L’Expo 2020 de Dubaï envoie un message fort

Le pavillon britannique s'inspire de l'un des derniers projets du célèbre physicien Stephen Hawking: quel message donnerions-nous en tant que planète si nous rencontrions une civilisation avancée venue d'ailleurs? (Photo Arab News).
Le pavillon britannique s'inspire de l'un des derniers projets du célèbre physicien Stephen Hawking: quel message donnerions-nous en tant que planète si nous rencontrions une civilisation avancée venue d'ailleurs? (Photo Arab News).
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Publié le Lundi 04 octobre 2021

L’Expo 2020 de Dubaï envoie un message fort

L’Expo 2020 de Dubaï envoie un message fort
  • Alors que l'Expo 2020 démarre, chacun d’entre nous, au Royaume-Uni, adresse à Dubaï ses meilleurs vœux de succès
  • Je suis fier que le Royaume-Uni ait été un partisan précoce de la candidature de Dubaï

Je me souviens encore de l’endroit où j'étais quand j'ai appris que Londres avait remporté les Jeux olympiques de 2012. J'ai ressenti une excitation juvénile pour un événement qui m'avait été familier à la télévision et dans les journaux dans mon enfance, mais qui m’apparaissait si inaccessible, à moi qui ne l'avais regardé que de loin, sans avoir la chance d'en faire partie. J'étais fier d'appartenir à une nation qui avait l'ambition et l'aspiration de vouloir amener le monde chez elle. Et, quand cela s'est produit et que la Grande-Bretagne s'est rassemblée pour montrer l’étendue de sa diversité au XXIe siècle, le bonheur que cela nous a apporté était tellement intense qu’il est encore présent aujourd’hui.

Le Royaume-Uni sait en quoi consiste le fait d'accueillir un grand événement international et, alors que l'Expo 2020 démarre, chacun d’entre nous ici adresse à Dubaï ses meilleurs vœux de succès. Elle ne pouvait pas arriver à un moment plus important pour remonter le moral du monde entier. Nous pensions que l’année 2012, après le krach financier, avait été un épisode particulièrement grave, mais il ne ressemblait en rien à ce que nous avons vécu ensemble ces derniers temps.

Grâce à la ministre de la Coopération internationale, Reem al-Hashimi, directrice générale de l'Exposition universelle de Dubaï 2020, et à son équipe, qui se sont battues envers et contre tout pour la rendre possible, l’enthousiasme pour l’Expo est bien réel, comme le prouve la présence de cent quatre-vingt-douze États présents à Dubaï. Nous allons vivre une expérience singulière.

Je suis également fier que le Royaume-Uni ait été un partisan précoce de la candidature de Dubaï. En tant qu’ancien ministre du Moyen-Orient, je me souviens d'avoir discuté avec le secrétaire d’État aux affaires étrangères de l'époque, William Hague, du fait que nous devions rapidement choisir Dubaï, et nous l'avons fait. Constater ce qui est advenu et anticiper les prochains mois est, de fait, quelque chose de passionnant.

Grâce à son pavillon, le Royaume-Uni n’a eu de cesse de s'appuyer sur des conceptions et des idées audacieuses lors de ces rassemblements internationaux. Avec le sujet qu’il a retenu, «L'innovation pour un avenir partagé», le pays apporte sa contribution aux thèmes généraux de l'Expo et propose une expérience créative unique: la designer Es Devlin a associé la technologie contemporaine de l'intelligence artificielle à l'art intemporel et universel de la poésie. Ainsi, les propos des visiteurs sont constamment fondus dans un algorithme qui compose ensuite la façade de vingt mètres, éclairée par des LED, de ce magnifique pavillon.

Devlin explique qu'il n'y a pas d'exposition dans le pavillon et que c’est le pavillon lui-même qui constitue l'exposition. La scénographe ajoute qu'elle souhaite qu'il donne à voir «la Grande-Bretagne comme un lieu ouvert, accueillant, hésitant, incertain, contradictoire, incohérent, faillible, parfois absurde, majestueux, comique, beau et accessible à tous».

Cette nature «ouverte et accueillante» me semble bien illustrée par le choix de matériaux non seulement durables, mais qui proviennent de voisins européens du Royaume-Uni ainsi que d'autres plus éloignés. Ils traduisent le «futur partagé»: c’est notre message. Le Royaume-Uni est une île, mais ce qui l’unit au monde est plus important que ce qui l’en sépare.

 

Le Moyen-Orient relie l'humanité depuis des siècles, mais l’Expo représente la confiance d'une région qui reconnaît que, plus que jamais, son avenir est entre ses mains.

 

Alistair Burt

Le pavillon britannique s'inspire de l'un des derniers projets du célèbre physicien Stephen Hawking: quel message donnerions-nous en tant que planète si nous rencontrions une civilisation avancée venue d'ailleurs? Quoi qu'il puisse se passer d'autre au pavillon pendant l'Expo – et qui sera au centre de nombreuses activités britanniques –, cette quête approfondie de notre identité et de la manière dont nous nous définissons ne manquera pas d’étonner tous ceux qui la découvrent.

Je pense que cela correspond bien au thème général de l'Expo 2020: «Connecter les esprits, créer l'avenir». Ce message est à la fois symbolique de l'État et de la région où se déroule l'Expo, mais il représente en outre un défi, qui dénonce ceux qui refuseraient de le relever. Le Moyen-Orient relie l'humanité depuis des siècles, mais cette Expo décrit la confiance d'une région qui reconnaît que, plus que jamais, son avenir est entre ses mains; et sa capacité à se connecter avec la technologie moderne et à partager les efforts mondiaux pour trouver des solutions aux immenses défis contemporains qui nous attendent n'a jamais été aussi grande.

L'Expo indique clairement que le message de Hawking relatif à notre planète n’est valable que si nous évoluons grâce à ces connexions mutuelles. Cet événement interpelle ceux, où qu'ils se trouvent dans le monde, qui choisiraient délibérément d'assombrir notre avenir par le conflit ou les divisions et priveraient nos enfants des outils dont ils auront besoin pour corriger nos erreurs et réparer le monde. Elle leur rappelle qu'ils n’y parviendront pas.

Ce qu'une future civilisation fera de nous n'a pas encore été écrit. L’Expo 2020 nous montre la voie; ce sera à nous de choisir ce que nous en ferons, mais il est certain qu’elle touchera et inspirera tous ceux qui souhaitent la rejoindre.

Alistair Burt est un ancien membre du Parlement britannique. Il a occupé à deux reprises des postes au ministère des Affaires étrangères et du Commonwealth, en tant que sous-secrétaire d'État parlementaire, de 2010 à 2013, et en tant que ministre d'État pour le Moyen-Orient, de 2017 à 2019.

Twitter : @AlistairBurtUK

NDLR : L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.