AstraZeneca piqué au vif par les retards et bisbilles autour de son vaccin anti-Covid

Le vaccin de l’entreprise britannique AstraZeneca (Photo, AFP).
Le vaccin de l’entreprise britannique AstraZeneca (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 30 janvier 2021

AstraZeneca piqué au vif par les retards et bisbilles autour de son vaccin anti-Covid

  • AstraZeneca se retrouve aujourd'hui cible de l'ire de l'Union européenne pour les retards de livraison de vaccins
  • Les autorités européennes ont publié le contrat signé avec le laboratoire pour le rappeler à son engagement de «produire 300 millions de doses du vaccin»

LONDRES: Fiabilité de son vaccin contestée, bisbilles avec l'UE sur les retards de livraison et possible litiges : le vaccin contre le coronavirus d'AstraZeneca se transforme en casse-tête pour le laboratoire anglo-suédois.

Il y a encore quelques semaines, AstraZeneca était applaudi pour la rapidité de la mise au point d'un vaccin attendu comme l'un des tournants majeurs dans la lutte contre la pandémie de Covid-19, d'autant qu'il est plus facile à transporter et moins cher que le sérum rival Pfizer/BioNTech. 

En outre, le groupe dirigé par le Français Pascal Soriot a promis de fournir le vaccin à prix coûtant pour ne pas tirer profit de la pandémie.

Il se retrouve aujourd'hui cible de l'ire de l'Union européenne pour les retards de livraison de vaccins, et les autorités européennes ont publié le contrat signé avec le laboratoire pour le rappeler à son engagement de « produire 300 millions de doses du vaccin, sans en tirer de bénéfice ni essuyer de pertes ».

Une inspection d'une usine belge a eu lieu à la demande de la Commission européenne pour examiner l'argument de « baisse de rendement » avancée par le géant pharmaceutique.

L'Italie a même été jusqu'à agiter l'épouvantail de poursuites - qui viseraient également Pfizer - pour « récupérer les doses promises ».

Les développements AstraZeneca-UE en détail

L'Union européenne a autorisé vendredi le vaccin d'AstraZeneca contre le Covid-19 mais fait marche arrière dans une dispute avec Londres, tandis que l'OMS a une nouvelle fois appelé à ne pas priver les pays pauvres de vaccination.

Annonçant sur Twitter l'autorisation du vaccin d'AstraZeneca, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a en outre maintenu la pression sur le laboratoire, dont les 27 fustigent les retards de livraison.

« J'attends de l'entreprise qu'elle livre les 400 millions de doses comme convenu », a-t-elle souligné. 

Le PDG d'AstraZeneca, Pascal Soriot, s'est empressé de déclarer qu'« une première livraison d'environ 3 millions de doses devrait être envoyée dans les tout prochains jours ».

AstraZeneca/Oxford est le troisième vaccin à être avalisé dans l'UE après ceux de Pfizer/BioNTech et de Moderna.

L'Agence européenne des médicaments (EMA) avait approuvé plus tôt dans la journée l'utilisation dans l'UE de ce vaccin pour les plus de 18 ans.

Les pays de l'UE guettaient la décision du régulateur, se demandant s'il allait ou non suivre l'exemple de la commission de vaccination allemande, qui avait déconseillé jeudi ce vaccin pour les plus de 65 ans, des doutes relayés par le président français Emmanuel Macron.

L'autorité vaccinale allemande a réitéré vendredi sa recommandation, prenant le contre-pied du régulateur européen.

Cette controverse ajoute à la confusion en Europe autour du vaccin du laboratoire britannique, dans un contexte de tensions du fait de livraisons inférieures à ce qui était prévu. 

AstraZeneca a expliqué ne pouvoir livrer qu'« un quart » des doses initialement promises à l'UE au premier trimestre.

Paris a appelé vendredi à « clarifier » les retards de livraison d'AstraZeneca à l'UE, les Européens ne pouvant être pénalisés au bénéfice d'un « autre pays ».

