Le président Ouattara annonce que la base de l'armée française sera rétrocédée à la Côte d'Ivoire en janvier

Drapeau national de la Côte d’Ivoire flottant au vent par temps clair (Photo iStock)
Drapeau national de la Côte d’Ivoire flottant au vent par temps clair (Photo iStock)
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Publié le Mercredi 01 janvier 2025

Le président Ouattara annonce que la base de l'armée française sera rétrocédée à la Côte d'Ivoire en janvier

  • « Nous pouvons être fiers de notre armée dont la modernisation est désormais effective, a déclaré M. Ouattara dans son allocution de fin d'année.
  • Il a précisé que le camp serait baptisé du nom du général Thomas d'Aquin Ouattara, premier chef d'état-major de l'armée ivoirienne.

ABIDJAN : La base militaire française d'Abidjan sera rétrocédée à la Côte d'Ivoire en janvier, a annoncé mardi soir le président ivoirien Alassane Ouattara, conformément à la politique de réaménagement du dispositif militaire français en Afrique.

« Nous pouvons être fiers de notre armée dont la modernisation est désormais effective. C'est dans ce cadre que nous avons décidé du retrait concerté et organisé des forces françaises en Côte d'Ivoire », a déclaré M. Ouattara dans son allocution de fin d'année.

« Ainsi, le camp du 43^e BIMA, le bataillon d'infanterie de marine de Port-Bouet (une commune d'Abidjan), sera rétrocédé aux forces armées de Côte d'Ivoire dès ce mois de janvier 2025 », a-t-il poursuivi.

Il a précisé que le camp serait baptisé du nom du général Thomas d'Aquin Ouattara, premier chef d'état-major de l'armée ivoirienne.

La France a décidé de reconfigurer sa présence militaire en Afrique, après avoir été chassée de trois pays sahéliens gouvernés par des juntes hostiles à Paris : le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

Le mois dernier, à quelques heures d'intervalle, le Sénégal et le Tchad ont à leur tour annoncé le départ des militaires français de leur sol et officialisé une « réorganisation ».

Le 26 décembre, la France a rétrocédé une première base militaire au Tchad, à Faya, dans l'extrême nord désertique du pays.

La Côte d'Ivoire reste un allié important de la France en Afrique de l'ouest. Quelque 1 000 soldats étaient déployés au sein du 43^e BIMA, notamment dans la lutte contre les jihadistes qui frappent régulièrement le Sahel et le nord de certains pays du golfe de Guinée.

Mardi soir, le président Ouattara a par ailleurs évoqué la présidentielle d'octobre 2025, assurant que l'élection serait « apaisée », « transparente et démocratique ».

M. Ouattara, qui aura 83 ans mercredi, ne s'est pas encore prononcé sur une éventuelle candidature à un quatrième mandat.


Le chancelier allemand condamne les « déclarations erratiques » de Musk

Le chancelier allemand Olaf Scholz (Photo AFP)
Le chancelier allemand Olaf Scholz (Photo AFP)
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  • le chancelier allemand Olaf Scholz a condamné les « déclarations erratiques » d'Elon Musk ainsi que le soutien du milliardaire américain au parti d'extrême droite AfD.
  • « En Allemagne, tout se passe conformément à la volonté des citoyens, et non selon les déclarations erratiques d'un milliardaire américain », a déclaré le dirigeant allemand.

BERLIN : Dans un entretien paru samedi, le chancelier allemand Olaf Scholz a condamné les « déclarations erratiques » d'Elon Musk ainsi que le soutien du milliardaire américain au parti d'extrême droite AfD.

Interrogé par le magazine Stern sur les piques de M. Musk, qui l'avait notamment traité de « fou » début novembre, puis d'« imbécile incompétent » le 20 décembre, avant de s'en prendre au président allemand Frank-Walter Steinmeier, qualifié de « tyran », M. Scholz a estimé qu'il « fallait garder son calme ».

« En Allemagne, tout se passe conformément à la volonté des citoyens, et non selon les déclarations erratiques d'un milliardaire américain », a déclaré le dirigeant allemand, à un mois et demi d'élections législatives anticipées prévues le 23 février prochain.

