Malgré une série de problèmes techniques imprévus qui ont donné lieu à de légers retards, le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, réputé comme étant au sommet du leadership et le représentant de ses électeurs, est intervenu la semaine dernière sur l’espace virtuel de Twitter aux côtés du magnat reconnu et investisseur astucieux Elon Musk et de l’investisseur technologique David Sacks. Dans une déclaration capitale largement couverte par les médias américains, DeSantis a annoncé sa décision de se lancer dans l’arène vibrante des primaires présidentielles du Parti républicain aux États-Unis.
DeSantis a exposé l’état lamentable de l’Union et a promis d’accomplir le travail nécessaire. «Ma promesse est la suivante: si vous me nommez, vous pouvez régler votre horloge sur le 20 janvier 2025 à midi car, sur le côté ouest du Capitole, je prêterai serment en tant que 47e président des États-Unis», a déclaré le gouverneur.
La première réaction est venue de l’ex-président et candidat républicain à l’élection de 2024, Donald Trump, qui a utilisé sa plate-forme Truth Social pour exprimer ses critiques à l’égard de DeSantis par le biais d’un message particulier qui a rapidement suscité la confusion parmi les lecteurs. La déclaration de M. Trump comportait une comparaison entre son «bouton rouge» (qui sert aux présidents américains pour commander du Coca-Cola) métaphorique et celui du gouverneur, le premier revendiquant sa supériorité en termes de taille, de qualité, de puissance et de fonctionnalité opérationnelle.
En outre, M. Trump a insinué qu’il s’était entretenu avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, ce qui laissait présager une relation amicale, ajoutant ainsi une couche supplémentaire de mystère à son message énigmatique. Dans le paysage complexe de la politique américaine, les conservateurs en sont venus à considérer DeSantis, homme d’État de 44 ans, comme un concurrent redoutable, prêt à rivaliser avec l’ancien président et à remporter potentiellement l’investiture républicaine. Preuve de cette dynamique émergente, un chœur de députés républicains influents, associé à un ensemble de médias de droite, a commencé à se rallier avec ferveur à cette étoile montante, soutenant avec enthousiasme ses aspirations à la présidence et plaidant pour son ascension comme relayeur des principes et de la vision du parti. Cette vague de soutien représente un changement important dans les cercles républicains, annonçant un jeu captivant de pouvoir et d’influence alors que le parti s’engage sur le chemin périlleux qui mène à la Maison-Blanche.
Mais pourquoi Musk? L’année dernière, au cours d’une période contemplative durant laquelle Musk réfléchissait à la perspective d’acquérir la populaire plate-forme de réseaux sociaux Twitter, DeSantis s’est illustré comme ardent défenseur de Musk au sein des Républicains, qui se sont ouvertement ralliés à la quête du milliardaire visionnaire du secteur de la technologie.
Cependant, le gouverneur a fait preuve d’une détermination sans précédent, dépassant les actions de ses homologues du Parti républicain. S’appuyant sur le poids considérable des investissements du fonds de pension de Floride dans l’entreprise, il a déclaré sans équivoque son intention de mobiliser la formidable influence du troisième plus grand État du pays contre le conseil d’administration de Twitter s’il persistait dans sa réticence à entamer des négociations avec Elon Musk au sujet d’une acquisition potentielle.
Cette position catégorique a mis en évidence l’engagement inébranlable de DeSantis à garantir un résultat favorable et a souligné son dévouement sans faille à la sauvegarde des intérêts des conservateurs, qui ont longtemps perçu Twitter comme une plate-forme antagoniste. La convergence d’intérêts entre le jeune politicien et le magnat de l’investissement n’a cessé de mûrir au fil du temps. En juin dernier, Musk s’est rendu dans l’espace numérique pour exprimer sa volonté de soutenir DeSantis dans la course à la présidence de 2024.