L'efficacité du sérum est toutefois mise en cause par les autorités allemandes pour les plus de 65 ans. 

« Les relations qui se dégradent avec l'Union européenne pourraient avoir des répercussions négatives sur le groupe pharmaceutique », estime le Financial Times vendredi.

Nationalisme « inquiétant »

« Aucune des parties ne ressort sous une lumière particulièrement flatteuse » de ces dissensions « ce qui montre pourquoi la perspective du nationalisme autour des vaccins est inquiétante », remarque Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

En outre, remarque-t-il, si l'UE « met à exécution ses menaces de bloquer l'exportation » du vaccin produit sur son territoire, cela pourrait engendrer des répliques dans d'autres pays, et notamment au Royaume-Uni au cas où le pays tout juste sorti du marché européen voit à son tour son approvisionnement ralentir.

L'accord avec l'UE assure qu'AstraZeneca fera « de son mieux » pour augmenter ses capacités de production, tout en rappelant que le respect du contrat constitue pour lui « une obligation légale, valide et contraignante », d'après le texte publié par la Commission, sans certains passages.

Même si le groupe ne fait pas de bénéfices, « cela reste un contrat classique », souligne David Greene, associé du cabinet Edwin Coe et président de la Law Society du Royaume-Uni.

Greene souligne que le contrat avec l'UE relève de la loi belge et que cette législation fait donc foi. 

Si AstraZeneca ne démontre pas qu'il « fait les meilleurs efforts raisonnables » pour respecter ses engagements, il pourrait avoir enfreint son contrat et risquer de potentielles poursuites, assure l'avocat.

Russ Mould, analyste du courtier en ligne AJ Bell, relativise toutefois les conséquences financières pour le laboratoire : « malgré les questionnements allemands et le manque de volonté apparent de la FDA (l'autorité américaine du médicament) pour approuver le vaccin, beaucoup d'autres pays semblent vouloir continuer à l'utiliser, y compris le Royaume-Uni ».

En outre, le fait que le vaccin soit vendu à faible prix « ne devrait donc pas avoir de conséquences sur les bénéfices » attendus et un récent recul de l'action semble d'après Mould plus lié « aux questionnements des investisseurs sur l'acquisition envisagée à 39 milliards de dollars d'Alexion ».

Susannah Streeter, analyste de Hargreaves Lansdown, estime pour sa part que la course au sérum pour endiguer la pandémie a permis au groupe de « gagner une expertise dans les vaccins, qui lui manquait jusque-là ».

« Les prises de bec gouvernementales sur l'approvisionnement (...) ne devraient pas engendrer de dommages durables pour sa réputation mais attirer l'attention sur la contribution importante de l'entreprise pour voir la lumière au bout du tunnel des confinements », conclut-elle.


Selon une source ukrainienne , Zelensky ne serait pas prêt à signer un accord sur les minerais avec Washington

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky n'est « pas prêt » à signer un accord avec les États-Unis qui leur offrirait un accès préférentiel aux minerais du pays, a affirmé samedi à l'AFP une source ukrainienne proche du dossier, alors que les deux pays sont en pleines tensions.

Donald Trump réclame depuis plusieurs semaines l'équivalent de 500 milliards de dollars de terres rares, en guise de dédommagement, selon lui, du soutien américain à Kiev face à l'invasion russe, une condition qu'Ukraine ne peut accepter pour l'instant.

« Le président ukrainien n'est pas prêt à accepter le projet dans sa forme actuelle. Nous essayons toujours de faire des changements de manière constructive », a expliqué cette source ukrainienne qui a requis l'anonymat.

« Ils veulent nous soutirer 500 milliards de dollars », a-t-elle accusé.

« Quel genre de partenariat est-ce là ? (...) Et pourquoi devons-nous donner 500 milliards, il n'y a pas de réponse », a-t-elle encore dit, affirmant que Kiev avait « proposé des amendements. Ils ont été soumis ».

