Les Soudanais toujours mobilisés contre le putsch

Des partisans du parti Umma, le plus grand parti politique du Soudan, scandent des slogans lors d'une manifestation contre le coup d'État militaire qui a renversé la transition vers un régime civil, le 29 octobre 2021 dans la ville jumelle de Khartoum, Omdurman. (Ebrahim Hamid/AFP)
Des partisans du parti Umma, le plus grand parti politique du Soudan, scandent des slogans lors d'une manifestation contre le coup d'État militaire qui a renversé la transition vers un régime civil, le 29 octobre 2021 dans la ville jumelle de Khartoum, Omdurman. (Ebrahim Hamid/AFP)
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Publié le Vendredi 29 octobre 2021

Les Soudanais toujours mobilisés contre le putsch

  • Depuis le putsch mené lundi par le général Burhane qui a coupé net les espoirs d'une transition démocratique au Soudan, au moins huit manifestants ont été tués et plus de 170 blessés par les forces de sécurité
  • Les nouvelles autorités, cherchant à museler toute opposition au putsch, continuaient d'arrêter vendredi des figures politiques, des militants et même des passants

KHARTOUM, Soudan : Malgré les violences sanglantes à Khartoum, les Soudanais hostiles au coup d'État militaire sont à nouveau dans la rue vendredi déterminés à aller de l'avant dans leur protestation et espérant mobiliser une foule monstre samedi contre le général Abdel Fattah al-Burhane.

Depuis le putsch mené lundi par le général Burhane qui a coupé net les espoirs d'une transition démocratique dans ce pays miné par les conflits, au moins huit manifestants ont été tués et plus de 170 blessés par les forces de sécurité, selon des médecins pour qui le bilan pourrait être plus lourd.

"Cueillir des manifestants pacifiques avec des balles est intolérable et ça ne nous fera pas plier", a lancé Haitham Mohammed, un manifestant à Khartoum. "Ca ne fait que renforcer notre détermination."

La nuit précédente, balles réelles, en caoutchouc et grenades lacrymogènes avaient à nouveau plu sur les protestataires dans au moins deux quartiers de la capitale, le très remuant Bourri, dans l'est, et Khartoum-Nord, de l'autre côté du Nil.

Les autorités ont beau couper l'internet, les manifestants s'organisent pour se retrouver à Khartoum et dans d'autres villes. Même si syndicats et autres associations ont été dissous, ceux-ci continuent de mobiliser pour la "désobéissance civile" et la "grève générale" qui ont transformé Khartoum en ville morte depuis cinq jours.

Samedi, les opposants au putsch promettent "un million" de Soudanais dans les rues. Leurs slogans sont clairs: "Burhane, quitte le pouvoir", "Burhane à Kober!"

Kober est la prison de haute sécurité à Khartoum, où est détenu aujourd'hui le général Omar el-Béchir, mis à l'écart par l'armée en avril 2019 sous la pression de la rue après 30 années de dictature.

Et pour les manifestants, le général Burhane, ancien chef de l'armée de terre de Béchir, devrait l'y rejoindre.

- «Comme l'ancien régime» -

Lundi, le général Burhane a totalement rebattu les cartes au Soudan, où civils et militaires s'étaient engagés après la chute de Béchir à s'associer au sein d'autorités intérimaires pour mener le pays vers des élections libres fin 2023.

Au petit matin du putsch, des soldats ont raflé le Premier ministre Abdallah Hamdok, la plupart de ses ministres et les membres civils du Conseil en charge de la transition. Le lendemain, M. Hamdok a été ramené chez lui mais il n'est "pas libre de ses mouvements", selon l'ONU.

A l'instar de la cheffe de la diplomatie Mariam al-Sadeq al-Mahdi et d'autres rares éléments encore libres du cabinet, le ministre de l'Irrigation Yasser Abbas a exigé vendredi sur Twitter la libération des responsables arrêtés, invitant les Soudanais à poursuivre leur mobilisation "jusqu'à la victoire" sur le putsch.

