France: Ce que l'on sait du plan de relance

Le ministre français de l'Éducation et des Sports, Jean-Michel Blanquer (à droite) et le Premier ministre français Jean Castex s'entretiennent avec un enfant durant la première journée à l'école primaire Louis de Frontenac à Châteauroux, dans le centre de la France, le 1er septembre 2020. (Guillaume SOUVANT / POOL / AFP)
Le ministre français de l'Éducation et des Sports, Jean-Michel Blanquer (à droite) et le Premier ministre français Jean Castex s'entretiennent avec un enfant durant la première journée à l'école primaire Louis de Frontenac à Châteauroux, dans le centre de la France, le 1er septembre 2020. (Guillaume SOUVANT / POOL / AFP)
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Publié le Mardi 01 septembre 2020

France: Ce que l'on sait du plan de relance

  • Comme l'a indiqué le Premier ministre Jean Castex lors de son discours de politique générale en juillet, le gouvernement veut consacrer 40 milliards d'euros du plan pour réindustrialiser le pays
  • « L'adaptation de nos cultures aux changements climatiques » sera aussi soutenue via le plan de relance

PARIS : Indépendance, écologie, solidarité et compétences: le plan de relance de 100 milliards d'euros détaillé jeudi comportera quatre grands volets pour accélérer, sur deux ans, la reprise et la transformation de l'économie française. 

Souveraineté économique

Comme l'a indiqué le Premier ministre Jean Castex lors de son discours de politique générale en juillet, le gouvernement veut consacrer 40 milliards d'euros du plan pour réindustrialiser le pays.

L'industrie française "s'est affaiblie", notamment dans certains "secteurs stratégiques", comme la santé, avait-il estimé. 

Ce montant intègrera notamment la baisse des impôts de production de 20 milliards d'euros sur deux ans (10 milliards en 2021, confirmés en 2022) qui pèsent sur les entreprises, annoncée de longue date par le précédent gouvernement.

Il comprendra aussi 3 milliards d'euros de soutien aux fonds propres des entreprises mises en difficulté par la crise, selon le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, par exemple via l'évolution du prêt garanti par l'Etat (PGE) en prêt participatif.

Un milliard d'euros sera aussi consacré au financement d'appels à projets pour les industriels qui souhaiteraient relocaliser certaines productions.

Par ailleurs, Bercy a évoqué des soutiens à l'investissement dans la transition numérique des entreprises, ou encore des aides à l'export et des simplifications administratives. 

Une "dotation exceptionnelle" de deux milliards d'euros ira aussi au secteur de la culture, a indiqué le Premier ministre.

Transition écologique 

Après avoir annoncé que 20 milliards d'euros seraient consacrés à la transition écologique, le gouvernement a finalement fait monter la barre à 30 milliards, mais une partie se recoupe avec les 40 milliards dédiés à l'industrie. 

Trois secteurs seront "prioritaires", selon Bruno Le Maire: la rénovation énergétique, les transports et l'énergie.

"Plusieurs milliards" seraient ainsi affectés au bâtiment et à la rénovation thermique, et en particulier des écoles et des Ehpad, selon M. Le Maire, tandis que le Premier ministre a promis des "montants significatifs et inégalés" pour le vélo.

Le rail devrait aussi bénéficier du plan, notamment le fret ferroviaire, les petites lignes de train ou les trains de nuit, selon la volonté affichée par Emmanuel Macron le 14 juillet.

"L'adaptation de nos cultures aux changements climatiques" sera aussi soutenue via le plan de relance, a indiqué le ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie, au moment où la sécheresse touche une partie des agriculteurs.

Compétences 

La crise risque de priver de leur emploi de nombreux Français mais aussi de rendre beaucoup plus difficile l'entrée des jeunes sur le marché du travail. Le gouvernement prévoit donc d'investir environ 20 milliards d'euros pour soutenir les compétences, selon Bercy. 

Ce volet intégrera notamment les 6,5 milliards d'euros de mesures de soutien à l'emploi des jeunes déjà détaillées fin juillet.

Il comprend par exemple l'aide de 4.000 euros pour toute embauche d'un jeune de moins de 25 ans pour un contrat de trois mois minimum, les primes pour l'embauche de jeunes en alternance, les contrats d'insertion ou le service civique étendu.

Solidarité

Des mesures de soutien aux plus défavorisés et au pouvoir d'achat constituent le dernier pilier de la relance. Doté également d'environ 20 milliards d'euros, il regroupe par exemple les futures aides à la dépendance, aux territoires, ainsi que des mesures de stimulation de l'intéressement dans les entreprises.

Surtout, il contient les 6 milliards d'euros "de soutien supplémentaire en investissement" dans le système de santé.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.