Un peu de la magie du ramadan dans les pâtisseries de Paris

Des katayefs libanais aux zlabias tunisiens, en passant par les kellaj et les kalb el louz, toutes ces douceurs traditionnelles du ramadan se trouvent désormais sur les étals et dans les vitrines de Paris. Photo Anne Ilcinkas.
Des katayefs libanais aux zlabias tunisiens, en passant par les kellaj et les kalb el louz, toutes ces douceurs traditionnelles du ramadan se trouvent désormais sur les étals et dans les vitrines de Paris. Photo Anne Ilcinkas.
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Publié le Jeudi 06 avril 2023

Un peu de la magie du ramadan dans les pâtisseries de Paris

  • «J’ai passé quinze ramadans à Paris et je n’ai jamais eu la chance de manger des desserts de ramadan comme au Liban. Cela me rappelle mon enfance au pays et cela m’apporte un peu de l’ambiance du ramadan ici, à Paris»
  • «Le ramadan, c’est le mois de la convivialité; c’est le moment où le riche et le pauvre se rencontrent. Il y a une ambiance particulière, même ici, à Paris», explique Zaidi Lalioui

PARIS: Malgré le froid parisien, il suffit parfois de pousser une porte pour se retrouver dans l'ambiance toute particulière du ramadan. Les effluves d'eau de fleurs d'oranger, l'odeur des amandes torréfiées: pour le mois sacré, c'est un pan d'une douceur de vivre orientale qui se retrouve sur les étals des pâtisseries de Paris.

Car parfois il suffit d'une pistache caramélisée, d'une bouchée de achta garnie de confiture de rose pour se remémorer ses racines et toute son enfance.

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Hassan Obeid, le gérant de Hallab 1881 à Paris. (Photo Anne Ilcinkas)

Les pâtisseries libanaises semblent avoir récemment pris d'assaut la capitale parisienne. Situées à moins de 2 km l’une de l’autre, Hallab 1881 et la Maison Hallab proposent depuis quelques mois seulement de délicieuses douceurs libanaises. Toutes deux appartiennent à une famille libanaise réputée pour ses douceurs orientales. À l’occasion du ramadan, le chef pâtissier de Hallab 1881, Yasser Jamraoui, originaire de Tripoli, où il a travaillé depuis 1980, confectionne des katayefs, ces petites crêpes garnies à la crème de lait et aux pistaches, avec des frites ou non, et des kellaj, deux desserts traditionnels du mois sacré au Liban. «Les gens nous disent que la pâtisserie les emporte au Liban», déclare à Arab News en français Yara Saber, la vendeuse, qui estime qu’il y a parmi les clients 60% de Libanais et 40% de touristes ou des Français.

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«Les gens nous disent que la pâtisserie les emporte au Liban», déclare à Arab News en français Yara Saber. Photo Anne Ilcinkas.

«On a décidé d’apporter la pâtisserie libanaise en France, à Paris, car il n’y avait pas de boutique de pâtisserie fine et que la diaspora libanaise est importante», explique de son côté Hassan Obeid, le gérant de la boutique installée dans le Ier arrondissement, près de Châtelet, qui a rencontré son associé, Magid Hallab, à l’hôpital parisien où ils travaillaient tous les deux sur un projet de recherche médicale.

«Pendant le ramadan, le chiffre d’affaires journalier est multiplié par trois», se réjouit Hassan Obeid, qui projette d’ouvrir une seconde boutique Hallab 1881 dans le quartier Saint-Michel. «J’ai passé quinze ramadans à Paris et je n’ai jamais eu la chance de manger des desserts de ramadan comme au Liban. Cela me rappelle mon enfance au pays et cela m’apporte un peu de l’ambiance du ramadan ici, à Paris.»

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Les katayefs de Hallab 1881. Photo Anne Ilcinkas.

«Pendant la journée, tout est calme, mais à partir de 17h, c’est le rush pour acheter les desserts avant l’iftar [le repas de rupture du jeûne, NDLR]», précise Yara Saber.

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Kellaj. Photo Anne Ilcinkas.

