PARIS : Un certain nombre de secteurs professionnels "ne fonctionnerait pas" en France sans l'immigration, a rappelé dimanche le ministre du Travail Olivier Dussopt alors que la droite refuse tout compromis sur la régularisation des travailleurs dans les secteurs en tension.
Dans certains métiers, "comme commis de cuisine ou femme de ménage, il y a 25% de travailleurs étrangers non communautaires", comparativement à une moyenne nationale "d'environ 3%", a-t-il souligné sur Radio J.
"Il faut regarder la réalité en face (...) Ces métiers n'existeraient pas sans eux (...) Dans un certain nombre de secteurs professionnels, notre pays ne fonctionnerait pas sans immigration", a-t-il insisté.
L'ambition de l'un des volets du futur projet de loi immigration permettrait de régulariser des travailleurs sans papiers qui travaillent déjà dans les métiers "en tension" comme l'hébergement-restauration, la santé ou le BTP.
"Partout dans Paris, il y a dans des restaurants des hommes et des femmes qui travaillent depuis des années avec un contrat de travail légal, mais leur situation personnelle est irrégulière", a-t-il souligné.
Mais la droite refuse catégoriquement de discuter ce point.
"Si dans quelques semaines nous constatons qu'il n'y a pas de compromis possible, il faudra qu'on décide si on présente la réforme qui est la nôtre ou si nous en restons là, sans texte", a-t-il jugé. "Toutes les pistes sont ouvertes", a-t-il dit.
Interrogé sur le naufrage intervenu en Grèce d'un bateau de migrants qui pourrait avoir fait des centaines de morts, M. Dussopt s'est dit, "avec tristesse, pas certain que cela change le débat sur l'immigration que l'on a au niveau national".