Le collectif de journalistes défendant le retrait d'articles litigieux de la proposition de loi «Sécurité globale» a demandé à rencontrer officiellement Emmanuel Macron, ont-ils indiqué à l'issue d'un entretien avec la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot.
La ministre «nous a écoutés sur les différents problèmes» posés par les dispositions des articles 21, 22 et 24 et le nouveau schéma national du maintien de l'ordre (SMNO), a déclaré Emmanuel Poupard, secrétaire général du SNJ, reçu avec trois autres organisations syndicales représentatives de journalistes (SNJ-CGT et la CFDT-Journalistes, SGJ-FO) et l'association Reporters sans frontières.
«On a surtout insisté sur la caisse de résonance au niveau international» de ces dispositions, et demandé officiellement à «être reçu à l'Elysée», a-t-il précisé.
Cette rencontre s'est déroulée la veille de manifestations prévues samedi à Paris et dans toute la France à l'appel de ces organisations, qui représentent également le collectif #StopLoiSécuritéGlobale, regroupant syndicats, diverses associations, ONG de défense des droits ou encore des gilets jaunes.
Des manifestations sont programmées dans «80 villes» de l'Hexagone, a indiqué M. Poupard, et à Paris où les chômeurs et les précaires se joindront à ces «marches de libertés et des justices» entre la Porte des Lilas, au nord-est de la capitale, et la place de la République, dès 14H.
Le collectif appelle au retrait des articles 21, 22, 24 de la proposition de loi «sécurité globale» et du schéma national du maintien de l'ordre, qu'il estime «liberticides».
L'article 24, objet de nombreuses critiques depuis des semaines, prévoit de pénaliser la diffusion malveillante d'images de forces de l'ordre. Pour l'heure neutralisé, il pourrait être intégré dans le projet de loi «Séparatisme» et de lutte contre «l'islamisme radical», présenté le 9 décembre en Conseil des ministres.
Les articles 21 et 22 visent quant à eux «l'instauration d'outils de surveillance de masse» comme les drones et caméras de surveillance.
Egalement en cause, le nouveau schéma national de maintien de l'ordre qui considère désormais comme délictueux le fait qu'un journaliste se maintienne dans un attroupement «après sommation des forces de l'ordre». Ce qui, soulignent les organisations représentatives de journalistes, revient à entraver leur travail en les empêchant de couvrir les fins et dispersions de manifestations.