Soudan: arrestation d'opposants au putsch, fortes pressions à l'étranger

Des manifestants anti-coup d'État soudanais utilisent des briques pour barricader une rue de la capitale Khartoum le 27 octobre 2021, au milieu des manifestations en cours contre une prise de contrôle militaire qui a suscité une large condamnation internationale. (Photo, AFP)
Des manifestants anti-coup d'État soudanais utilisent des briques pour barricader une rue de la capitale Khartoum le 27 octobre 2021, au milieu des manifestations en cours contre une prise de contrôle militaire qui a suscité une large condamnation internationale. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 27 octobre 2021

Soudan: arrestation d'opposants au putsch, fortes pressions à l'étranger

  • A l'étranger, l'Union africaine et la Banque mondiale ont fait monter la pression sur l'armée: la première a suspendu le Soudan de ses institutions et la seconde a cessé son aide
  • Pourtant, l'armée a tenté de donner des gages en autorisant le retour mardi chez lui à Khartoum du Premier ministre renversé Abdallah Hamdok, détenu après le putsch lundi avec la plupart des civils qui composaient le pouvoir de transition

KHARTOUM : Les forces de sécurité soudanaises ont multiplié mercredi les arrestations de militants et de manifestants et quadrillé Khartoum pour tenter d'en finir avec l'opposition au coup d'Etat du général Abdel Fattah al-Burhane.

A l'étranger, l'Union africaine et la Banque mondiale ont fait monter la pression sur l'armée: la première a suspendu le Soudan de ses institutions et la seconde a cessé son aide, pourtant vitale pour ce pays pauvre plongé dans le marasme économique et miné par les conflits.

Pourtant, l'armée a tenté de donner des gages en autorisant le retour mardi chez lui à Khartoum du Premier ministre renversé Abdallah Hamdok, détenu après le putsch lundi avec la plupart des civils qui composaient le pouvoir de transition. Même s'il reste "sous surveillance étroite" selon son bureau. 

Un signe d'ouverture en apparence seulement car au même moment, le musellement de l'opposition s'est renforcé. L'un des leaders du plus grand parti du Soudan, l'Oumma, a été arrêté de même que d'autres militants et manifestants qui bloquaient les principales avenues de Khartoum.

Pour empêcher les manifestants de se regrouper, les forces de sécurité ont "enlevé toutes les barricades" de branchages, de pierres ou de pneus brûlés dans le centre-ville, a indiqué à l'AFP Hadi Bachir. "Et elles arrêtent tous ceux qui sont à leurs abords."

Dans la nuit, elles ont tiré des grenades lacrymogènes sur les manifestants, après que quatre manifestants ont été tués et plus de 80 blessés lundi par des tirs des troupes selon des médecins.

Manifestation du « million »

En défi au tour de vis, les militants ont appelé sur les réseaux sociaux à une "manifestation d'un million de personnes" samedi pour réclamer le transfert complet du pouvoir aux civils.

Pour tenter d'expliquer son coup de force, le général Burhane a prétexté mardi le risque de "guerre civile" né selon lui d'une autre manifestation contre l'armée il y a une semaine.

Visiblement pas convaincus, les ambassadeurs occidentaux ont répété que pour eux "M. Hamdok est toujours le Premier ministre et son gouvernement le pouvoir constitutionnel", et ont demandé à pouvoir le rencontrer en personne.

M. Hamdok, qui était le visage civil de la transition post-dictature au Soudan, a seulement parlé au téléphone avec le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken mardi. 

Alors que le Soudan venait tout juste de retrouver sa place dans le concert des nations après la mise à l'écart du général Omar el-Béchir en 2019, il risque d'être de nouveau isolé. 

Et la communauté internationale a choisi de frapper les généraux au porte-feuille.

Les Etats-Unis, qui avaient retiré seulement fin 2020 le Soudan de leur liste des pays soutenant le "terrorisme", a suspendu une part de son aide. Et l'Union européenne a menacé de suivre. 

Moscou en revanche estime seule que le coup d'Etat était "le résultat logique d'une politique ratée", alors que le Conseil de sécurité de l'ONU n'a pas pu se mettre d'accord sur une déclaration commune sur le putsch.

« Grosse erreur »

Les manifestants soudanais disent qu'ils ne quitteront pas la rue avant la réinstitution d'un pouvoir civil, alors que depuis l'indépendance il y a 65 ans le pays a quasiment toujours vécu sous la férule de l'armée.

Fin 2018 et 2019 déjà, font-ils valoir, ils avaient campé pendant des mois jusqu'à forcer l'armée à démettre le président Omar el-Béchir. Plus de 250 personnes ont péri dans la répression de la révolte.

Deux ans après, "le mouvement de protestation a appris de ses erreurs et est maintenant plus sophistiqué", affirme l'International crisis group (ICG). "Essayer d'en finir avec les manifestations par la force serait une grosse erreur des militaires".

Car, fait valoir le centre de recherche, les militants prodémocratie ont désormais "un réseau de comités locaux à travers tout le pays qui peuvent s'organiser efficacement, même sans internet".

La preuve? Des manifestations ont également lieu dans d'autres villes du pays, sporadiques et également régulièrement dispersées par les forces de sécurité, selon des témoins.

C'est toutefois à Khartoum, et de loin, que la situation est la plus tendue. 

L'aéroport, en plein centre-ville et donc encerclé par manifestants et forces de l'ordre, doit rouvrir officiellement dans l'après-midi mais aucune compagnie ne s'est jusqu'ici risquée à annoncer la reprise de ses vols vers ou depuis la capitale soudanaise où l'internet est toujours coupé.

 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.