Il est temps pour Biden de rejoindre la lutte pour les droits des Palestiniens

Un Palestinien se tient devant une maison dans laquelle des colons juifs avaient emménagé, dans le quartier de Silwan à Jérusalem-Est, le 30 septembre 2014. (Photo, Reuters)
Un Palestinien se tient devant une maison dans laquelle des colons juifs avaient emménagé, dans le quartier de Silwan à Jérusalem-Est, le 30 septembre 2014. (Photo, Reuters)
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Publié le Samedi 13 février 2021

Il est temps pour Biden de rejoindre la lutte pour les droits des Palestiniens

Il est temps pour Biden de rejoindre la lutte pour les droits des Palestiniens
  • Plus de sept cents Israéliens et Palestiniens ont défilé ensemble samedi et ont exigé, d’une seule voix, la fin de l’oppression des Palestiniens par le gouvernement israélien
  • Cette grande manifestation de solidarité des Juifs israéliens avec leurs voisins palestiniens a renforcé la position de ces derniers et a même été décrite comme inédite

Plus de sept cents Israéliens et Palestiniens ont défilé ensemble samedi et ont exigé, d’une seule voix, la fin de l’oppression des Palestiniens par le gouvernement israélien.

Israël a ordonné la démolition de plusieurs maisons à Jérusalem-Est et dans le quartier voisin de Silwan, obligeant de nombreuses familles à descendre dans la rue. Cette politique de nettoyage ethnique est imposée par le gouvernement du Premier ministre, Benjamin Netanyahou, qui est mis en examen. La marche de protestation de samedi a commencé à Silwan en Cisjordanie et s’est terminée à Jérusalem-Ouest, où les organisateurs de Peace Now ont rassemblé la foule et appelé Netanyahou à mettre fin aux politiques discriminatoires de son gouvernement.

Cette grande manifestation de solidarité des Juifs israéliens avec leurs voisins palestiniens a renforcé la position de ces derniers et a même été décrite comme inédite.

Au cours de sa campagne, le président américain, Joe Biden, a émis un engagement de partenariat sans précédent qui s'adressait directement aux Arabes américains. Dans ce document, il a promis de rétablir le financement des Palestiniens et d'œuvrer à la réouverture de la mission de l'Organisation de libération de la Palestine à Washington. Il a également approuvé la solution à deux États dans le contexte de la réaffirmation de «mesures égales de liberté, de sécurité, de prospérité et de démocratie» pour les deux parties.

Cependant, Biden a entre-temps nommé Linda Thomas-Greenfield pour être la voix de l'Amérique à l'ONU, la structure qui a donné naissance à Israël et qui s'est battue pour faire de même pour la Palestine. Lors de son audition de confirmation au Sénat, le mois dernier, Mme Thomas-Greenfield a ouvertement dénoncé le mouvement Boycott, Divestment, Sanctions – ou BDS – («Boycott, désinvestissement et sanctions») comme «proche de l'antisémitisme».

Le BDS s’est rallié aux politiques discriminatoires d’Israël concernant les colonies racistes, exclusivement juives. Ces colonies, généralement considérées comme illégales par la communauté internationale, sont construites sur des terres agricoles et des villages pris de force aux chrétiens ainsi qu’aux musulmans palestiniens. Ils constituent un obstacle évident à l’instauration d’une paix définitive entre les Arabes et les Israéliens. Vous ne construisez pas une nation démocratique en plus des droits d’un autre peuple: c’est la définition même de l’establishment israélien.

De nombreux partisans de la politique d’apartheid d’Israël montrent comment les États-Unis ont volé la terre des Amérindiens. Mais il y a une différence entre ce que l’Amérique a fait aux Amérindiens et ce qu’Israël fait aux Palestiniens: Israël ne reconnaît pas les Palestiniens qui vivent sous son occupation comme citoyens et leur refuse les droits civils et humains les plus fondamentaux.

En revanche, bien que les États-Unis aient occupé des terres amérindiennes, le gouvernement leur a donné la citoyenneté formelle et la protection de l'égalité des droits garantie par la Constitution américaine. Dans de nombreux cas, le gouvernement a même mis de côté de vastes zones de terres, appelées réserves, pour qu’elles soient contrôlées par les Amérindiens en tant que citoyens à part entière.

Si les Palestiniens veulent se doter d’un État, il est nécessaire que les choses évoluent – et nous commençons à constater des progrès sur ce front.

Ray Hanania

Évidemment, les quatre dernières années nous ont montré que, si les Palestiniens veulent se doter d’un État, il est nécessaire que les choses évoluent – et nous commençons à constater des progrès sur ce front.

Premièrement, les citoyens palestiniens d’Israël cherchent à faire entendre leur voix et sont de plus en plus nombreux à voter lors des élections israéliennes.

Deuxièmement, le mouvement BDS fait la lumière sur la construction illégale de colonies israéliennes en soulignant que tous les produits récoltés ou fabriqués sur des terres volées sont illégaux et devraient être boycottés.

Troisièmement, les gouvernements arabes qui comptent continuent de défendre les droits des Palestiniens.

Enfin, de plus en plus de Juifs israéliens se rassemblent avec les Palestiniens à l'intérieur d'Israël pour défendre l'égalité des droits pour tous.

Le rassemblement de samedi était un exemple montrant des Israéliens et des Palestiniens qui refusent conjointement de permettre au gouvernement de droite d’Israël de bafouer les droits des Palestiniens. La question est désormais la suivante: quand les paroles de Biden sur les droits des Arabes américains se recouperont-elles avec les actions de soutien à un État palestinien?

 

Ray Hanania est un éditorialiste et ancien journaliste politique primé auprès de l’hôtel de ville de Chicago. Il peut être joint sur son site Web personnel à l’adresse www.Hanania.com. Twitter :@RayHanania

 

NDRL : Les opinions exprimées dans cette rubrique par leurs auteurs sont personnelles, et ne reflètent pas nécessairement le point de vue d’Arab News.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com