Ce vendredi matin, tout est également calme du côté de Maison Hallab, dans le quartier de l’Opéra. Seuls des livreurs Deliveroo franchissent le seuil de la boutique pour récupérer une commande, annulée de surcroît. Plaisir des yeux autant que du palais, les plateaux sont recouverts de pâtisseries orientales. Cette boutique, ouverte le 8 octobre 2022 avec Karim el Mir et Mazen Jaber, est le rêve de Hassan Hallab. Tout comme le reste de sa famille, célèbres pâtissiers de Tripoli, il «a la pâtisserie dans les veines».

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Ce vendredi matin, tout est également calme du côté de Maison Hallab, dans le quartier de l’Opéra. Photo Anne Ilcinkas

Pas de kellaj ni de katayef à la carte, faute de gaz dans la cuisine pour les préparer, mais des znoud el sit, maamoul achta et pistache, namouras, knéfés (ashta ou fromage), karbouj, halawet el jeben, mafrouké pistache, osmaliyeh

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Karim el Mir et Mazen Jaber, deux associés de Maison Hallab. Photo Anne Ilcinkas.

«Le ramadan, c’est la générosité, la solidarité familiale», estime Karim el-Mir, qui, après quinze ans passés à travailler dans la production télé au Qatar, est venu prêter main forte à son cousin Hassan Hallab, lui-même de retour des États-Unis. «Quand on jeûne, on rêve de pâtisseries, tout ce qui fait à base de crème de lait fraîche [achta]

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Les pâtisseries orientales du salon de thé de la Mosquée de Paris. Photo Anne Ilcinkas.

De l’autre côté du monde arabe, dans les pays du Maghreb, pas d’achta dans les pâtisseries du ramadan. La basboussa (ou kalb el louz) et la zlabia sont les reines des douceurs du ramadan en Algérie et Tunisie. On en trouve toute l’année dans le restaurant de la Mosquée de Paris – qui fait aussi hammam et salon de thé –, dans le Ve arrondissement, bondé en ce vendredi après-midi, alors que de nombreux musulmans se rendent à la prière du Dohr. «On travaille la journée avec la clientèle française et touristique, explique à Arab News en français Zaidi Lalioui, le patron des lieux depuis trente ans, mais, la nuit, on a la clientèle musulmane. Ils viennent après la prière, pour l’iftar, boire du thé et manger des gâteaux, jusqu’à 2 heures du matin.»

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Zaidi Lalioui, patron du restaurant de la Mosquée de Paris. Photo Anne Ilcinkas.

«Le ramadan, c’est le mois de la convivialité; c’est le moment où le riche et le pauvre se rencontrent. Il y a une ambiance particulière, même ici, à Paris», explique encore Zaidi Lalioui, dans ce décor qui fait voyager instantanément vers la rive sud de la Méditerranée.

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Kalb el louz de la pâtisserie Laouz. Photo Anne Ilcinkas

À quelques centaines de mètres de là, dans la rue Mouffetard, c’est le même constat: Serina propose de la zlabia (à la tunisienne) dans la pâtisserie algérienne où elle travaille depuis trois mois. «Le kalb el louz [ou namoura, au Liban], ce mélange de semoule et d’amandes torréfiées parfumé à la fleur d’oranger, se vend très bien», explique-t-elle avant de livrer ses souvenirs des ramadans qu’elle a vécus en Algérie, dans le petit village kabyle de sa grand-mère. «C’est un mois magique. C’est calme toute la journée, mais après le ftour, c’est un autre monde, tout le monde se retrouve sur la place du village, discutant et mangeant du kalb el louz

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Zlabia de la pâtisserie Laouz. Photo Anne Ilcinkas

 


Relations UE/Chine: Macron insiste sur la protection des «intérêts stratégiques» de l'Europe

Le président français Emmanuel Macron (CL) serre la main du Premier ministre japonais Fumio Kishida (Photo, AFP).
Le président français Emmanuel Macron (CL) serre la main du Premier ministre japonais Fumio Kishida (Photo, AFP).
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  • La visite d'Etat de XI Jinping vise à célébrer 60 ans de relations diplomatiques bilatérales
  • Les grandes crises internationales, et notamment la guerre en Ukraine, devraient également être au menu des discussions franco-chinoises

PARIS: L'Europe doit défendre ses "intérêts stratégiques" dans ses relations économiques avec la Chine, a déclaré jeudi le président Emmanuel Macron dans une interview à The Economist, à quelques jours d'une visite d'Etat en France du président chinois XI Jinping.