En apportant son soutien public, Musk a effectivement offert à DeSantis une vaste plate-forme lui permettant de communiquer directement avec un grand nombre d’utilisateurs de réseaux sociaux. Tout au long de son mandat de gouverneur, Ron DeSantis a été impliqué dans des conflits répétés avec des plates-formes de réseaux sociaux et des entreprises technologiques, principalement en raison de l’impression que les voix des conservateurs étaient soumises à la censure.
Musk a donné la priorité à la création d’un environnement propice à un discours désinhibé et à une liberté d’expression sans censure.
Dalia Al-Aqidi
En 2021, DeSantis a joué un rôle proactif en défendant une nouvelle législation de l’État qui rendait illégal que les plates-formes technologiques entravent ou diminuent la visibilité de contenus susceptibles de transgresser leurs conditions générales d’utilisation. Cette manœuvre législative a ouvert des voies de recours juridique pour les personnes lésées. Collectivement, ces efforts reflètent l’engagement inébranlable de DeSantis à protéger les points de vue des conservateurs tout en naviguant sur le terrain complexe des réseaux sociaux et de la gouvernance technologique.
À la suite de l'acquisition de Twitter par Elon Musk, une transformation notable a eu lieu sur la plate-forme, qui est devenue un havre de liberté d’expression, servant en particulier d’enclave aux points de vue des conservateurs qui sont souvent confrontés à des limitations étouffantes. Conscient du sentiment de marginalisation des voix conservatrices, Musk a donné la priorité à la création d’un environnement propice à un discours désinhibé et à une liberté d’expression sans censure.
Sous sa direction, Twitter s’est considérablement métamorphosé, devenant aujourd’hui un espace numérique de premier plan où des individus de tout le spectre idéologique peuvent exprimer leurs opinions sans la menace omniprésente de la censure et de la répression.
En dépit de l’engagement autoproclamé de l’extrême gauche à défendre la liberté d’expression et de parole, une tendance troublante est apparue, caractérisée par la répression et la marginalisation systématiques des voix conservatrices sur diverses plates-formes. Cette tendance profondément préoccupante reflète un état d’esprit problématique, communément appelé «liberté d’expression pour moi, mais pas pour toi», selon lequel les partisans de certaines idéologies soutiennent sélectivement les principes du dialogue ouvert et du libre échange d’idées, mais refusent ces mêmes principes aux individus dont les points de vue diffèrent.
Bien qu’elle affiche son attachement à l’inclusivité et à la diversité des opinions, l’extrême gauche démontre constamment sa propension à réduire au silence et à étouffer les points de vue conservateurs, jetant ainsi une ombre de doute sur l’engagement qu’elle professe en faveur d’une véritable liberté d’expression. Twitter a démystifié leurs mensonges et mis en lumière les idéologies sous-jacentes qui dictent les processus de pensée de la gauche.
En choisissant de lancer sa campagne aux côtés de cette personnalité éminente qu’est Elon Musk, Ron DeSantis a stratégiquement choisi de tirer parti du pouvoir d’influence de Twitter, une plate-forme de réseaux sociaux de premier plan. Cette décision s’inscrit dans le cadre de l’utilisation habile par le jeune politicien d’une «approche à grande vitesse des relations publiques», une stratégie dynamique qu’il a cultivé avec succès au cours de son mandat en Floride.
Cette décision soigneusement calculée démontre que DeSantis est conscient de l’impact des réseaux sociaux sur la formation de l’opinion publique et la mobilisation de soutiens. En s’associant à un visionnaire technologique de renom comme Musk et à sa plate-forme Twitter, DeSantis vise à amplifier son message et à toucher un large public, afin que sa campagne trouve un écho et prenne de l’ampleur dans cette ère numérique de plus en plus interconnectée. Cette alliance stratégique témoigne de la capacité du gouverneur de Floride à s’adapter à l’évolution du paysage de la communication politique et à exploiter le pouvoir des réseaux sociaux pour soutenir ses aspirations politiques.
Dalia al-Aqidi est chercheure principale au Center for Security Policy.
Twitter: @DaliaAlAqidi
NDLR: L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com