Depuis l'appel entre Donald Trump et Vladimir Poutine le 12 février, Moscou et Washington ont exprimé leur volonté de repartir sur de nouvelles bases, et le président américain a complètement renversé la position de son pays concernant la guerre en Ukraine, en reprenant la rhétorique du Kremlin sur la responsabilité de Kiev.

Le 24 février 2022, l'Ukraine a été envahie par la Russie, le Kremlin affirmant agir pour protéger le pays contre la menace de l'OTAN et empêcher un élargissement de l'organisation.

Donald Trump souhaite négocier un accord avec l'Ukraine afin d'obtenir un accès à 50 % de ses minerais stratégiques, en guise de compensation pour l'aide militaire et économique déjà fournie à Kiev.

Le conseiller à la sécurité nationale de M. Trump, Mike Waltz, s'est montré très pressant vendredi.

« Le président Zelensky va signer cet accord, et vous le verrez à très court terme, et c'est bon pour l'Ukraine », a-t-il insisté lors d'un rassemblement de conservateurs près de Washington.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rejeté avec vigueur la première proposition américaine d'accord, arguant qu'il ne pouvait « pas vendre » son pays.

Il a toutefois laissé la porte ouverte à des « investissements » américains en échange de telles garanties.

De son côté, Donald Trump affirme que les États-Unis ont dépensé 350 milliards de dollars pour s'engager dans une guerre qui ne pouvait pas être gagnée. Or, selon l'institut économique IfW Kiel, l'aide américaine globale à l'Ukraine, financière, humanitaire et militaire, a atteint 114,2 milliards d'euros (près de 120 milliards de dollars au cours actuel) entre début 2022 et fin 2024, dont 64 milliards d'euros en assistance militaire.

Le 1er février, M. Zelensky a assuré que l'Ukraine n'avait reçu à ce stade que 75 des 177 milliards de dollars d'aide votée par le Congrès américain.


Les États-Unis proposent à l'ONU une résolution pour « une fin rapide » du conflit en Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (G) accueille l'envoyé américain Keith Kellogg dans ses bureaux à Kiev le 20 février 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine.  (Photo par Sergei SUPINSKY / AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (G) accueille l'envoyé américain Keith Kellogg dans ses bureaux à Kiev le 20 février 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo par Sergei SUPINSKY / AFP)
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  • Les États-Unis ont proposé un projet de résolution à l'Assemblée générale de l'ONU qui ne mentionne pas le respect de l'intégrité territoriale de l'Ukraine.
  • Le texte proposé par les États-Unis ne condamne pas l'agression russe ni ne fait référence explicite à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ce qui ressemble à une trahison de la part de Kiev et à un coup bas contre l'UE.

NATIONS-UNIES : Les États-Unis ont proposé un projet de résolution à l'Assemblée générale de l'ONU qui ne mentionne pas le respect de l'intégrité territoriale du pays, après une nouvelle attaque du président américain Donald Trump contre son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.

Dans un communiqué, le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, a exhorté les pays membres de l'ONU à approuver cette nouvelle résolution « simple » et « historique », et « tous les États membres à la soutenir, afin de tracer un chemin vers la paix ».

« Cette résolution est une bonne idée », a rapidement commenté l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassili Nebenzia, déplorant toutefois l'absence de référence « aux racines » du conflit.

Les Européens, désarçonnés par l'ouverture du dialogue américano-russe sur l'Ukraine, n'avaient pas réagi samedi matin à la proposition américaine.

« Nous n'avons pas de commentaire pour l'instant », a simplement indiqué l'ambassadeur français à l'ONU Nicolas de Rivière, alors que l'Assemblée générale doit se réunir lundi.

