KHARTOUM: Les pro-démocratie au Soudan annoncent samedi deux jours de désobéissance civile pour faire plier l'armée, aux manettes depuis le putsch du 25 octobre à Khartoum, où arrivent de nouveaux négociateurs arabes pour renouer le dialogue entre civils et militaires.
L'ensemble des syndicats et organisations de la société civile appellent les Soudanais à "une nuit des barricades" pour faire de la capitale une ville morte dimanche, premier jour de la semaine au Soudan, et lundi.
"Pas de dialogue, pas de négociation, pas de partenariat", assurent les appels à la "désobéissance civile" sur les réseaux sociaux.
Les partisans d'un pouvoir civil réclament le rétablissement du gouvernement déposé --dont plusieurs ministres sont toujours détenus-- et la fin du partage des autorités de transition avec l'armée pour laisser les seuls civils organiser les premières élections libres du pays depuis 30 ans.
Face d'un côté à des civils refusant de négocier sans une libération préalable de tous détenus politiques et de l'autre des militaires, emmenés par le général Abdel Fattah al-Burhane désormais seul aux commandes, qui promettent un gouvernement choisi par leurs soins sous peu, les médiations se poursuivent à Khartoum, sans aucune percée jusqu'ici.
La Ligue arabe envoie samedi une délégation "de haut niveau" pour "rencontrer des responsables soudanais des différents camps", après que de hauts dirigeants sud-soudanais ont quitté vendredi soir Khartoum après plusieurs jours de rencontres avec différents responsables.
Selon la presse israélienne, des représentants de l'Etat hébreu --que le Soudan s'est récemment engagé à reconnaître-- sont également impliqués.
Depuis le 25 octobre, selon des médecins pro-démocratie, 14 manifestants ont été tués, et 300 autres blessés, une répression que les experts jugent modérée tant les pressions internationales sont fortes sur le général Burhane et ses partisans.