"Il faut être d'un grand pragmatisme et regarder cette question avec nos intérêts stratégiques", dit le chef d'Etat français, interrogé sur l'ouverture ou non du marché européen à la Chine.

"C'est un de mes objectifs principaux en accueillant le président Xi Jinping, il faut tout faire pour engager la Chine sur les grandes questions mondiales et avoir un échange sur nos relations économiques qui reposent sur la réciprocité", ajoute le président, qui accueillera son homologue chinois les 6 et 7 mai.

Et de citer le cas des voitures électriques chinoises, selon lui "taxées à 10%" sur le marché européen alors que leur production est "massivement aidée" par l'exécutif chinois. A l'inverse, les véhicules électriques européens, pour lesquels "l'Europe a des règles qui limitent les aides" à leurs producteurs, sont "taxés à 15%" sur le marché chinois.

Plan

"Aujourd'hui nous devons avoir sur le plan commercial avec la Chine un comportement respectueux, mais de défense de nos intérêts, de réciprocité et de sécurité nationale", insiste M. Macron, qui dit soutenir les enquêtes ouvertes par la Commission européenne sur le véhicule électrique, le photovoltaïque, l'éolien concernant des subventions chinoises soupçonnées de fausser la concurrence.

"Il ne faut pas oublier les enjeux de sécurité nationale", souligne M. Macron. "Il y a de nombreux secteurs pour lesquels la Chine exige que les producteurs soient chinois, parce qu'ils sont trop sensibles. Eh bien nous Européens, nous devons pouvoir faire la même chose."

La visite d'Etat de XI Jinping vise à célébrer 60 ans de relations diplomatiques bilatérales. Il s'agira du début de sa première tournée européenne depuis la pandémie de Covid-19, qui avait vu le géant asiatique couper longuement nombre d'interactions avec le reste du monde.

Les grandes crises internationales, et notamment la guerre en Ukraine, devraient également être au menu des discussions franco-chinoises.

"Notre intérêt est d'obtenir de la Chine qu'elle pèse pour la stabilité de l'ordre international. Ce n'est pas l'intérêt de la Chine aujourd'hui d'avoir une Russie déstabilisatrice de l'ordre international, d'avoir un Iran qui peut se doter de l'arme nucléaire et d'avoir un Moyen-Orient plongeant dans une forme de chaos. Il faut donc travailler avec la Chine pour construire la paix", affirme M. Macron.


Ukraine: Macron assume à nouveau la possibilité d'envoyer des troupes occidentales au sol

Le président français Emmanuel Macron (Photo, AFP).
Le président français Emmanuel Macron (Photo, AFP).
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  • Macron a créé la controverse fin février en affirmant que l'envoi de troupes occidentales sur le sol ukrainien ne devait pas «être exclu»
  • Ce débat doit dépasser l'Union européenne, avance encore le président français

PARIS: Emmanuel Macron a détaillé, dans The Economist, son plan pour éviter une mort "brutale" de l'Europe, assumant au passage sa position controversée sur la possibilité d'envoyer des troupes au sol en Ukraine, si Moscou allait "percer les lignes de front".

"Si les Russes devaient aller percer les lignes de front, s'il y avait une demande ukrainienne – ce qui n'est pas le cas aujourd'hui – on devrait légitimement se poser la question", a dit le président français dans un long entretien publié jeudi par l'hebdomadaire britannique.

Le chef de l'Etat français a créé la controverse fin février en affirmant que l'envoi de troupes occidentales sur le sol ukrainien ne devait pas "être exclu" à l'avenir. La plupart des pays européens, ainsi que les Etats-Unis, s'étaient nettement démarqués, même si certains ont depuis fait un pas en sa direction.

