Abdallah Hamdok, le Premier ministre réintégré, dirigera un gouvernement de technocrates indépendant jusqu’à la tenue de nouvelles élections avant juillet 2023
De nombreux groupes politiques ne font nullement confiance aux professions de foi de M. Hamdok et l’accusent de brader la révolution
Les partis politiques dominants ainsi que le mouvement de contestation populaire se sont opposés à la décision du Premier ministre de signer l’accord avec l’armée
«Nous nous engageons à suivre la voie démocratique, à respecter la liberté d’expression et les manifestations pacifiques et à nous ouvrir davantage au monde»
L'ensemble des syndicats et organisations de la société civile appellent les Soudanais à «une nuit des barricades» pour faire de la capitale une ville morte dimanche
«Pas de dialogue, pas de négociation, pas de partenariat», assurent les appels à la «désobéissance civile» sur les réseaux sociaux
Les manifestations samedi ont coûté la vie à au moins trois manifestants et blessé une centaine
Un responsable du ministère soudanais des Affaires étrangères a par ailleurs exprimé sa «déception» à l'ambassadeur du Royaume-Uni au Soudan après que ce dernier a publié une vidéo condamnant le coup d'Etat
Depuis le putsch mené lundi par le général Burhane qui a coupé net les espoirs d'une transition démocratique au Soudan, au moins huit manifestants ont été tués et plus de 170 blessés par les forces de sécurité
Les nouvelles autorités, cherchant à museler toute opposition au putsch, continuaient d'arrêter vendredi des figures politiques, des militants et même des passants
Lundi, le général Abdel Fattah al-Burhane, désormais seul aux commandes de ce pays pauvre d'Afrique de l'Est miné par les conflits, a dissous le gouvernement censé assurer la transition vers la démocratie et arrêté ministres et hauts responsables civils
« Notre message aux autorités militaires du Soudan est clair: le peuple soudanais doit être autorisé à manifester pacifiquement et le gouvernement de transition dirigé par des civils doit être restauré », a réagi de son côté Joe Biden
Avec des barricades de branchages, de pneus brûlés et de pierres, les manifestants bloquent les avenues de la capitale en pleine "désobéissance civile"
"Les forces de sécurité tentent de démanteler toutes les barricades en tirant des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc", a déclaré à l'AFP un manifestant à Khartoum
«On dirait exactement les forces de sécurité de Béchir», affirme une manifestante, en pensant au général Omar el-Béchir, qui a régné pendant 30 ans sans partage sur le Soudan
Les Etats-Unis, qui avaient retiré seulement fin 2020 le Soudan de leur liste des pays soutenant le «terrorisme», ont suspendu une partie de leur aide au pays et l'Union européenne menace de suivre
A l'étranger, l'Union africaine et la Banque mondiale ont fait monter la pression sur l'armée: la première a suspendu le Soudan de ses institutions et la seconde a cessé son aide
Pourtant, l'armée a tenté de donner des gages en autorisant le retour mardi chez lui à Khartoum du Premier ministre renversé Abdallah Hamdok, détenu après le putsch lundi avec la plupart des civils qui composaient le pouvoir de transition