Le texte proposé par les États-Unis ne condamne pas l'agression russe ni ne fait référence explicite à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ce qui ressemble à une trahison de la part de Kiev et à un coup bas contre l'UE, mais aussi à un mépris pour les principes fondamentaux du droit international », a déclaré à l'AFP Richard Gowan, de l'International Crisis Group.

L'Assemblée générale de l'ONU se réunit lundi pour marquer le troisième anniversaire de l'invasion russe de l'Ukraine.

À cette occasion, l'Ukraine et les Européens ont préparé un projet de résolution qui souligne la nécessité de « redoubler » d'efforts diplomatiques pour mettre fin à la guerre « cette année », et prend note des initiatives de plusieurs États membres ayant présenté « leur vision pour un accord de paix complet et durable ».

Le texte réitère également les précédentes demandes de l'Assemblée générale, appelant à un retrait immédiat et inconditionnel des troupes russes d'Ukraine ainsi qu'à la cessation des attaques de la Russie contre l'Ukraine.

Ces précédents votes avaient rassemblé plus de 140 voix sur les 193 États membres.

Les nouvelles salves de M. Trump contre M. Zelensky interviennent alors que la visite de l'émissaire du président américain, Keith Kellogg, semblait avoir apaisé la situation. Ces nouvelles attaques de M. Trump contre M. Zelensky font suite à des premières invectives virulentes plus tôt dans la semaine, qui avaient suscité une vive réaction de la part de Kiev et la stupéfaction de ses alliés européens.

M. Zelensky avait déclaré avoir eu des échanges « productifs » avec M. Kellogg, et ce dernier l'avait qualifié de « dirigeant courageux et assiégé d'une nation en guerre ».

Vendredi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a réaffirmé que le président Vladimir Poutine était « ouvert » à des pourparlers de paix.

La Russie exige notamment que l'Ukraine lui cède quatre régions ukrainiennes, en plus de la Crimée qu'elle a annexée en 2014, et qu'elle n'adhère jamais à l'Otan. Des conditions jugées inacceptables par les autorités ukrainiennes qui demandent à leurs alliés des garanties de sécurité solides.

M. Trump et ses collaborateurs ont jugé « irréaliste » l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan et son ambition de reprendre ses territoires perdus à la Russie.

Sur le terrain, la situation reste difficile pour les troupes ukrainiennes. L'armée russe a revendiqué vendredi la prise de deux localités dans l'est de l'Ukraine.


60 ans après, l'assassinat de Malcolm X continue de secouer l'Amérique

L'avocat Ben Crump (à droite) et la fille de Malcolm X, Ilyasah Shabazz, s'adressent à la presse pour demander la déclassification des documents du pasteur musulman afro-américain et militant des droits de l'homme Malcolm X, à l'occasion du 60e anniversaire de son assassinat, à Harlem, dans l'État de New York, le 21 février 2025. La conférence de presse s'est tenue au Malcolm X and Dr Betty Shabazz Memorial and Educational Center, dans la salle de bal où Malcolm X a été assassiné le 21 février 1965. (Photo de CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
L'avocat Ben Crump (à droite) et la fille de Malcolm X, Ilyasah Shabazz, s'adressent à la presse pour demander la déclassification des documents du pasteur musulman afro-américain et militant des droits de l'homme Malcolm X, à l'occasion du 60e anniversaire de son assassinat, à Harlem, dans l'État de New York, le 21 février 2025. La conférence de presse s'est tenue au Malcolm X and Dr Betty Shabazz Memorial and Educational Center, dans la salle de bal où Malcolm X a été assassiné le 21 février 1965. (Photo de CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
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  • Six décennies jour pour jour après sa mort, un hommage est rendu vendredi à la figure de proue du mouvement « Black Power », notamment pour son héritage en matière de « justice sociale ».
  • « Nous espérons que la vérité tant attendue éclatera, après 60 ans d'attente, et que ce qui s'est passé sera documenté », explique à l'AFP Ilyasah Shabazz, la fille de Malcolm X.