"L'armée est exactement comme l'ancien régime" du général Béchir, aussi arrivé au pouvoir en 1989 par un putsch, assure le manifestant Haitham Mohammed, alors que le Soudan n'a quasiment connu que l'armée à sa tête depuis son indépendance il y a 65 ans.

Outre l'arrestation de nombreux responsables civils, les nouvelles autorités, cherchant à museler toute opposition au putsch, continuaient d'arrêter vendredi des figures politiques, des militants et même des passants.

Du côté des médias, les soldats ont pris d'assaut la télévision d'Etat dont le patron, partisan d'un pouvoir civil, a été limogé jeudi, et l'agence officielle Suna.

- «Message clair» -

Vendredi, le journal al-Democrati a été ciblé. Des soldats "ont obligé le gardien du bâtiment à partir, ils ont scellé la porte et lui ont dit de ne plus jamais revenir", a raconté l'un de ses journalistes, sous le couvert de l'anonymat.

La veille, ils mettaient sous scellés toutes les antennes des radios de la bande FM.

Face à cette répression, le général Burhane affirme, lui, que le Soudan "ne vit pas un coup d'État" mais "un redressement de la voie de la révolution".

Une expression reprise mot pour mot dans le sermon de la prière du vendredi retransmis par la télévision d'État. "Il faut aimer les forces régulières et leur faire allégeance: les insulter, c'est insulter la patrie", a martelé le prêcheur devant un parterre de fidèles, civils ou en uniformes militaires.

Mais la communauté internationale avec pour chef de file le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, maintient la pression. Le diplomate a enjoint vendredi l'armée "à la retenue" lors des manifestations attendues samedi dans le pays.

Et le Conseil de sécurité de l'ONU a réclamé jeudi "le rétablissement d'un gouvernement de transition dirigé par des civils".

Le président américain Joe Biden a lui aussi appelé à un retour du pouvoir civil.

"Notre message aux autorités militaires du Soudan est clair: le peuple soudanais doit être autorisé à manifester pacifiquement", a-t-il insisté.

Le chef de l'ONU appelle l'armée «à la retenue» aux manifestations de samedi

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé vendredi l'armée soudanaise "à la retenue" lors des manifestations attendues samedi à Khartoum, où les opposants au coup d'Etat militaire espèrent mobiliser une foule monstre.

"J'appelle les militaires à faire preuve de retenue et à ne pas faire davantage de victimes. Les gens doivent être autorisés à manifester pacifiquement", a-t-il déclaré vendredi lors d'une conférence de presse à la veille de l'ouverture d'un sommet du G20 à Rome.

Selon des médecins, au moins huit manifestants ont été tués et plus de 170 blessés, lors d'affrontement avec les forces de sécurité depuis le putsch mené lundi par le général Abdel Fattah al-Burhane.

Ce dernier a ainsi coupé court aux espoirs d'une transition démocratique et d'élections libres fin 2023 dans le pays.

Samedi, les opposants au putsch promettent "un million" de Soudanais dans les rues.


L'envoyé spécial de l'ONU au Yémen rencontre des responsables houthis à Oman

L'envoyé spécial des Nations Unies pour le Yémen, Hans Grundberg, a rencontré des responsables des rebelles houthis jeudi à Oman pour discuter de "la nécessité de stabiliser la situation" dans ce pays de la péninsule arabique en guerre depuis 2014. (AFP)
L'envoyé spécial des Nations Unies pour le Yémen, Hans Grundberg, a rencontré des responsables des rebelles houthis jeudi à Oman pour discuter de "la nécessité de stabiliser la situation" dans ce pays de la péninsule arabique en guerre depuis 2014. (AFP)
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  • Les discussions étaient centrées "sur la nécessité de stabiliser la situation au Yémen pour permettre à tous les Yéménites de vivre dans la dignité et la prospérité, et répondre aux inquiétudes légitimes de toutes les parties"
  • Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, les Houthis - qui font partie de "l'axe de résistance" contre Israël piloté par Téhéran - ont multiplié les attaques de missiles contre Israël

MASCATE: L'envoyé spécial des Nations Unies pour le Yémen, Hans Grundberg, a rencontré des responsables des rebelles houthis jeudi à Oman pour discuter de "la nécessité de stabiliser la situation" dans ce pays de la péninsule arabique en guerre depuis 2014.