« Le président allemand n'est pas un tyran anti-démocratique et l'Allemagne est une démocratie forte et stable — peu importe ce que M. Musk affirme », a souligné le chancelier social-démocrate dans cette interview.

M. Scholz juge en revanche « beaucoup plus problématique » le soutien de M. Musk à l'AfD, « un parti qui prône un rapprochement avec la Russie de Poutine et veut l'affaiblissement des liens transatlantiques ».

L'Alternative pour l'Allemagne (AfD), créditée de la deuxième place dans les sondages (19 % en moyenne) pour les législatives, derrière les conservateurs (autour de 33 %), a reconnu mardi dans le Spiegel être en contact régulier avec l'équipe de l'homme d'affaires américain.

L'entrepreneur de 53 ans participera le 9 janvier à une conversation avec la dirigeante de ce parti, Alice Weidel, sur X.

Interrogé par le magazine Stern sur l'éventualité d'inviter M. Musk à débattre, M. Scholz a répondu : « Je ne pense pas qu'il faille chercher à s'attirer les faveurs de M. Musk. Je laisse cela à d'autres ».

Le chancelier allemand a indiqué avoir rencontré M. Musk en mars 2022, lors de l'inauguration de l'usine Tesla dans le Brandebourg, non loin de Berlin, à une époque où l'AfD locale protestait contre son implantation.

L'Allemagne n'est pas la seule cible en Europe des attaques de M. Musk : il projette son influence au profit de la droite dure, notamment au Royaume-Uni, et étrille la Commission européenne.

 


France: à Mayotte, la renaissance des bidonvilles fragilise le scénario de leur disparition

Cette photographie montre une vue des maisons détruites dans le bidonville de Cavani quartier sud endommagé par le cyclone Chido dans la ville de Mamoudzou, sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 2 janvier 2025. (AFP)
Cette photographie montre une vue des maisons détruites dans le bidonville de Cavani quartier sud endommagé par le cyclone Chido dans la ville de Mamoudzou, sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 2 janvier 2025. (AFP)
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  • Deux semaines et demie après le passage dévastateur du cyclone, les bidonvilles réapparaissent
  • Le projet de loi "d'urgence" pour Mayotte, qui devrait inclure une mesure sur la résorption de l'habitat précaire, sera présenté en Conseil des ministres la semaine prochaine

MAMOUDZOU: A Mayotte, deux semaines et demie après le passage dévastateur du cyclone, les bidonvilles réapparaissent, fragilisant la promesse du Premier ministre français François Bayrou "d'empêcher la reconstruction" de cet habitat précaire où vit pourtant un tiers de la population de cet archipel de l'Océan indien.

Depuis plusieurs jours, à Cavani Sud, le bruit sourd d'outils résonne dans ce quartier de cases qui s'étale sur des kilomètres à flanc de colline, en Grande-Terre.

Sous un soleil accablant, des hommes charrient des tasseaux de bois aux clous rouillés, une femme assise au sol remplit des sacs de ciment, des voisins trient les décombres, inspectant chaque débris.

Le 14 décembre, le cyclone Chido a balayé les logements précaires de ce quartier de Mamoudzou, le chef-lieu de Mayotte.

Mais parmi les déchets qui jonchent le sol, les habitations de tôle se relèvent. Pour pouvoir les édifier dans l'urgence, le système D est poussé à son paroxysme, rendant encore plus précaires et dangereuses ces habitations.

A la décharge informelle du terre-plein de M'tsapéré, village au sud de Mamoudzou, les habitants fouillent dans les monceaux géants d'ordures et repartent avec du matériel de construction en mauvais état sur la tête.

La maison que rebâtit Soubira Attoumani, un homme de 41 ans, avec son frère est ainsi "moins résistante que celle qui était là avant", soupire-t-il.

Chaher, lui, a "mis deux jours" à remettre sur pied la maison familiale, entièrement détruite par les vents. Sourire aux lèvres, il montre fièrement les panneaux solaires installés sur le toit qui lui procurent une précieuse électricité, défaillante sur l'île après Chido.

"L'urgence, c'est de s'abriter pour faire face à la saison des pluies, puisqu'il n'y a pas de solutions proposées par l'Etat", soupire, fataliste, Soubira Attoumani.

