PARIS: Le gouvernement entend organiser en février un « forum de l'islam de France » portant sur la formation des imams ou le droit du culte, a-t-on appris jeudi auprès du ministère de l'Intérieur, qui entend poursuivre dans sa « logique de « partenariat » avec les acteurs locaux.
Y participeront à Paris autour du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, quelque « 80 à 100 personnes : responsables cultuels, imams, membres de la société civile », a dit l'entourage du ministre.
Ce forum fait suite aux « assises départementales » du printemps, à partir desquelles quatre groupe de travail ont été constitués pour travailler sur « les aumôneries, la formation des cadres religieux, le droit des cultes et les actes anti-musulmans », a-t-on ajouté.
Le forum de février sera l'occasion de faire la « synthèse de ces travaux », selon le ministère, avant des assises territoriales sur le terrain.
« On change de logique: on avait quelque chose de très formel, qui fonctionnait autour du Conseil français du culte musulman (CFCM) », a dit l'entourage de M. Darmanin, mais ce dernier s'avère « complètement paralysé depuis un an », notamment par des « jeux d'influence et des jeux de pouvoir » ou des « fractures idéologiques ».
« On passe à un appel aux bonnes volontés, aux idées de ceux qui s'investissent réellement sur un bon nombre de sujets », poursuit-on de même source, « il s'agit de passer à une logique +partenariale+ ».
Interlocuteur historique des pouvoirs publics sur le culte musulman, le CFCM, créé en 2003 et qui regroupe des fédérations de mosquées, est plongé dans la tourmente depuis que le gouvernement a voulu faire adopter une « Charte des principes pour l'islam de France », réclamée par le président Emmanuel Macron après son offensive contre le « séparatisme ».
En janvier, trois fédérations, dont les deux d'origine turque - le Millî Görüs et le Comité de coordination des musulmans turcs de France - ont rejeté ce texte, qui dénonce « l'instrumentalisation » politique de l'islam, proscrit « l'ingérence » d'Etats étrangers et réaffirme la « compatibilité » de l'islam avec la République.
Après ce refus, la Grande Mosquée de Paris et trois autres fédérations ont annoncé en mars quitter le bureau exécutif du CFCM pour fonder leur propre « coordination ».
Cette dernière a été reçue mercredi par M. Damarnin et a assuré au ministre son « engagement » pour « la réussite » du forum prévu en février, indique-t-elle dans un communiqué.