Dans un communiqué sur X, les services de M. Grundberg ont indiqué qu'il "avait rencontré ce jour (jeudi) à Mascate des haut responsables omanais, des membres de la direction d'Ansar Allah (nom officiel des Houthis, NDLR) et des représentants de la communauté diplomatique".

Les discussions étaient centrées "sur la nécessité de stabiliser la situation au Yémen pour permettre à tous les Yéménites de vivre dans la dignité et la prospérité, et répondre aux inquiétudes légitimes de toutes les parties, dont la région et la communauté internationale", indique le communiqué.

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, les Houthis - qui font partie de "l'axe de résistance" contre Israël piloté par Téhéran - ont multiplié les attaques de missiles contre Israël, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens.

Ils mènent aussi des attaques contre des navires accusés de liens avec Israël en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, perturbant le trafic international en mer.

Depuis le 15 mars, les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont lancé contre eux une campagne de bombardements, avec des raids quasi quotidiens, au lourd bilan humain selon les Houthis.

Les entretiens de l'envoyé spécial à Mascate interviennent deux jours avant un troisième cycle de pourparlers indirects entre les Etats-Unis et l'Iran sur le nucléaire iranien.

M. Grundberg a également réitéré la demande de l'ONU d'"une libération immédiate et sans condition des personnels diplomatiques ou appartenant aux Nations unies, à des ONG et à la société civile détenus au Yémen".

Au moins de juin 2024, les Houthis détenaient 13 employés de l'ONU, dont six du bureau des droits de l'Homme, plus de 50 membres d'ONG et un employé d'une ambassade.

Les rebelles les ont accusés de faire partie d'"un réseau d'espions américano-israéliens" opérant sous couvert d'action humanitaire, des allégations rejetées par le Haut-commissariat aux droits de l'Homme de l'ONU.


Gaza: 55 morts dans des frappes, Israël menace d'une offensive «plus vaste»

Plus tôt jeudi, l'armée a appelé les habitants des localités de Beit Hanoun et de Cheikh Zayed, dans le nord de la bande de Gaza, à évacuer avant "une frappe puissante", ciblant une zone accusée d'abriter "des opérations de snipers et des activités terroristes". (AFP)
Plus tôt jeudi, l'armée a appelé les habitants des localités de Beit Hanoun et de Cheikh Zayed, dans le nord de la bande de Gaza, à évacuer avant "une frappe puissante", ciblant une zone accusée d'abriter "des opérations de snipers et des activités terroristes". (AFP)
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  • Plus tôt jeudi, l'armée a appelé les habitants des localités de Beit Hanoun et de Cheikh Zayed, dans le nord de la bande de Gaza, à évacuer avant "une frappe puissante"
  • La Défense civile et des sources hospitalières palestiniennes ont fait état de leur côté de 55 morts depuis le début de la journée

GAZA: Israël a menacé jeudi de lancer une offensive "plus vaste" à Gaza si les otages n'étaient pas libérés du territoire palestinien, où au moins 55 personnes, dont des enfants, ont été tuées dans des bombardements israéliens, selon des sources palestiniennes.

Rompant une trêve de près de deux mois dans la guerre déclenchée il y a plus d'un an et demi, Israël a repris le 18 mars son offensive aérienne puis terrestre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

"Si nous ne constatons pas de progrès dans le retour des otages dans un avenir proche, nous étendrons nos activités à une opération plus vaste", a dit le lieutenant général Eyal Zamir lors d'une visite aux troupes israéliennes dans le territoire assiégé.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du Hamas en Israël, lors de laquelle plus de 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza.

