France: un « forum » pour une meilleure représentation de l'islam, deuxième religion du pays

Le minaret de la Grande Mosquée de Paris, le 8 juillet 2021. (AFP).
Le minaret de la Grande Mosquée de Paris, le 8 juillet 2021. (AFP).
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Publié le Jeudi 03 février 2022

France: un « forum » pour une meilleure représentation de l'islam, deuxième religion du pays

  • En France, une centaine de personnes participeront à une journée de travaux au Conseil économique social et environnemental
  • Ces acteurs ont déjà commencé à travailler depuis plusieurs semaines, autour de quatre thèmes.

PARIS: Le Forum pour l'islam de France, instance composée d'acteurs de terrain choisis par les pouvoirs publics, se réunit samedi à Paris dans le but affiché par l'exécutif d'assurer une représentation plus légitime et efficace de la deuxième religion du pays.

Inédit, ce format de dialogue est l'occasion de tourner la page du Conseil français du culte musulman (CFCM), qui était depuis 2003 l'interlocuteur privilégié de l'Etat, mais en proie à une crise profonde.

Une centaine de personnes - aux deux tiers responsables d'associations, imams, personnalités engagées localement dans le culte musulman et pour un tiers des personnalités qualifiées d'envergure nationale - ont rendez-vous au Conseil économique social et environnemental pour une journée de travaux, en partie en présence de Gérald Darmanin, ministre français de l'Intérieur.

Ces acteurs de terrain (hommes et femmes) ont été choisis par les autorités par l'intermédiaire de listes émanant des préfectures, à la suite d'"assises territoriales de l'islam de France", des rencontres tenues à trois reprises (2018, 2019 et 2021) dans les départements.

Figureront aussi l'ancien président du CFCM Abouar Kbibech, le recteur de la Mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz, le recteur de la Mosquée de Lyon Kamel Kabtane, ou encore l'essayiste Hakim El Karoui.
En revanche, les femmes imames Eva Janadin et Anne-Sophie Monsinay, qui défendent l'imamat des femmes et les prêches devant des assemblées mixtes femmes-hommes, n'ont pas été conviées. L'imam de Bordeaux Tareq Oubrou, connu pour son indépendance, n'y sera pas non plus.
Ce Forum pour l'islam de France (Forif) aura vocation à se réunir annuellement, parallèlement aux "assises territoriales".
Pour les pouvoirs publics, il s'agit de "ne pas instituer un interlocuteur unique" et d'avancer avec des acteurs qui "s'engagent à être constructifs", souligne une source proche du dossier.
Gérald Darmanin avait affirmé en décembre que le CFCM, en tant que "représentation de l'islam +consulaire+ (à travers les fédérations affiliées aux anciens pays d'origine comme le Maroc, l'Algérie, la Turquie ndlr)" était "mort".

« Début d'un processus »

Ces acteurs ont déjà commencé à travailler depuis plusieurs semaines, autour de quatre thèmes.
Selon un document de synthèse, le premier groupe a proposé de mettre sur pied "une nouvelle autorité cultuelle d'accompagnement des aumôneries" militaire, pénitentiaire, hospitalière, une mission jusque-là assurée par le CFCM.
En particulier va être discutée l'idée d'un "statut" de l'aumônier pénitentiaire, avec "un salaire, une sécurité sociale, une formation", a affirmé à l'AFP Mohamed Loueslati, aumônier national des prisons. "C'est une bonne chose, c'est une façon de lutter contre la radicalisation" en prison, a-t-il dit.
Un autre travaille à un statut de l'imam, avec une "définition" de son métier, son temps de travail, son contrat de travail, sa rémunération, etc.
Un troisième se focalise sur l'application de la loi dite contre le "séparatisme" votée cet été, notamment sur la transparence demandée aux associations gestionnaires de mosquées.
Enfin, un dernier propose de "mettre en place une structure" dédiée à la sécurisation des lieux de culte et des actes antimusulmans".
En revanche, rien n'est explicitement formulé sur le financement du culte, pourtant nerf de la guerre.
Des propositions de "contribution volontaire sur l'abattage rituel" (halal) ou encore de prélèvement sur le marché du grand pèlerinage à La Mecque (le hajj) ont déjà été étudiées par le passé, mais sont restées lettre morte.
Et des interrogations se font jour sur la légitimité et la représentativité de cette nouvelle instance.
"Si on veut peser sur l'avenir, il faut peut-être s'organiser autrement", plaide Kamel Kabtane, pour qui le CFCM n'est pas parvenu à "porter les aspirations des musulmans".
"La méthode est très bonne, on fait confiance aux gens de terrain, indépendants", s'est félicité Hakim El Karoui. "Il s'agit de voir comment faire des choses efficaces. C'est le début d'un processus".
Au contraire, pour Franck Frégosi, directeur de recherche au CNRS, "la création du Forif se présente plutôt comme une opération médiatique destinée à démontrer que le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, entend, lui aussi, laisser son empreinte sur la gouvernance de l'islam, comme tant d'autres avant lui", a-t-il dit dans une tribune au Monde cette semaine.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.