A Strasbourg, Macron plaide pour une Europe plus agile

Le président français Emmanuel Macron lors de son discours sur l'avenir de l'Europe et à l'occasion de la Journée de l'Europe, au Parlement européen à Strasbourg, dans l'est de la France, le 9 mai 2021 (Photo, AFP)
Le président français Emmanuel Macron lors de son discours sur l'avenir de l'Europe et à l'occasion de la Journée de l'Europe, au Parlement européen à Strasbourg, dans l'est de la France, le 9 mai 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 09 mai 2021

A Strasbourg, Macron plaide pour une Europe plus agile

  • Les jeunes européens ont été appelés avec insistance à se saisir de cette Conférence 
  • Macron a souligné que la Conférence sur l'avenir de l'Europe était «un exercice inédit» pour «envisager notre avenir» pour les 10 prochaines années

STRASBOURG: Le président français Emmanuel Macron a plaidé dimanche pour une Union européenne plus agile, décidant « plus vite et plus fort », à l'occasion du lancement à Strasbourg de la Conférence sur l'avenir de l'Europe, une vaste consultation citoyenne via une plateforme en ligne. 

Initiative de M. Macron, cette Conférence doit déboucher sur des conclusions au printemps 2022, quand la France assumera la présidence tournante de l'UE. 

Un calendrier qui tombe à pic pour le président français qui compte faire de sa présidence de l'UE un atout pour la présidentielle de mai 2022. 

« Face à l’autoritarisme, la seule réponse qui vaille est l’autorité de la démocratie » qui « ne se gagne que par l’efficacité et la vitesse », a-t-il avancé depuis l'hémicycle clairsemé du siège du Parlement européen à Strasbourg, transformé pour l'occasion en une sorte de plateau télévisé. 

 

MACRON DÉFEND L'EFFICACITÉ DE LA RÉPONSE EUROPÉENNE À LA CRISE DE LA COVID-19

Déplorant « le défaitisme ambiant », Emmanuel Macron a défendu dimanche l'efficacité de la réponse européenne à la crise de la Covid-19 tout en appelant l'UE à « décider plus vite et plus fort » à l'avenir.  

« J’entends ce procès de l’Europe fait chaque matin, cette espèce de défaitisme ambiant qui consiste à dire que l’Europe n’est pas au rendez-vous », a déclaré le président français en donnant, de l'hémicycle du Parlement européen à Strasbourg, le coup d'envoi de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.  

« Je réponds (à ces critiques) qu'au contraire, dans cette crise, c’est un modèle européen qui s’est affirmé (...). Ce modèle, notre identité profonde, c’est ce qui nous a fait tenir » et « la coopération européenne a sauvé des vies », a-t-il ajouté. 

plaidoyer pour Strasbourg 

Le président français a profité aussi de sa présence à Strasbourg pour souligner face aux chefs des institutions européennes le « symbole vivant » représenté par cette ville dans l'histoire de la construction européenne. 

« C’est ici que bat le cœur de la démocratie européenne », a-t-il affirmé, alors que le siège strasbourgeois du Parlement européen est déserté depuis février 2020 par les eurodéputés en raison de la crise sanitaire, au profit de Bruxelles et au grand dam de le France. 

Le président de l'institution, l'Italien David Sassoli, a déclaré « ne pas dout(er) que le Parlement européen pourra revenir très bientôt à Strasbourg » mais sans avancer de date alors qu'Emmanuel Macron a souhaité que la session plénière de juin marque son retour dans la capitale alsacienne. 

Appelant « au retour des grands projets », le président français a donné le coup d'envoi de la Conférence, estimant qu'elle représentait « un exercice inédit » pour « envisager notre avenir » dans les 10 prochaines années. 

Cette consultation démocratique, avec une plateforme en ligne qui doit permettre aux citoyens européens de partager leur vision du futur de l'Europe et être complétée en France par des « consultations citoyennes », doit s'étendre sur une année. 

En dépit des âpres négociations entre institutions qui ont jeté le doute sur la volonté de l'UE de tirer de tout ce processus de véritables orientations politiques, Emmanuel Macron tout comme les dirigeants de l'UE ont assuré dimanche qu'ils tiendraient compte des propositions des citoyens. 

Quelle participation ? 

Cette conférence « ne doit pas rester un exercice centré à Bruxelles », a considéré le Premier ministre portugais Antonio Costa, dont le pays préside actuellement l'UE. 

Le président du Parlement européen, l'Italien David Sassoli, a d'ores et déjà suggéré plusieurs pistes de réformes, plaidant pour un renforcement du rôle de son institution avec un droit d'initiative en matière législative, à l'image de celle des parlements nationaux, et estimant que les citoyens devaient pouvoir se prononcer sur la présidence de la Commission européenne.  

Il a également mis en cause la règle de l'unanimité au Conseil, où siègent les Etats membres, estimant qu'elle entravait la prise de décision et permettait à « des acteurs géopolitiques extérieurs » de « profiter des divisions » entre les Vingt-Sept. 

Les jeunes européens ont été appelés avec insistance à se saisir de cette Conférence. 

« Nous sommes à un moment particulièrement important pour les jeunes, pour qu’ils puissent s’exprimer », a déclaré Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. 

Mais la principale inconnue demeure précisément la participation des citoyens au débat, après une précédente consultation en 2018 qui s'était perdue dans les limbes et une initiative du même ordre en 2002 qui avait accouché du projet de constitution européenne anéanti par le « non » des référendums français et néerlandais. 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.