Dans The Economist, Emmanuel Macron affirme que la Russie "est rentrée dans une logique de guerre totale". Et il faut l'empêcher de gagner en Ukraine, faute de quoi "nous n'aurons plus de sécurité en Europe".

Plus largement, il inscrit cette question dans la nécessité d'aboutir à une "crédibilité militaire européenne", lors d'un débat qu'il a appelé de ses voeux il y a une semaine à la Sorbonne.

Dans ce discours, à l'approche des élections européennes de juin qui voient son camp largement distancé dans les sondages par l'extrême droite, il avait mis en garde: "l'Europe peut mourir".

Cette "mort" peut être "beaucoup plus brutale qu'on ne l'imagine", insiste-t-il jeudi. Selon lui, "un sursaut est possible" mais doit être "beaucoup plus profond" face à un "triple risque existentiel pour notre Europe": "militaire et de sécurité", "économique" et démocratique.

Sur la défense, les Européens doivent s'asseoir "autour de la table pour bâtir un cadre cohérent", plaide Emmanuel Macron. "L'Otan apporte une de ces réponses et il ne s'agit pas de balayer l'Otan. Mais ce cadre est beaucoup plus large", ajoute-t-il.

«Braqueurs»

Ce débat doit dépasser l'Union européenne, avance encore le président français, qui veut "arrimer la discussion dans le cadre de la Communauté politique européenne", ce nouveau format qu'il a inspiré pour inclure notamment Londres après le Brexit. "Ce serait une erreur d'exclure des pays qui ne sont pas dans l'UE", comme la Norvège, le Royaume-Uni ou les Balkans".

La réflexion doit aussi inclure l'arme nucléaire, dont la France et le Royaume-Uni sont dotés en Europe, réitère-t-il. Il propose que les partenaires européens "prennent en compte" cette "capacité" française, "sans pour autant la mutualiser".

Sur le plan économique, à la veille d'une visite d'Etat en France du président chinois Xi Jinping, lundi et mardi, Emmanuel Macron appelle l'Europe à défendre ses "intérêts stratégiques" et "les enjeux de sécurité nationale" au nom de la "réciprocité" dans ses relations commerciales avec Pékin. "Il y a de nombreux secteurs pour lesquels la Chine exige que les producteurs soient chinois, parce qu'ils sont trop sensibles. Eh bien nous Européens, nous devons pouvoir faire la même chose."

S'agissant de la "vulnérabilité démocratique", le chef de l'Etat, qui a promis de s'impliquer dans la campagne des européennes, lance enfin un avertissement aux électeurs: "la meilleure façon de construire ensemble, c'est d'avoir le moins de nationalistes possible".

"Je dis aux Européens: réveillez-vous!", "tous les nationalistes européens sont des brexiters cachés", ajoute-t-il, visant particulièrement l'extrême droite française.

Après avoir prôné la sortie de l'Europe, le Rassemblement national tire maintenant "les dividendes de l'Europe en voulant la détruire sans rien dire", accuse le président Macron. "C'est comme si on était en train de dire +ce n'est pas grave de confier la banque à des braqueurs+", ajoute-t-il.


Sciences Po: place au débat interne, après la mobilisation de soutien à Gaza

Des manifestants brandissent des pancartes du drapeau palestinien alors qu'ils manifestent près de l'entrée de l'Institut d'études politiques (Sciences Po Paris) occupé par des étudiants, à Paris, le 26 avril 2024 (Photo, AFP).
Des manifestants brandissent des pancartes du drapeau palestinien alors qu'ils manifestent près de l'entrée de l'Institut d'études politiques (Sciences Po Paris) occupé par des étudiants, à Paris, le 26 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • A Saint-Etienne, le blocage d'un des sites de l'université Jean Monnet par une quinzaine d'étudiants réclamant le cessez-le-feu à Gaza a repris jeudi matin
  • Des actions se sont multipliées en France ces derniers jours, principalement sur les sites de Sciences Po en régions, mais aussi dans quelques universités

PARIS: Sciences Po Paris a accueilli jeudi un débat interne sur le Proche-Orient, qualifié de "dur" et de riche en "émotion" par la direction, au moment où le gouvernement redouble de vigilance face à la multiplication d'actions en soutien à Gaza sur les campus français.

