l'Éducation nationale", a-t-elle estimé

PARIS: La ministre de l'Éducation nationale Anne Genetet a estimé mardi que la condamnation à une simple amende pour l'auteur des menaces de mort contre le proviseur du lycée parisien Maurice Ravel était "un coup porté à l'Éducation nationale".

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné lundi l'auteur des menaces de mort contre le proviseur du lycée parisien Maurice Ravel après une altercation avec une élève refusant de retirer son voile islamique, à une peine de 60 jours-amende de 10 euros chacun.

"À chaque fois qu'un professeur est menacé, à chaque fois qu'un chef d'établissement est menacé, c'est la République qui vacille. Moi, je ne l'accepte pas", a dit la ministre sur Europe 1 et Cnews.

"Je ne peux pas, évidemment, vous l'entendez, avoir un point de vue sur cette décision de justice. Mais en revanche, je le dis, c'est un coup porté à l'Éducation nationale", a-t-elle estimé.

L'affaire du lycée Ravel remonte au 28 février. Le proviseur avait eu une altercation avec une élève majeure à qui il demandait de retirer son voile dans l'enceinte de l'établissement.

Le lendemain, plusieurs menaces de mort étaient publiées en ligne, dont celle de A.A, le jeune homme de 27 ans jugé à Paris, qui sur son compte X écrivait: "C'est une dinguerie. Faut le brûler vif, ce chien".

La ministre a assuré que "dès qu'il y a une menace, la protection fonctionnelle est mise en œuvre mais pas seulement". "À chaque fois que c'est nécessaire, la protection policière est mise en œuvre", a-t-elle dit.

"Il y a également des équipes qu'on appelle des équipes mobiles de sécurité, parce que quand dans un établissement il y a des enjeux de sécurité immédiatement, ces équipes peuvent venir pour rétablir l'ordre dans un établissement", a poursuivi Anne Genetet.

"Nous travaillons à pouvoir faire modifier et évoluer la loi pour que, enfin, l'institution puisse aussi porter plainte aux côtés de ses agents", a-t-elle aussi déclaré.

Elle a par ailleurs dit réfléchir au déploiement de "médiateurs" dans les écoles pour accompagner les directeurs et directrices "dans la gestion de leurs élèves, notamment des présences, des absences et des comportements".

ito/cg/mdv

 

© Agence France-Presse


Au G20, Macron critique une gouvernance mondiale qui "ne fonctionne pas"

Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors de la deuxième session de la réunion des dirigeants du G20 à Rio de Janeiro, au Brésil, le 18 novembre 2024. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors de la deuxième session de la réunion des dirigeants du G20 à Rio de Janeiro, au Brésil, le 18 novembre 2024. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a critiqué vivement lundi au sommet du G20 à Rio de Janeiro une gouvernance mondiale "qui ne fonctionne pas" et fait des communiqués "qu'assez peu de gens" lisent
  • Il a proposé au président brésilien Lula, qui est cette année à la tête du G20, et à l'Afrique du Sud, qui l'accueillera en 2025, de créer "un groupe de travail de haut niveau" pour plancher sur "quelques chantiers" de refonte de cette gouvernance

Rio de Janeiro, Brésil: Emmanuel Macron a critiqué vivement lundi au sommet du G20 à Rio de Janeiro une gouvernance mondiale "qui ne fonctionne pas" et fait des communiqués "qu'assez peu de gens" lisent, proposant un groupe "de haut niveau" pour travailler à sa refonte.

"Cet ordre ne fonctionne pas tout à fait bien, et je dis ça pour rester poli et dans la litote, parce que nous n'avons pas démontré ces dernières années notre capacité à prévenir ces conflits ou à les régler", a déclaré le président français devant les autres dirigeants des grandes puissances, au sujet des guerres en Ukraine ou au Proche-Orient notamment.

"Nous avons une représentation qui est insuffisante", a-t-il ajouté, évoquant l'absence de poids de plusieurs grands pays émergents des grandes instances mondiales.

"Alors qu'on fait toujours des communiqués, je crois que la lucidité doit nous conduire à dire qu'assez peu de gens les lisent", a-t-il ironisé, tandis que des dizaines de conseillers travaillent d'arrache-pied à Rio pour trouver un consensus sur une déclaration commune. "Un citoyen normalement constitué ne peut pas penser, quand on revient au pays, qu'on a formidablement fait fonctionner la gouvernance mondiale."

Selon le président français, au pouvoir depuis sept ans et qui se présente comme un "vétéran" de ces cénacles, "le risque est grand d'avoir la même réunion dans un an, avec les mêmes, et de dire +on va le faire+, et d'être les spécialistes du +on va le faire+".

