PARIS : «Il n’est pas question que Jérôme Salomon, numéro deux du ministère de la Santé, démissionne de son poste», a assuré vendredi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, alors que la responsabilité de M. Salomon est pointée dans la pénurie de masques en début d’épidémie de Covid-19.
Interrogé sur LCI, M. Attal a répondu par la négative à cette possibilité.
«Heureusement qu’il reste à son poste, on est en pleine crise sanitaire! Il est à la tête de la Direction générale de la Santé (DGS), et je peux vous dire que, pour le voir dans les réunions, il est dévoué corps et âme à protéger la santé des Français», a-t-il fait valoir. «Il y a des commissions d'enquête – je l'entends –, une responsabilité politique ou pas, mais il y a une crise sanitaire en cours.»
M. Attal a dit «ne pas comprendre» que les sénateurs de la commission d’enquête sur la crise de la Covid-19 aient écrit que «les e-mails auxquels ils faisaient référence ne leur avaient pas été transmis, alors même que Jérôme Salomon lui-même avait transmis ces pièces».
Il a aussi souligné que «Jérôme Salomon s'est expliqué sur ce point-là: le rapport (d'experts sur le stock de masques, qui, selon les sénateurs, a été modifié a posteriori à la demande de M. Salomon, NDLR) avait été commandé; les experts sont allés au-delà s'agissant des thèmes du rapport; il y a eu des discussions entre une tutelle et une agence; tout s'est fait en lien et en accord avec les experts qui ont rédigé ce rapport», a énuméré Gabriel Attal.
Dans un rapport rendu public jeudi, la commission d’enquête du Sénat sur la crise de la Covid-19 impute «directement» la pénurie de masques en début d’épidémie «à la décision, prise en 2018 par le directeur général de la Santé, de ne pas renouveler le stock de masques chirurgicaux», même si «elle est également la conséquence de choix antérieurs».
Interrogé jeudi soir, le ministre de la Santé, Olivier Véran a déclaré s’être «entretenu» avec Jérôme Salomon. «Il m'a indiqué que les échanges d'e-mails, auxquels il est fait allusion dans le rapport (...), il les a lui-même transmis à la commission d’enquête parlementaire.»
La DGS a pour sa part assuré dans un communiqué qu'«aucune pression n’a été exercée sur le groupe d'experts. Le directeur général de Santé publique France a apporté des modifications (...) qui ont été acceptées par l’ensemble des contributeurs du rapport d’experts».