Le ministère de la Vérité de Joe Biden peint le nouveau visage des États-Unis

Joe Biden prête serment en tant que 46e président des États-Unis, à Washington, le 20 janvier 2021 (Photo, AP).
Joe Biden prête serment en tant que 46e président des États-Unis, à Washington, le 20 janvier 2021 (Photo, AP).
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Publié le Mercredi 18 mai 2022

Le ministère de la Vérité de Joe Biden peint le nouveau visage des États-Unis

Le ministère de la Vérité de Joe Biden peint le nouveau visage des États-Unis
  • La responsable de la désinformation de l’administration Biden, Nina Jankowicz, est bien connue pour ses opinions tranchées contre le conservatisme
  • Alors que les nations opprimées se battent pour se libérer de l'autocratie, l'extrême gauche a réussi à faire un pas important

Jour après jour, l’écart entre la gauche et la droite américaines se creuse. Les divisions entre le peuple, les politiciens et les électeurs s’accentuent alors que la promesse électorale du président, Joe Biden, d’unifier son pays, s’évapore.

Depuis quelques années, les démocrates ne cessent d’accuser les politiciens républicains, dont l’ancien président, Donald Trump, et leurs partisans, de répandre des mensonges et de la désinformation.

Les Américains se souviennent de l’histoire de la découverte de l’ordinateur portable de Hunter Biden et de la façon dont les grands médias américains ont accusé la Russie de conspirer contre Joe Biden, alors candidat à la présidence. Avant l’élection présidentielle de 2020, le New York Post a découvert les courriels provenant de l’ordinateur portable de Hunter qui indiquaient des communications commerciales avec des responsables ukrainiens. Twitter a bloqué l’accès à l’article et a empêché les utilisateurs de publier le lien vers cet article, considérant qu’il s’agissait d'une violation de sa politique.

En 2022, les courriels se sont avérés authentiques et une enquête officielle a été ouverte. Afin de bloquer tout article défavorable qui pointe du doigt le parti démocrate, l’administration Biden a décidé de contrôler le récit en déterminant ce qui, selon elle, est fiable.

Le mois dernier, le département de la Sécurité intérieure des États-Unis (DHS) a annoncé la création d’un nouveau département, baptisé «The Disinformation Governance Board»(«La Commission de gérance de la désinformation»). Le travail de ce département consiste à contrôler ce qu’il faut dire ou ne pas dire aux Américains en fonction de son propre jugement.

Selon un communiqué publié sur son site Web, le DHS définit la désinformation comme une fausse information délibérément diffusée pour tromper ou induire en erreur le public.
«En ce qui concerne le travail du DHS, le département se concentre sur la désinformation qui menace la sécurité du peuple américain, notamment la désinformation diffusée par des États étrangers tels que la Russie, la Chine et l’Iran, ou d’autres adversaires comme les organisations criminelles transnationales et les organisations de trafic d’êtres humains. Ces acteurs malveillants diffusent souvent de la désinformation pour exploiter les personnes vulnérables et le public américain, notamment en cas d’urgence nationale», indique le communiqué.

La semaine dernière, des membres républicains du Congrès ont critiqué la décision du secrétaire américain à la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, en demandant la dissolution de la Commission.

Les conservateurs ont le droit de s’opposer à la création de cette Commission pour plusieurs raisons. La responsable de la désinformation de l’administration Biden, Nina Jankowicz, est bien connue pour ses opinions tranchées contre le conservatisme et le parti républicain. Karl Rove, ancien chef de cabinet adjoint et conseiller principal du président George W. Bush, a remis en question les motifs de la nomination de Mme Jankowicz à la tête d’une commission essentielle qui devrait être substantielle, réfléchie et irréprochable.

«Mais qu’est-ce qui leur a pris? Cette femme a attaqué l’article relatif à l’ordinateur portable de Hunter Biden, car selon elle, il s’agissait d’une diversion de la campagne Trump, et elle a encouragé ce genre d’attaques sur l’ordinateur portable de Hunter Biden pendant des mois», a déclaré M. Rove à Fox News. Il a ajouté que la nouvelle directrice de la Commission estime que le premier amendement de la Constitution américaine marginalise les communautés de couleur. Dans un tweet, le sénateur Josh Hawley, républicain du Missouri, a souligné que le DHS avait décidé de faire de la surveillance de la liberté d’expression des Américains sa priorité absolue, au détriment de la surveillance des frontières, qualifiant Nina Jankowicz de «gauchiste radicale».

Au cours de l’Histoire, les seuls dirigeants mondiaux qui ont ressenti le besoin de contrôler la façon dont les gens pensaient en choisissant les informations qu’ils étaient autorisés à recevoir étaient des tyrans et des dictateurs tels que Benito Mussolini, Joseph Staline et Saddam Hussein. Comment pourrait-on reprocher aux républicains de s’opposer à une telle entité? Le sénateur républicain de Floride, Marco Rubio, a qualifié d’«alarmant» le fait que Joe Biden veuille entraîner les États-Unis sur la même voie que des dictatures telles que la Chine, Cuba et le Nicaragua.

«Alors que les nations opprimées se battent pour se libérer de l'autocratie, l'extrême gauche a réussi à faire un pas important vers la chute du leader du monde libre.» Dalia al-Aqidi

Un département gouvernemental créé pour identifier la «désinformation» concernant des questions vitales, telles que les élections, les politiques étrangères et l’immigration clandestine, dans le but de servir les intérêts des progressistes, ressemble au ministère de l’Éducation du peuple et de la Propagande d’Adolf Hitler. Son objectif principal consistera à censurer et à bloquer toute information qui révèle les vraies couleurs du parti au pouvoir.

Dans une tribune publiée dans le Wall Street Journal, intitulée «Biden met en place un ministère de la Vérité», Roger Koppl et Abigail Devereaux ont comparé la Commission au KGB. «Nous devons tous rentrer dans le rang en raison des nombreuses menaces graves, tant nationales qu’étrangères, qui existent. Les opinions politiques erronées deviennent une menace pour la sécurité nationale», peut-on lire dans l'article.

Alors que les nations opprimées se battent pour se libérer de l'autocratie, l'extrême gauche a réussi à faire un pas important vers la chute du leader du monde libre.

Apparemment, la conception de la Maison-Blanche du président Biden est inspirée du roman dystopique classique de George Orwell, 1984, dans lequel un ministère de la Vérité décide de ce qui est vrai ou faux, en manipulant les informations pour les adapter à l’idéologie du parti politique au pouvoir. Comme dans un film d’horreur hollywoodien, Joe Biden met fin à l’intrigue en se transformant en un grand frère qui surveillera chaque Américain.

«Tous les documents ont été détruits ou falsifiés, tous les livres réécrits, tous les tableaux repeints. Toutes les statues, les rues, les édifices ont changé de nom, toutes les dates ont été modifiées. Et le processus continue tous les jours, à chaque minute. L’Histoire s’est arrêtée. Rien n’existe qu’un présent éternel dans lequel le Parti a toujours raison.» – extrait de 1984, publié par George Orwell le 8 juin 1949.

Dalia al-Aqidi est chercheure au Center for Security Policy. 

Twitter: @DaliaAlAqidi
NDLR: L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com