Au Niger, malgré la levée des sanctions, la méfiance demeure

Vue générale des automobilistes devant le marché de Jibia, le 18 février 2024. (AFP)
Vue générale des automobilistes devant le marché de Jibia, le 18 février 2024. (AFP)
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Publié le Jeudi 07 mars 2024

Au Niger, malgré la levée des sanctions, la méfiance demeure

  • Le bras de fer politique et économique entre Niamey et la Cedeao dure depuis le coup d'Etat l'ayant renversé le 26 juillet 2023
  • Le Nigeria qui fournissait au moment du coup d’État environ 70% de l’électricité du Niger, avait brusquement interrompu sa fourniture

NIAMEY: Deux semaines après la levée des sanctions imposées au Niger par plusieurs de ses voisins, l’économie nigérienne redémarre lentement, mais les militaires qui ont pris le pouvoir fin juillet n'ont montré aucun signe d’apaisement diplomatique et maintiennent les frontières fermées.

Les obstacles placés en prévision d’une éventuelle intervention militaire de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) barrent toujours la route du Niger à Gaya (sud-ouest), sur le pont reliant ce pays au Bénin.

Le bras de fer politique et économique entre Niamey et la Cedeao, qui a réclamé en vain la libération du président déchu Mohamed Bazoum et le retour à l’ordre constitutionnel, dure depuis le coup d'Etat l'ayant renversé le 26 juillet 2023.

Camions bloqués, pénuries de liquidité, de produits alimentaires et de médicaments, coupures d’électricité, vols perturbés… La levée des sanctions les plus lourdes "pour des raisons humanitaires", a été accueillie avec soulagement par les habitants et commerçants de Niamey, qui constatent déjà une amélioration de la fourniture d’électricité.

«Faillite»

Debout devant son salon de coiffure au quartier Dan Zama, Mohamed retrouve le sourire: "les clients se bousculent pour se faire coiffer".

Le Nigeria qui fournissait au moment du coup d’État environ 70% de l’électricité du Niger, avait brusquement interrompu sa fourniture, provoquant des coupures de courant qui avaient affecté l’économie du pays.

"Ces mois de pénuries d'électricité nous ont mis en faillite", gronde Ayouba Ali, un vendeur de poulets congelés qui a déjà lancé de nouvelles commandes pour relancer son activité.

Depuis début mars, "le réseau de la Société nigérienne d’électricité (Nigelec) est reconnecté à la ligne électrique haute tension" longue de 820 km entre Niamey et Birnin-Kebbi au Nigeria, affirme à l’AFP une source proche de la Nigelec.

"Depuis vendredi dernier, nous n’avons enregistré aucune rupture d'électricité. Notre usine tourne à plein régime car on essaie de rattraper les pertes de production engendrées par plus de six mois de perturbations", explique Saley Moussa, employé d’une usine de fabrication de sodas à Niamey.

Dans la foulée de la Cedeao, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) a également levé ses sanctions impliquant notamment le gel des avoirs de l'État du Niger et la suspension des transactions financières en sa faveur.

Pendant des mois, de longues files d’attentes s’étaient formées dans les principales banques du pays. Les clients étaient contraints de patienter plusieurs heures pour retirer des sommes d’argent limitées.

"Les transactions bancaires sont désormais possibles avec les banques étrangères", confirme à l’AFP le responsable d’une banque de Niamey, même si le versement de certains salaires dans la fonction publique accuse encore du retard.

«Non-évènement»

Le Bénin et le Nigeria ont rouvert leurs frontières, mais elles restent fermées côté nigérien.

La levée des sanctions pouvait laisser entrevoir une reprise du dialogue avec les militaires au pouvoir au Niger, au Burkina Faso et au Mali qui ont annoncé leur retrait de la Cedeao fin janvier.

En même temps qu’il annonçait leur levée le 24 février, le président nigerian Bola Tinubu exhortait ces trois pays à reconsidérer leur décision et à ne plus considérer l’organisation comme une ennemie.

Des appels restés sans réponse. "Je ne veux pas commenter une décision d’une organisation à laquelle le Mali n’appartient pas", a ainsi déclaré le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop.

L’annonce de la Cedeao est un "non-évènement" pour Niamey, qui envisage toujours la possibilité d’une éventuelle intervention militaire depuis les pays voisins, selon une source gouvernementale.

Le pragmatisme économique laisse toutefois entrevoir une ouverture prochaine des frontières.

Avant le coup d’État de juillet, le corridor béninois accueillait 80% du fret nigérien via le port de Cotonou, situé à un millier de km de Niamey.

Ce port constitue également le terminal d’un oléoduc géant inauguré en novembre qui doit permettre au Niger d’exporter 90.000 barils de brut par jour.

Mardi, une délégation nigérienne a visité les installations douanières de part et d’autre de la frontière avec le Bénin.

Si l’espace aérien reste fermé aux vols en provenance ou à destination du Nigeria, la compagnie aérienne panafricaine Asky basée au Togo et Air Côte d'Ivoire ont annoncé le 2 mars la reprise de leurs liaisons vers Niamey.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.