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Ce vendredi marque la fin de deux semaines remarquables pour les relations franco-saoudiennes. Les liens entre les deux nations ont été ravivés et renouvelés et sont maintenant en passe d’atteindre leur plein potentiel.
Le ministre d’État saoudien aux Affaires étrangères, Adel al-Jubeir, a décrit avec justesse ce qui s’est passé comme un «bond en avant» dans les relations franco-saoudiennes. Lors d’une interview accordée à Arab News en français à Paris, il déclare que ce bond était favorisé par deux «jeunes dirigeants qui ont des visions et des ambitions et le courage de faire progresser leur pays», faisant allusion au prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, et au président français, Emmanuel Macron. «Il s’agit de la réunion de nombreux éléments différents», ajoute M. Al-Jubeir.
Ce bond en avant s'est traduit par une participation de haut niveau à l’événement Vision Golfe 2023 – organisé par le ministère français de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique – et par un alignement politique des deux pays sur plusieurs questions régionales et internationales. Vingt-quatre mémorandums d’entente ont été conclus lors du Forum sur l'investissement franco-saoudien.
Cette semaine, lors de la réception de l’Arabie saoudite organisée dans le cadre de sa candidature à l’Expo 2030, des ministres et des architectes saoudiens, dont Khaled al-Faleh et la princesse Reema bent Bandar, ont fait une présentation fantastique des raisons pour lesquelles l’Arabie saoudite devrait être autorisée à accueillir l’Expo 2030 à Riyad. Les Saoudiens ont expliqué en détail les fabuleux changements qui se produisent dans le Royaume et pourquoi le monde devrait venir en Arabie saoudite, ce qui a suscité un sentiment de fierté.
Au Salon du Bourget, les relations franco-saoudiennes ont véritablement pris leur envol. La compagnie aérienne saoudienne à bas prix Flynas a joué un rôle majeur en commandant trente avions d’une valeur de 3,73 milliards de dollars (1 dollar = 0,91 euro) au constructeur aérospatial Airbus. Airbus a également signé un accord d’investissement de plus de 25 milliards de riyals saoudiens (1 riyal = 0,24 euro) pour la construction d’hélicoptères militaires et civils en Arabie saoudite avec une société de défense locale.
Enfin, le prince héritier a lui-même présidé la délégation saoudienne lors du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial.
Ces deux dernières semaines ont vraiment été remarquables.
Mais en quoi consiste exactement ce bond en avant dans les relations franco-saoudiennes et comment s’est-il produit? Tout d’abord, nous devons comprendre qu’il ne s’agit pas d’un succès soudain ou d’une surprise. Il s’agit au contraire d’une relation à multiples facettes qui se construit depuis des années.
Sur le plan culturel, comme le décrit le ministre saoudien de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, dans un article publié sur Arab News, nous célébrons «cinq années d’âge d’or de la coopération culturelle franco-saoudienne». Il a écrit: «Au cours des cinq dernières années, il y a eu des avancées qualitatives dans notre coopération culturelle grâce à l'engagement commun et à la reconnaissance de l'importance de cette coopération par les dirigeants saoudiens et français pour continuer à renforcer notre partenariat bilatéral. La Vision saoudienne 2030 a ouvert de vastes opportunités et nous travaillons avec des partenaires du monde entier pour exploiter ces opportunités.»
Comme l’Arabie saoudite, la France se préoccupe autant des opportunités mutuellement bénéfiques pour l’avenir que de l’histoire et de la culture. En effet, lors de Vision Golfe 2023, le ministre saoudien de l’Industrie et des Ressources minérales, Bandar Alkhorayef, a présenté douze secteurs dans lesquels les entreprises françaises sont les bienvenues et peuvent apporter leur contribution.
Il n’est donc pas surprenant que, lors du Forum sur l’investissement franco-saoudien qui s’est tenu cette semaine, le ministre français chargé du Commerce extérieur ait décrit l’Arabie saoudite comme le premier partenaire commercial de la France dans la région.
Sur le plan politique, il existe un alignement clair sur de nombreuses questions régionales et internationales, telles que la nécessité d’une solution pacifique en Ukraine et le besoin de stabilité au Moyen-Orient, où Riyad et Paris sont d’accord sur presque tous les sujets. Le Liban est la seule exception possible, car l’Arabie saoudite a signalé à plusieurs reprises qu’il devait résoudre ses propres problèmes et s’est abstenue de soutenir un candidat particulier pour le siège présidentiel vacant.
À part cela, il semble que tout soit clair. Qui sait ce que ce partenariat permettra de réaliser, avec tous les changements, les réformes et les opportunités qui émergent dans la nouvelle Arabie saoudite?
Dans trois ans, l’Arabie saoudite et la France célébreront le centenaire de leurs relations diplomatiques. Comme l’a déclaré le ministre saoudien de l’Investissement, Khaled al-Faleh: «De nombreuses réalisations de l’Arabie saoudite dans le cadre de la Vision 2030 porteront les empreintes des partenariats franco-saoudiens.»
Tout au long des deux dernières semaines, les Français ont pu se rendre compte de ce que signifie travailler et s’associer avec l’Arabie saoudite. Grâce à la réception spectaculaire de l’Expo 2030 au Grand Palais éphémère et à la présence des astronautes saoudiens Ali Alqarni et Rayanah Barnawi, qui ont récemment regagné la Terre, il semble qu’au moins en ce qui concerne les relations franco-saoudiennes, le ciel soit littéralement la limite.
Faisal J. Abbas est rédacteur en chef d'Arab News. Twitter: @FaisalJAbbas
NDLR: L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