NEW-YORK : Six décennies jour pour jour après sa mort, un hommage est rendu vendredi à la figure de proue du mouvement « Black Power », notamment pour son héritage en matière de « justice sociale ». C'est ce que rappelle le Shabazz Center, le mémorial et centre éducatif installé dans l'ancienne salle de bal de Harlem où il a été abattu à 39 ans, au faîte de son influence, et ce quelques mois seulement après l'abolition de la ségrégation raciale.

Qui a commandité le meurtre ? Comment le drame a-t-il pu survenir en pleine réunion publique, alors que les menaces pesant sur le militant, porte-voix de la « Nation of Islam » puis de l'abolition des discriminations, étaient connues des autorités ?

Pour obtenir des réponses, sa famille a engagé en novembre 2024 des poursuites au civil spectaculaires, réclamant 100 millions de dollars aux forces de l'ordre et aux agences fédérales qu'elle accuse, selon elle, d'avoir joué un rôle à divers degrés dans son assassinat.

Dans ce dossier qui doit entrer dans le vif du sujet début mars devant un tribunal de Manhattan, la famille assure disposer d'éléments nouveaux lui permettant d'assigner en justice la police de New York (NYPD), le FBI ou encore la CIA.

« Nous espérons que la vérité tant attendue éclatera, après 60 ans d'attente, et que ce qui s'est passé sera documenté », explique à l'AFP Ilyasah Shabazz, la fille de Malcolm X.

- « Qui a donné l'ordre ? » -

Selon l'assignation en justice, la famille du leader afro-américain, également connu sous le nom d'El-Hajj Malik El-Shabazz, estime que les forces de l'ordre et les services de renseignement américains ont sciemment désengagé les policiers dont la mission était de le protéger la nuit du drame.

Des agents en civil ne sont pas non plus intervenus au moment des faits et, depuis sa mort, les agences de renseignement s'emploieraient à dissimuler leurs agissements, selon la plainte.

Contactée par l'AFP, la police de New York n'a pas souhaité s'exprimer pour l'instant.

« Cette dissimulation a duré des décennies, privant la famille Shabazz de la vérité et de leur droit à obtenir justice », estime auprès de l'AFP Me Ben Crump, qui défend le dossier pour les filles de Malcolm X.

« Nous écrivons l'histoire en nous dressant ici face à ces torts et en demandant des comptes devant les tribunaux », se félicite le conseil, qui a demandé vendredi la « déclassification de documents » liés à ce dossier.

L'affaire avait déjà rebondi en 2021, lorsque deux des trois anciens hommes reconnus coupables de l'assassinat et ayant passé plus de vingt ans derrière les barreaux ont finalement été innocentés, ce qui constitue l'une des plus grandes erreurs judiciaires des États-Unis. En réparation, les deux Afro-Américains ont touché 36 millions de dollars de la part de la ville et de l'État de New York.

« On sait déjà assez précisément comment l'assassinat de Malcolm X s'est déroulé. On sait qui en est responsable : cinq membres de la Nation of Islam. La seule chose qu'on ignore, c'est qui a donné l'ordre », observe Abdur-Rahman Muhammad, historien et spécialiste reconnu du dossier, dont les travaux pendant des décennies ont contribué à disculper les deux accusés à tort.

Selon lui, les éléments mis en avant aujourd'hui par la famille de Malcolm X sont « peu crédibles ».

Il concède toutefois que « si la plainte permet de déterminer qui a donné l'ordre final, alors elle aura de la valeur ».

Cet énième rebondissement aura au moins permis de remettre en avant « l'héritage » de Malcolm X, plus important que jamais sous le second mandat de Donald Trump, « ennemi implacable » de la communauté noire, affirme l'historien.

« Cela va inciter les Afro-Américains à se serrer les coudes », anticipe Abdur-Rahman Muhammad. « En résumé, la communauté noire doit revenir au message de Malcolm : lutter. »