Plus tôt jeudi, l'armée a appelé les habitants des localités de Beit Hanoun et de Cheikh Zayed, dans le nord de la bande de Gaza, à évacuer avant "une frappe puissante", ciblant une zone accusée d'abriter "des opérations de snipers et des activités terroristes".

La Défense civile et des sources hospitalières palestiniennes ont fait état de leur côté de 55 morts depuis le début de la journée.

L'hôpital indonésien à Jabalia a dit avoir reçu les corps de neuf victimes après une frappe sur un commissariat de police de cette ville du nord.

"Chaque jour, la mort" 

L'armée israélienne a confirmé avoir frappé dans le secteur, précisant qu'elle ciblait "des terroristes opérant dans un centre de commandement et de contrôle du Hamas et du Jihad islamique", un groupe allié.

"Le bombardement était extrêmement intense et a secoué toute la zone", a expliqué un témoin, Abdel Qader Sabah, à l'AFP. "Tout le monde s'est mis à courir et à crier".

Un autre bombardement sur une maison du nord de la ville de Gaza (nord) a tué une famille de six personnes, un couple et ses quatre enfants, a indiqué la Défense civile.

"La destruction n'épargne personne", s'est lamenté le cousin du père de famille, Nidal al-Sarafiti, auprès de l'AFP.

Plusieurs autres frappes ont tué au moins 40 personnes ailleurs, dont 12 dans une maison familiale à Jabalia.

Des images de l'AFP tournées dans une maison touchée à Khan Younès (sud) montrent des personnes éteignant les flammes et d'autres inspectant des décombres à la lumière de torches.

"On était assis en paix quand le missile est tombé", a déclaré un témoin, Mohammed Faris.

Des corps gisaient au sol, dont une jeune femme et un garçon, dans des housses mortuaires, entourés de proches en pleurs, embrassant et caressant leurs visages.

"Ses enfants et elle ont été tués et réduits en morceaux", se lamente Rania al-Jumla, en évoquant sa soeur tuée dans le bombardement. "On n'en peut plus. Chaque jour, c'est la mort".

"Excuses officielles" 

Selon le ministère de la Santé du Hamas, au moins 1.978 Palestiniens ont été tués depuis le 18 mars.

Ce bilan porte à 51.355 le nombre de morts dans la bande de Gaza, selon la même source, depuis le début de l'offensive israélienne lancée en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023.

Cette attaque a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Sur les 251 personnes alors enlevées, 58 sont toujours otages à Gaza dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Jeudi, l'armée israélienne a annoncé qu'un employé --bulgare-- de l'ONU tué le mois dernier dans le territoire palestinien avait été victime d'un tir d'un de ses chars, selon des conclusions provisoires d'une enquête interne.

Elle a dit "regretter cet incident grave".

"Le bâtiment a été visé en raison d'une présence ennemie présumée et n'a pas été identifié par les forces comme une installation de l'ONU", a-t-elle indiqué dans un communiqué.

La Bulgarie a dit avoir "reçu des excuses officielles" d'Israël.

Le 19 mars, l'ONU avait annoncé la mort d'un employé dans une explosion d'un bâtiment du Bureau de l'ONU pour les services d'appui au projet (Unops) à Deir el-Balah (centre).

L'armée israélienne avait initialement rejeté toute responsabilité.

La situation humanitaire est particulièrement dramatique à Gaza depuis qu'Israël a fermé le 2 mars les points de passage pour l'aide humanitaire, accusant le Hamas de la détourner.

Sur les marchés improvisés, les Gazaouis ne trouvent plus beaucoup de nourriture, les stocks de farine s'épuisent, alors que les organisations humanitaires opérant dans le territoire manquent de tout.

