Documentaire hybride au dispositif particulier, «Les filles d’Olfa» de Kaouther Ben Hania reconstitue le vécu tragique de quatre femmes, marqué par l’incompréhension, l’oppression, la violence et l’extrémisme.
C’est au marché du film de Cannes que nous avons vu, hier, «Les filles d’Olfa». Et fidèle à son habitude, la réalisatrice s’inspire du réel pour réaliser des fictions («La belle et la meute», L’homme qui a vendu sa peau») ou l’explore en fabriquant de faux documentaires (Le Challat de Tunis).
Le film s’ouvre sur l’actrice Hend Sabri, rongée par le stress, dans l’attente d’Olfa, la protagoniste réelle du documentaire, dont elle incarnera la doublure. L’actrice optera pour la distanciation, «afin que, dit-elle, de se protéger».
L’intervention d’acteurs dans ce docu-fiction est le parti pris délibéré de la réalisatrice qui a fait appel à des actrices pour reconstituer des fragments de vie des quatre personnages réels.
Ce dispositif est sous-tendu par deux motivations : d’abord, éviter à Olfa de revivre des scènes très dures de son vécu, dont elle porte encore les stigmates et combler, ensuite, l’absence des filles aînées d’Olfa, Rahma et Ghofrane, aujourd’hui, incarcérées en Libye, par la présence de Nour Karoui et Ishrak Matar.
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