Pourquoi les États-Unis doivent se méfier de ces terroristes en costume

Un jeune Palestinien prend un selfie devant une affiche représentant l'ancien président égyptien Mohamed Morsi, à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 19 juin 2019. SAID KHATIB / AFP
Un jeune Palestinien prend un selfie devant une affiche représentant l'ancien président égyptien Mohamed Morsi, à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 19 juin 2019. SAID KHATIB / AFP
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Publié le Lundi 28 juin 2021

Pourquoi les États-Unis doivent se méfier de ces terroristes en costume

Pourquoi les États-Unis doivent se méfier de ces terroristes en costume
  • Alors que les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite, l’Égypte, la Jordanie et plusieurs autres pays ont désigné les Frères musulmans comme une organisation terroriste, le groupe continue de recevoir le soutien du Qatar et de la Turquie
  • Que doivent encore subir les Américains avant de dire leur dernier mot et de rompre les liens vitaux avec les Frères musulmans et leurs outils ?

Une nouvelle campagne pour promouvoir la liberté, la démocratie, la justice et les droits de l’homme se déroule dans les rues de New York. Une telle cause est considérée noble, surtout dans un État qui est influencé par la vague progressiste d’extrême gauche.

Il est ironique que cette campagne ait été lancée par une organisation à but non lucratif au nom de Mohammed Morsi, ex-président égyptien et chef des Frères musulmans, décédé au Caire en 2019 alors qu’il était jugé pour espionnage.

L’objectif de cette campagne était de montrer aux Américains que Morsi était un dirigeant politique, formé aux États-Unis, qui voulait la justice et la prospérité, selon les publicités et les slogans du groupe. Cette organisation, comme toutes les autres qui suivent clairement l’agenda des Frères musulmans, comme le Conseil des relations islamo-américaines, profite du fait que l’Américain lambda ne connaît pas cette organisation terroriste et ses objectifs non déclarés, sous le prétexte des droits de l’homme et de la justice raciale.

La Fondation Morsi pour la démocratie a publié en ligne un message vidéo de Yasin Aktay, conseiller principal du président turc Recep Tayyip Erdogan, dans lequel il salue le rôle des Frères musulmans au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. « Nous n’oublierons jamais la position du président sur les questions de justice en Syrie, au Yémen, en Lybie et en Tunisie, ni sa position sur notre principale cause, qui est la Palestine », déclare-t-il.

M. Atkay ajoute que Morsi est considéré en Turquie comme un symbole d’engagement et de lutte pacifique, bien que les Frères musulmans aient été désignés comme un groupe terroriste dans plusieurs pays à majorité musulmane.

La Fondation Morsi pour la démocratie a été enregistrée et établie à Londres en tant que société privée à responsabilité limitée en mai 2020. Selon son site Web en arabe, elle dispose de bureaux à Washington, en Italie, en France, en Indonésie, en Malaisie et, bien sûr, en Turquie. Ses directeurs sont deux des enfants de Morsi, Ahmed et Al-Shimaa, tous deux citoyens américains qui vivent en Égypte, le présentateur de télévision égyptien Mohamed Gamal Elsaid, qui habite en Turquie, le journaliste britannique Osama Khalefa, et Maha Azzam-Nusseibeh, chercheuse associée à Chatham House, l’Institut royal des affaires internationales à Londres.

Dans une interview récente accordée au Center for International Relations de Washington, le Dr Nusseibeh a souligné la similitude entre les Frères musulmans et le Hamas, qui sont des groupes caritatifs bénéficiant d’importants réseaux sociaux, qui existent depuis des années et qui ont conquis « les cœurs et les esprits ». Selon elle, ces groupes étaient essentiels au processus de démocratisation au Moyen-Orient. « Ce sont de véritables forces sur le terrain qui représentent une partie importante de la société. Afin de parvenir à un environnement démocratique, ces groupes islamiques devront participer au processus politique. Sinon, le processus démocratique sera très déformé et limité et ne sera pas représentatif de certaines des forces les plus importantes de la société », explique-t-elle.

Les islamistes ne sont pas des victimes. Les islamistes ne sont pas opprimés. Ils sont des oppresseurs dans leur propre pays, et maintenant à l’étranger. Ce sont des terroristes en costume.

Dalia Al-Aqidi

Une telle déclaration met en lumière le véritable agenda des Frères musulmans dans le monde occidental, se cachant derrière des slogans qui ne semblent ni suspects ni nuisibles. Il vise à monopoliser les voix musulmanes en Occident en créant des organisations du même courant de pensée qui travaillent au niveau local, national et international.

Grâce à son généreux financement (provenant principalement du Qatar), à son influence et à son accès aux politiciens et aux groupes d’élite, les Frères musulmans ont réussi à manipuler le système politique occidental en se présentant comme la seule entité qui représente les voix des musulmans et protège leurs droits. Le chef spirituel des Frères musulmans, Yusuf Al-Qaradawi, qui est proche de l’émir du Qatar, Tamim ben Hamad Al-Thani, a répété maintes fois lors de son émission hebdomadaire sur la chaîne Al Jazeera, dans laquelle il encourage les attentats suicides et le meurtre de soldats américains, que l’Islam conquerra l’Amérique et l’Europe sans recourir à l’épée.

Aux États-Unis, nous avons déjà vu comment ces idéologies sont mises en œuvre par des politiciens bien formés, comme la représentante Ilhan Omar, qui est l’enfant gâtée du CAIR.

Avec des manœuvres politiques calculées et astucieuses, le CAIR tente de modifier les politiques américaines par l’intermédiaire de ses politiciens au sein des gouvernements locaux et fédéraux, afin de promouvoir l’agenda des groupes islamistes radicaux.

Il n’est pas surprenant que le directeur du CAIR, Nihad Awad, soutienne officiellement le régime d’Erdogan, en prenant la tête d’un rassemblement devant la Maison Blanche pour condamner la tentative de coup d’État contre son ami, le président turc. Il n’est pas surprenant que la représentante au Congrès des États-Unis, Ilhan Omar, vote contre la reconnaissance du génocide des Arméniens par l’Empire ottoman. Il n’est pas surprenant que la représentante Rashida Tlaib tweete une phrase considérée comme un appel à anéantir Israël : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libre ».

Alors que les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite, l’Égypte, la Jordanie et plusieurs autres pays ont désigné les Frères musulmans comme une organisation terroriste, le groupe continue de recevoir le soutien du Qatar et de la Turquie, offrant ainsi un refuge à des terroristes tels qu’Ismail Haniyeh du Hamas.

Que doivent encore subir les Américains avant de dire leur dernier mot et de rompre les liens vitaux avec les Frères musulmans et leurs outils ? Combien d’Omar et de Tlaib les Américains doivent-ils voir dans les fonctions publiques pour être convaincus que leurs propres principes et croyances sont utilisés pour les tromper ?

Les Islamistes ne sont pas des victimes. Les Islamistes ne sont pas opprimés. Ils sont des oppresseurs dans leur propre pays, et maintenant à l’étranger. Ce sont des terroristes en costume.

 

 

Dalia al-Aqidi est chercheur principal au Center for Security Policy. Twitter: @DaliaAlAqidi

 

L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com