Il a proposé au président brésilien Lula, qui est cette année à la tête du G20, et à l'Afrique du Sud, qui l'accueillera en 2025, de créer "un groupe de travail de haut niveau" pour plancher sur "quelques chantiers" de refonte de cette gouvernance et soumettre une "feuille de route Rio-Johannesburg" qui puisse être adoptée dans un an.

Emmanuel Macron a par ailleurs déploré que "plusieurs" pays au G20 "ne respectent pas" la Charte des Nations unies, dont ils sont "tous signataires", en visant notamment la Russie pour la guerre qu'elle mène en Ukraine depuis l'invasion de 2022.

Le président français, qui avait estimé dimanche que le "contexte" ne se prêtait pas à ce stade à un nouvel échange avec son homologue russe Vladimir Poutine, a brièvement serré la main du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov lors d'une photo de famille au G20, mais les deux hommes ne se sont pas vraiment parlé.


La France réaffirme que l'utilisation de ses missiles sur le sol russe reste une «option»

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a réaffirmé lundi que l'utilisation de missiles français par les forces ukrainiennes sur le sol russe restait "une option". (AFP)
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a réaffirmé lundi que l'utilisation de missiles français par les forces ukrainiennes sur le sol russe restait "une option". (AFP)
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  • La France a fourni des missiles sol-air à moyenne portée de type Scalp à l'Ukraine, mais s'est toujours refusée à indiquer combien avaient été livrés et s'ils avaient été utilisés par les forces ukrainiennes
  • Interrogé à Bruxelles le mois dernier sur d'éventuelles frappes de missiles Scalp sur le sol russe, le ministre français de la Défense Sébastien Lecornu s'était refusé à tout commentaire

BRUXELLES: Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a réaffirmé lundi que l'utilisation de missiles français par les forces ukrainiennes sur le sol russe restait "une option".

"Vous avez entendu le président (Emmanuel) Macron à Meseberg (Allemagne) le 25 mai, où nous avons ouvertement dit que c'était une option que nous prenions en considération, s'il fallait autoriser des frappes sur des cibles depuis lesquelles les Russes attaquent le territoire ukrainien", a-t-il affirmé, en anglais, à son arrivée à Bruxelles pour une réunion des ministres des Affaires étrangères.

"Donc, rien de nouveau sous le soleil", a-t-il ajouté.

La France a fourni des missiles sol-air à moyenne portée de type Scalp à l'Ukraine, mais s'est toujours refusée à indiquer combien avaient été livrés et s'ils avaient été utilisés par les forces ukrainiennes.

Interrogé à Bruxelles le mois dernier sur d'éventuelles frappes de missiles Scalp sur le sol russe, le ministre français de la Défense Sébastien Lecornu s'était refusé à tout commentaire.

Washington a autorisé l'Ukraine à frapper le territoire russe avec des missiles à longue portée fournis par les Etats-Unis, selon un responsable américain, un changement stratégique majeur à quelques semaines de l'arrivée au pouvoir de Donald Trump.

Ces missiles d'une portée maximale de plusieurs centaines de kilomètres permettraient à l'Ukraine d'atteindre des sites logistiques de l'armée russe et des aérodromes d'où décollent ses bombardiers.

Les missiles ATACMS fournis par les Etats-Unis devraient initialement être utilisés dans la région frontalière russe de Koursk, où ont été déployés des soldats nord-coréens en appui des troupes russes, selon le New York Times, qui cite des responsables américains s'exprimant sous couvert de l'anonymat.

La décision par Washington d'autoriser l'Ukraine à utiliser ces missiles est venue en réaction à ce déploiement de militaires nord-coréens, selon ces responsables.


Agriculture: les syndicats majoritaires lancent «l'acte 2» de la colère en France

Dimanche, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a prévenu les agriculteurs qu'il y aurait une "tolérance zéro" en cas de "blocage durable" des routes. (AFP)
Dimanche, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a prévenu les agriculteurs qu'il y aurait une "tolérance zéro" en cas de "blocage durable" des routes. (AFP)
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  • Dimanche, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a prévenu les agriculteurs qu'il y aurait une "tolérance zéro" en cas de "blocage durable" des routes
  • Dès dimanche soir, des agriculteurs s'étaient rendus en cortège près de la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, pour dénoncer le projet d'accord de libre-échange avec les pays du Mercosur

PARIS: Pas de blocage d'autoroute mais des "feux de la colère": l'alliance syndicale majoritaire FNSEA-JA donne lundi le coup d'envoi d'un nouveau cycle de la mobilisation agricole, avec des actions symboliques.