"Ça a été un débat dur, avec des prises de position assez claires, beaucoup d'émotion et donc j'aspire maintenant à ce que chacun retrouve le calme" avant les examens prévus lundi, a indiqué Jean Bassères, l'administrateur provisoire de la prestigieuse école parisienne.

Il a admis rester "extrêmement prudent sur la suite des événements", alors que la mobilisation se diffuse en France, en écho à la mobilisation croissante des campus aux Etats-Unis, marquée par le déploiement de la police sur plusieurs sites.

Le débat à peine fini, les organisations étudiantes mobilisées - Union étudiante et Solidaires - ont appelé à sit-in jeudi après-midi dans le hall d'entrée de Sciences Po.

L'administrateur provisoire a reconnu avoir "pris des positions assez fermes sur certains sujets", en refusant "très clairement la création d'un groupe de travail qui était proposé par certains étudiants pour investiguer nos relations avec les universités israéliennes".

"Après un début où les débats étaient apaisés, la tension est montée à la fin", a témoigné auprès de l'AFP Hugo, 22 ans, étudiant en master à Sciences Po, pour qui "la principale information est le refus du directeur de créer un groupe de travail pour réévaluer les partenariats de Sciences Po".

«Maintien de l'ordre»

"Il y avait des demandes claires et il n’y a pas eu de réponse claire", a regretté une étudiante en master d'urbanisme, qui a refusé de donner son nom, fustigeant "une mollesse de l'administration".

Après une mobilisation émaillée de tensions vendredi dernier, le mouvement avait été suspendu à Sciences Po Paris: la direction avait accepté d'organiser un débat interne "ouvert à toutes les communautés de Sciences Po", qualifié de "townhall", terme utilisé aux Etats-Unis pour une grande réunion publique.

Sur la demande des étudiants d'interroger les "partenariats de l’école avec les universités et organisations soutenant l’Etat d’Israël", la ministre de l'Enseignement supérieur Sylvie Retailleau avait répété jeudi matin qu'il était "hors de question que les universités prennent une position institutionnelle en faveur de telle ou telle revendication dans le conflit en cours au Proche-Orient".

La ministre a demandé aux présidents d'université de veiller au "maintien de l'ordre" public, en utilisant "l'étendue la plus complète des pouvoirs" dont ils disposent, notamment en matière de sanctions disciplinaires en cas de troubles ou de recours aux forces de l'ordre, lors d'une intervention en visioconférence au conseil d'administration de France Universités.

A l'issue de cet échange, France Universités, qui fédère 116 membres, dont 74 universités, a "salué la détermination de la ministre à porter une voie équilibrée et ferme pour un retour au calme".

Actions à Lille et Saint-Etienne 

Des actions se sont multipliées en France ces derniers jours, principalement sur les sites de Sciences Po en régions, mais aussi dans quelques universités. Le tout dans un contexte politique électrique, en pleine campagne des européennes, La France Insoumise étant notamment accusée par la droite d'"instrumentalisation" du mouvement.

Jeudi matin à Lille, l'institut d'études politiques est resté fermé et les accès à l'école supérieure de journalisme (ESJ) étaient bloqués et les cours annulés.

A Saint-Etienne, le blocage d'un des sites de l'université Jean Monnet par une quinzaine d'étudiants réclamant le cessez-le-feu à Gaza a repris jeudi matin, a constaté l'AFP. Ils n'ont pas trouvé d'accord avec la présidence de l'université pour l'organisation d'une conférence sur la situation à Gaza, selon un représentant étudiant.

La police était intervenue mardi sur ce site stéphanois pour déloger des militants pro-Palestiniens. La police est aussi intervenue lundi pour évacuer des manifestants de la Sorbonne après avoir déjà mis fin à une occupation nocturne d'un site de Sciences Po Paris la semaine dernière, les deux fois à la demande du Premier ministre Gabriel Attal.

Selon l'organisation étudiante Le Poing Levé, le campus Jourdan de l'Ecole normale supérieure (ENS) à Paris était bloqué jeudi, des étudiants appelant à un rassemblement sur le site à 15H00.