Covid-19: la France tente d'éviter le reconfinement

Le personnel soignant d’un hôpital de la banlieue parisienne lors de la visite du ministre français de la Santé, le 29 janvier (Photo, AFP).
Le personnel soignant d’un hôpital de la banlieue parisienne lors de la visite du ministre français de la Santé, le 29 janvier (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 31 janvier 2021

Covid-19: la France tente d'éviter le reconfinement

  • Le ministre de la Santé Olivier Véran espère «pouvoir éviter» une nouvelle vague de l'épidémie de Covid-19 en France, mais n'exclut pas un nouveau confinement si nécessaire
  • «L'idée, c'est de gagner du temps, de limiter la casse», a-t-il déclaré, deux jours après que le Premier ministre Jean Castex eut surpris le pays en n'annonçant pas de confinement immédiat

PARIS: « Légère décélération des contaminations », circulation des variants pour l'instant moins intense qu'ailleurs : le ministre de la Santé Olivier Véran espère « pouvoir éviter » une nouvelle vague de l'épidémie de Covid-19 en France, mais n'exclut pas un nouveau confinement si nécessaire.

« L'idée, c'est de gagner du temps, de limiter la casse », a-t-il déclaré au Journal du dimanche, deux jours après que le Premier ministre Jean Castex eut surpris le pays en n'annonçant pas de confinement immédiat.

« La légère décélération des contaminations peut nous permettre d'observer, durant quelques jours, ce qu'il va se passer », a poursuivi Véran, en détaillant ce qui a guidé ce choix.

Lorsque la décision de ne pas reconfiner « a été prise vendredi en conseil de défense, l'incidence, c'est-à-dire le nombre de nouveaux cas quotidiens, avait peu augmenté depuis quatre jours. C'est encore le cas aujourd'hui ».

Par ailleurs, « les traces de virus dans les eaux usées, signal indirect, baissent en Île-de-France. Plusieurs semaines après sa généralisation, ça peut signifier que l'effet maximal du couvre-feu se fait sentir ». 

Enfin, les résultats de la deuxième enquête flash sur les variants, que le ministre a reçus vendredi, montrent que la circulation du variant anglais « s'intensifie – de 50 % chaque semaine – mais de manière moins intense qu'à l'étranger où des hausses de 70 à 100 % ont été relevées ».

« Le danger auquel nous faisons face est possible, voire probable. Mais il n'est pas certain », a analysé le ministre, alors que la publication des premiers résultats de cette enquête est attendue dans la semaine.

Fenêtre des vacances

Le Conseil scientifique « a indiqué (...) que nous ne prenions pas de risque à prendre une semaine pour bien observer ce qu'il se passait ». « Mais si l'incidence repartait à la hausse, nous n'hésiterions pas. Nous n'avons jamais dit que nous ne reconfinerions pas dans les quinze jours à venir si c'était nécessaire », a conclu Véran.

Les indicateurs sont toujours à un niveau élevé: près de 27 000 malades de la Covid sont hospitalisés, pas loin des pics de la première et de la deuxième vagues (32 000 et 33 000). Environ 3 000 sont en réanimation, moins que les pics des précédentes vagues (4 900 à l'automne, 7 000 au printemps).

Et la pression reste forte, puisque sur les sept derniers jours, on recense en moyenne 20 000 nouvelles contaminations quotidiennes.

Face à ces chiffres, les experts sont partagés et reconnaissent qu'un confinement se décide selon plusieurs critères : sanitaire d'un côté, économique et social de l'autre.

« Si vous demandez au médecin, je pense que s'il faut prendre des décisions de confinement difficiles, il faut les prendre tôt », a déclaré sur franceinfo Philippe Juvin, chef des urgences de l'hôpital Georges Pompidou et maire LR de La Garenne-Colombes.

« Maintenant, si vous demandez au citoyen ou homme politique que je suis, je comprends que le président de la République a pris sa décision car les Francais ont un niveau d'acceptabilité du confinement qui est devenu limite », a-t-il ajouté.

« Le confinement reste très probable. La question, c'est : quand surviendra-t-il ? », a renchéri dans le JDD l'infectiologue Anne-Claude Crémieux, pour qui « la réflexion actuelle sur le niveau de restrictions à mettre en place est compréhensible ».

Selon elle, le gouvernement pourrait « agir pendant les vacances scolaires, qui génèrent une diminution de l'activité et donc de la circulation du virus ».

Les vacances de février débuteront samedi pour les premières zones. Au total, elles s'étaleront sur quatre semaines dans les trois zones.

Bientôt trois vaccins

Selon un sondage Ifop pour le JDD, une large majorité de Français (60%) serait favorable à un reconfinement, mais pas à certaines restrictions, dont la fermeture des écoles et des commerces non-alimentaires.

En attendant, la nouvelle mesure la plus visible est la fermeture des centres commerciaux non-alimentaires de plus de 20 000 m2. Près de 400 centres ou magasins sont concernés, selon le gouvernement, dont Le Forum des Halles à Paris, la Part-Dieu à Lyon ou Euralille à Lille.

En outre, les frontières avec les pays hors Union européenne sont désormais fermées, « sauf motif impérieux », et pour revenir d'un pays de l'UE, un test PCR négatif est exigé (sauf pour les travailleurs transfrontaliers).

Enfin, dans cette course contre la montre, la France poursuit sa campagne de vaccination. Près de 1,48 million de personnes ont reçu au moins une dose de vaccin, dont 41 000 qui en ont eu deux.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.