 


Le Liban réforme le secret bancaire, une mesure clé pour ses bailleurs

Cette photo prise le 20 mai 2020 montre une vue de l'entrée fortifiée de la Banque du Liban, la banque centrale du Liban, dans la capitale Beyrouth. (AFP)
Cette photo prise le 20 mai 2020 montre une vue de l'entrée fortifiée de la Banque du Liban, la banque centrale du Liban, dans la capitale Beyrouth. (AFP)
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  • Le Liban a accordé jeudi, par un vote au Parlement, un accès plus large des organismes de contrôle aux informations bancaires, une réforme clé réclamée dans ce pays
  • Le gouvernement a indiqué que la loi s'appliquerait de manière rétroactive sur 10 ans

BEYROUTH: Le Liban a accordé jeudi, par un vote au Parlement, un accès plus large des organismes de contrôle aux informations bancaires, une réforme clé réclamée dans ce pays, plongé dans une grave crise économique, par les bailleurs internationaux, dont le FMI.

Le gouvernement a indiqué que la loi s'appliquerait de manière rétroactive sur 10 ans, couvrant donc le début de la crise économique lorsque les banquiers ont été accusés d'aider des personnalités à transférer des fonds importants à l'étranger.

Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a salué une "étape indispensable vers la réforme financière" que son gouvernement a promis de réaliser et un "pilier essentiel d'un plan de reconstruction".

Cette mesure, a-t-il ajouté, est "fondamentale pour restaurer les droits des déposants et la confiance des citoyens et de la communauté internationale". Il a mis en avant que l'opacité financière, prévalant de longue date au Liban, n'était plus aussi attractive pour les investisseurs qu'elle avait pu l'être.

"Il ne faut pas croire qu'avec cette loi, n'importe qui va entrer dans une banque et demander des détails sur un compte", a tempéré le ministre des Finances, Yassine Jaber, en déplacement à Washington avec son collègue de l'Economie, Amer Bisat, et le nouveau gouverneur de la Banque centrale, Karim Souaid.

Ces responsables doivent se rendre à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international (FMI).

Le Liban a longtemps été une plaque-tournante financière régionale, dont la législation stricte sur le secret bancaire était perçue comme un atout, jusqu'à la profonde crise économique et financière qui a éclaté en 2019 et terni sa réputation.

Depuis, les autorités sont sous pression, interne et internationale, pour réformer une législation accusée d'avoir permis une fuite de capitaux au déclenchement de la crise, alors que les simples déposants étaient privés de leur épargne et que la valeur de la monnaie locale plongeait.

- Loi rétroactive sur dix ans -

Selon le groupe de défense des droits libanais Legal Agenda, les changements votés jeudi autorisent "les organes de contrôle et de régulation bancaire (...) à demander l'accès à toutes les informations sans raison particulière".

Ces organismes pourront avoir accès à des informations comme le nom des clients et les détails de leurs dépôts, et enquêter sur d'éventuelles activités suspectes, selon Legal Agenda.

La communauté internationale exige depuis longtemps d'importantes réformes pour débloquer des milliards de dollars et aider à la relance de l'économie libanaise, dont les maux sont imputés à la mauvaise gestion et à la corruption.

La récente guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien Hezbollah a aggravé la situation et le pays, à court d'argent, a besoin de fonds pour la reconstruction.

M. Salam a souligné que la réforme "ouvrait une page nouvelle" dans la lutte contre l'évasion fiscale, la corruption et le blanchiment.

Le ministre des Finances a relevé que la Banque centrale aura "plus de marge de manoeuvre" pour accéder à certains comptes.

Selon Alain Aoun, membre de la commission des finances du Parlement, une première réforme en 2022 avait été jugée insuffisante par le FMI. Les organismes de contrôle pourront désormais demander "l'information qu'ils veulent", a-t-il dit à l'AFP.

En avril 2022, le Liban et le FMI avaient conclu un accord sous conditions pour un prêt sur 46 mois de trois milliards de dollars, mais les réformes alors exigées n'ont pour la plupart pas été entreprises.

En février, le FMI s'est dit ouvert à un nouvel accord, et le nouveau gouvernement libanais a promis d'autres réformes. Il doit prochainement soumettre au Parlement un projet de loi pour restructurer le secteur bancaire.

Mercredi, le gouvernement a aussi signé un accord de 250 millions de dollars avec la Banque mondiale pour relancer son secteur électrique en déshérence, qui prive régulièrement les Libanais de courant.