Lors de son déplacement à Mayotte en début de semaine, François Bayrou avait promis "d'empêcher la reconstruction" des bidonvilles, sans préciser où leurs habitants - un tiers de la population - seraient relogés.

Interrogé à La Réunion à propos des baraquements déjà reconstruits, il avait affirmé qu'"on va évidemment intervenir". "Mais il faut trouver des centres d'accueil (...) l'Etat a la responsabilité de dire +ceci n'est pas acceptable+".

Le projet de loi "d'urgence" pour Mayotte, qui devrait inclure une mesure sur la résorption de l'habitat précaire, sera présenté en Conseil des ministres la semaine prochaine.

La cheffe de file des députés de l'opposition d'extrême droite du Rassemblement national, Marine Le Pen, qui a dit vouloir faire tout ce qui est en son pouvoir "pour accélérer l'aide", a elle fait savoir jeudi qu'elle se rendrait à Mayotte de dimanche à mardi.

Environ un tiers de la population de Mayotte - officiellement 320.000 habitants selon les statistiques officielles, mais peut-être 100.000 à 200.000 de plus compte tenu de l'immigration irrégulière en provenance notamment des Comores - réside dans des habitats précaires, qui ont été entièrement détruits par le cyclone.


Zelensky estime que "l'imprévisibilité" de Trump peut aider à mettre fin à la guerre en Ukraine

Des personnes se tiennent debout lors d'un service commémoratif au cimetière militaire de Lychakiv, à Lviv, le 28 décembre 2024, lors de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Des personnes se tiennent debout lors d'un service commémoratif au cimetière militaire de Lychakiv, à Lviv, le 28 décembre 2024, lors de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que "l'imprévisibilité" de Donald Trump, qui doit prendre ses fonctions le 20 janvier à la Maison Blanche, peut aider à mettre fin à la guerre en Ukraine
  • L'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche suscite à Kiev l'espoir de décisions fortes après bientôt trois ans d'invasion russe

KIEV: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que "l'imprévisibilité" de Donald Trump, qui doit prendre ses fonctions le 20 janvier à la Maison Blanche, peut aider à mettre fin à la guerre en Ukraine.

"Trump peut être décisif (...) dans cette guerre. Il peut nous aider à arrêter (Vladimir) Poutine. Il est très fort et imprévisible", a déclaré M. Zelensky dans une interview télévisée, estimant que le président élu américain "veut vraiment mettre fin à la guerre".

"J'aimerais vraiment que cette imprévisibilité du président Trump s'applique à la Russie", a-t-il ajouté.

L'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche suscite à Kiev l'espoir de décisions fortes après bientôt trois ans d'invasion russe, mais aussi la crainte d'une baisse du soutien financier et militaire américain, que le républicain a critiqué à de nombreuses reprises.

M. Zelensky a longtemps refusé de négocier une fin de la guerre avec Vladimir Poutine mais a récemment adouci sa position, acceptant notamment de renoncer temporairement à tenter de reprendre les territoires conquis par Moscou, en échange de garanties de sécurité de l'Otan et d'une augmentation des livraisons d'armes à Kiev.

Il a estimé jeudi que toute garantie de sécurité envers l'Ukraine n'impliquant pas les Etats-Unis seraient des "garanties faibles".

Alors que plusieurs pays européens, dont la France, ont émis l'idée de déployer un éventuel contingent militaire en Ukraine en cas d'accord de paix, Volodymyr Zelensky a estimé qu'une telle initiative ne doit pas remplacer une adhésion de son pays à l'Otan.

"Nous ne voudrions pas qu'il n'y ait qu'un seul ou deux pays pour cette initiative. Il faut absolument que cette initiative aille dans le sens de l'Otan. Cela ne veut pas dire que le déploiement de forces européennes exclut un avenir au sein de l'Otan", a-t-il dit.

Les forces ukrainiennes sont en difficulté depuis des mois face à l'armée russe sur le front Est et reculent dans plusieurs secteurs.

M. Zelensky a ainsi reconnu que la situation est "vraiment très difficile" et que les troupes ukrainiennes "sont fatiguées", notamment à cause d'un "manque de réserves et de rotation" des effectifs.