"85 points de manifestation sont en train de se mettre en route, on ne souhaite pas de blocage concrètement comme on a pu le voir l'année dernière", a indiqué lundi matin sur RMC Pierrick Horel, président des Jeunes Agriculteurs, citant comme exemples d'actions "des barrages filtrants, des feux de la colère, des manifestations devant les préfectures".

Dimanche, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a prévenu les agriculteurs qu'il y aurait une "tolérance zéro" en cas de "blocage durable" des routes.

Dès dimanche soir, des agriculteurs s'étaient rendus en cortège près de la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, pour dénoncer le projet d'accord de libre-échange avec les pays du Mercosur, bloquant deux des trois voies de circulation sur la nationale 118, où une partie d'entre eux étaient toujours présents lundi matin avec leurs tracteurs après y avoir passé la nuit.

"Ce qu'on veut c'est exprimer sur l'ensemble du territoire cette détresse agricole et ce besoin de refixer le cap", a souligné M. Horel.

Yohann Barbe, porte-parole de la FNSEA au micro de Europe 1 également lundi matin, a estimé que "l'ampleur, elle va être à nouveau et sans précédent puisqu'on sent quand même des agriculteurs toujours aussi agacés par un gouvernement qui traîne à réagir."

Moins d'un an après un ample mouvement de colère dans les campagnes, qui avait abouti en janvier à des blocages de sections d'autoroutes dans le pays, les syndicats agricoles appellent à nouveau leurs troupes à manifester mais en ordre dispersé, à l'approche de leurs élections professionnelles qui se tiennent en janvier.

Percutés par les mauvaises récoltes et les maladies animales émergentes, ils estiment n'avoir toujours pas récolté les fruits de la colère de l'hiver dernier: la concrétisation des 70 engagements alors pris par le gouvernement Attal a été ralentie par la dissolution de l'Assemblée nationale.

Et ils jugent les normes toujours aussi complexes et les revenus insuffisants.

Si les taxes sur le carburant agricole (GNR) avaient été un des ferments de la mobilisation l'an dernier, c'est l'aboutissement du projet d'accord de libre-échange de l'Union européenne avec les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) qui pourrait mettre le feu aux poudres cette année.

En dépit de l'opposition de la classe politique comme des acteurs agricoles français, la Commission européenne, poussée par plusieurs pays comme l'Allemagne et l'Espagne, semble déterminée à signer d'ici à la fin de l'année cet accord qui permettra notamment aux pays latino-américains d'écouler plus de bœuf, poulet ou sucre sans droits de douane en Europe.

C'est pourquoi la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) et son allié Jeunes agriculteurs (JA) ont choisi de relancer la mobilisation lundi et mardi, dates de la tenue d'un sommet du G20 au Brésil.

"Nous allons continuer de nous opposer" à l'accord, a assuré dimanche Emmanuel Macron, en déplacement en Argentine avant le G20, cherchant à "rassurer les agriculteurs".

"Révolte agricole"? 

Sur le terrain, la mobilisation, qui pourra "durer jusque mi-décembre", se traduira par des rassemblements devant les préfectures et sur des places, ponts ou ronds-points "de l'Europe".

Quelques opérations-escargot pourraient perturber le trafic automobile mais l'objectif de la mobilisation n'est pas de "bloquer" ou "d'ennuyer" les Français. Il s'agit plutôt de faire passer le message selon lequel l'agriculture vit aujourd'hui "une situation d'urgence, dramatique dans certains endroits", avait souligné dimanche le président de la FNSEA Arnaud Rousseau sur BFMTV.

"Si d'autres ont d'autres modes d'action, veulent utiliser la violence ou, comme je l'ai entendu, veulent (...) affamer Toulouse, ça n'est pas notre mode d'action", a-t-il souligné, en référence aux appels de certains responsables de la Coordination rurale (2e syndicat agricole) qui ont proposé ces derniers jours d'"encercler" ou d'"affamer" certaines métropoles.

La Coordination rurale a choisi d'attendre la tenue de son congrès (mardi et mercredi) pour amplifier sa mobilisation. Le syndicat promet "une révolte agricole" avec un "blocage du fret alimentaire" dès mercredi dans le sud-ouest si "aucune avancée" n'est constatée sur le dossier du Mercosur.

Opposée depuis 25 ans aux traités de libre-échange, la Confédération paysanne, 3e force syndicale, a participé à des rassemblements anti-Mercosur à Bruxelles ou en Aveyron, manifestant symboliquement devant le restaurant McDonald's de Millau que ses militants avaient démonté en 1999.